jeudi 26 février 2015

On National Adjunct Walkout Day, Professors Call Out Poverty-Level Wages & Poor Working Conditions




Today is National Adjunct Walkout Day. Adjunct professors on campuses across the country hope to draw attention to what many say are poverty-level wages, with no chance to advance to a tenured track position. We are joined by Louisa Edgerly, an adjunct instructor at Seattle University, where she will join other adjuncts and students — along with tenure-track professors — in walking out at noon today.
Image Credit: nationaladjunct.tumblr.com

Transcript

This is a rush transcript. Copy may not be in its final form.
JUAN GONZÁLEZ: We end the show with another look at college education, this time from the perspective of those who teach. Today is National Adjunct Walkout Day. Adjunct professors on campuses across the country hope to draw attention to what many say are poverty-level wages, with no chance to advance to a tenure-track position.
AMY GOODMAN: For more, we go to Seattle, where we’re joined by Louisa Edgerly, an adjunct instructor at Seattle University, where she’ll join other adjuncts and students today, along with tenure-track professors, in walking out at noon.
Welcome to Democracy Now! Why are you striking?
LOUISA EDGERLY: Thank you for having me, and thank you for covering this important issue. We’re striking today and walking out, really, to raise awareness nationally of the situation that adjunct faculty face across the country, and really to highlight our desire for higher-quality education and more support for faculty across the board.
JUAN GONZÁLEZ: And talk to us about the extent of the problem, again, with these nonprofit universities and their increasing use of adjuncts or part-timers to teach their courses.
LOUISA EDGERLY: Yes, as a matter of fact, over the last 30 years, the proportion of faculty on the tenure track versus faculty not on the tenure track has shifted from about 75 percent who used to be on the tenure track to, today, about three-quarters of the faculty in higher education are nontenure-track, either adjunct, contingent—some are part-time, some are full-time. But across the board, we are paid less than our tenure-track colleagues. We have few, sometimes no benefits, sometimes no office space, very little time to meet with students. Many of us end up having to work multiple jobs at different campuses just in order to make ends meet.

Sylvain GEORGE - Réalisateur FID 2010 « Qu’ils reposent en révolte »

Après son refus de payer sa dette, l’Islande fera le triple de la croissance de l’UE en 2012

Source : Blog Mediapart

Je ne cesserai jamais de répéter que l’Islande est LE pays à prendre en exemple,même s’il est complètement ignoré des médias, s’il est loin ou quelle qu’en soit la raison pour ne pas en parler, c’est le pays à suivre! Payer pour les banques? Même pas en rêve, là bas ils ont été emprisonnés! Sauver les banques? Elles ont été nationalisées. Quand à la croissance actuelle, elle se porte au mieux.
Islande a terminé l’année 2011 avec une croissance économique de 2,1% et selon les prévisions de la Commission européenne, elle va faire le triple du taux de croissance attendu pour l’UE en 2012 (La croissance de l’UE est prévue à 0,5% en 2012 contre 1,5% en Islande). Pour 2013 la croissance devrait atteindre 2,7%, principalement à cause de la création d’emplois. L’Islande est le pays qui a nationalisé les banques privées et qui a emprisonné les banquiers responsables de la crise.L’Islande a été le seul pays européen qui a rejeté par un référendum citoyen le sauvetage des banques privées, laissant s’effondrer certaines d’entre elles et jugeant de nombreux banquiers pour leurs crimes financiers.
Pendant ce temps dans un pays comme l’Espagne, le ministre l’économie qui fut un grand responsable chez Lehman Brothers, a maquillé les soldes bancaires et a gonflé les résultats pour faire croire à une solvabilité du système financier résultant de la déréglementation des marchés mais ce dernier a fini par s’effondrer.
Glitnir, Landsbankinn et Kaupthing furent les banques nationalisées en 2008 pour éviter leur faillite et qui furent placées sous contrôle démocratique, plutôt que de profiter d’injections inconditionnelles de capitaux publics, comme en Espagne ou dans les autres pays européens. En juin dernier, l’une d’elle Landsbankinn, a annoncé son intention de rembourser les intérêts aux détenteurs d’hypothèques pour compenser les citoyens de payer leurs pertes.
La révolte pacifique a débuté en 2008, sans que celle-ci soit décrite dans les pages des grands médias européens, qui ont mentionné dans des notes en bas de page que ce pays était un dangereux exemple à suivre. À la fin de 2008, l’ensemble des dette de l’Islande égalait à 9 fois son PIB. La monnaie s’est effondrée et la Bourse a suspendu ses activités après une baisse de 76%.
Le pays a fait faillite et a ensuite reçu un prêt de 2 100 millions de dollars du FMI et 2 500 millions de dollars provenant des pays nordiques et de la Russie. Le FMI, comme d’habitude, a exigé, en échange des mesures « d’ajustement » soit des coupures dans les dépenses sociales qui ont provoqué la colère de la population, la chute du gouvernement et la convocation d’élections anticipées au début de 2009 dans lesquelles la gauche a remporté la majorité absolue et provoquant l’effondrement du Parti de l’Indépendance, un parti conservateur, qui était traditionnellement la force dominante dans le pays, qui n’a conservé que 23,7% des voix.
Le Mouvement Gauche-Vert a gagné 21,7%, Alliance sociale-démocrate 29,8%, le Parti progressiste 14,8% et Mouvement des citoyens 7,2%.
Johanna Siguroardottir a été choisi pour diriger le gouvernement réunissant des sociaux-démocrates, et les écologistes de gauche. En 2010, on a mis sur pied une assemblée constituante de 25 membres, des « citoyens ordinaires » pour réformer la Constitution. Cette même année, le gouvernement a soumis à un référendum sur le paiement ou non de la dette contractée par les banques privées en faillite au Royaume-Uni et dans les Pays-Bas, mais 90% des gens ont refusé de payer.
Ses citoyens ont voté non à cause de l’effondrement de la Banque Icesave et les gouvernements de ces pays couvrent les dépôts à capitaux publics. Le FMI a gelé les prêts en espérant que l’Islande finirait par payer ses dettes illégitimes.
En septembre 2010, l’ancien Premier ministre Geir Haarde a été mis en procès pour négligence dans la gestion de la crise. Interpol a également émis un mandat d’arrêt international contre l’ancien président de Sigurdur Einarsson. En avril 2011, les citoyens ont de nouveau dit non à un nouveau référendum sur le paiement de la dette.
Après cela, au mois de décembre la banque Landsbanki a décidé de retourner une partie de la dette. Le montant total des sommes versées par Landsbanki, selon Icenews à 350 milliards de couronnes, soit environ 33% de la dette totale. Pourtant, « les comptes Icesave ne représentent seulement 4% des obligations des institutions financières du pays, soit environ 4000 millions d’euros. 96% restant ne pouvait pas être renvoyé aux créanciers, car il était complètement impossible de le faire parce que le paiements d’intérêts chaque année aurait dépassé les revenus du pays.
Dans les mots de l’économiste Jon Danielsson : « Les (banques) ont accumulé une dette égale à plusieurs fois le PIB annuel. Il n’y a aucune possibilité que les citoyens puissent payer cette dette. »
Il y a quelques jours, les responsable de la Fiscalité en Islande ont inculpé deux officiers supérieurs des banques qui ont commis des fraudes au moyen de prêts non autorisés pendant les opérations qui ont conduit à son système financier à s’effondrer en 2008 : l’ancien PDG responsable de la faillite de Glitnir, Larus Welding et le responsables des finances de l’entreprise, Gudmundur Hjaltason. Ils auraient abusé de leur position pour fournir environ 102 millions d’euros sans la permission, sans garanties de la part des bénéficiaires et sans avoir consulté le département de gestion des risques.
Les agences de notation Moody, Standard & Poor et Fitch font pression pour punir l’endettement sans grand succès et toujours en essayant d’ignorer la reprise économique dans ce pays. Par ailleurs, en 2008, quelques mois avant l’effondrement de ses banques, le pays jouissait encore de la cote triple A donnée par ces mêmes organismes.
* Journaliste.  Www.contralatortura.cl Dispatch

mercredi 25 février 2015

Salut à toi !


