jeudi 30 octobre 2014

Hommage à Rémi Fraisse

 Samedi 1er novembre à Cahors


Après les arbres, ils abattent les hommes...

Rémi Fraisse est mort dimanche 26 octobre sous les coups d'un Etat qui agit au mépris de la vie humaine. Il s'agit maintenant d'exiger que lumière soit faite sur ce qui n'est ni une bavure, ni une mort suspecte, mais l'assassinat d'un jeune homme qui était présent ce jour là pour exprimer son opposition au barrage de Sivens.
Remi fraisse
Le déchaînement de la violence contre des opposants n'a pas commencé ce week-end.
A Sivens depuis deux mois, la police se fait le bras armé des maîtres d'oeuvre du barrage, comme elle le fait dans tant d'autres luttes. La répression policière telle qu'elle a été mise en place ne peut trouver aucune justification que dans les intérêts étatiques et privés qu'elle prétend défendre.
C'est bien la violence d'un Etat pourtant dit "de droit" qui entraîne aujourd'hui cette dangereuse criminalisation des luttes.
Des camarades sont actuellement incarcérés suite à leur participation aux manifestations contre le barrage et en réaction à la mort de Rémi. Nous appelons à leur libération immédiate.
L'absurdité de ce projet de barrage et de l'acharnement politique et policier à le maintenir est plus qu'évidente.
Nous exigeons l'abandon des travaux et la restauration de la zone.
Peu importe que nous ayons pris ou non part à la lutte contre le barrage, la colère pacifique ( à l'appel des parents de Rémi) qui doit aujourd'hui s'exprimer dépasse très largement son caractère local ou partisan.
Des manifestations de soutien ont eu lieu un peu partout en France et ne doivent que s'amplifier.
Pour Sivens, pour Rémi, ni oublie, ni pardon!
Pour un collectif 46 de vigilance et de soutien au Testet et à sa ZAD...
Rassemblement samedi 1er novembre à Cahors,devant la Préfecture, à 10H30, en hommage à Rémi, pour mettre fin aux violences policières et pour l'abandon de ce grand projet inutile.
Premières signatures: Des lotois présents samedi dernier à Sivens ET de nombreuses signatures de citoyens choqués qui nous parviennent ,
Terre Vivante, Le Lot en Action, Ensemble!, NPA, Sud Education 46, Sortir du Nucléaire Lot, Libraithèque Dalp, ass ETM46, .....
Pas de drapeau, pas de cagoule, le rassemblement se veut pacifique !
Droupifree L'intégralité de ce site est accessible gratuitement. Pour que l'association puisse continuer à éditer le site et le journal, nous avons besoin d'abonnés ! L'abonnement au journal est proposé en version papier (recevez-le par la poste ou à retirer dans un lieu de dépôt) ou numérique (format pdf). Vous pouvez également faire un don pour nous soutenir (montant libre).

mercredi 29 octobre 2014

Journée d’étude « Réflexions sur la résidence alternée » et soirée débat à Ramonville (31) Près de Toulouse.

REGARDS Centre ressources parentalité présente :


Journées d’études
pour les professionnels et les parents

Réflexions
sur la résidence alternée
 
12 et 13 décembre 2014
A Ramonville Saint-Agne (sud est Toulouse)
 
Salle des fêtes
 
Parc technologique du canal
 
En collaboration avec les éditions Eres
 
Vendredi Tarifs :

Formation continue et paiement par l’employeur : 20€
Individuel : 10€ Etudiants/demandeurs d’emploi : 5€
(Numéro d’activité de formation : 73 31 05796 31)
Fiche d’inscription en annexe
 
Samedi

Entrée libre et gratuite


« Résidence alternée : organisation de l’hébergement de l’enfant mineur
dont les parents ne vivent pas dans le même domicile. »


Une semaine sur deux
Ou arrangement personnalisé ?
Ces dernières décennies, au gré de l’augmentation des séparations, les
pratiques parentales ont produit une diversité de situations, de bricolages
familiaux permettant une organisation sur mesure.
Ces pratiques, bien qu’en partie entérinées par les différentes lois
réformant l’autorité parentale, soulèvent des passions et alimentent des
polémiques.

Cette évolution questionne les rôles et les places parentales, la diversité
des formes de familles, ainsi que celle, délicate, des mal être des enfants
dans ces situations de séparation.
Dans un contexte en pleine évolution et transformation familiale, chaque
décision, plus particulièrement face à une séparation, appartient aux
personnes concernées et ne peut être que singulière. Sans oublier que
les solutions acceptables* qui favorisent le maintien des liens avec les
deux parents sont bénéfiques pour l’enfant.

Cette année nous avons fait le choix d’explorer ce sujet sur deux jours.
Ces journées sont construites autour d’interventions de
professionnel(le)s et de chercheur(e)s : sociologue, psychologues,
formatrice, juriste, médiateur(e )s, dans le but d’amener des éléments de
réflexion dans le débat, qui permettent aux intervenants sociaux de
revisiter leurs représentations, et aux parents d’affiner et d’alimenter leur
propre réflexion.

*hors situation de violence, de harcèlement, de pression…


Odile BARRAL, Jocelyne DAHAN, Gérard NEYRAND,
Gérard POUSSIN, Marie-Dominique WILPERT,
Chantal ZAOUCHE – GAUDRON,

Pour plus d’information 05 61 73 85 02
Association Regards, 18 place Marnac,
31520 Ramonville


association-regards@wanadoo.fr

www.soutien-parent-regards.org

Pour info : C'est   la loi du 4 mars 2002 relative à l’autorité parentale a laissé place à une légitimation de la résidence alternée.

Commencer la lecture ici :  La résidence alternée (Source Wikipedia)

lundi 27 octobre 2014

LA POLITIQUE ET LES PARTIS EN QUESTIONS

À L’UNIVERSITÉ D’AUTOMNE DU M’PEP
 
Par le Mouvement politique d’émancipation populaire (M’PEP).

Le 26 octobre 2014.

L’université d’automne du M’PEP se tiendra cette année à Bordeaux (Artigues-près-Bordeaux) du 8 au 11 novembre.

Elle est ouverte à toutes et à tous, adhérents au M’PEP ou non-adhérents. Inscrivez-vous sans attendre pour bénéficier d’un hébergement dans le centre qui accueille l’université.






Pour accéder au programme détaillé et au bulletin d’inscription, cliquez ici :

http://www.m-pep.org/spip.php?article3815



DEUX CONFÉRENCES DE L’HISTORIEN JEAN-PAUL SCOT, SUIVIES D’UN DÉBAT, CONCERNANT L’HÉRITAGE DE JEAN JAURÈS ET SUR LA FONCTION DES PARTIS POLITIQUES

  • JEAN JAURÈS, L’ « ÉVOLUTION RÉVOLUTIONNAIRE »

    Parmi les nombreuses publications qui ont marqué cette année le centenaire de l’assassinat de Jean-Jaurès et le début de la guerre de 14-18, un livre a été particulièrement remarqué par la presse et les critiques, celui de Jean-Paul Scot : Jaurès et le réformisme révolutionnaire. Comment Jaurès concevait-il la transition du régime capitaliste à la société socialiste et communiste ? Comment concevait-il l’articulation entre les luttes pour les revendications immédiates et les réformes anticapitalistes, ces « germes de communisme semés en terre capitaliste » ? Comment concevait-il la nature et l’organisation du parti socialiste comme parti de classe et d’autant plus nécessairement réformateur qu’il est par essence révolutionnaire ?
  • PARTIS POLITIQUES : PEUT-ON S’EN PASSER ?

    Présentation des conceptions successives des partis politiques telles qu’elles se sont développées au XXe siècle. Rapports entre partis politiques, syndicats et associations dans la société civile, notamment au moment du Front populaire et dans la période 1944-1947. Mise en relation avec la situation contemporaine.



