dimanche 14 juillet 2013

Beugle : appel à contributions


Beugleuses - Beugleurs !

Appel aux dépêches, événements et articles pour le numéro d'août !

Comme vous l'avez sûrement remarqué, il n'y a pas eu de Beugle au mois de Juillet car l'équipe de Beugle était en vacances.
Votre gazette favorite reviens plus requinquée que jamais et part à l'assaut du mois d'Août !
3 pads ont été créé. Ils sont prêts à recevoir tout le contenu que vous bouillonnez de nous transmettre :
N'oubliez pas de rentrer votre nom avant de modifier le contenu.
DE PLUS !
À l'occasion du Festi-Forum Europie 2013, un débat autour des média autogérés et une foire au fanzines seront organisés par Beugle. Vous y êtes bien évidement invités ! Plus de détails par ici : http://europie.org/fr/media/default/index/id/164-fanzines-gazettes-et-autres-media-autogeres
Faîtes tourner ce mail, parlez en autour de vous !
Salutations militantes, activistes, anti-gaz-de-shiste, ...
L'équipe de Beugle

vendredi 12 juillet 2013

Comment libérer les enfants de la télévision

Jacques Brodeur (Edupax)

Source : Reporterre
vendredi 12 juillet 2013
La méthode pédagogique du "Défi sans écrans" a fait ses preuves depuis 2007 : il est possible de se désintoxiquer de la télévision, et les effets sont très positifs sur la santé et les relations humaines.

On peut bien avoir découvert un remède, encore faut-il que le malade accepte de le prendre. C’est une chose de vouloir réduire le temps-écrans de nos enfants, c’en est est une autre que de les amener à vouloir (et pouvoir) le faire.
L’approche thérapeutique utilisée avec des milliers d’élèves dans plus de cent écoles québécoises et françaises, sous le nom de Défi sans écrans, reproduit celle développée à Saint-Basile-le-Grand en avril 2007. L’exploit avait fait la « une » du Journal de Montréal : "653 enfants en désintox !" (1)
Après trois mois de préparation, les enfants ont réduit leur consommation à 8,9 jours en moyenne. Deux enfants sur trois ont complètement neutralisé les écrans présents chez eux. Aucun dommage, que des avantages collatéraux.
Après évaluation, le Défi sans écrans a été jugé utile par 88% des parents, 79% des élèves et 95% des membres du personnel. A-t-il amélioré la santé et le bien-être des enfants ? 66% des parents et 71% du personnel pensent que oui.
Principaux acquis (2,3)
- 75% des parents et 87% des enfants disent avoir constaté l’augmentation du temps consacré aux activités physiques et sportives.
- 52% des enfants disent avoir lu plus souvent.
- La qualité des devoirs et des leçons s’est améliorée, au dire de 45% des enseignants.
- 70% des parents et des enfants disent avoir passé plus de temps en famille.
- Les parents ont eux aussi réduit le temps-écrans : 55% pour les papas, 71% pour les mamans.
- 40% des parents ont noté une augmentation de l’aide fournie à la maison par leur enfant.
- Près de six enseignants sur dix ont noté une amélioration de la concentration des élèves en classe.
Le Défi sans écrans diffère du programme SMART à plusieurs égards mais les deux ont fait la preuve qu’ils conduisent les jeunes à des changements tangibles.
- Réduction du temps consacré aux écrans ; les activités auxquelles les jeunes s’adonnent leur permettent de goûter autre chose, facilite leur reconnexion avec la réalité, la vie, le monde.
- Augmentation du temps consacré à l’activité physique et à la lecture : vélo et lecture font augmenter le métabolisme plus que la télé.
- Amélioration des résultats scolaires jusqu’à 10-15%.
- Implication accrue des parents dans l’école ; ils se sentent moins jugés, moins coupables du comportement de fiston, mieux acceptés par le personnel, davantage partenaires que clients.
- Valorisation de la relation école-communauté : l’école augmente son rayonnement dans le quartier et dans le village ; le public cesse de trouver que l’école coûte trop cher, l’école et les enfants redeviennent la fierté de la communauté.
- Amélioration du climat à l’école et à la maison : que se passe-t-il quand les disputes pour faire les devoirs, pour choisir une chaîne, pour gérer l’utilisation de la console diminuent ? Les conversations familiales prennent du sens, les repas servent à échanger et à partager, la vie familiale reprend vie.