Salut à toi (un air deux familles) par vswisher

Sylvain George, réalisateur : « Si des migrants dorment sous les ponts, c’est à cause des politiques européennes »

"Qu'ils reposent en révolte" de Sylvain George : un point de vue non apitoyé mais politique sur les migrants. Crédit Sylvain George
"Qu'ils reposent en révolte" de Sylvain George : un point de vue non apitoyé mais politique sur les migrants. Crédit Sylvain George
Il a pris son temps et c’est là que réside l’intérêt de son document. Sylvain George a passé trois ans en immersion avec les migrants de la Jungle de Calais jusqu’à son démantèlement. Il en tire deux films « Qu’ils reposent en révolte » et « Les éclats », plastiquement superbes par leur noir et blanc et offrant des fragments de vie sans complaisance ni misérabilisme sur leur quotidien.
The Dissident : Pouvez-vous présenter votre parcours?
Sylvain George : Je suis un jeune cinéaste. J’ai commencé le cinéma en 2006. C’était une aspiration dès l’adolescence. J’ai fait des études en sciences politiques, eu des expériences professionnelles dans le social. Le cœur de mon travail est un projet sur les politiques migratoires « Qu’ils reposent en révolte » en est le premier opus. Son pendant s’appelle « Les éclats ». J’ai fait d’autres films en parallèle.
Pourquoi cet intérêt pour la question migratoire?
C’est un bon indicateur de la société actuelle. Chacun, à un moment, dans sa génération, peut déceler une présence dite immigrée. C’est une question intéressante, sujette à de multiples instrumentalisations, interprétations.. Les politiques migratoires européennes sont des politiques publiques qui concernent tout un chacun. Elles ont été conçues par des élus censés représenter le peuple. Le propre des politiciens c’est de tester, lancer des annonces, voir comment c’est reçu par la société et de valider ou pas. Par exemple, Sarkozy a eu la velléité de mettre en place des tribunaux administratif dans les centres de rétention. Ce n’est pas passé. Le syndicat des avocats de France a dit: « Attention, ce type de tribunaux nuit à des principes de justice comme la publicité des débats, l’impartialité des juges. » A partir du moment où la justice investit ce genre de lieu on peut très bien imaginer qu’elle investisse d’autres lieux qui ne sont pas des tribunaux…
Qu’entendez-vous par ce titre énigmatique : « Qu’ils reposent en révolte »?
Il reprend un texte éponyme très beau, éloquent, fort, universel, du poète Henri Michaux qui touche à la condition humaine. C’est un texte d’homme en colère, qui ne se satisfait pas de l’ordre des choses, au monde tel qui est. Je l’ai mis au pluriel car il synthétise ce que traversent les migrants. On constate tous les jours que ces politiques migratoires sont désastreuses et intolérables, quelque soit le lieu où elles s’appliquent, en Europe et en dehors. Jacques Rancière a donné un bel entretien, à l’occasion de la sortie de mon film, dans lequel il évoquait ce degré d’intolérable. Des milliers de personnes meurent dans le désert, la mer Méditerranée, l’Atlantique et même dans Paris intramuros. Le fait que des personnes soient contraintes d’emprunter des chemins illégaux, dits de muletier, résulte de politiques macroéconomiques, géopolitiques et migratoires. Qu’est-ce qui fait que quand on vient de tel pays on peut bénéficier d’un visa ou pas? Au Mali, la longueur de la file d’attente pour obtenir un visa, c’est dramatique! Il y a une politique de restriction, une discrimination par rapport à certains pays du monde. Ces populations qui ne peuvent se déplacer librement sont obligées d’emprunter des chemins multiples, dangereux et mortifères. Pour autant, ça me semblait important de ne pas montrer ces migrants comme des victimes, avec un angle humanitaire, social, compassionnel. Je les vois comme des sujets politiques, qui pour des raisons qui sont les leurs et que je trouve légitimes, décident de tracer leur ligne de fuite pour construire leur devenir. Par exemple, quitter l’Érythrée qui est une dictature. C’est une décision parfaitement assumée. Ça me semble juste d’aborder ces personnes avec ce respect. A Calais, quand je rencontre des migrants qui dorment sous les ponts je ne leur parle pas d’un point de vue apitoyé, misérabiliste, mais politique. Si ces personnes dorment sous les ponts c’est la conséquence de décisions politiques.
Calais est une ville bien particulière, qui cristallise cette question migratoire..
Pour comprendre les politiques migratoires, il faut voir leurs conséquences sur le terrain. Comment ces politiques et leurs dispositifs reconfigurent les lieux et les personnes. Je trouvais intéressant de me rendre à Calais, cette ville qui s’inscrit dans la problématique de l’après-Sangatte. Le camp de Sangatte géré par la Croix-rouge a été fermé en 2002 sous le prétexte ambigü qu’il générait un « appel d’air ». La conséquence de cette fermeture n’est pas la résolution du problème mais son déplacement : une dissémination des migrants sur les côtes du nord-littoral. Calais est devenu un pôle de concentration où les migrants se rendent pour aller en Angleterre. C’est une ville très emblématique de ces politiques migratoires. Il y a sans cesse des effets d’annonce des politiques politiciennes. Des dispositifs sont mis en place. Des ministres se rendent sur les lieux pour donner de la visibilité à leur action. Éric Besson en est le meilleur exemple. En même temps, c’est un lieu où les corps sont exposés médiatiquement: les corps des migrants, des habitants de Calais. C’est aussi une ville économiquement sinistrée.
Pourquoi ce choix du noir et blanc?
Je revendique le fait de bâtir une esthétique. C’est différent de l’esthétisation qui considère qu’une image est une fin en soi. Le cinéma est un travail artistique. L’esthétique, c’est la façon dont l’artiste se définit dans son rapport au monde. L’esthétique s’articule au politique. Elle renseigne sur la façon dont un individu se positionne. Dans mon esthétique, il y a le noir et blanc. J’utilise les ressources plastiques du médium pour présenter les réalités migratoires. En même temps, je déconstruis certaines représentations données sur la figure du migrant, sur Calais. Le noir et blanc met à distance des réalités immédiates et en même temps les rend plus proches. Ça rend compte plastiquement de ces situations. Ça permet de travailler sur le temps et l’espace. On associe le noir et blanc à l’archive, à des périodes révolues. C’est intéressant de renverser ce stéréotype. Travailler sur ces événements de l’extrême contemporain en noir et blanc est une façon d’en sortir, de réinscrire ça dans le temps long, connecter ça avec des éléments du passé. Montrer comment des événements d’aujourd’hui sont liés avec l’Histoire. Avec le noir et blanc, j’essaie de mettre en correspondance des choses parfois très éloignées les unes des autres.
Comment s’est déroulé le tournage sur trois ans?
Je me suis accordé le temps nécessaire. Il y a des gens que j’ai fréquenté très peu de temps. Parfois, des relations se sont inscrites dans le temps parce que des personnes n’arrivaient pas à passer. Elles sont restées plusieurs mois, plusieurs années à Calais. On a eu des relations particulières, nourries, des échanges forts. Le fait de ne pas avoir de démarche compassionnelle ne m’a pas empêché d’avoir des rapports de confiance, des affinités, même des amitiés. Ce que je combat dans la compassion c’est la notion de surplomb. Considérer les personnes comme des victimes. De déplacer la question politique et poétique -les migrants sont des sujets esthétiques comme tout un chacun- vers la question sociale. Ce que vivent les migrants à Calais est dû à des décisions politiques. J’essaie de comprendre comment est construite cette situation politique. Même si j’ai des idées au départ je veux me rendre compte sur les lieux de la façon dont ça se passe.