Pour accéder au programme détaillé et au bulletin d’inscription, cliquez ici :
http://www.m-pep.org/spip.php?article3815

Quelques adresses bien utiles sur Toulouse...(31)


vendredi 24 octobre 2014

Inégalités : c’est un système d’ensemble qu’il faut remettre en cause

 Source : L'Observatoire des Inégalités

6 octobre 2014 - L’information sur les inégalités est abondante. Mais on oublie souvent de montrer que les inégalités, liées entre elles, forment un système global. C’est lui qu’il faut remettre en cause. Une analyse de Alain Bihr et Roland Pfefferkorn, co-directeurs du « Dictionnaire des inégalités ».


La littérature scientifique sur les inégalités entre catégories sociales est aujourd’hui abondante en France. Elle peut notamment s’alimenter aux données fournies par l’appareil de la statistique publique, et sur le site de l’Observatoire des inégalités. Pourtant, tout cela est loin d’être satisfaisant. Il y a d’abord les imperfections, zones d’ombre et véritables champs aveugles de ces données statistiques. Certaines sont liées à un manque de curiosité de la part des chercheurs. A quand, par exemple, une étude d’ensemble sur les différences de pratiques alimentaires selon les catégories sociales, dont l’incidence sur les inégalités de santé est pourtant manifeste ? Ou sur les condamnations par la justice en fonction de l’origine migratoire ou sociale ? D’autres aux limites mêmes des approches statistiques : comment par exemple quantifier la qualité de l’environnement visuel, sonore, olfactif, etc., d’un appartement par exemple pour mesurer les inégalités dans le domaine du logement ?
Il existe une autre limite, plus importante à nos yeux. Tous les travaux sur les inégalités sociales sont le plus souvent extrêmement spécialisés. Trop souvent ils s’enferment dans un domaine au champ déterminé tout en ignorant ce qui se passe ailleurs. C’est le cas par exemple du dernier ouvrage de Thomas Piketty [1], qui traite des inégalités de revenus et de patrimoines. Pour nécessaires et précieuses que soient les études spécialisées, il faut être conscient de leurs limites, y compris dans leurs propres domaines, dès lors qu’elles ignorent celles menées sur les domaines voisins ou connexes.
Par ailleurs, une division du travail s’est introduite au sein du monde intellectuel comme auparavant au sein du travail manuel à l’instigation du taylorisme dans l’entreprise. On applique de plus en plus à la recherche scientifique les recettes de l’organisation industrielle : la recherche doit se spécialiser de plus en plus, se normaliser, se soumettre à des procédures rigides, etc. En même temps, la concurrence entre les organismes de recherche et entre les chercheurs poussent souvent ces derniers à s’enfermer dans un pré carré qu’ils défendent jalousement : la « propriété privée » des concepts, des champs, des résultats n’est pas moins génératrice d’étroitesse d’esprit que celle des biens. Enfin, dans le cas d’espèce, la division des champs de compétence des différents appareils administratifs, qui sont bien souvent les principales sources d’information statistique, introduit elle aussi des obstacles supplémentaires.
Pour pallier ce défaut, une simple synthèse de l’ensemble des données disponibles, composant une sorte d’état des lieux ou de tableaux des inégalités, comme le fait par exemple l’Observatoire des inégalités, pour nécessaire qu’elle soit, ne suffit pas davantage : elle fait comme si toutes les inégalités se valaient et comme si elles n’étaient pas liées entre elles. Ce qu’il faut tenter de mettre en œuvre, c’est une approche systémique des inégalités sociales : une approche qui mette précisément en évidence leur caractère de système. Un certain nombre d’exigences en découlent.
Parler de système des inégalités sociales suppose, en premier lieu, de ne pas limiter leur étude à une approche analytique séparant leur manifestation sous différents aspects ou au sein de différents domaines. Cela implique de montrer, au contraire, que les différentes inégalités interagissent, qu’elles se déterminent réciproquement, qu’elles sont mutuellement causes et effets les unes des autres et qu’elles ne peuvent s’expliquer et se comprendre par conséquent que dans et par leurs relations. Ainsi, les inégalités sociales face à la maladie et la mort renvoient-elles, quant à leurs déterminants, aux inégalités de conditions de travail, mais aussi à celles entre revenus, entre niveaux de formation scolaire, entre conditions de logement, entre usages du temps libre, etc., qui déterminent notamment le recours au système de soins. Inversement, des inégalités dans les conditions de logement entraînent non seulement des inégalités face à la santé mais encore face à l’emploi, face aux équipements collectifs et aux services publics, face aux loisirs, etc.
La mise en évidence de ces interactions permet le cas échéant de hiérarchiser les inégalités en mettant en évidence celles qui s’avèrent les plus déterminantes dans ce système : ainsi en va-t-il par exemple des inégalités quant à la position dans la division sociale du travail, dans la hiérarchie des diplômes scolaires ou dans celle des revenus à l’égard des inégalités entre catégories sociales. A livrer en vrac des informations sans les comprendre d’un point de vue global et sans hiérarchiser l’importance des différents facteurs, on finit par faire comme si tout se valait, des inégalités de revenus dans le monde à l’accès aux soins dans les campagnes françaises.
La plupart de ces interactions provoquent des processus cumulatifs. Ainsi, pour nous en tenir aux exemples précédents, les personnes les plus démunies sont aussi fréquemment celles dont l’état de santé laisse le plus à désirer et celles dont l’emploi est le plus précaire et le plus mal rémunéré. Autrement dit, être victime d’une inégalité sociale déterminée accroît le risque d’être victime d’autres inégalités sociales. Et inversement pour ceux qui profitent des inégalités. Étudier le système des inégalités, c’est donc, en second lieu, mettre en évidence les processus qui peuvent favoriser ce type de phénomènes cumulatifs, qui conduisent à des phénomènes de polarisation sociale plus ou moins accentuée et déterminer évidemment les groupes sociaux qui en sont, selon le cas, victimes ou bénéficiaires. Mais c’est aussi, le cas échéant, relever la présence d’effets de sens inverse, qui atténuent leurs propres causes en conduisant à rééquilibrer la distribution des avantages et inconvénients au sein d’un système globalement inégalitaire. Ainsi par exemple, la domination masculine se traduit chez les femmes - entre autres - par un plus grand souci de l’apparence physique : il faut plaire aux hommes. Cela leur vaut aussi de prendre mieux soin de leur corps en général, de le soumettre moins souvent à des risques, de recourir plus fréquemment au système de soins, autant de pratiques qui contribuent à une espérance de vie supérieure.
Parler de système des inégalités, c’est enfin présupposer en dernier lieu la résistance et la persistance d’une structure d’ensemble qui tend à se reproduire dans le temps, en déterminant par conséquent les trajets sociaux des individus sur le cours de leur existence, en limitant mais aussi et surtout en orientant leur mobilité sociale. Certes, ce présupposé demande à être soumis à vérification pour chacune des dimensions particulières de la hiérarchie sociale : qu’il s’agisse de classes sociales, de genre, de classe d’âge, ou d’inégalités entre nationaux et étrangers par exemple. Cela permet de déterminer dans quelle mesure cette reproduction de génération en génération se trouve réalisée ainsi que les facteurs qui la déterminent prioritairement à chaque fois. Mais l’existence même de cette structure (les rapports sociaux entre les classes pour les inégalités entre catégories sociales, les rapports sociaux de sexe pour les inégalités entre hommes et femmes, etc.) ne fait aucun doute comme le montre un immense ensemble de données. Cette structure fixe les limites de la mobilité sociale offerte aux individus mais aussi des politiques qui visent à réduire les inégalités sociales uniquement en mettant en avant une irréalisable « égalité des chances ». Remettre en cause le système sous-jacent des inégalités dans son ensemble est une opération beaucoup plus complexe que faire miroiter la possibilité à tous d’accéder au sommet d’une société inégalitaire.
Alain Bihr et Roland Pfefferkorn, co-directeurs du « Dictionnaire des inégalités », Armand Colin, 2014.