La majorité des parents trouvent le Défi sans écrans tellement utile pour la santé des jeunes et pour l’humeur des enfants qu’ils souhaitent que l’école le reprenne chaque année.
Les nouvelles technologies de communication ont-elles été conçues pour nous servir ou nous asservir ? L’heure est venue d’apprendre aux enfants à contrôler le débit de la télévision et autres écrans.
Quand les propriétaires de chaîne, ceux qui préparent la programmation, choisissent les émissions, décident les contenus, nous dévoilent ce qui se passe derrière l’écran, à l’abri de nos regards, pourquoi devrait-on jouer les vierges offensées ? La vérité, aussi choquante soit-elle, nous rend service, à nous de choisir comment répliquer. Le trio producteurs-diffuseurs-publicitaires obéit à des lois qui se situent aux antipodes de la santé mentale et physique des enfants.
Conseils
La réduction du temps-écrans incite les parents à porter meilleure attention aux conseils prodigués par des scientifiques, des pédiatres, des psychologues et des enseignants (4) :
- prendre les repas en famille, sans télévision, vaut mieux que n’importe quelle émission « éducative » et n’importe quel bulletin de nouvelles ;
- garder les enfants à l’abri des écrans au moins jusqu’à l’âge de 4 et 5 ans, l’exposition précoce pouvant affecter le développement du déficit de l’attention ;
- l’enfant ne devrait pas être laissé seul devant l’écran, des scènes traumatisantes pouvant surgir à tout moment ;
- limiter le temps-écrans des 6-11 ans à moins de 5h/s en leur apprenant à contrôler et planifier leur consommation hebdomadaire, à respecter les limites fixées ;
- motiver les 12-16 ans à gérer le temps-écrans récréatif (tous écrans) en limitant le débit à 7h/semaine ;
- sortir tous les écrans de la chambre de l’enfant ou de l’adolescent, cela contribuera au sommeil et à la réussite scolaire ;
- interdire les écrans le matin avant de partir pour l’école facilite la concentration de l’enfant en classe ;
- après le repas du soir, éviter les écrans, raconter une histoire et la lecture contribuent au sommeil ;
- le téléphone portable doit être déposé dans un panier, dès l’entrée dans la maison ; les messages laissés par les appelants passent après le repas et les conversations familiales ; des enseignants obligent les élèves à le faire à leur entrée en classe, après avoir éteint l’appareil.
Limiter la publicité
La réduction du temps-écrans permet de rappeler aux élus les recommandations suivantes :
- la publicité ciblant les enfants est injuste, immorale et doit être rendue illégale ; on ne laisse pas un chien affronter un enfant, les belligérants sont de force inégale ;
- toute forme de publicité alimentaire doit être bannie à la télévision entre 6 et 22 heures ;
- la publicité doit être interdite à l’école et dans le bus scolaire ;
- la publicité pour des produits, régimes et moyens amaigrissants doit être bannie ;
- les modèles anorexiques utilisés dans l’industrie de la mode et de l’apparence doivent être évités ;
- le public doit être informé impartialement des études démontrant les impacts des écrans sur la santé des enfants ;
- le personnel scolaire doit être outillé pour éduquer les enfants et les ados sur les impacts de leur consommation médiatique ;
- les jeunes ont besoin d’aiguiser leur jugement critique face aux stratégies les prenant pour cibles, notamment les héros violents et les modèles sexistes utilisés pour les accrocher, les manipuler, les intégrer au consumérisme.
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Références
(1) Journal de Montréal, avril 2007. 653 enfants en désintox.
(2) Diaporama du bilan du Défi sans écrans à l’école Jacques-Rocheleau, juin 2007
(3) Résumé du bilan du Défi relevé en 2007 par les élèves de l’école Jacques-Rocheleau, à St-Basile-le-Grand, au Québec.
(4) Commission scolaire de Montréal, dépliant distribué aux parents d’élèves des écoles primaires de la CSDM en 2003.


