mardi 7 juillet 2015

La construction du Center Parcs de Roybon très compromise

Le rapporteur public du tribunal administratif de Grenoble a demandé ce jeudi l’annulation de l’un des arrêtés préfectoraux indispensables au projet controversé de village de vacances Center Parcs à Roybon, dans l’Isère.


Le Center Parcs de Roybon ne verra peut-être jamais le jour

Capture d’écran
Le magistrat a recommandé au tribunal «l’annulation totale», immédiate et rétroactive, de l’arrêté du 3 octobre 2014 autorisant le projet porté par le groupe Pierre & Vacances au titre de la loi sur l’eau. Cet avis est d’une importance capitale, car il est généralement suivi par le tribunal.
Il a indiqué que cet arrêté était illégal en raison de l’absence de saisine de la Commission nationale du débat public et du fait de l’insuffisance des mesures compensant la destruction de zones humides.

Une victoire pour les « zadistes »?

C’est la troisième fois que la Justice se prononce sur ce projet de mille cottages autour d’une bulle tropicale, qui doit voir le jour sur 200 hectares au coeur de la forêt de Chambaran, mais dont le chantier est bloqué depuis décembre par des «zadistes». Comme à Notre-Dame des Landes ou à Sivens, des militants altermondialistes ont transformé le terrain en ZAD (zone à défendre) pour empêcher le projet de voir le jour.
Les opposants contestaient la légalité de deux arrêtés pris par le préfet de l’Isère, les 3 et 16 octobre 2014. Ces arrêtés ont fait office de feu vert au démarrage des travaux: l’un autorise le projet au titre de la loi sur l’eau tandis que l’autre permet la destruction de l’habitat d’une cinquantaine d’espèces protégées (amphibiens, reptiles, écureuils, écrevisses...).
Le 23 décembre, le juge des référés, saisi en urgence, avait décidé de suspendre l’arrêté portant sur le volet «loi sur l’eau», en estimant qu’un doute existait quant à sa légalité. Le juge avait notamment justifié sa décision par l’insuffisance des mesures prévues pour compenser la destruction de zones humides.
Mais le Conseil d’État, plus haute juridiction administrative française, a invalidé cette décision à la mi-juin, rejetant les motivations avancées par le juge de première instance.

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