Projection-débat autour du film "High Power"

Vendredi 31 octobre

20h30 Salle Osète 6-8 rue du Lieutenant Colonel Pélissier à Toulouse.

Soirée en présence du réalisateur indien Pradeep Indulkar.

En 1969 la première centrale nucléaire de l’Inde a été ouverte à Tarapur. Dans un élan patriotique émotionnel les paysans locaux ont joyeusement donné leurs terres fertiles. Aujourd’hui, presque cinquante ans plus tard, la deuxième génération de ces fermiers patriotiques manifeste à Tarapur afin de pouvoir au moins subvenir à leurs besoins élémentaires. Les ténèbres se sont abattues sur la ville qui fournit l’énergie au pays. Tarapur est loin du merveilleux rêve promis. Ce qui s’est passé à Tarapur au cours de ces longues années peut servir d’alerte au monde entier avant qu’il ne soit trop tard.
Sur toile de fond d’un paradis sur terre détruit par la main de l’homme afin de satisfaire son avidité, ce documentaire présente un monde inconnu, une réalité cachée et une nature détruite.

Le réalisateur Pradeep Indulkar a obtenu le prix Uranium à Rio de Janeiro en Mai 2013 pour ce film et sera présent à l’issue de la projection pour parler de son expérience.

Soirée co-organisée par les Amis de la Terre Midi-Pyrénées, les Amis du Monde Diplomatique, Greenpeace, le Réseau "Sortir du Nucléaire".

Contact :
Daniel Roussée
tél : 06.61.97.83.28.
daniel.roussee@wanadoo.fr

jeudi 23 octobre 2014

CARAVANE DES ALTERNATIVES


Nous, citoyens contre la corruption

Source : Mediapart

Déjà plus de 12 000 signataires ! Signez ici l'appel contre la corruption, ce fléau « qui met l'Etat de droit en péril et installe une insupportable fatigue démocratique », lancé dimanche 19 octobre à Paris par  les journalistes Fabrice Arfi, Benoît Collombat, Antoine Peillon et Edwy Plenel, rejoints par des magistrats, juristes, avocats, policiers, criminologues, sociologues, économistes, anthropologues et philosophes et Roberto Scarpinato, procureur auprès du parquet de Palerme (Italie).



Nous, citoyens, journalistes, magistrats, juristes, avocats, policiers, criminologues, sociologues, économistes, anthropologues et philosophes constatons une généralisation de la corruption qui met l’Etat de droit en péril et installe une insupportable fatigue démocratique. Cette menace sur notre République se nourrit certes de la banalité des conflits d’intérêts et des petits arrangements avec la morale civique, mais aussi de la faiblesse croissante des moyens de lutte contre ce dangereux fléau pour la démocratie.
Alors que le chaos politique n’est plus une hypothèse invraisemblable dans la France d’aujourd’hui, les signataires de cette alerte, forts de leurs expériences diverses, appellent les citoyens de notre pays à une mobilisation civique pour faire sauter les verrous institutionnels, culturels, politiques et judiciaires qui empêchent l’efficacité et autorisent le pire. Il est urgent de s’opposer réellement à la corruption.
Des solutions existent : indépendance du parquet, criminalisation de la corruption, suppression de la Cour de justice de la République, recrutement massif de magistrats, de policiers, de douaniers et d’agents du fisc, suppression du “verrou de Bercy” dans la lutte contre la fraude fiscale, réforme du système de déclassification du “secret défense”, réforme de l'article 40 du Code de procédure pénale pour une meilleure protection des lanceurs d’alerte dans la fonction publique, confiscation préventive des biens mal acquis et leur attribution au bien commun (associations, musées ou municipalités), vote d’une nouvelle loi bancaire instituant une séparation véritable entre les dépôts des épargnants et les fonds spéculatifs.
Les signataires de cette alerte citoyenne s’engagent à développer, avec toutes celles et tous ceux qui les rejoindront, leurs expertise et dénonciation communes de la corruption. Ils continueront de porter publiquement la double exigence de vérité sur les affaires et de vertu régénératrice de la République.
Les signataires invitent tous les citoyens à signer cet appel, sur Mediapart.
Premiers signataires
Eric Alt, magistrat; Fabrice Arfi, journaliste; Raymond Avrillier, formateur; William Bourdon, avocat; Benoît Collombat, journaliste; Chantal Cutajar, juriste universitaire; Gilbert Flam, magistrat; Cynthia Fleury, philosophe; Antoine Garapon, magistrat; Paul Jorion, économiste; François Morin, économiste; Pierre Lascoumes, sociologue ; Antoine Peillon, journaliste; Jean-Paul Philippe, policier; Monique Pinçon-Charlot, sociologue; Michel Pinçon, sociologue; Edwy Plenel, directeur de Mediapart; Roberto Scarpinato, procureur auprès du parquet de Palerme.
Avec Michel Broué, mathématicien; Alain Caillé, sociologue; Christian Chavagneux, journaliste; Thierry Colombié, économiste; François Dubet, sociologue ; Charles Duchaine, magistrat ; Hervé Falciani, lanceur d’alerte d’HSBC ; Guy Flury, ancien commissaire aux comptes ; Nicolas Forissier, lanceur d'alerte, ex-auditeur interne d'UBS ; Stéphanie Gibaud, lanceuse d’alerte d'UBS ; Christian Laval, sociologue ; Yann Le Bihen, avocat ; Raphaël Liogier, sociologue ; Dominique Méda, sociologue ; Claude Neuschwander, ancien chef d'entreprise (Lip) ; Charles Prats, magistrat ; Alex du Prel, journaliste ; Hervé Preuilh, policier ; Denis Robert, écrivain ; Christian Salmon, écrivain et chercheur ; Bernard Stiegler, philosophe ; Michel Terestchenko, philosophe ; Flore Vasseur, écrivain ; Patrick Viveret, philosophe, magistrat honoraire ; Jean Ziegler, sociologue.
Signez l'appel

Le capitalisme détruit le climat : le dernier livre de Naomi Klein

Elisabeth Schneiter - Reporterre

samedi 18 octobre 2014
Dans son dernier livre, This Changes Everything Capitalism Vs. The Climate, l’auteure de La stratégie du choc, démontre de façon limpide les liens entre l’économie capitaliste et le dérèglement climatique. « Il est toujours plus facile de nier la réalité que d’abandonner notre vision du monde », écrit Naomi Klein, qui en appelle au sursaut des consciences. Un livre fort et passionné, facile à lire, où l’urgence sonne à chaque page.