Source : Courriel à Reporterre
Jacques Brodeur anime l’association Edupax, qui promeut et met en oeuvre la méthode du Défi sans écrans.
Image : Sobusygirls
Cet article est le 3e volet d’une série. Lire le précédent : On peut se désintoxiquer de la télévision !

De la race à l’espèce


Par Frédérique Martin

Paru dans Friture Mag
 
Holà niños mios, c’est ta Santa Maria unique et préférée qui vient t’illuminer le bulbe par intermittence.
Parlons de choses qui fâchent, parlons de l’humain. Dans un monde où l’industrie pharmaceutique cherche des médicaments ethniques pour répondre à des maladies qui seraient différentes chez les blancs et chez les noirs, un monde où « Nique ta race » est le lait des nations, un monde où la hiérarchisation induite par ce mot – race – conduit encore des êtres humains le dos contre un mur pour finir dans une fosse commune, il m’a semblé utile de poser une question de base : En quoi cet autre, si différent, est-il ton semblable ?
Non par la cuisse, comme tu sembles le croire, mais par le génome.
Le 11 novembre 1997, l’Unesco a adopté La Déclaration universelle sur le génome humain et les droits de l’Homme. Le génome, je te le rappelle, est l’ensemble du matériel génétique d’un individu ou d’une espèce, sa carte d’identité si tu préfères.
Le séquençage complet du génome humain, à l’origine de cette déclaration universelle, a permis d’établir que nous faisons tous partie d’une même famille. Celle des primates qui se sont redressés un jour, on ne sait toujours pas pourquoi, surtout quand on voit la joie de vivre du singe au cul rouge et qu’on l’oppose à la dépression chronique de l’homme au cul blanc.
Le génome c’est complexe, je te fais un résumé : il existe un nombre limité de points de variabilité dans l’ADN humain. En effet, environ 99,9% du patrimoine génétique est identique chez tous les représentants de l’espèce humaine. Eh oui, quelque soit ta couleur, chantre de la race pure, amateur des apparences, tu n’as que 0,01% de variabilité génétique avec celui que tu considères comme un niakwé, un négro, un basané, une crouille, un gadjo, une merde, une sous merde ou encore un souchien.
Toi qui tiens à ta race, je t’explique ce que c’est qu’une espèce. Une espèce est un ensemble d’individus capables de se reproduire entre eux et d’avoir une descendance féconde dans des conditions naturelles. C’est le cas de tous les êtres humains. Il n’y a donc pas à proprement parler de races humaines, mais bien une espèce humaine. Et aussi barbare que cela puisse te paraître, c’est bien ainsi que Vulvinia de la nouille molle et Amédée Stupifaille ont donné naissance à Pétula.
L’espèce humaine c’est une histoire commune : Un jour, des singes se sont levés. Peut-être avait-il vu la vierge, on n’en sait rien. Une fois dressés, ils s’aperçurent qu’ils manquaient cruellement de cire chaude et d’épilady convenable, alors ils se sont laissé tomber les poils. Comme ils se trouvaient trop serrés dans le berceau Africain – désolée, nous venons tous du berceau Africain – ils le quittèrent de manière désordonnée et pas tous en même temps, ce qui prouve le caractère indiscipliné de l’homme et son dégoût de la chose militaire. En cours de route, ils inventèrent des tas de trucs inutiles comme la roue qui tourne, certes, mais de manière fâcheuse, c’est-à-dire souvent dans le même sens et toujours pour les mêmes. Ils eurent recours au langage articulé car les mâles et les femelles étaient déjà en désaccord sur certains points. Ainsi naquit le langage qui tout d’abord fut bref : « Tourne-toi, si tourne-toi ! Non ça fait pas mal… ta gueule ». Tout ceci se passait il y a quelques 200 000 ans, époque d’une étonnante modernité.
On a dénombré à ce jour une quinzaine d’espèces du genre homo – et oui, désolée, mais on fait aussi partie du genre homo – dont le célèbre Néandertal. Toutes se sont éteintes ! Sauf Sapiens Sapiens, notre ancêtre commun, appelé aussi la teigne. Et comment a-t-il survécu, le petit Sapiens ? En se mélangeant, en copulant à couilles rabattues, en échangeant des informations génétiques qui lui ont permis de s’adapter aux aléas de l’environnement comme les glaciations, les épidémies, les changements de flore et de faune etc… Il a aussi survécu en s’alliant avec d’autres tribus pour chasser le mammouth, maitriser le feu, échanger des savoirs, des produits et, il faut bien l’avouer, quelques femelles accortes.
Ces échanges sont vitaux. Sans eux, pas de variable d’ajustement possible. Tu sais, ces 0,01% qui nous différencient et qui ont permis d’assurer la survie de l’espèce. Sans ces mélanges, Sapiens aurait bouffé du ver avec Néandertal. Et jamais, non jamais tu n’aurais pu voir « Secret story », l’émission culte qui exhibe des macaques pour faire rire des babouins.
En conclusion, l’espèce humaine est composée d’individus aux apparences variées, aux cultures différentes, aux croyances multiples, dont le génome est très fortement homogène signant la parenté biologique et génétique fondamentale de tous les membres de cette grande famille. C’est même la particularité de notre espèce. Et on peut donc affirmer que la race pure – celle qui refuse de se mélanger – est juste une lignée de la famille vouée à s’éteindre parce qu’elle devient stérile et dégénère à force de croiser des cons trop sanguins.
Au hasard, prenons les gueules de raies du FN ; elles flirtent avec l’UMP qui est lui-même fortement collé au cul du PS. Tous ces gens, la parentalité humaine, ça les défrise. Alors même qu’ils nous rabâchent le mot fraternité à longueur de discours. À force de s’astiquer mutuellement le popotin, les politiques dans leur ensemble, ont perdu de vu le fait qu’ils ont été élus pour faire entendre la voix des peuples, qui, comme on l’a vu, n’en font qu’un.
Il est temps que le peuple réunisse, comme ils le réclament eux-mêmes, tous les adeptes du sang pur et du pareil que soi. Oui, choisissons un coin stérile – la terre devrait bientôt se libérer à cet effet – veillons à ne pas mélanger les couleurs et claquons la porte du Lavomatic. Ils veulent du sang pur, ils en auront !
Rejoignons le peuple qui veut se consacrer à faire tourner les roues dans le bon sens. Soutenons l’achèvement du cycle des cons trop sanguins en favorisant l’auto stérilisation. Mettons les tous à bouillir ! On observera un fort ralentissement cérébral et de graves problèmes érectiles. Les deux seront soutenus par Loréal, le shampoing qui remet la matière en mouvement. La grande lavandière sera bien sûr Christine Boutin, qui a inventé ce slogan : « Avec Boutin, on se récure entre cousins ».

Journée du pain et de la danse dans le Lot

jeudi 11 juillet 2013

Acier low-cost, travail illégal : la face cachée du chantier du réacteur EPR

Communiqué de presse  - 11 juillet 2013

Alors qu’à Flamanville, EDF s’apprête à poser le dôme du réacteur EPR, le Réseau “Sortir du nucléaire“ dénonce l’hypocrisie et les pratiques inacceptables de l’industrie nucléaire. Aux innombrables malfaçons du réacteur, s’ajoutent deux nouveaux scandales : l’utilisation d’acier de mauvaise qualité pour des équipements cruciaux pour la sûreté et le recours répété à des sociétés sous-traitantes réputées pour piétiner le droit du travail.

• EDF importe des aciers low-cost pour fabriquer des équipements cruciaux pour la sûreté !