Comment avez-vous produit ces films?
J’ai eu quelques aides du Centre national de la Cinématographie, de l’ Image animée. Je travaille avec la Fondation Abbé Pierre depuis quelques années. Sans rien exiger sur l’orientation, ils ont apprécié mon approche et la qualité de mes rencontres et de mes images.
Portrait tiré du film "Des Eclats". Crédit Sylvain George
Portrait tiré du film « Des Eclats ». Crédit Sylvain George
Comment avez vous procédé dans vos rapports avec les migrants?
Le premier pas était de savoir se présenter. Je suis allé à la rencontre des personnes en expliquant ce que je voulais faire, l’esthétique, l’économie, la diffusion de ces films… J’ai donné le maximum d’éléments de présentation pour que ces personnes sachent à qui elles ont affaire. Ensuite des relations se nouaient ou non avec tel ou tel, comme dans la vie de tous les jours J’ai renouvelé cette présentation autant que nécessaire. Sur trois ans j’ai rencontré des centaines de migrants. Je me suis présenté des centaines de fois! Ça a le mérite de poser un cadre pour créer un lien de respect. Ces migrants ont rencontré beaucoup de médias. Depuis 2002, Calais est un champ médiatique permanent. Il y a toujours une présence médiatique qui va de l’étudiant en journalisme au journaliste confirmé, au documentariste expérimental jusqu’à de grosses productions pour le cinéma ou la télévision. Il y a toujours des caméras. Je leur ai prouvé que je n’étais pas là juste pour une ou deux semaines à l’affût d’une belle image pour un beau reportage. Quand quelqu’un est là pendant plusieurs mois, plusieurs années les rapports changent complètement. Il y a beaucoup de turn over. Quand les personnes m’identifient, savent qui je suis, le travail se fait beaucoup plus en profondeur. Au bout d’un moment je rencontrais des personnes sans aller vers elles. Elles venaient vers moi. «Je suis un copain d’untel. Je t’ai vu à tel moment.»
A quoi ressemble une journée type?
A Calais, l’objectif c’est d’aller en Angleterre. La journée est consacrée aux ablutions, à la nourriture, au repos. La nuit, c’est la période d’activité où il faut prendre les camions pour passer. C’est un temps particulier, très dur. Les gens sont parfois isolés. La nuit est un moment très propice aux rencontres. D’autant que l’activité est difficile : passer, échapper à la vigilance des gardiens, des policiers. S’échapper, négocier avec les passeurs. Il y a toujours des phases de repos qui permettent des rencontres prodigieuses qui peuvent se répercuter par une scène filmée le jour ou la semaine suivante. Même si elles ne donnent pas lieu à des prises de vue tout de suite. Je ne filme pas tout le temps. Je prends le temps d’entamer un dialogue. Je ne filme que quand je l’estime nécessaire. Ce travail en immersion favorise les rencontres. Le film est nourri de moments qui m’auraient échappé si tout ce temps n’avait pas été consacré.
Vous étiez-vous documenté au préalable sur les diverses migrations issues d’Afghanistan, d’Érythrée, d’Afrique de l’Ouest, du Moyen-Orient…?
Je n’avais pas la volonté d’être exhaustif, de tout savoir, avant d’y aller. Je ne cherchais pas à faire un travail représentatif de l’ensemble des situations à Calais. Je n’ai pas fait un casting avec des Érythréens, des Éthiopiens, des Ghanéens, des Afghans.. J’ai appréhendé leurs réalités à partir de mes rencontres sur le terrain. J’ai rencontré des immigrés de diverses ethnies : Pachtounes, Azzara ou Kurdes. Mais je me suis surtout intéressé à des singularités. Dans le film, je montre des situations par fragments. C’est un travail subjectif et fragmentaire. Les personnes ne sont pas présentées en tant que personnages mais en tant que singularités, avec certains moments-clés de leur vie à Calais.
Qu’entendez-vous par singularités?
Des termes comme le « sans papier », le « migrant » deviennent très génériques et enlèvent à ces personnes leur substance. Ce qui m’intéressait à Calais, c’était de rencontrer des personnes dans leur singularité. Déblayer certains moments de leur parcours à Calais. Présenter leur singularité sans tomber dans la construction d’un personnage, comme on l’entend en télévision. Les reportages sont souvent extrêmement formatés avec un quota de personnages qui seraient « représentatifs ». Le journaliste suit deux ou trois personnages dans leur parcours auquel le spectateur s’identifie. Ça répond à une règle aristotélicienne: exposition, péripétie, dénouement. J’ai essayé de faire le contre-pied de ça. Des films avec des fragments autonomes, qui ne sont pas chronologiques et se télescopent les uns avec les autres. Il y a des paysages, des moments de vie, des gestes perpétrés par les migrants qui résonnent les uns avec les autres. Cette constellation de situations me semble rendre compte du flux d’énergie, de la vie quotidienne des migrants à Calais.
Quel genre de moments de vie avez-vous capté concrètement?
Des choses extrêmement simples et quotidiennes. Comment des personnes qui vivent dans la rue font leur toilette ? Il y a un seul point d’eau à Calais. Ce sont des scènes de survie du quotidien. Comment se tenir propre, se vêtir, se restaurer? Comment les personnes s’amusent ? Où dorment-elles ? Comment parviennent-elles à gagner l’Angleterre ? On voit des migrants sauter sur des camions. Ce n’est pas filmé de façon journalistique, de loin, en caméra caché. Je prends le temps de montrer des situations, le temps de l’attente, l’effort. Quand une personne est cachée dans les buissons avant de monter dans les essieux d’un camion la scène fait dix minutes. C’est complètement différent de l’approche spectaculaire qu’on voit en général à la télévision: l’image-choc du migrant qui saute dans le camion. Je filme comment les migrants de Calais habitent le monde avec des conditions de vie extrêmement difficiles. Je montre comment les lieux sont reconfigurés. A Calais, il y a de multiples traces du passage des migrants, des vêtements abandonnés dans les rues, dans la Jungle. Le long des rails qui vont de la Jungle au centre-ville, il y a des vêtements plus ou moins humides, permettant de voir le passage du temps des migrants. J’ai une approche archéologique en montrant les strates d’espace-temps de cette présence des migrants à Calais. Depuis la fermeture de Sangatte, on refuse de leur construire un lieu d’accueil. Ils sont réduits à vivre dans la Jungle, sous des ponts, dans des squats, des lieux désaffectés. Je montre les conséquences des politiques européennes sur leur quotidien. Les migrants buvaient à l’unique point d’eau accordé, une petite fontaine, pour -à l’époque où j’y étais- 500 migrants. On voit aussi dans le film des personnes se brûler les doigts pour effacer leurs empreintes digitales. Quand un migrant est arrêté dans un pays de l’UE on lui prend de force ses empreintes digitales consignées dans un fichier : l’Eurodac, consultable par les autorités policières européennes. A partir du moment où un migrant s’est fait prendre les empreintes dans un pays, il ne peut plus demander l’asile politique dans un autre pays de l’UE. Les personnes qui transitent par la Grèce, plutôt les Afghans, l’Italie, plutôt les Érythréens, ne peuvent plus demander l’asile en dehors de ces pays. Alors que beaucoup veulent aller en France, en Angleterre ou dans les pays scandinaves ! Les migrants sont contraints d’inventer un contre-dispositif au fichier Eurodac, avec des éléments rudimentaires, des clous, des vis chauffés à vif, posés sur la pulpe des doigts pour effacer ces empreintes. Ils s’adaptent avec ces dispositifs pour tracer leur ligne de fuite. Je montre aussi la stratégie de harcèlement permanent de la police de Calais. Cette police empêche les migrants de s’installer, d’être dans le confort. Leurs cabanes sont détruites. Les migrants se font gazer.