« Il est toujours plus facile de nier la réalité que d’abandonner notre vision du monde », écrit Naomi Klein dans son nouveau livre, Ceci change tout : le Capitalisme contre le climat.
D’une certaine manière, nous sommes tous des climato-sceptiques, parce que nous ne pouvons pas imaginer tout changer, nos modes de vie, nos perspectives d’avenir, l’économie. Alors, on enregistre toutes ces informations sans réagir et on se dit que ça va peut-être s’arranger, que rien n’est sûr.
C’est après la Conférence de Copenhague de 2009, que Naomi Klein a compris qu’on ne pouvait pas compter sur les chefs d’États, et « que personne ne viendrait nous sauver ! » Pourtant, « nous avons encore le choix et il n’est pas trop tard pour réussir à maintenir le réchauffement dans des limites tolérables, mais quoi que nous choisissions, tout changera drastiquement.
Soit nous décidons de ralentir le changement climatique et il faut transformer radicalement notre économie, soit nous continuons sur notre lancée sans rien changer au modèle économique, et c’est notre monde physique qui se transformera radicalement, pour le pire. »

Marché "fondamentaliste" et "Big Green" indulgents
Elle montre, dans la première partie du livre comment, à la fin des années 1980, le mouvement écologiste a déraillé et comment la mondialisation et une vision « fondamentaliste » du marché se sont imposées dans le monde développé, sous l’influence de groupes de réflexion puissants et bien financés.
Naomi Klein accuse certaines ONG environnementales, les « Big Green », d’indulgence envers les pollueurs, et l’ancien vice-président Al Gore d’être « en grande partie responsable de les avoir convaincues de soutenir l’Accord de libre-échange nord-américain NAFTA en 1993 ».
Elle fait remarquer qu’il y a loin entre les promesses sur le climat de Richard Branson, Michael Bloomberg ou le président Obama, et ce qu’ils font réellement. Et que le développement durable est un mythe.
Fausses solutions
La deuxième partie, « Pensée magique », ausculte les différentes solutions techniques, inquiétantes et lucratives, proposées pour résoudre le changement climatique, comme les systèmes de géo-ingénierie.
Elle épingle l’insidieux Bruno Latour qui alerte les humains sur le climat mais conseille de « continuer ce que nous avons commencé, à une échelle toujours plus ambitieuse… » Et Klein de penser, suivant sa théorie du Choc, qu’il sera difficile d’empêcher ces folies si le dérèglement climatique devient trop grave.
Il est d’autant plus difficile de changer une vision du monde que les profits en dépendent. « Si nous n’avons pas fait ce qu’il fallait pour réduire les émissions, explique Naomi Klein, c’est parce que cela allait contre le capitalisme déréglementé, qui est l’idéologie dominante depuis 1980. »
Et de fait, « avant le néolibéralisme de Thatcher et Reagan, l’augmentation du taux des émissions avait baissé, passant de 4,5 % par an pendant les années 1960, à environ 1 % par an au début des années 1990, pour revenir à 3,4 % par an entre 2000 et 2008. Puis, après un fléchissement en 2009 dû à la crise, le taux est remonté à 5,9 % en 2010 ! Ainsi les émissions globales de CO2 étaient de 61 % plus élevées en 2013 qu’en 1990, lorsque les négociations vers un Traité sur le climat ont réellement commencé. » Naomi Klein montre aussi qu’il y a un lien direct entre la mondialisation du commerce et les émissions.
Traités en faveur des multinationales
Mais ce capitalisme n’est que l’aboutissement de l’attitude de l’humanité qui, depuis la préhistoire, pille la nature au rythme du perfectionnement de ses moyens techniques.
Reste une contradiction fondamentale entre l’espoir d’une économie soutenable et les Traités de commerce internationaux « conçus pour permettre aux multinationales de scanner la planète pour trouver la main d’œuvre la moins chère et la plus disciplinée ». Si les sociétés productrices de pétrole ont beaucoup à perdre des politiques de lutte contre le changement climatique, leurs ouvriers peuvent, par contre, se reconvertir dans une nouvelle économie réellement verte.
Mais il faut pour cela empêcher les accords de commerce de libre échange de peser sur les décisions des gouvernements. En effet, parallèlement aux grandes foires inconséquentes sur le climat, ces négociations avancent, elles, secrètes et efficaces, étayées par un corpus règlementaire contraignant : après NAFTA signé par Clinton en 1993, ce sont aujourd’hui le CETA en cours de ratification, le TISA, et le TAFTA/TTIP qui sont en cours de négociation.

Le livre de Naomi Klein est d’autant plus percutant sur l’influence des lobbies que l’UE, qui négocie en ce moment même, en secret, le traité TAFTA/TTIP, vient de se doter d’un commissaire à l’énergie, Miguel Arias Canete, « toujours aux limites du conflit d’intérêt », et que la Commission vient de décider de retirer de la Directive sur la qualité des carburants l’interdiction des carburants issus des sables bitumineux - ceci torpille la législation de l’UE qui fixe un objectif de 6 % de réduction des émissions provenant des combustibles de transport.
Des raisons d’espérer
Pourtant, le livre reste optimiste, car, dit-elle, « c’est peut-être au moment du désastre ou juste après, qu’il est possible de reconstruire autrement. » Et, « en 2009, une étude a montré comment 100 % de l’énergie nécessaire dans le monde, pour tous les usages, pourrait être fournie par l’eau, le vent et le soleil dès 2030. »
La troisième partie du livre salue la construction d’une économie alternative basée sur des principes et des valeurs nouvelles et l’émergence d’un mouvement populaire, Blockadia, qui gagne des victoires étonnantes contre le secteur des combustibles fossiles, par exemple sur le front du désinvestissement des sociétés pétrolières.
« Les vraies solutions à la crise du climat sont aussi notre meilleur espoir de construire un système économique beaucoup plus stable et plus équitable », explique-t-elle. « Les gens sont prêts à faire des sacrifices, s’ils ont l’impression que l’effort demandé est équitablement réparti dans toutes les catégories sociales, et que les riches paient leur part en proportion. »
Courageuse et passionnée, Naomi Klein a écrit un livre fort, facile à lire, où l’urgence sonne à chaque page.


This changes everything, Capitalism versus the climate, Naomi Klein, Editions Allen Lane, 566 p., 14,99£.

Source : Elisabeth Schneiter pour Reporterre.
Photos :
. Naomi Klein : Flickr (CC BY 2.0/justine warrington)
. Portrait : Wikipedia (CC BY-SA 2.0/mrittenhouse)
Lire aussi : Le coup de gueule de Naomi Klein contre l’alliance des écolos et des capitalistes

ASSEMBLEE POPULAIRE A TOULOUSE


Compte rendu assemblée populaire du 5-10-14

Présentation de différents actes de désobéissance civile ( pour approfondir voir l’ouvrage : La désobéissance civile approche politique et juridique de David Hiez et Bruno Villalba)
Focus sur île du Ramier = de nombreuses personnes y vivent et risque d’être expulsées (projet de démolition puis de construction LOINTAIN) donc se pose la question « que faire pour les soutenirs ? »
- se réapproprier l’espace ?
-y organiser des évènements festifs pour faire connaitre le lieu ?
- autres ?....
Alternatiba : rallier tous les mouvements alternatifs, les associations etc…
Proposition de plan pour reproduire affiches, tracts…(contacts voir : un admin de ce groupe )
Comment parler des OGM, de l’industrialisation de la nourriture et de ses conséquences sans créer l’ennui, la panique ou l’énervement ? Les faires MANGER (gratos ? ) Partir du goût pour ensuite pouvoir en débattre.
Voir les médias Alternatifs : Tv bruits, Démosphère, prends ta place etc…

Marie-Monique Robin : « La société post-croissance a déjà commencé ! »


Entretien avec Marie-Monique Robin
lundi 30 juin 2014
Après Le Monde selon Monsanto, Notre Poison Quotidien et Les Moissons du Futur, Marie-Monique Robin revient en 2014 avec un documentaire intitulé – provisoirement – Sacrée Croissance !. Un film pour montrer les fissures d’un système qui a atteint ses limites, et faire voir les prémices d’un nouveau monde post-croissance. Entretien.

Reporterre : Le système croissanciste est fou et à bout. Mais les alternatives émergent de plus en plus vigoureusement, qui permettent de dessiner le monde… d’après la croissance. C’est le double thème du prochain film de Marie-Monique Robin, qui illustre la ligne actuelle du mouvement écologiste : alarme - plus que jamais - et espoir - parce qu’il est fort et justifié. Nos amis du 4e Singe ont discuté avec Marie-Monique Robin et transcrit ses propos pour Reporterre.