EDF, qui présente le réacteur EPR comme le plus haut standard existant pour la sûreté nucléaire, n’a pas de scrupules à économiser sur les matériaux destinés à ses équipements les plus cruciaux. Un fait reconnu par …Bernard Bigot, administrateur général du Commissariat à l’Énergie Atomique !
Le Réseau “Sortir du nucléaire“ rend public un enregistrement inédit, réalisé par un militant le 13 avril 2013 à l’occasion de « Futurapolis », un événement organisé par Le Point à Toulouse. Interpellé sur les surcoûts de l’EPR, Bernard Bigot déclare qu’EDF aurait acheté de l’acier à bas prix en Russie sans en contrôler la qualité [1].
Cet acier a servi à fabriquer les consoles sur lesquelles devait reposer le pont polaire, pièce maîtresse des opérations de manutention placée au-dessus de la cuve. L’effondrement de ce pont – qui pèse 780 tonnes - aurait pu endommager gravement les dispositifs de pilotage du réacteur. Et effectivement, l’Autorité de Sûreté nucléaire ayant ultérieurement détecté d’importantes imperfections dans ces aciers, les 46 consoles ont dû être intégralement démontées [2], faisant exploser les coûts du chantier en imposant un retard d’un an.
Ce nouveau scandale apporte une démonstration de plus de l’irresponsabilité d’EDF, qui prétend donner des leçons de sûreté tout en s’abstenant de vérifier dès leur fabrication des pièces aussi cruciales. Pour une malfaçon détectée, combien passent inaperçues ?

• En Finlande puis à Flamanville, recours répété de Bouygues au travail illégal ?

Bouygues, qui est en charge du chantier, est soupçonné de travail illégal sur le chantier de Flamanville [3]. Une enquête est actuellement sur le point d’aboutir sur les conditions de travail indignes qui règnent à Flamanville, enquête diligentée par les services de l’État et qui, selon un informateur, devrait être suivie d’un dépôt de plainte devant le procureur général contre des sociétés de sous-traitance employées par Bouygues.
Rappelons qu’Atlanco, l’une des deux sociétés de sous-traitance en cause, avait déjà sévi sous le nom de Rimec [4] sur le chantier de l’EPR d’Olkiluoto, en Finlande. En 2008, des ouvriers polonais ayant dénoncé de très graves irrégularités dans le paiement des salaires, l’entreprise avait déménagé à Chypre [5]. Bouygues, maître d’œuvre dans les deux cas, ne pouvait pas ignorer ces faits ; c’est sciemment qu’à Flamanville, il a sollicité à nouveau cette société aux pratiques indignes.
Les beaux discours sur la sûreté de l’EPR cachent en réalité un chantier catastrophique. Destinées à réaliser des économies à tout prix, ces pratiques n’empêchent cependant pas l’explosion des coûts. Alors que les Français sont appelés à se serrer la ceinture, huit milliards d’euros au moins vont avoir été dépensés pour un réacteur inutile et dangereux. Pourtant, des alternatives énergétiques sûres et propres existent, qui permettraient de répondre aux besoins énergétiques du Grand Ouest pour trois fois moins de dépenses, tout en créant une dizaine de millier d’emplois stables [6].
Puisque François Hollande prétend réduire la part du nucléaire, le Réseau “Sortir du nucléaire“ l’exhorte à passer à l’acte en commençant par abandonner définitivement ce grand projet nuisible payé indirectement par les contribuables français.


Retrouvez les informations détaillées sur ces deux scandales sur notre site web : http://groupes.sortirdunucleaire.org/EPR-chantier-calamiteux
Rétrospective sur les déboires de l’EPR : http://groupes.sortirdunucleaire.org/2010-Flop-EPR
 
Contacts presse :

- Marc Saint Aroman - 05 61 35 11 06
- Laura Hameaux - 06 85 23 05 11


Notes :


[1] Retrouvez l'enregistrement et sa retranscription sur notre site :
http://groupes.sortirdunucleaire.org/EPR-chantier-calamiteux

[2]http://www.lepoint.fr/societe/epr-de-flamanville-interruption-pour-plusieurs-mois-du-betonnage-16-03-2012-1442129_23.php

[3]http://lexpansion.lexpress.fr/entreprise/epr-de-flamanville-bouygues-soupconne-de-travail-illegal_391806.html

[4] Il s'agit d'une même entreprise : http://atlancorimec.com/?lang=fr

[5] Faits cités dans un article paru le 31 janvier 2010 dans le Helsingin Sanomat, premier quotidien finlandais : http://www.hs.fi/kotimaa/artikkeli/Rakentajat+kertovat+Olkiluodon+ongelmista/1135252524882
Traduction sur notre site.

[6] Étude "Courant Alternatif pour le Grand Ouest", réalisée en 2006 par le bureau d'étude Les 7 vents du Cotentin : http://groupes.sortirdunucleaire.org/Un-courant-alternatif-pour-le


Chargée de communication :
Charlotte Mijeon - 06 64 66 01 23

Retrouvez ce communiqué sur notre site : http://groupes.sortirdunucleaire.org/EPR-acier-low-cost

La loi sur la transition énergétique est mal partie.

Yves Cochet
Mediapart - 11 juillet 2013
 
Energie nette, Peak Oil et découplage: trois notions malheureusement absentes du débat sur la transition énergétique, regrette Yves Cochet, député européen EELV et ancien ministre de l'environnement : « De quoi s'agit-il et comment expliquer l'ignorance ou la dissimulation de ces questions très politiques au cours des centaines d'heures de discussion (...) depuis six mois ? »
Le débat national sur la transition énergétique s'achève sans que certaines questions fondamentales aient été résolues ni même évoquées. Je pense à trois paramètres d'apparence technique et aux intitulés énigmatiques : l'énergie nette, le Peak Oil, le découplage. De quoi s'agit-il et comment expliquer l'ignorance ou la dissimulation de ces questions très politiques au cours des centaines d'heures de discussion au sein des groupes de travail et du Conseil national du débat sur la transition énergétique depuis six mois ?