Comment avez-vous pu filmer le démantèlement de la Jungle ? On imagine que la police était réticente…
Je n’ai pas demandé d’autorisation de tournage. Je filmais toujours dans des espaces publics. La loi indique qu’à partir du moment où on travaille dans un espace public, sans pied de caméra il n’y a pas besoin d’autorisation. J’ai toujours été en accord avec la loi. Ça m’a permis d’être libre de mes mouvements. Quand vous demandez une autorisation pour aller dans tel lieu vous êtes repérable. J’ai filmé une seule fois dans un lieu privé, sans autorisation, dans une usine qui appartenait à trois instances différentes. Demander des autorisations était compliqué. Je n’aurais pas pu travailler. Je tenais à filmer la police en action. Ce sont des fonctionnaires qui travaillent dans l’espace public. Il n’y a pas de raison de ne pas les filmer. Évidemment ça ne leur plaît pas. Chaque fois que je filmais la police, ça sous-entendait des négociations, des contrôles d’identité permanents, des pressions plus ou moins violentes pour que je cesse de filmer. Certains étaient sympathiques, d’autres violents. Je me retrouvais dans la situation paradoxale de faire un rappel à la loi à ceux chargés de la faire appliquer. Quand je subissais des pressions, je rappelais les termes de la loi. La commission de déontologie indique que je n’ai pas besoin de demander l’autorisation pour filmer la police ou de flouter les visages. « Vous faites votre travail. Je fais le mien ! » Au bout d’un moment ils étaient obligés d’en convenir.
Cela paraît incroyable que vous ayez pu filmer les migrants sauter sur les camions, avec les risques que cela implique.
C’est une prise de risque supplémentaire pour eux. Il m’a fallu énormément de travail pour obtenir ces scènes. Je n’ai jamais filmé les migrants à leur insu pour des questions éthiques. Il faut que l’image produite soit respectueuse du sujet filmé. La façon dont l’image est obtenue est aussi importante que le sens qui s’en dégage. Je leur ai toujours demandé pour les filmer. Il y a des scènes parfois très intimes. Dans « Des éclats », le deuxième volet, il y a des scène de toilette d’Érythréens, en slip, sur le bord de la rivière. D’habitude, ils refusent qu’on les filme. Là j’étais à deux mètres d’eux. Ils m’ont laissé les filmer parce qu’en amont il y a eu tout un travail de rencontre. En tant que cinéaste, je me refuse à payer des sujets filmés. C’est une pratique qui existe dans le journalisme, dans le monde anglo-saxon et en France. Ces gens ont besoin d’argent. En payant cher, on peut obtenir les images qu’on veut. J’ai toujours refusé d’acheter un témoignage. Ça m’a donc demandé beaucoup plus de temps. J’ai consacré le temps pour trouver les personnes qui acceptent. Il y a aussi la question de ce qu’on filme ou pas. Quand on filme un passage illégal, il faut toujours faire en sorte de savoir s’il est connu des autorités. S’il est connu, il n’y a pas de raison de ne pas le filmer. S’il n’est pas connu, il faut faire très attention pour ne pas donner dans l’image d’éléments qui permet d’identifier le lieu où ça a été tourné. Quand on filme une traversée dans le désert, il ne faut pas filmer les panneaux parce que les images sont vues par les autorités qui peuvent stopper cette voie illégale. Tout ce que j’ai filmé dans Calais était connu des autorités policières. Je n’ai pas mis en danger les migrants en les filmant. J’ai toujours veillé à ne pas être visible des autorités policières quand je filmais une action, comme quand quelqu’un prenait un camion.
Comment avez-vous vécu de l’intérieur le démantèlement de ce qu’on appelle la jungle?
Certains préfèrent le terme maquis. Les migrants et la police appellent ça la jungle. L’emploi de ce mot n’est pas anodin. Il déshumanise en renvoyant à un pseudo état de nature les migrants qui ne seraient plus des êtres cultivés mais des délinquants, des animaux, des gens dangereux. Le tournage entre 2007 et 2010 a coïncidé avec la nomination d’Éric Besson au poste de ministre de l’immigration. Il s’est rendu à Calais pour dire qu’il allait démanteler les filières mafieuses et détruire la jungle. Il a planifié une opération sur un an. A sa troisième visite à Calais, la jungle a été détruite. J’étais sur Calais à ce moment. J’ai filmé à la fois les conditions de vie des migrants, l’arrivée d’Éric Besson et la destruction de la jungle de Calais. Cette opération, ultra-médiatisée, était censée envoyer un signal fort aux passeurs. Quatre ans plus tard, on se rend compte que ça n’a été qu’une politique d’auto-promotion du ministre vis à vis de Nicolas Sarkozy. Aujourd’hui, on est dans la même situation. On a même atteint le chiffre de 1500 à 2000 migrants. Ce qui a été en place en 2010 est complètement inopérant.
Vous parlez d’Eric Besson sous Sarkozy. Y a-t-il eu selon vous des améliorations de la question migratoire sous François Hollande?
En terme de politique, c’est peu ou prou la même chose. Ce n’est pas de l’idéologie. C’est un constat. La politique de reconduite à la frontière a été mise en place par Sarkozy, ministre de l’Intérieur de Chirac en 2002. On est passé de 10 000 en 2002 à 29 000 en 2012 quand Sarkozy était encore président. Dès 2013, on est passé à plus de 30 000 expulsions. Sa politique a été perpétuée par son successeur François Hollande et le ministre de l’intérieur à l’époque, Manuel Valls. Cela sous-entend entre 150 et 300 000 arrestations. La grande différence, c’est le discours. Avec la droite au pouvoir, la question de l’immigration s’agite de façon délibérée et affichée dans l’espace public. Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur, a réformé six fois les codes d’entrée de procédure et les politiques d’immigrations en six ans. On n’avait jamais vu ça ! L’immigration étant rendue responsable du chômage, de la sécurité sociale.. La gauche n’instrumentalise pas à ce point cette question dans l’espace public. On en entend beaucoup moins parler. Ça ne veut pas dire que cette question migratoire n’est pas présente. Elle est travaillée par la droite, l’extrême-droite, pour des motifs anciens liés à la question post-coloniale -comme le montrent ces débats sur l’islam et l’islamophobie.
Vous dites que Calais n’est que l’entame de ce travail. Où envisagez-vous la suite ?
J’aimerais savoir ce qui se passe en Afrique. Les politiques migratoires européennes touchent l’Europe, mais il y a aussi une externalisation avec des accords passés avec des pays étrangers comme la Libye, le Maroc, l’Algérie… Des pays d’Afrique sont assujettis à des politiques mises en place par le Fonds monétaire européen. Ça m’intéresserait d’aller en Afrique pour creuser la question. Ce qui se passe à Ceuta ou Lampedusa touche aux politiques mondiales. Cela reflète un certain état du monde, aux rapports entre les individus, à nos conditions de vie commune. Il me semble pertinent de partir de la France, de l’Europe et de voir l’imbrication avec le reste du monde.
Julien Le Gros
Julien Le Gros est un journaliste indépendant, spécialisé sur les cultures d'Afrique. Il a notamment écrit dans pour Jazzman - Jazz magazine, Afriscope, Mondomix.. mais aussi sur Internet avec Africultures, Mondafrique, Tribune 2 l'artiste, International Hip Hop. Il a fait des reportages au Kenya, Cameroun, Côte d'Ivoire, Burkina Faso, Sénégal et récemment en Guinée Conakry sur le virus Ebola.