Marie-Monique Robin :
Le prochain film, et livre, s’appelle provisoirement « Sacré croissance ! ». Il s’inscrit dans la droite ligne des films que j’ai faits avant, où j’avais fait le tour du système agro-industriel sous toutes ses faces, aussi bien avec Le monde selon Monsanto, qu’avec Notre poison quotidien
Et la question qu’on me posait toujours est : "Est-ce qu’on peut faire autrement ?" J’ai commencé à y répondre dans Les moissons du futur, qui était une enquête sur l’agroécologie, se demandant si elle pouvait nourrir le monde. Et je me suis dit que tout ce système agro-industriel faisait partie d’un système beaucoup plus global, un système économique, qui est fondé sur le dogme de la croissance illimitée.

Le dogme de la croissance illimitée
C’est à dire qu’on peut toujours produire plus, consommer plus, et que c’est même le moteur de l’économie. Tous les matins à la radio, vous entendez que c’est parce qu’on n’a pas de croissance qu’on a du chômage, qu’on ne peut pas payer les retraites, etc.
Quand on commence à réfléchir à cette question, on se dit que quelque chose est bizarre dans cette affaire, car on sait que les ressources de la planète sont limitées, ce qui n’est quand même pas un scoop. Le pétrole, le gaz, toutes les énergies fossiles, là-dessus il y a un consensus : on a passé le pic pétrolier et gazier.
C’est-à-dire qu’à partir de maintenant les stocks de ces ressources vont commencer à diminuer, et surtout que le prix de ces ressources va augmenter, ce qu’on constate déjà depuis une dizaine d’années.
Quand on plonge dans les dossiers, on voit aussi que les minerais sont menacés de disparition : on annonce la disparition de la plupart des minerais (à part la bauxite) d’ici 2020 à 2040.
Ce qu’il faut comprendre c’est qu’il en restera, mais très peu, et ça veut donc dire que les prix vont augmenter. Et comme toute notre société de consommation est basée sur de l’énergie fossile, ou des minerais bon marché, il est certain qu’à un moment la machine va se crisper.

Sans parler du fait que les pays « émergents », comme la Chine ou l’Inde où je voyage régulièrement, se disent : "Nous aussi on voudrait bien vivre comme les occidentaux".
C’est très clair lorsque vous interrogez les experts là-dessus, si tous les gens de la planète voulaient avoir le même standard de vie que nous les européens, il faudrait quatre planètes. C’est une donnée, ce n’est pas moi qui l’invente. Donc on se dit qu’il y a un quelque chose qui ne va pas…
L’urgence du réchauffement climatique
Est-ce qu’on va continuer à dire aux français que c’est la croissance la solution à tous nos problèmes, est-ce que ce ne serait pas plutôt le contraire ? Est-ce que ce ne serait pas plutôt le problème la croissance ?
J’ai donc commencé à travailler là-dessus, et j’ai réalisé qu’il y avait une urgence extrême. J’ai véritablement compris, au cours de la dernière année, à quel point le réchauffement climatique était largement en marche, qu’il faisait partie évidemment des conséquences du modèle basé sur la croissance illimitée.
Plus on a de croissance économique et plus on émet de gaz à effet de serre, parce que plus on utilise de pétrole (là-dessus les données sont très claires aussi). Le réchauffement climatique, ce n’est pas pour dans deux cents ans, ce n’est pas pour mes arrières-arrières-arrières petits-enfants, on est déjà dans la tourmente, et d’ici vingt ou trente ans, ce sera très, très dur.
Tout ça est déjà à l’œuvre. Il suffit d’aller en Afrique subsaharienne pour voir que la désertification est déjà en marche, tout comme en Amérique du Nord. En Californie ils ont une sécheresse tellement énorme en ce moment qu’ils ne savent même pas s’ils vont pouvoir sauver leurs arbres fruitiers. En France on a des inondations de plus en plus courantes, des cyclones, etc.
Donc il y a urgence ! Je le dis carrément, il y a véritablement urgence !

- Le lit sec du réservoir Almaden (San Jose, Californie), le 7 février. -
Montrer les solutions !
Moi je ne fais que retransmettre ce que m’ont dit les experts qui travaillent de manière indépendante sur ces questions. Donc comme il y a urgence, je pense que mon rôle n’est plus uniquement comme je l’ai fait pendant vingt-cinq ans, de faire des films pour dénoncer des choses et permettre au citoyen d’agir ensuite. Je pense qu’il faut montrer les alternatives, et montrer qu’il faut faire autrement et vite !
Donc mon film n’est pas uniquement une critique de la croissance, il montre aussi que sur le terrain, partout dans le monde, il y a des gens qui ont compris ça. Et c’est vraiment magique. Ils ont compris que si l’on veut sortir du modèle de la croissance illimitée, il faut relocaliser la production de l’alimentation, de l’énergie, et aussi de l’argent. Trois grands mouvements planétaires en ce moment répondent à cela.
L’agriculture urbaine
Le premier est l’agriculture urbaine, grand mouvement planétaire. Pour cela je suis allé à Toronto et en Argentine, parce que je voulais montrer des expériences très abouties, prouvant qu’on peut faire autrement et que ça marche !
A Toronto la ville soutient de manière très active l’agriculture urbaine. C’est plutôt un contexte de citadins très diplômés qui laissent tout tomber (un ancien trader de la bourse de NY, etc.), pour aller faire pousser de la nourriture en ville sous forme coopérative, parce qu’ils ont conscience que l’autonomie alimentaire de Toronto est de deux jours. S’il n’y a plus de pétrole c’est fini, on ne nourrit pas les six millions d’habitants, c’est aussi simple que cela.
En Argentine c’est un autre cas de figure. Après la grande crise des années 2000, une municipalité très volontariste a mis en place un programme d’agriculture urbaine, comme moyen de sortir de la pauvreté, et qui s’est pérennisé par la suite. Et cela permet de résister au réchauffement climatique, car plus il y a d’espaces verts dans les villes mieux c’est. Cela permet aussi d’être plus résilient.

Les monnaies locales et les monnaies sociales
Le deuxième domaine c’est les monnaies locales et les monnaies sociales, grand mouvement planétaire aussi. Partout on crée des monnaies locales et sociales, à Paris, la ville de Nantes aussi était censée lancer la monnaie qu’ils avaient créée, Toulouse a créé la sienne...
Partout dans le monde, on crée des monnaies. Pourquoi ? Parce que le système financier est un autre gros problème, on sait très bien qu’il peut s’écrouler à n’importe quel moment ; ça c’est aussi les experts qui le disent.
Parce qu’il est complètement pourri. Quand on sait que seul 5 % des transactions financières sont reliées à l’économie réelle... Ce qui veut dire que le reste c’est de la spéculation. On comprend bien qu’en fonctionnant ainsi, sur ce modèle de la croissance, créant toujours plus de dettes pour nourrir la bête, la croissance, un jour va imploser.
Il y a donc beaucoup de gens qui ont compris ça, et qui veulent redonner à l’argent sa vraie valeur, qui est un moyen d’échange. Ce sont en général des monnaies fondantes, c’est-à-dire qui perdent de leur valeur si on ne s’en sert pas, donc on ne peut pas thésauriser, on ne peut pas spéculer.
C’est vraiment lié à l’activité réelle, à l’économie réelle, qui est censée couvrir les besoins fondamentaux des humains. Pour cela je suis allée au Brésil et en Allemagne, deux histoires assez extraordinaires…