L'énergie nette – ou ce que les anglophones appellent Energy Return on Energy Invested (ERoEI) – d'une filière est la quantité d'énergie finalement utilisable une fois retranchée l'énergie nécessaire à la produire et à la rendre disponible. Par exemple, pour injecter quinze litre de SP95 dans le réservoir d'une automobile, combien faut-il de litre-équivalents en amont, depuis l'extraction du pétrole brut jusqu'à la fourniture d'essence à la station-service, en passant par le transport et le raffinage de l'or noir initial ? Aujourd'hui, en moyenne, un litre. Il y a cinquante ans, vingt centilitres auraient suffi. En effet, à cette époque, les champs pétroliers étaient plus facilement opérables, le brut de meilleure qualité, et la chaîne d'approvisionnement moins dispendieuse. Dans toutes les filières, on observe ainsi une baisse tendancielle de l'énergie nette au cours du temps. Jusqu'au point où certaines d'entre elles n'exhibent plus ou pas d'énergie nette et deviennent alors des “ puits d'énergie ” inutilisables. Telles sont souvent les filières des biocarburants qui, pourtant, sont doublement subventionnées par la France et par l'Union européenne, sous la pression des lobbies céréaliers et betteraviers. Quelle déraison ! Bref, la notion d'énergie nette est un outil des plus pertinents pour comparer les filières énergétiques et considérer leurs évolutions. Alors qu'il apparaît indispensable dans toute panoplie de politique énergétique, cet outil est totalement absent des centaines de pages du débat sur la transition énergétique.

Le Peak Oil – ou pic de production pétrolière mondiale – est très controversé. Certains experts nient même que ce phénomène puisse un jour advenir, arguant que la raréfaction géologique peut être compensée par des investissements supplémentaires ou par substitution au pétrole d'un autre fluide énergétique. D'autres experts, au contraire, estiment que le pic de production de pétrole conventionnel est déjà passé depuis sept ans, et que la légère hausse de la production mondiale est due aux huiles non-conventionnelles (sables bitumineux de l'Alberta, huiles extra-lourdes de l'Orénoque, pétroles off-shore profonds...). S'y ajoutent récemment les “ huiles de schiste ” étasunienness (Dakota du nord, Texas) dont on peut pourtant anticiper la décrue prochaine pour cause de non-rentabilité économique et de dévastation environnementale. En outre, certaines institutions observatrices du monde pétrolier incluent abusivement, dans cette addition, les biocarburants, qui ne sont pas des hydrocarbures. Les plus avisées des estimations concernant le passage du pic de production mondial, tous liquides confondus, évoquent les années 2015-2018, suivies d'un déclin continu de l'ordre de 5% par an. Ainsi, dans un rapport récent financé par le Parlement européen, on peut lire : « La probabilité est très forte de voir l'offre pétrolière se réduire avant 2020 » ; puis « l'Europe est très vulnérable à un choc énergétique ». En mars 2013, l'Energy Watch Group, formé d'universitaires allemands, décrit le Peak Oil et la déplétion consécutive en ces termes : « La production mondiale totale d'énergie fossile est proche de son pic. Le déclin imminent de l'offre pétrolière créera un écart grandissant avec la demande que les autres combustibles fossiles (charbon, gaz) seront incapables de compenser ». L'armée américaine et certaines compagnies de réassurance, qui ne sont pas connues pour leur humour ou leur militantisme décroissantiste, ont récemment publié des études alarmistes sur les conséquences politiques d'un Peak Oil proche.

Enfin, on emploie le terme “ découplage ” pour indiquer la possibilité d'une croissance du PIB sans croissance de la consommation d'énergie. Cependant, en moyenne depuis 1970, chaque augmentation de 1% du PIB mondial a été accompagnée d'une augmentation de 0,6% de la consommation d'énergie primaire. Autrement dit, malgré les progrès techniques et l'amélioration de l'efficacité énergétique, il y a une corrélation positive entre activité économique et énergie depuis quarante-trois ans. Or, dans tous les scénarios examinés lors du débat sur la transition énergétique, le contraire est affirmé pour les trente-sept ans à venir. Il est ainsi écrit que, à l'horizon 2050, la France réussira le tour de force inédit dans l'histoire de diviser par deux sa consommation d'énergie tout en multipliant par deux son activité économique. Consommation d'énergie -50%, PIB +100% ! Je suis disposé à écouter longuement tout économiste, politicien ou autre expert, susceptible de me démontrer la plausibilité de ce scénario. Plus sérieusement, je crains que cette dernière fantaisie, ajoutée aux précédents oubli de l'énergie nette et sous-estimation du pic, ne discrédite complètement la transition énergétique et le prochain projet de loi afférent.

Ignorance ou dissimulation de ces trois paramètres nécessaires à la compréhension du monde énergétique et, au-delà, à l'analyse de la catastrophe multiforme de laquelle s'approche la planète ? Dans les deux cas, hélas, le volontarisme politique féliciste du gouvernement se heurtera à l'inévitable réalité des lois de la thermodynamique.

Appel à un « big bang territorial » pour la gestion de l'eau


Le député Michel Lesage appelle à un « big bang territorial » pour la gestion de l'eau

           
La Gazette des Communes
Par L. Madoui 10/07/2013
 
Le « parlementaire en mission auprès du gouvernement » appuie les orientations du projet de loi de décentralisation, qui crée une compétence de gestion des milieux aquatiques, incombant aux communes et à leurs groupements. Le rapport, remis le 2 juillet au Premier ministre et présenté le 10 juillet à l’Assemblée nationale, comporte 12 orientations, déclinées en 70 propositions.