La peur de l’autre, le nouveau lien social ?

Source : R-éveillez-vous

La xénophobie sous toutes ses formes est-elle le nouveau lien social ? L’autre, c’est l’étranger, c’est celui que l’on ne connait pas, c’est le différent. Son arrivée peut constituer une menace tant que nous n’avons pas fait connaissance, et qu’il n’y a pas eu un apprivoisement mutuel. La peur de l’autre constitue-t-elle un nouveau lien social ?
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Le Lien social
Le lien, maitre mot qui matérialise les fils et connexions qui se tissent dans l’invisible, entre nous et nos contemporains. Les liens forment un entrelacs, des nœuds, des tensions, des relâchements. Ils fondent notre société. Ils relient et unissent et séparent parfois, les individus entre eux. Sur quoi sont-ils fondés ? Peuvent-ils être fondés sur la peur de l’autre ? La peur c’est une crainte qui se porte sur un objet connu, facilement identifiable. Objet dont elle redoute l’impact dans l’avenir. Avant la première guerre mondiale, les nationalismes exacerbés des puissances européennes ont été renforcé par la définition d’un ennemi. Toute la Nation était unie contre l’ennemi. Toute la société de cette époque a partagé pendant un temps cette préoccupation.

La peur, et l’ennemi commun
La peur de l’étranger, sa stigmatisation par amalgames, est-elle vraiment un phénomène nouveau ? N’est-ce pas plutôt un mécanisme malheureusement souvent observé au cours de l’histoire de l’humanité? Sa récurrence ne nous empêche-t-elle pas de penser ce phénomène comme étant nouveau mais bien plutôt comme étant millénaire ? Si nous avons peur, est inscrit dans nos gènes et nos comportements ancestraux, la notion d’union qui fait la force. C’est une stratégie de survie. Autrement dit, face à un même ennemi, et l’urgence ou l’imminence d’y faire face, un groupe d’individus sera beaucoup plus enclin à coopérer et à s’entendre, à mettre des systèmes d’alliances en place, que s’il est face à la perspective d’un gain. Ce dernier cas verra plutôt la mise en place de systèmes de coopération moins forts, mais également un phénomène de concurrence entre les associés dans certains cas. La peur au contraire suscite le besoin de faire alliance solide entre les hommes. Il en va de la survie. Elle permet donc de lier les membres d’une même société et de les définir. « C’est l’antisémitisme qui fait le juif. » disait Sartre dans ses Réflexions sur la question juive. Par cette assertion, il affirme que l’ennemi commun aux juifs, l’antisémitisme, participe de l’identité juive. Il en irait de même pour cet autre dont nous aurions peur. Le problème de la peur, érigée au statut de lien social, c’est que c’est un phénomène qui rétrécit notre vision des choses. Elle focalise l’attention sur l’objet de la peur, car il faut potentiellement que nous puissions nous en défendre. En tant que lien social, elle crée une société de borgnes ou une société à œillères. Chaque individu, lié aux autres par elle, serait alors comme un cheval de course ne voyant que la piste, sans rien percevoir de ce qui se passe autour. Dans ces conditions, bien malin celui qui réussira à faire tomber les œillères qui l’empêchent de voir, et de prendre de la distance sur la situation.

Illusion du lien fondé sur la peur
Ici, elle s’applique à l’Autre. Mais qui est cet Autre, vague et fantomatique, jamais défini et dont l’utilisation s’amenuise à mesure que notre connaissance de cet Autre grandit? Derrière ce mot d’Autre, nous identifions bien souvent l’étranger. Celui qui n’est pas soi et que nous avons peur de reconnaitre comme un semblable. L’autre, c’est celui qui n’a pas le même statut social et qui est différent. L’autre dans notre société, c’est le stéréotype associé à sa valise de préjugés. En excluant une partie de la population immigrée, et séparant les individus socialement installés de longue date, des individus fraichement arrivés, de quel lien social pouvons-nous nous permettre de parler ? L’Autre, c’est le riche qui planifie machiavéliquement son hégémonie sur le monde. L’Autre, c’est le pauvre qui fomente une révolution pour acquérir les richesses des possédants. Qu’est-ce que cette société qui prétendrait faire lien sur une base de Xénophobie ? Quelle honte n’éprouve-t-elle pas de faire incarner à l’Autre, l’expression de toutes ses peurs sociales. Parmi lesquelles nous pouvons citer le chômage, la peur qu’il n’y ait pas assez de travail et que l’autre le vole, vole la richesse, la peur que l’autre envahisse et prenne le pouvoir par un phénomène de colonisation inversée, et enfin la peur de perdre son identité et ses avantages sociaux, de payer plus d’impôts pour entretenir l’autre, bref d’être parasité ! Plus que d’un véritable lien social, il s’agit plutôt d’une expression communautaire entre des individus différents qui se regroupent par opposition à d’autres individus encore plus différents d’eux-mêmes. Comment ce phénomène pourrait-il faire lien dans l’ensemble d’une société ? Il semble bien plutôt participer à sa fragmentation qu’à son unité. La peur de l’autre semble plus être le symptôme d’une fragilité et d’une absence d’unité que d’un réel lien entre tous.
Par : Eugénie Baylac

En toute discrétion, l’Union Européenne vient de mettre fin au blocage des OGM

Source : Les Moutons enragés

C’est arrivé en douce, sans fanfares ni clairons, l’UE vient d’autoriser les OGM avec 480 voix pour, 159 contre.
L’Europe a mis fin à des années de blocage sur le dossier OGM. Mardi 13 janvier, les eurodéputés ont adopté à une large majorité (480 voix contre 159), en deuxième lecture, un amendement à une directive datant de 2001, permettant à un pays de l’Union de s’opposer aux cultures d’organismes génétiquement modifiés sur son territoire, même si une autorisation a été délivrée au niveau de Bruxelles. Dans le même temps, cette législation, qui entrera en vigueur au printemps, devrait faciliter la culture de semences transgéniques sur un Vieux Continent hostile aux biotechnologies.
Jusqu’à présent, la Commission autorisait les OGM après avis de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), mais se retrouvait systématiquement confrontée à l’hostilité des Etats anti-OGM lors des conseils européens et ne parvenait pas à obtenir de majorité qualifiée lors des votes. De leur côté, les Etats « anti-OGM » (ils sont 19, dont la France, à s’opposer à ces cultures) ne pouvaient interdire les cultures transgéniques qu’en prenant sur leur territoire des clauses de sauvegarde ou des mesures d’urgence pour des motifs environnementaux et sanitaires. Une procédure très fragile juridiquement.
Désormais, les capitales pourront évoquer également des motifs de politique agricole, d’aménagement du territoire ou des conséquences socio-économiques. Dans le détail, les Etats qui souhaitent bannir des OGM devront négocier avec les semenciers, sous la houlette de la Commission, pour leur demander d’être retirés du périmètre de culture proposé par les entreprises. Si la firme refuse, l’Etat membre pourra néanmoins interdire de manière unilatérale l’OGM. Ce qui devrait, en toute logique, empêcher les firmes des biotechnologies (Monsanto, etc.) de contester leurs décisions devant la Cour de justice de l’Union européenne.
Article en intégralité sur Le Monde
Pourtant, la planète ne peut ignorer le danger que représentent les OGM…

7 raisons de croire en l'énergie photovoltaïque

Olivier Mormiche / Président de In sun we trust


  • Alors que le photovoltaïque gagne en compétitivité, il n'est plus l'heure de tergiverser mais de se positionner rapidement pour bénéficier des retombées économiques.














La plupart des articles qui exposent les avantages de l’énergie solaire ont tendance à s’articuler autour d’un thème donné : celui-ci évoquera les questions de prix, lorsque celui-là s’intéressera à l’impact environnemental tandis que d’autres encore préfèreront rappeler son intérêt stratégique.
Cette démarche, somme toute naturelle, présente l’inconvénient de créer des débats parfois sans fin sur la pertinence de tel ou tel argument, les tristes sires obtus étant souvent passés maitres dans l’art du sophisme. Or, la décision de privilégier une forme d’énergie par rapport à une autre a de telles répercussions, dont certaines se font hélas déjà ressentir, que le décideur avisé devra s’attacher à avoir une vision globale des avantages et inconvénients de chaque alternative avant de trancher.
Lorsque la plupart des pays du globe, à commencer par les plus grandes puissances économiques mondiales (USA, Chine, Japon, Allemagne…), sont d’ores et déjà convaincus de la nécessité d’intégrer une part massive de solaire dans le mix énergétique, il semble judicieux de fournir une vue d’ensemble des multiples bénéfices liés à l’utilisation du photovoltaïque, à l’usage en particulier des rares sceptiques qui n’ont pas encore eu l’opportunité d’en apprécier toute la richesse.

Prix de revient de l’électricité

À tout seigneur, tout honneur. Dans un monde qui continue à privilégier le profit à court terme, la question du coût reste centrale. C’est sans surprise que la plupart des publications se concentrent sur cette problématique, et c’est également sur ce sujet que la plupart des contre-vérités circulent (ne serait-ce qu’Henri Proglio qui, il y a 6 mois, annonçait des prix de l’électricité photovoltaïque 2 à 3 fois supérieurs à la réalité).
Que les choses soient donc claires : le solaire résidentiel est déjà compétitif dans 42 des plus grandes villes des États-Unis  et il est prévu qu’il le soit sur 80 % de la planète d’ici 2017 . D’une façon plus générale, le LCOE du photovoltaïque au sol est le plus bas aux côtés de celui de l’éolien.
Plus important encore, ce prix continue de baisser ! Et de nombreuses façons de le réduire encore drastiquement sont disponibles : prix des composants de base eux-mêmes évidemment, mais également innovations techniques (en particulier augmentation de la puissance des panneaux), innovation financière (titrisation), coût du financement, volonté politique (simplification des procédures), repowering, etc. À titre d’illustration, même une amélioration minime de chacun des aspects évoqués ci-dessus permettrait déjà une amélioration du LCOE de 10 %.