- L’eusko, monnaie locale au Pays Basque -
Le transition énergétique
Et puis il y a la transition énergétique, un grand mouvement planétaire aussi, pour créer des coopératives qui vont produire leur propre énergie, dans un but non-lucratif, et tout en consommant moins. Pour cela je suis allée au Danemark et puis au Népal.
Et puis je finis au Bhoutan, car derrière tout cela il y a la question de : « Qu’est-ce que c’est que la richesse ? », comment on la mesure, de quelle richesse parle-t-on ? C’est remettre en cause le PIB, produit intérieur brut ; quand on parle de croissance d’ailleurs, il s’agit de la croissance du PIB.
Il y a un expert britannique qui dans le film raconte une histoire que je trouve très parlante, il donne l’exemple d’un hamster, et un hamster double de poids toutes les semaines jusqu’à sa sixième semaine de vie, puis il s’arrête, heureusement car s’il ne s’arrêtait pas (c’est ça la croissance illimitée…) au bout d’un an, il pèserait neuf milliards de tonnes et consommerait toute la production annuelle de maïs de la planète.
Mon film c’est : comment pourrait être la société post-croissance ?
Si on avait le courage de se dire : On y va ! On revoit notre paradigme (d’ailleurs il y a une réflexion mondiale actuellement, y compris aux nations unies, pour définir un nouveau paradigme de développement), plein de gens se mobiliseraient, parce qu’il y a plein de gens qui comprennent que de toute façon ça ne marche pas. Il y a plein de gens qui sont sur le bord de la route, il y a huit millions de français qui vivent au-dessous du seuil de pauvreté, ceux-là n’attendent qu’une chose : qu’on leur propose quelque chose d’autre.
Et cette société-là, finalement, comme elle transparait dans mon prochain film, tous ces gens qui ont franchi le pas à un niveau personnel, individuel, localement, eh bien ils vont beaucoup mieux, ils recréent du lien avec leurs voisins, ils retrouvent un sens à leurs vies, et évidemment ça ne passe pas par une croissance des biens matériels. Mais finalement on coopère plus, on partage plus… On sera obligé de le faire de toute façon donc autant anticiper…

Le changement viendra d’en-bas
Le changement viendra-t-il d’en bas, des gens ? C’est une question que j’ai posée évidemment à tous ceux que j’ai rencontrés, aussi bien sur le terrain, qu’aux experts, qui ont tous écrit des livres sur la fin de la croissance...
Je pense que le changement systémique dont on a besoin, le système qui bascule — et je préférerais qu’on le négocie ensemble plutôt qu’il bascule tout seul et que tout se casse la figure — reposera sur toutes ces initiatives qui sont mises en place partout dans le monde, qui visent donc ces trois grands domaines, la relocalisation des trois choses dont tout le monde a besoin pour vivre, qui sont l’alimentation, l’énergie, et l’argent.
Le changement n’aura lieu que s’il y a suffisamment d’initiatives partout, déjà en place sur le terrain, qui montrent qu’une autre voie est possible, mais pour que cela soit un changement systémique, il faut que les gouvernements soutiennent. Ça ne se fera que s’il y a une volonté politique d’accompagner cela très rapidement.
Souvent l’exemple qu’on m’a donné (des gens penseront ah mon dieu c’est terrible !), c’est qu’il faut bien qu’on comprenne qu’on est dans une situation de guerre, et l’ennemi c’est notamment le changement climatique, il faut qu’on combatte globalement cet ennemi commun, que nous avons créé nous-mêmes.
L’exemple qu’on m’a donné c’est donc de mettre en place une économie de guerre, comme on a fait pendant la seconde guerre mondiale, et c’est très intéressant parce qu’on voit comment, quand un pouvoir politique prend conscience qu’il y a un danger, un ennemi aux portes, il peut mobiliser toute sa force, très rapidement, en un an, relocaliser la production alimentaire, comme on l’a vu en Angleterre et aux Etats-Unis avec les « Victory Gardens ».
Redonner du sens à l’échange
Donc on peut le faire très vite, ça c’est la bonne nouvelle, si on arrive à convaincre les politiques qu’il faut faire très vite ! C’est accompagné de rationnement, mais le rationnement vous pouvez voir ça d’une manière positive, c’est ce qui se met déjà en place quand on fait du covoiturage. C’est partager les voitures. Il est bien évident qu’on ne pourra pas continuer à avoir une, ou deux ou trois voitures par foyer, et que ce soit un objectif dans la vie du pays de dire « consommez des voitures ».
Partager c’est plutôt bien, il ne faut pas voir ça d’un point de vue négatif. On redonne de la valeur à toutes ces valeurs de coopération, de partage, d’échange, qui se sont perdues.
On a le savoir-faire car, vous verrez dans le film, ce sont des expériences très abouties qui ont déjà plusieurs années, et qui marchent. Je suis allée en Bavière, où une monnaie locale existe depuis dix ans, c’est la Californie de l’Europe, donc tout sauf des Babas Cools, et les chefs d’entreprise là-bas expliquent que la monnaie locale est extrêmement importante, des chefs d’entreprises Bavarois, dans le genre conservateur on ne fait pas beaucoup mieux !
A l’inverse je suis allée au Brésil où une monnaie locale a totalement transformé un bidonville en permettant la création d’emplois. Ces gens-là se retrouvent tous pour dire : l’argent il faut qu’on s’en ré-empare, et qu’on lui redonne sa vraie valeur, ce qui permettra de développer la résilience, la capacité à encaisser les chocs.
D’ailleurs ce film est aussi beaucoup sur la résilience, comment est-ce qu’on se prépare à encaisser les chocs, mais dans la bonne humeur et le bonheur…

L’urgence climatique semble passer inaperçue
Car l’enjeu c’est quand même de savoir si nous allons survivre, à plus ou moins long terme, à ces chocs qui nous attendent ; le premier d’entre eux étant bien évidemment le réchauffement climatique.
Vous avez vu le dernier rapport du GIEC, il y a quinze jours, si on ne fait rien, si on fait « business as usual » : 4,8° d’augmentation de la température, c’est inouï ! Ça veut dire plus d’un mètre d’élévation du niveau de la mer, ça veut dire des millions de réfugiés climatiques, ça veut dire que la production alimentaire va être totalement perturbée, et ça veut dire beaucoup de souffrances…
Je suis complètement sidérée de voir que quand le GIEC sort un rapport comme celui-ci, où il tire vraiment la sonnette d’alarme, on ne fasse pas ce qu’on a fait le 11 septembre. Le fameux 11 septembre. Nous étions en montage d’un film et tout d’un coup tout s’est arrêté partout, en boucle, on a parlé que de ça, la 11 septembre, le 11 septembre, pendant des journées entières. Les plateaux de télé, les experts qui défilaient, etc.
C’est ça qu’on aurait dû faire depuis le dernier rapport du GIEC, c’est-à-dire se dire attention, là c’est trop grave… mais non, il ne s’est rien passé, ça a été traité vraiment comme une petite info, dans la plupart des médias. Pas une déclaration d’un homme politique de haut niveau, disant attention ce rapport est vraiment très grave. Le déni.
On a besoin de nouveaux hommes politiques, éclairés. Pour l’instant, la classe politique telle qu’elle est, est très verrouillée, très empêtrée dans cette conception du développement qui a fait les Trente glorieuses.
Donc il faut vraiment changer de logiciel, et je pense qu’on a besoin d’une nouvelle classe politique constituée de jeunes, qui aient déjà intégré tout ça, et qui ne soient pas dans cette conception totalement dépassée.