A bien y regarder, le « big bang territorial » que prône Michel Lesage n’est pas à tout à fait un pavé dans la mare : le Rapport d’évaluation de la politique de l’eau en France du député (PS) des Côtes d’Armor défend une approche conforme à celle avancée par l’exécutif dans son projet de loi sur la décentralisation.
Les milieux aquatiques confiés au bloc communal - Le « parlementaire en mission », chargé en février par le Premier ministre d’émettre des propositions pour « réorienter la politique » nationale, reprend l’idée gouvernementale de confier aux communes et à leurs groupements la nouvelle mission de gestion des milieux aquatiques, créée par « l’Acte III ».
D’abord rattachée au troisième volet du projet de loi de décentralisation – devant être discuté au Parlement après les municipales de mars 2014 -, la question des milieux aquatiques (art. 35 b et c) relève désormais, suite à un amendement sénatorial, du premier ensemble de mesures, qu’examinera l’Assemblée nationale en première lecture à partir du 16 juillet.
Michel Lesage s’en remet donc au bloc communal, composé d’acteurs institutionnels intervenant à une échelle administrative, et non aux acteurs fonctionnels opérant à l’échelle d’un bassin hydrographique que sont les Etablissements publics territoriaux de bassin (EPTB), qu’avait dans un premier temps retenus le gouvernement dans l’avant-projet de loi de décembre 2012.
Considérés comme « l’échelon pertinent » pour « structurer la nouvelle gouvernance de l’eau et permettre une réapproppriation par la puissance publique des politiques », les communes et EPCI sont néanmoins incités à se regrouper à l’échelle du bassin versant, dans des EPTB ou d’autres types de structures.
Le député-maire de Langueux préconise en outre la couverture du territoire par des Commissions locales de l’eau (Cle, dont il en existe aujourd’hui 150), chargées d’élaborer des Schémas d’aménagement et de gestion des eaux (Sage).
Le financement en débat - Selon Michel Lesage, le modèle de financement est « à bout de souffle » : les recettes des services d’eau potable et d’assainissement diminuent sous l’effet de la baisse des volumes distribués et du recul des aides publiques, tandis que les dépenses à envisager sont considérables (eaux pluviales, inondations, renouvellement des réseaux).
Le principe selon lequel « l’eau paie l’eau » (la facture de l’usager couvre l’ensemble des dépenses), déjà amplement écorné par la mobilisation de ressources budgétaires (aides de l’Europe, des régions et départements), atteint donc ses limites.
Le député estime donc, dans son rapport, qu’« il est indispensable et urgent qu’un débat national approfondi et sans tabou soit lancé sur le financement des politiques de l’eau », portant notamment sur le « mix facture-fiscalité » à mettre en œuvre.
« Ce n’est pas la facture qui va financer la lutte contre les inondations et la réparation des dommages, sujet sur lequel devra s’exercer la solidarité », commentait l’élu en présentant son rapport aux journalistes.
Pour gérer les cours d’eau et prévenir les crues, son rapport propose de créer une taxe de riveraineté (recouvrée auprès des propriétaires de cours d’eau) et une surtaxe d’équipement à partir de la majoration de l’impôt foncier.
Qualifiant de « slogan idiot l’expression ‘l’eau paie l’eau’ », Michel Lesage juge, devant la presse, que « dès lors que l’eau est bien commun d’intérêt général auquel tout le monde doit accéder, il doit être aussi financé par l’impôt. L’école n’est pas financée par les seuls parents d’élèves, ni les transports par les seuls voyageurs, ni l’hôpital par les seuls patients. » Concernant le financement de l’eau potable et de l’assainissement, son rapport propose donc de « fiscaliser partiellement les recettes ».
Une Autorité nationale de l’eau - Le rapport plaide pour la création d’une autorité de régulation du secteur de l’eau, unique activité de réseaux qui en est encore dépourvue. Une telle instance serait notamment chargée du suivi de prix des services d’eau et d’assainissement et du contrôle des délégations de service public.
Elle s’attacherait aussi à prévenir les conflits d’intérêts, dans un secteur où les opérateurs privés sont largement représentés au sein des établissements publics (Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema), agences de l’eau …) et où nombre de fonctionnaires exercent une partie de leur carrière dans les entreprises privées.
En matière de « démocratie de l’eau », Michel Lesage souhaite également qu’au sein des comités de bassin des agences de l’eau, les usagers domestiques et les associations de consommateurs et de protection de l’environnement soient isolés dans un collège à part entière, distinct de celui de l’ensemble des usagers, où les industriels et agriculteurs exercent un poids prépondérant.
« Les usagers domestiques acquittent 85 % des redevances versées aux agences et ne représentent que 3 % des membres des comités de bassin, observe le député. Sur le bassin Loire-Bretagne, les associations environnementales et de consommateurs ont choisi de ne plus siéger. » La mise en place d’un collège dédié à la société civile doit, selon Michel Lesage, se retrouver dans l’ensemble des instances nationales (Onema) et locales (Cle).
Les Echos Par Myriam Chauvot | 10/07