Prix cache des énergies conventionnelles

Lorsque l’on compare les prix de revient de chaque source, on oublie souvent de parler des coûts indirects ( les fameuses externalités ) : pollution de l’eau, santé, changement climatique, accidents, etc.
Sur ces sujets, commençons par noter que le photovoltaïque au sol est la technologie la plus efficace en terme de coûts pour lutter contre le changement climatique (rappelons que cette année Paris accueille la COP21).
En outre, le photovoltaïque n’est généralement à l’origine que de très peu de nuisances  ou d’accidents, et ceci sur la totalité de la chaîne de valeur (pour rappel, les coûts sanitaires liés à la pollution de l’air sont estimés à eux seuls entre 20 à 30 milliards  et sont liés en majeure partie à l’énergie).

Décentralisation

L’électricité issue de sources dites conventionnelles est la plupart du temps générée sur un nombre restreint de sites de grandes puissances. Ceci découle de considérations essentiellement financières (économies d’échelle, transport du combustible…), mais n’est pas sans poser un certain nombre de problèmes. D’abord en terme de qualité de la distribution électrique, puisqu’une difficulté localisée (panne, avarie, rupture d’une ligne de transmission) aura un impact sur un très grand nombre d’utilisateurs : accès restreint voire plus d’accès du tout.
Un danger plus grave est celui soulevé entre autres par la commission de régulation de l’énergie américaine, et concerne la menace terroriste. Pour résumer : l’attaque simultanée de 9 centrales clés provoquerait un blackout généralis é sur l’ensemble des États-Unis. Un scénario hollywoodien qui prête à sourire ? Pourtant les drones qui ont survolé le parc nucléaire français à maintes reprises et en toute impunité suffisent à rendre plausible un tel scénario.
Inutile d’épiloguer sur les conséquences sociales et économiques que provoquerait un tel événement. Le recours aux énergies renouvelables, en particulier le solaire photovoltaïque, permet de remédier à ces problématiques puisqu’elles sont structurellement décentralisées.

Indépendance

Qui dit énergie conventionnelle dit combustible. Qui dit combustible dit approvisionnement. La plupart des pays ne sont pas indépendants de ce point de vue puisqu’ils doivent avoir recours à des importations massives, que ce soit d’uranium, de charbon ou de pétrole. En dehors même de l’impact sur la balance commerciale, il existe également des répercussions géopolitiques qui peuvent aller jusqu’à la création de tensions au niveau international. L’exemple le plus marquant à ce sujet est sans conteste celui du pétrole, les conséquences sur le paysage mondial étant connues de tous.
Une fois de plus le photovoltaïque résout ce problème puisqu’il utilise une ressource gratuite, et facilement accessible par tous. C’est d’ailleurs sûrement pour cette raison que de nombreuses bases militaires dans le monde sécurisent leur approvisionnement électrique en se dotant de telles structures.

Environnement

Même les détracteurs des énergies renouvelables sont bien obligés d’admettre qu’elles sont imbattables en termes d’ émission de CO2 . Seul le nucléaire pourrait éventuellement rivaliser, mais est-il besoin de rappeler que le solaire présente un vrai risque zéro et non pas, pour utiliser un doux euphémisme cher aux industriels du secteur, un risque "contrôlé".
En terme de rejet indirect, et contrairement aux idées reçues, ici aussi le solaire remplit son rôle puisque l’industrie photovoltaïque produit maintenant plus d’énergie qu’elle n’en consomme .
Enfin, un aspect moins connu, mais ô combien important est celui de la consommation d’eau. Commençons par rappeler que la problématique de la raréfaction de l’eau inquiète de plus en plus, qu’elle est systématiquement sous-évaluée et que la France n’est pas épargnée. Or, la quantité d’eau utilisée pour produire de l’électricité photovoltaïque est négligeable, ce qui explique que de nombreuses voix commencent à s’élever pour conseiller l’utilisation de cette technologie et ainsi éviter de gaspiller notre plus précieuse ressource.

Économie

Les discours politiques sur la croissance, le chômage, l’importance des PME, etc. sont présents dans les esprits de tous. En particulier la création d’emplois est un thème majeur de la plupart des programmes de campagne en Europe, mais également dans le reste du monde.
Mais quel lien avec le solaire ? Et bien il s’avère que le dynamisme du secteur génère bien plus d’emploi que n’importe quelle autre source d’énergie : investir 1 million de dollars implique ~14 emplois pour le photovoltaïque contre ~6 pour les énergies conventionnelles .
En outre l’appropriation des centres de production par les citoyens tel qu’on peut l’observer en Allemagne, en utilisant par exemple le nouvel outil du Crowdfunding, permettrait une injection massive de l’épargne dans les infrastructures solaires, redynamisant ainsi l’économie tout en permettant un déploiement accéléré du photovoltaïque.

Révolution 

Malgré sa jeunesse relative, le solaire photovoltaïque présente indiscutablement des avantages majeurs dans la plupart des considérations clés. D’ailleurs, les experts ne s’y trompent pas puisque même l’ IEA , qui a pourtant jusqu’ici systématiquement sous-estimé le potentiel de développement du solaire, prédit que cette technologie pourrait dominer le monde de l’énergie d’ici 2050.
Et de son côté, ce n’est pas par hasard que dans son récent discours sur l’état de l’Union, Barack Obama évoque conjointement la reprise de l’économie américaine, la lutte contre le réchauffement climatique et le dynamisme de la filière photovoltaïque américaine.
La question n’est donc plus de savoir si le photovoltaïque va s’imposer, ni même quand il le fera. Le réel enjeu maintenant est de se positionner suffisamment rapidement pour pouvoir bénéficier au maximum des retombées de ce nouveau relai de croissance mondial.
De même que certains étaient convaincus que le Minitel l’emporterait sur Internet, il y aura toujours des personnes qui s’obstineront à vivre dans le passé. Cela doit rester leur problème, pas le nôtre.
Olivier Mormiche / Président de In Sun We Trust

En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-121614-photovoltaique-cessons-de-rejeter-lavenir-1087349.php?Oh6LyPkrIe7jRCCm.99

Un jeu vidéo sur le plus vieux métier du monde

Source : Les Inrocks

Capture d'écran du jeu vidéo
La prostitution existe depuis plus de 3 000 ans ; il était temps qu’un jeu vidéo lui soit consacré. Dans “The Oldest Game“, le joueur incarne une prostituée exerçant au Canada. Celle-ci doit, entre autres, évaluer la dangerosité de ses clients, demander au chauffeur de rester ou non en bas de l’immeuble pendant les visites, signaler ou non sa présence au réceptionniste…
Le Canada a adopté de nouvelles lois anti-prostitution ces derniers mois. L’occasion pour les deux créatrices, Lisa Lynch et Sandra Gabriele, de ”créer un jeu qui illustre cette nouvelle loi C-36 [...], afin que les citoyens comprennent exactement ce qui est en jeu quand on parle de prostitution“. Elle affirment sur leur site que “ces lois mettent les travailleuses du sexe dans des situations dangereuses en les isolant de tout soutien, de tout système d’aide“.

Le jeu sera disponible en ligne gratuitement fin février.

Comment un Webdocu reconstruit de nouveaux clichés de l’Algérie

Source : Kedistan
Fadhma Nsoumer
NDLR : Un compagnon libertaire algérien a porté à notre attention ce texte écrit par deux libertaires d’Algérie. Après lecture, nous avons trouvé ce texte savoureux pour son humour sucré salé et la profonde pertinence des propos qui y sont tenus sur la représentativité de l’autre et comment nous construisons les préjugés de demain sur les phantasmes d’hier, en ne bien voulant voir chez l’autre, que ce que nous voulons y voir. Nous vous prévenons, ça risque de ne pas plaire à tout le monde, mais comme le disait si justement Serge Gainsbourg : “Ce n’est pas des dents que cela va faire grincer. C’est des dentiers…”. Avec leur consentement, nous le publions donc, en les remerciant vivement pour cet éclairage et la confiance qu’ils nous apportent.