Un autre rapport au travail, un autre rapport au temps
C’est une société où la notion de travail sera différente aussi, on travaillera moins dans cette société-là. Moins de travail salarié, moins de temps de travail, 20h c’est ce que disent les experts qui travaillent là-dessus. Les vingt heures qui restent c’est du temps pour planter ses tomates si on a envie, pour réparer ses vélos, car évidemment le vélo c’est un moyen de transport d’avenir, ou échanger avec ses voisins, ou faire partie d’une banque de temps.
Il y a des histoires absolument formidables. Au Japon par exemple, ils ont développé depuis une quinzaine d’année une banque de temps, à destination des personnes âgées. Vous habitez dans un quartier, vous avez une personne âgée qui a besoin qu’on aille lui faire ses courses par exemple, la voisine y va, et gagne des coupons dont l’unité c’est le temps, 1h, 2h, 3h.
Elle peut soit les mettre sur un compte-temps (et ce qui est bien avec un compte-temps c’est qu’une heure aujourd’hui c’est aussi une heure dans vingt ans, pas d’inflation et pas de spéculation là-dessus), soit elle les garde, se disant moi quand je serais vieille dans vingt ans j’utiliserai mon capital temps que j’ai gagné en rendant service à ma voisine.
Ou alors elle se dit, tiens je vais les envoyer à mon vieux père qui est à l’autre bout du Japon, qui les utilisera. C’est génial ! Une banque de temps ! Partout dans le monde il y en a qui créent cela, c’est fantastique ! C’est la réponse à plein de questions !
Sortir de la boîte
Il faut sortir de la boîte, il y a un expert d’ailleurs qui dit ça, on est dans une boîte, regardons à l’extérieur ! La solution est à l’extérieur de la boîte ! Et quand on fait ça, on trouve ça très sympa, on trouve ça finalement très motivant.
Alors évidemment il y aura des résistances… Qui a intérêt à maintenir le système ? C’est ceux que je connais très bien, les grandes multinationales, qui sont dans la courte vue, parce que la croissance telle qu’elle est aujourd’hui ne profite qu’à une extrême minorité, de plus en plus petite.
Il y a un groupe d’intérêts privés qui est très puissant, avec des moyens importants, qui a intérêt à ce que le statu quo soit maintenu.
A nous maintenant de convaincre suffisamment les politiques et les citoyens qu’on peut y arriver, malgré ces intérêts privés importants.

Source : Transcription par Nicolas Casaux de son entretien avec Marie-Monique Robin, visible en vidéo sur Le 4e singe
Photos :
. Chapô : Terra Eco (Crédit : Stéphane Lavoué / Pasco pour « Terra eco »)
. Dessin : Protégez-vous.ca (dessin de Luc Melanson)
. Sécheresse : Le Monde.fr (AP/Marcio Jose Sanchez)
. Agriculture urbaine : Voir.ca (Crédit : Santropol Roulant)
. Eusko : Euskalmoneta
. Dessin échanges : Pumi blog
. Fleur : Journal media
. Dessin courbe : Activeast
Lire aussi : La croissance, c’est dépassé

L'abondance naturelle au jardin avec le BRF

"Enracinons la Résistance" samedi au Testet (81 Tarn) !

Avec les villages "Alternatiba" et le tour de france des alternatives et bien d'autres initiatives comme la coopérative intégrale toulousaine tant d'autres en France, en Europe et un peu partout dans le monde et dont nous nous faisons parfois l'écho notre blog "CnR en Midi Pyrénées et ailleurs...", il y a de quoi nourrir l'espoir de voir un jour une alternative politique. Enracinons la Résistance, construisons ensemble pas à pas, petit à petit chacun de sa place, selon ses compétences, ses envies et ses besoins un Autre Monde, celui que nous appelons de nos voeux : un monde plus solidaire, plus juste et plus respectueux des peuples et de la nature, de l'humanité tout entière ... et bien plus encore ! . Plus que jamais faisons vivre ensemble l'appel d' anciens résistant-E-s qui nous ont dit : "A ceux et à celles qui feront le siècle qui commence nous voulons dire avec toute notre affection : Résister, c'est créer. Créer, c'est résister"

Enracinons la résistance ici et maintenant
CnR en Midi Pyrénées et ailleurs...
Partageons notre information.



NB : Les Appels court et  long ci-dessous sont dispos en langues étrangères et régionales sur la page tracts et affiches.

[22 octobre] Appel complémentaire pour le 25 octobre :

Copain.e.s d’ici et d’ailleurs, venez en famille à ce rassemblement festif et militant. Le 25 octobre au Testet sera une occasion rare de manifester notre refus de l’oligarchie en place et des saccages qu’elle engendre! La préfecture du Tarn se plie déjà à l’événement: le préfet s’est engagé à ce qu’aucun gendarme ne soit présent sur la zone durant le week-end. Ce rassemblement sera sans risque de violence ni répression . C’est le nombre et la détermination qui montrer notre force et amènera la victoire. Venez nombreux.ses. avec bonne humeur !

Appel court
Barrage de Sivens : enracinons la résistance ! 
La Zone A Défendre du Testet fête son premier anniversaire: nous lui offrons un grand rassemblement, suivi d’une semaine de mobilisation.
Face à la violence des forces de l’Etat, nous n’avons pas pu empêcher le déboisement, première étape des travaux. Les décideurs passent en force pour imposer ce projet de barrage sans attendre les décisions de justice. Mais nous gagnerons si la mobilisation grandit.
Copains et copines de la ville ou des champs, étudiant.es et lycéen.nes, militant.es politiques ou associatifs, syndicalistes, défenseur.es des biens communs, occupants d’un jour, d’une semaine ou d’un an, voici venu le temps de nous rassembler sur le terrain. 

Toutes et tous à Sivens le 25 octobre à midi !
Au programme : constructions, plantations, ateliers, débats, concerts, etc…
Plus d’infos sur : tantquilyauradesbouilles.wordpress.com
Contact : testet25octobre@riseup.netzad-painting-04


Appel long
Barrage de Sivens : enracinons la résistance !
Grand rassemblement samedi 25 octobre 2014 à midi contre le projet de barrage de Sivens, suivi d’une semaine de mobilisation.

Depuis une trentaine d’années, la vallée du Tescou dans le Tarn aiguise l’appétit des services d’aménagement du territoire chargés d’adapter la Nature aux exigences infinies de la croissance.
Ici, il ne s’agit pas d’implanter un aéroport ou une ligne TGV, mais un barrage principalement destiné à l’irrigation du maïs. Ainsi, une poignée d’exploitants agricoles s’enfoncera d’avantage dans l’impasse d’une maïsiculture polluante, gaspilleuse d’eau et massivement subventionnée. Comme dans tous les grands projets, l’objectif est aussi de produire artificiellement, grâce à l’argent public, de l’activité économique et ce qui va avec : profits privés et conflits d’intérêts.
Face à ce projet de barrage au lieu-dit du Testet, dans la forêt de Sivens, un premier collectif regroupant des associations de défense de l’environnement se forme en 2011. Il dénonce la perte de biodiversité qu’entrainera ce projet de par la destruction de la remarquable zone humide du Testet (plus de 100 espèces protégées), et dépose des recours en justice.
Sans attendre les jugements sur le fond, la préfecture autorise le début du chantier en octobre 2013. Des militants regroupés au sein d’un second collectif décident alors d’occuper le site. Ils retardent le début des travaux de près d’un an.
Malgré leur détermination, le chantier a finalement commencé le 1er septembre 2014 par le déboisement d’une trentaine d’ha, effectué sous haute protection militaire. Plutôt que de répondre aux demandes répétées d’expertises indépendantes et de dialogue, portées par les collectifs d’opposants, les décideurs passent en force ce qui donne lieu à de nombreuses violences policières.
Mais la lutte contre le barrage de Sivens continue ! La détermination et la mobilisation de chacun.e sont plus que jamais nécessaires pour faire reculer ce projet.
Ils ont abattu la forêt, enracinons la résistance !
Nous sommes organisés hors parti et hors syndicat, venez avec vos proches et vos camarades et sans drapeaux !
Pour celles et ceux qui resteront la semaine suivante — et plus on l’espère — soyez le plus autonome possible : prévoir nourriture, tente, bonne humeur et bonnes idées…
Nous lançons un appel à matériel : chapiteaux, barnums, cabanes en kit, matériel et outils de construction… En amont de votre arrivée, dites-nous ce que vous pouvez nous prêter, partager,…
Bien sûr, vous pouvez venir dès aujourd’hui pour nous aider à empêcher les travaux et organiser ce grand rassemblement.
Contact : testet25octobre@riseup.net
10169188_368904829930157_4800110808597758645_n

D'autres belles affiches à diffuser.