Abondant dans le sens des associations de défense des consommateurs, le rapport commandé par Matignon au député socialiste Michel Lesage dénonce la sur-représentation dans les agences de l’eau des agriculteurs, qui sont les principaux pollueurs.
Le rapport Lesage sur la politique de gestion de l’eau en France donne raison aux associations de consommateurs - AFP
Le rapport Lesage sur la politique de gestion de l’eau en France donne raison aux associations de consommateurs - AFP
Le rapport Lesage sur la politique de gestion de l’eau en France donne raison aux associations de consommateurs - AFP
C’est une victoire éclatante pour les associations de défense des consommateurs. Le rapport remis au premier ministre par le député socialiste des Côtes-d’Armor Michel Lesage sur la politique française de gestion de l’eau a abondé dans leur sens en mettant gravement en cause le fonctionnement actuel des six agences de l'eau. « il faut un recentrage...le terme est faible, il existe d’autres possibilités qui iraient plus loin », a lâché Michel Lesage au terme de la présentation aux media de son rapport de 200 pages. Assis à ses côtés, le député d’ Europe Ecologie Les Verts, François-Michel Lambert, opine.
« UFC Que Choisir » avait dénoncé dans un dossier paru en juillet « une gestion de l’eau décidée par les lobbys ». Michel Lesage abonde dans ce sens. « Aujourd’hui, dans la composition du conseil d’administration des agences de l’eau (les comités de bassin), les usagers ne représentent que 40%, et seulement 25% au conseil national de l’eau, 20% à l’office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema)... », énumère t-il. Les entreprises et surtout les agriculteurs, pourtant les principaux pollueurs, sont davantage représentés proportionnellement et disposent de surcroît du soutien d’experts et de juristes, qui manquent cruellement aux usagers et représentants de la société civile (associations environnementales etc), d’où, pour ces derniers, une difficulté d’accès aux informations et un moindre poids dans les décisions. « Il faut un débat national, et créer un quatrième collège pour les usagers » afin de mieux les représenter dans les agences de l’eau, préconise Michel Lesage, qui souligne par ailleurs l’échec de l’Onema, créé il n'y a que quelques années et dont l’inutilité est déjà soulignée. « Les résultats n’ont pas été au rendez-vous, remarque Michel Lesage, L’Onema est opérateur et régulateur, d’où des risques élevés de conflits d’intérêt, il faut une autorité nationale indépendante, qui aident les élus locaux à choisir entre la gestion de l’eau en régie publique ou en délégation » aux opérateurs privés.
Le financement de la politique nationale de l’eau est aussi à revoir. Actuellement, les ménages usagers assurent 86% du financement des agences de l’eau, contre 4% pour les agriculteurs, principaux pollueurs, et 10% pour les industriels. Il faut donc réformer la contribution financière des agriculteurs, en application du principe « pollueur payeur ». L’augmentation de leur contribution financière pénaliserait la compétitivité de l’agriculture française au plus mauvais moment, arguent les opposants comme Antoine Frérot, PDG de Veolia. « L’agriculture française est passée du premier rang mondial au troisième derrière l’Allemagne et les Pays-Bas et le Brésil s’apprête à passer devant », reconnaît Michel Lesage qui préconise donc un mécanisme compensatoire dédommageant les agriculteurs qui font des efforts de diminution de leur pollution. Par ailleurs, le financement doit aussi être revu car « les recettes sont en forte régression, la consommation d’eau des ménages diminuant régulièrement, alors qu’il y a de forts besoins, poursuit le député. Il faut que le système de financement repose non seulement sur les tarifs de l’eau comme aujourd’hui mais aussi sur une fiscalité  : l’impôt est un outil de solidarité », qui permettrait de faire payer entreprises et agriculteurs.
Dernier axe fort du rapport  : la préconisation de déléguer aux collectivités territoriales la gestion globale de l’eau, et pas seulement certains aspects comme les inondations. A cet effet, un amendement a du reste été introduit (article 35 B et C) dans le projet de loi sur la décentralisation actuellement en examen au parlement. Cette décentralisation s’accompagne, dans le rapport par une préférence marquée pour une gestion de l’eau en régie publique plutôt que par délégation à des opérateurs privés. Ces derniers, qui gèrent actuellement les services d’assainissement pour 52% de la population et les services d’eau potable pour 70% des ménages, ne sont pas perçus par Michel Lesage comme travaillant nécessairement dans l’intérêt général. « Il faut une réappropriation de la gestion de l’eau par la puissance publique », insiste t-il lors de la présentation de son rapport, évoquant une « financiarisation » et un « court termisme » induits par la délégation au privé.
Ce rapport est destiné à alimenter la prochaine conférence environnementale des 20 et 21 septembre, axée sur l’eau e l’énergie, « ainsi que les réflexions du Comité Interministériel pour la modernisation de l’action publique (Cimap), qui formulera des recommandations en fin d’année sur les politiques publiques », précise Michel Lesage. Une réforme en profondeur des structures de gestion de l’eau parait de plus en plus probable, au vu des prises de position tant du député socialiste que de son alter ego François-Michel Lambert, en charge des questions de l’eau chez EELV, qui a déjà été à l’origine de la pétition européenne ayant contraint le commissaire européen Michel Barnier à retirer l’eau et l’énergie du champ du projet de directive sur les concessions.