Comment un Webdocu reconstruit de nouveaux clichés de l’Algérie


Aujourd’hui, un article est paru dans El Watan. Cet article présentait le travail fourni par Camille Leprince (Sciences Po Paris, Chargée de mission chez CCFD Terre solidaire) sur les jeunes artistes algériens. L’article est rédigé par Mélanie Matarese (Sciences Po / Ex rédactrice en chef de Dziriet/El Watan Week end).
10756740_10203230856435391_468168497_oMélanie Matarese a partagé l’article via facebook en mettant cinq bonnes raisons de voir le webdocu ! Nous nous proposons de vous donner nos 5 raisons (+ une raison en bonus et nous laissons libre le champ pour allonger la liste à ceux/celles qui veulent) ; afin de ne pas encourager ces initiatives et de dissuader les jeunes français et françaises de venir raconter l’Algérie à partir des hauteurs d’Alger La Blanche / Alger le Fantasme (oh, mais ça nous rappelle des épisodes de l’histoire ça, dis donc !):
1- D’abord c’est un Webdocu sonore qui donne la parole à des algérienNEs, mais ceci en langue française. Oui l’Algérie francophone sans la francophonie… oui les algériens parlent bien le français et ont très peu l’accent bougnoule… oui, etc ! mais le fait de parler en français d’emblée tronque le public et le rideau tombe trop vite pour prouver encore une fois que si on s’intéresse à ces petits algériens c’est bien pour émoustiller les petits français de gauche qui regardent avec leur œil de retraité-militant et leur esprit intellectuel les reportages de TV5 Monde avant de s’adonner au plaisir sonore d’Arte la nuit.
En sachant que, et même si c’est difficile à croire, tous les algériens ne parlent pas et ne comprennent pas le français. Ceci est réservé à une classe sociale bien distincte qui vacille entre le jeune bourgeois, le rescapé de la classe moyenne et l’eternel citoyen moyen qui traine aux beaux arts d’Alger et qui fait en sorte de garder ce lien avec ce qui alimente le fantasme ambiant, ce faux semblant de « l’Algérie profonde » !
2- La phrase de Mélanie Matarese : « Il a été fait par une nana qui connaît VRAIMENT l’Algérie et qui l’aime comme elle est. »
Je veux bien comprendre, comment une personne qui a vécu 2 ans, 3 ans, 10 ans même en Algérie peut elle connaitre VRAIMENT l’Algérie, alors que moi/moi ou lui ou elle, ne pouvons nous vanter d’une telle chose ?! Nous ne cessons de découvrir l’Algérie, nous qui y sommes néEs ! Nous ne cessons de découvrir les AlgérienNEs, nous qui en faisons partie ! Nous ne cessons de découvrir, parce que justement, nous savons que nous sommes pluralité, que nous sommes évolution, que nous ne cessons de nous connaitre !
Cette phrase est un outrage, c’est une insulte, notre réponse c’est de la colère !
3- La phrase de Mélanie Matarese : « 4- On peut enfin quelqu’un entendre dire en ON que le circuit culturel officiel, bezzzzzzzaf. »
Parce que nous ne l’avons pas comprise, nous ne sommes pas sûrs que ce soit du français !
4- Les artistes dépeints ; et non pas seulement dans le travail de Camille Leprince, mais à peu prés dans tout ce qui a été présenté ces dernières années par des journalistes/photographes/documentaristes/bédéistes/artistes occidentaux, représente une catégorie d’artistes dont le travail, le mode de vie et de pensée se rapproche, étrangement ou pas, à la culture occidentale.
Il n’est pas surprenant de voir autant d’engouement de votre part, lorsque vous trouvez des artistes du tiers monde qui maitrisent les techniques que vous inventez. Cela parait naturel de vous voir vous rapprocher de ce qui vous ressemble lorsque vous êtes dans un pays/culture/société étrange et soyons francs tant que nous y sommes, une société bérbero-arabo-musulmane.
Donc, cette société tantôt voilée, tantôt « civilisée » vous fascine chers visages pâles, mais vous préférez nettement le côté civilisé ! Parce que, hein, on n’est pas en Afghanistan quand même !
Il est temps maintenant, de faire le rapprochement avec la colonisation ! Nous savons, ce n’était pas forcément volontaire et nous croyons tendrement en l’authenticité de vos sentiments ! Mais le conditionnement, chers amis explorateurs, eh bien le conditionnement est teigneux et ne se lave pas à coup d’eau de Javel !
La colonisation nous a appris que le chemin le plus simple pour assujettir était de bourrer les esprits à coup de tendresse et de compassion ! À coup de « nous venons vous sauver et vous apporter la civilisation chers barbares », en nous disant que les images qu’on fera de nous seront nous ! Que les clichés qu’on fabriquera de nous, seront nous !
Dans le reportage de Camille Leprince, l’artiste Oussama Tabti l’explique avec justesse, d’ailleurs. Le problème étant, que l’on essaye par ces multiples reportages et émissions de reforger une image du jeune algérien.
Dans tous les reportages, ce sont les mêmes profils, les mêmes artistes, les mêmes jeunes avides de dire et de raconter. Sauf que c’est une seule image, qui fait un petit tour touristique à la Casbah, qui défie les regards dans un café maure, qui étale le voile blanc du haik comme une étoffe qui mêle l’érotisme et la retenue ! Tout cela en faisant des allées et venues entre la modernité et la tradition, de quoi garder le goût sucré de l’ancienne colonie et la victoire occidentale de la traversée vers la civilisation !
Sauf, que nous ne croyons pas que la civilisation ne soit qu’occidentale.
5- Au fil de ces reportages, commandés ou issus d’une volonté orpheline, d’un désir ou d’un besoin égoïste et qui finissent projetés dans les mêmes cases télévisuelles et dans des salles universitaires pour de futurs étudiants de Sciences Po, on a l’amer impression que ces artistes dont vous parlez tant, vivent une douleur algérienne sans remède ! Comme s’ils étaient seuls à souffrir ! Comme s’ils étaient les seuls à subir des politiques injustes, un gouvernement infirme, une société dépressive !
Et on se retrouve confrontés à cette phrase sans sens ni intérêt, qui est « toi, tu mérite de partir ! Toi, ta place n’est pas ici » Sauf que ça, nous le savons, c’est la même conclusion que nous avons tous eu. Nous savons tous que pour être libres nous devons partir ! Ce n’est pas un mérite, ce n’est pas une découverte d’ailleurs le nombre croissant de harragas (ndlr: ـة ḥarrāga, ḥarrāg, terme algérien signifiant « ceux qui brulent » et désignant les immigrés clandestins qui chaque année prennent la mer depuis les côtes d’Afrique du Nord pour rejoindre l’Europe au péril de leurs propres vies),  n’en est que la preuve.
6- Parce que nous avons essayé d’inverser la situation et franchement ça bloque ! Vous nous voyez venir passer quelques années à galérer devant la préfecture à 3h30 du matin sous la neige parisienne et à se voir refuser des permis de travail, et se voir contrôler à la sortie des métros en France, puis décider de faire un Webdocu sur les jeunes artistes français , la nouvelle vague des beaux arts d’Avignon ou de Paris ?
Ça fait bizarre quand même ! Et vous savez pourquoi, on n’aurait rien à raconter de sensationnel, si on y arrivait quand même ? Eh bien c’est parce que beaucoup de français font déjà des thèses, des reportages, des articles, des vidéos, des représentations sur ça !
Il n’y a pas si longtemps, on avait déjà écrit notre histoire pour nouEs ! Laissez nous écrire la notre, celle que nous vivons, par nous-mêmes ! et vous savez quoi, si vous nous trouvez lents à le faire, si vous nous trouvez maladroits ou pas assez pertinents et intéressants, ceci ne vous regarde pas ! Nous ne sommes plus ni des sbires, ni des colonisés, ni même un produit à façonner en français, à l’occidentale ou à la sauce Couscous Conspiracy (copyright Fabriq Algeria) !
Nous ne sommes pas une fabrique, nous ne sommes pas un jardin d’essai, nous ne sommes pas un champ d’exploration, ni un nouveau monde à « ne pas» découvrir.
N.B : le choix de langue est relié au fait que nous adressons ce texte à nos compatriotes français et autres francophones ! Les autres, ceux/celles qui sont invisibiliséEs, ceux/celles qui sont silencianséEs nous leur adressons nos réflexions par d’autres biais !
KZKS

ZAD partout - samedi dernier à Toulouse........