Merci pour votre coopération.

CnR31

Vers la semaine de 21 heures

Travailler moins pour améliorer le bien-être de tous et consommer différemment. C’est ce que préconise un groupe de réflexion britannique.

 
© Dessin de Kopelnitsky, Etats-Unis. © Dessin de Kopelnitsky, Etats-Unis.
  
En France
Le taux de chômage a atteint 10 % en moyenne au dernier trimestre 2009. En métropole, il s’établit à 9,6 % (2,7 millions de personnes), du jamais-vu depuis 1999. Plus généralement, note l’INSEE, 3,4 millions de personnes ne travaillent pas mais souhaiteraient le faire. Les plus durement touchés sont les jeunes. Dans la tranche des 15-24 ans, 25,3 % des hommes et 22,3 % des femmes sont au chômage. Par ailleurs, le chômage technique ou partiel a concerné 144 000 personnes.
Imaginez que la semaine de travail de 21 heures soit la norme. Comment occuperiez-vous une froide journée d’hiver ? Vous pourriez rester plus longtemps au lit, vous auriez plus de temps à passer avec vos enfants, plus de temps pour lire, pour voir votre mère, pour voir vos amis, pour réparer la gouttière, pour faire de la musique, pour préparer le déjeuner, pour vous promener dans le parc. Ou bien est-ce que vous vous demanderiez simplement comment faire pour payer vos factures ?

L’économiste John Maynard Keynes [1883-1946] imaginait une semaine de 15 heures au début du XXIe siècle, parce qu’il pensait que nous n’aurions plus besoin de travailler autant pour satisfaire nos besoins matériels. Mais la liste de ce dont nous estimons avoir besoin s’est considérablement allongée. Et, au lieu de raccourcir, la semaine de travail a fait de même. [La durée légale du travail en Grande-Bretagne est limitée à 48 heures hebdomadaires, plafond fixé par une directive européenne. Les 21 heures correspondent grosso modo à la moyenne actuelle, incluant les temps partiels.]

En France, l’expérience des 35 heures a donné des résultats mitigés

Aujourd’hui, la New Economics Foundation [NEF, Fondation pour une nouvelle économie] propose une semaine de travail beaucoup plus courte – l’objectif est d’arriver à 21 heures – pour faire face à trois crises majeures du XXIe siècle. Tout d’abord, la menace du changement climatique signifie que nous devons réduire drastiquement nos émissions de CO2, en achetant moins de produits gourmands en énergie et en revoyant l’idée que nous nous faisons de nos besoins. Ensuite, du fait de la crise économique mondiale, des millions de personnes sont au chômage ou sous-employées alors que de plus en plus de gens sont surchargés de travail et ont du mal à concilier vie professionnelle et vie familiale. Enfin, le creusement des inégalités socio-économiques a accentué les clivages dans la société, avec des niveaux de bien-être très bas, en particulier chez les enfants.
Taux de chômage
Alors que certains travaillent, gagnent et consomment trop, d’autres ont à peine de quoi vivre. Une semaine de travail beaucoup plus courte nous aiderait, les uns et les autres, à mener une vie plus satisfaisante en répartissant plus équitablement les activités rémunérées et non rémunérées au sein de la population.

Nous pouvons apprendre des Français, chez qui l’expérience de la semaine de 35 heures, mise en place il y a dix ans, a donné des résultats mitigés. C’est parmi les femmes ayant des enfants en bas âge et les salariés bénéficiant de revenus élevés qu’elle a été le mieux accueillie. D’autres travailleurs, en particulier dans les tranches de revenus les plus faibles, ont eu le sentiment de ne pas pouvoir maîtriser suffisamment leur temps, étant donné que la répartition des 1 600 heures de travail annuelles était fixée par leur employeur. Mais, lorsque le président Sarkozy a supprimé le plafond des 35 heures, la plupart des employeurs ont maintenu les accords existants.

Téléchargez ce rapport en PDFLa NEF ne préconise pas un changement soudain ou imposé, mais une lente évolution sur une décennie, voire plus. Les augmentations de salaire pourraient être progressivement troquées contre des horaires plus courts. On aurait le temps d’adapter les incitations offertes aux employeurs, de décourager les heures supplémentaires, de réduire les charges, d’accroître la flexibilité dans un sens qui convienne aux salariés et de développer la formation pour pallier la pénurie de compétences. On aurait aussi le temps d’instaurer un salaire minimum plus élevé et un impôt plus progressif, de faire évoluer les attentes des gens et de s’adapter à un mode de vie pauvre en émissions de carbone, qui requière plus de temps et moins d’argent.

Dans le cadre de cette transition, les services publics doivent être préservés et améliorés de manière que chacun ait accès à l’éducation, aux soins de santé et à d’autres prestations essentielles et se sente relativement protégé des aléas de la vie.

La perception de ce qui est normal peut parfois changer subitement, comme on l’a vu avec l’interdiction de fumer dans les cafés et les restaurants. L’opinion publique peut basculer de l’aversion à l’acceptation, notamment quand se conjuguent de nouvelles données, un nouveau contexte, un sentiment de crise et une campagne forte.

Comme nous le soulignons dans le rapport “21 Hours”, nous avons déjà des données solides, un contexte qui a évolué et un profond sentiment de crise. La campagne, elle, démarre ici.


* Responsable des politiques sociales à la New Economics Foundation et coauteure du rapport “21 Hours”.

mercredi 22 octobre 2014

Fétons le tour de France des Alternatives les 1er et 2 novembre aux "Bouillons" !

Vous êtes invités à venir fêter la fin du tour de France des alternatives en prenant part à un mini-festival autogéré placé sous le signe des utopies concrètes, de la convivialité, des luttes et résistances créatives. Ce rassemblement festif et militant se déroulera le 1er et 2 novembre à la Ferme des Bouillons à Mont Saint-Aignan (à 5 min. de Rouen). Alors réservez dès à présent votre week-end !

En savoir plus sur le tour de France des alternatives

Avec les villages "Alternatiba" et le tour de france des alternatives, et bien d'autres initiatives comme la coopérative intégrale toulousaine tant d'autres en France, en Europe et un peu partout dans le monde et dont nous nous faisons parfois l'écho notre blog "CnR en Midi Pyrénées et ailleurs...", il y a de quoi nourrir l'espoir de voir un jour une alternative politique. Enracinons la Résistance, construisons ensemble pas à pas, petit à petit chacun de sa place, selon ses compétences, ses envies et ses besoins un Autre Monde, celui que nous appelons de nos voeux : un monde plus solidaire, plus juste et plus respectueux des peuples et de la nature, de l'humanité tout entière ... et bien plus encore ! . Plus que jamais faisons vivre ensemble l'appel d' anciens résistant-E-s qui nous ont dit : "A ceux et à celles qui feront le siècle qui commence nous voulons dire avec toute notre affection : Résister, c'est  créer. Créer, c'est résister"

Enracinons la résistance ici et maintenant
CnR en Midi Pyrénées et ailleurs...
Partageons notre information.


CnR en Midi Pyrénées.