À Toulouse, environ 450 personnes ont défilé ce samedi 22 Février pour la défense des ZAD et contre les violences policières. La manifestation, cette fois-ci autorisée par la Préfecture, n’en était pas moins fortement encadrée par les forces de l’ordre.

Le nombre restreint de manifestants a mis en relief un groupe particulièrement électrisé de participants aux visages masqués et vêtus de noir. Contrastant avec le reste du cortège, ces derniers se sont lancés après la première échauffourée avec les forces de police dans un raid de cassage. Brisant plusieurs vitrines entre Esquirol et les Carmes, les individus à la stratégie Black Blocs se sont dispersés sans encombre au niveau du quai de Tounis.

Pendant ce temps, le cortège de manifestants a continué son trajet jusqu’à sa destination officielle place du Salin. Après un temps d’arrêt, le cortège de plus en plus réduit a repris sa marche dans les petites rues du quartier avant de se stopper devant le Palais de Justice. S’en est alors suivi une guerre molle entre les forces de l’ordre et le reste des manifestants.

Alternant attente, provocations, interpellations musclées, tempête de grêle et canon à eau, le petit jeu pas très amusant a duré prés d’une heure et demi avant que la police ne décide de se retirer du champ de bataille. Récit en image.

// Portfolio

AntiSivens 21 fev 2015 Toulouse -2995
© Pablo Tupin-Noriega
IMGP2571 - Copie
14h15. Réunion au square Charles de Gaulle. Les forces de l’ordre se font assez discrètes mais de nombreux fourgons de CRS sont postés dans les rues alentours.
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© Pablo Tupin-Noriega
14h10. Les clowns se préparent. Ils contrastent fortement avec de nombreux manifestants vêtus de noirs aux visages bien moins rieurs.
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15h00. Départ du cortège vers le boulevard sous une pluie battante. La tête est composée de manifestants aux visages masqués scandant avec force des slogans tels que « Un flic, une balle, justice sociale » ou « Flic suicidé, à moitié pardonné ». Certains commerçants ferment leurs rideaux.
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© Pablo Tupin-Noriega
15h10. Le cortège entame les boulevards. Un couple de trentenaire tient à nous signaler qu’il quitte le cortège à cause de la violence verbale de certains groupes.
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15h20. Le cortège arrive au niveau du métro Jean-Jaurès. Contraste encore, avec des manifestants qui scandent « Des légumes, pas du bitume ».
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15h30. En queue de cortège, des manifestants plus discrets et quelques drapeaux. Au fond, une groupe du NPA.
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IMGP2786
15h42. Le cortège arrive au monument aux morts et entame la rue de Metz. Soudain, une vive détonation se fait entendre, puis les grenades lacrymogènes commencent à tomber. De notre position, impossible de savoir qui a engagé les hostilités. Nous recevons des témoignages contradictoires.
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15h45. Le gaz a séparé le cortège en deux, laissant les éléments masqués côté rue de Metz en direction d’Esquirol. Les feux de détresse sont sortis et l’avant cortège semble continuer sa marche comme si de rien n’était.
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15h47. Les détonations reprennent de plus belle, les grenades lacrymogènes tombent au devant du cortège et l’agitation augmente. Une grenade éclate près de nous. Un homme passe devant nous en trombe et flanque un coup de marteau sur la vitrine d’une agence immobilière.
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IMGP2822 IMGP2827
AntiSivens 21 fev 2015 Toulouse -3042
© Pablo Tupin-Noriega
15h50. Un groupe compact de plusieurs dizaines de casseurs s’engage dans la rue des arts et casse plusieurs vitrines. Ils postent également des batteries de feux d’artifice. Une petite division de forces de police est à leur poursuite.
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IMGP2853IMGP2862
15h54. Le groupe est arrivé aux Carmes. Il hésite quant à la direction à prendre et s’engage finalement rue des Polinaires. « Pas par là, il n’y a rien ! » crie une femme. Arrivé autour de l’église Notre-Dame de la Dalbade, le groupe improvise des barricades avec des barrières de chantier. Derrière-nous, les CRS continuent à allure mesurée leur progression. Ils semblent plus vouloir repousser qu’interpeller.
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IMGP2874
15h58. Le groupe arrive sur le quai de Tounis. Une partie descend sur les quais, se change et jette ses affaires dans le fleuve. Ces gens devenus méconnaissables sans masques et habits noirs, avancent à allure normale vers le Palais de Justice pour se fondre dans la foule des autres manifestants.
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AntiSivens 21 fev 2015 Toulouse -3055
© Pablo Tupin-Noriega
16h25. Pendant ce temps, la manifestation continue sa route le long de l’itinéraire officiel. L’encadrement policier se fait plus visible. Un jeune homme masqué et vêtu de noir marche isolé quelques mètres devant le cortège. Alors qu’il prend la tangente, il se retrouve pourchassé par une dizaines de CRS.
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IMGP2963
16h52. Après un arrêt Place du Salin, les Allées Paul Feuga sont envahies par un ensemble disparate de manifestants. Les CRS sont fortement présents au niveau du Palais de Justice.
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IMGP3014 IMGP3009 IMGP3050 IMGP3063
17h00. Les deux camps se font face. Quelques manifestants jettent des objets sur les forces de police, d’autre les insultent copieusement. La BAC charge alors pour mener des interpellations. Tandis qu’un interpellé est maintenu à terre, des policiers couvrent la manœuvre en frappant toute personne un peu trop proche. De nombreux journalistes, certains à terre, seront ainsi frappés. Un homme interpellé est embarqué le visage en sang.
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17h11. Cette routine se répète à plusieurs reprises. Les interpellations continuent.
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17h24. « Premières sommations avant usage de la violence ». Mais les manifestants ne semblent pas très réceptifs.
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17h35. Une deuxième sommation, et le canon à eau arrose toute la zone. L’effet est finalement assez limité et les manifestants reculent de quelques mètres seulement. La BAC prend alors le groupe de flanc et le repousse au niveau de la place Lafourcade.
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17h42. Au milieu du cafouillage généralisé, une tempête de grêle se déclenche. L’ambiance est surréaliste. Le peu de manifestants qui reste se met à l’abri sous les préaux des commerces. On continue à se regarder en chiens de faïence. Un manifestant qui jouait de la caisse claire depuis des heures s’arrête de jouer. Certains manifestant sont à bouts, sur les nerfs, d’autres justes lassés. Il semble qu’ils attendent juste que la police parte pour rentrer. Ça sent la fin.
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18h00. La BAC vient repousser les manifestants restants vers le pont Saint-Michel. Un passant qui n’a pas pris part à la manifestation nous signale l’attitude provocante d’un membre de la BAC à l’égard d’un manifestant. Il reste alors autant de journalistes que de manifestants. Sur le pont, les derniers manifestants sont éloignés à la bombe lacrymogène. « C’est l’heure de l’apéro » lance un homme, goguenard.

Si vous connaissez des gens des hautes pyrénées, merci de faire passer le message !!!!

Le festival Alternatiba à Bagnères de Bigorre (65) est en recherche de bénévoles pour le jour J (et éventuellement pour avant le festival)

Le festival se montera avec l'énergie et la mobilisation du plus grand nombre ! Alors si vous êtes motivés, n'hésitez pas à nous rejoindre, ne serait-ce que pour apporter une aide le jour du festival (montage/démontage des stands). Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues à hauteur du temps et des possibilités dont elles disposent. N'oubliez pas qu'un tout petit coup de main peut rendre de grands services ! Alors, si vous pouvez aider le 7 juin prochain, merci de nous contacter (voir ci-dessous) ! A bientôt.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le festival se montera avec l'énergie et la mobilisation du plus grand nombre ! Alors si vous êtes motivés, n'hésitez pas à nous rejoindre, ne serait-ce que pour apporter une aide le jour du festival (montage/démontage des stands). Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues à hauteur du temps et des possibilités dont elles disposent. N'oubliez pas qu'un tout petit coup de main peut rendre de grands services ! Alors, si vous pouvez aider le 7 juin prochain, merci de nous contacter A bientôt.

 contactez nous par mail b2balternatives@gmail.com