Les 500 plus fortunés de France se sont enrichis de 25 % en un an

Source : Le Monde

Le Monde.fr avec AFP | 10.07.2013

Les 500 premières fortunes de France ne connaissent pas la crise et ont même vu leur richesse globale augmenter de près d'un quart en un an, rapporte l'hebdomadaire Challenges à paraître jeudi 11 juillet.
Son montant s'établit à 330 milliards d'euros et n'a jamais été aussi élevé depuis 1996, année où Challenges a lancé le classement des "500". Il a quadruplé en une décennie et représente 16 % du produit intérieur brut du pays. Il compte aussi pour 10 % du patrimoine financier des Français, "soit un dixième de la richesse entre les mains d'un cent-millième de la population", affirme Challenges.
Ce groupe de 500 compte 55 milliardaires, 10 de plus que l'année dernière, précise l'hebdomadaire. Les dix premiers du classement ont vu leur fortune croître de 30 milliards en douze mois, à 135 milliards (40 % du total).
ARNAULT, BETTENCOURT, MULLIEZ...
En tête de liste, Bernard Arnault PDG de LVMH, affiche une fortune de 24,3 milliards d'euros, en hausse de 3,1 milliards. Il est suivi de l'héritière de L'Oréal, Liliane Bettencourt, avec une fortune de 23,2 milliards, qui a fait un bond de 7,9 milliards d'euros. Gérard Mulliez, du groupe de distribution Auchan, arrive non loin derrière, avec 19 milliards (+ 1 milliard), suivi de Bertrand Puech (Hermès), dont la richesse s'est maintenue à 17,4 milliards.
Les suivants sont Serge Dassault, du groupe industriel Marcel Dassault (12,8 milliards d'euros), François Pinault (Kering, 11 milliards), Vincent Bolloré (Bolloré, 8 milliards), le "roi de la bière et du vin" Pierre Castel (7 milliards) , qui fait cette année son entrée dans le top 10, Alain Wertheimer de Chanel (7 milliards), lui aussi nouveau membre du club des 10.
Enfin, le dernier du top 10 est le fondateur de l'opérateur Free, Xavier Niel, entré dans le classement des 500 plus grandes fortunes de France en 2003 avec 80 millions d'euros et qui pèse actuellement plus de 70 fois plus (5,9 milliards).


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Classement : Niel entre dans le top 10 des plus grandes fortunes aux côtés de Arnault et Bettencourt

Créé le 09-07-2013 à 19h48 - Mis à jour le 10-07-2013 à 20h00
Eric Treguier

EXCLUSIF La 18e édition du classement des 500 Français les plus riches publié chaque été par Challenges révèle de grosses surprises. Dont l'arrivée du PDG de Free dans les 10 premières fortunes de France. 

Mots-clés : BordeauxFiatPeugeotL'OréalChanelFreeLVMHVolkswagenAccor, castel
330 milliards d’euros. La fortune totale des 500 Français les plus riches a progressé de presque 25 % en un an. De quoi donner le tournis. Et fournir quelques arguments à une France qui a toujours détesté ses riches, surtout en période de crise. Jamais depuis 1996, année où Challenges a lancé son classement des "500", leur fortune globale n’avait atteint de tels sommets.
En une décennie, ce chiffre a plus que quadruplé, alors que le produit intérieur brut (PIB), lui, n’a fait que doubler. Ces 330 milliards d’euros de richesse professionnelle représentent 16 % du PIB ou encore 10 % du patrimoine financier des Français, évalué à 3. 400 milliards d’euros. Soit 1/10 de la richesse entre les mains de 1/100 000 de la population. Du grain à moudre pour ceux qui dénoncent l’extrême concentration des richesses.
Les 10 plus riches pèsent un quart du top 500
Concentrée, la richesse ? C’est encore pire que ce que vous pensez : même parmi les 500 premières fortunes, il y a riches et riches : 445 millionnaires, dont le plus petit, cette année, affiche quand même 64 millions d’euros de patrimoine ; et 55 milliardaires, soit 10 de plus que l’année dernière. Et, parmi ces milliardaires, le Top-10. Des fortunes tellement élevées qu’elles jouent dans la catégorie des champions internationaux. Elles trustent ainsi 11 places dans le nouveau palmarès des 100 premières fortunes européennes que publie le magazine suisse Bilan. Ce Top-10 a une autre particularité : ses membres s’y enrichissent à un rythme beaucoup plus soutenu que les autres. En 1996, nos dix super-riches pesaient 20 milliards d’euros et 25 % de la valeur totale des "500".
Aujourd’hui, après s’être encore enrichi de près de 30 milliards en douze mois, le Top-10 pèse 135 milliards, soit 40 % du total ! Depuis l’édition de 2003, ce club ultrafermé a été partiellement renouvelé avec l’arrivée des frères Wertheimer (Chanel), du roi de la bière et du vin Pierre Castel, et de Vincent Bolloré. Mais l’entrée la plus tonitruante est bien celle de Xavier Niel , le fondateur de Free, qui a fait son apparition dans le classement en 2003 avec 80 millions d’euros, et qui pèse aujourd’hui… 70 fois plus.
La famille Peugeot a vu sa fortune rongée par la crise
Les 490 autres, fatalement, ont vu leur part relative diminuer. De fait, plusieurs étoiles ont pâli cette année. Celle de Jacques Servier, unique actionnaire de son laboratoire pharmaceutique : les suites de l’affaire du Mediator nous ont amenés à réduire de 15 % la valorisation de son groupe. Forte baisse également (- 40 %) pour Romain Zaleski : ce financier, actionnaire d’Eramet et étranglé par ses dettes, doit vendre peu à peu ses autres participations. Nous avons dû, enfin, revoir à la baisse des secteurs entiers, frappés par la crise. C’est le cas de la distribution, notamment alimentaire. Les dernières transactions concernant les hypermarchés ont marqué un net recul des valorisations, dont nous avons tenu compte pour tous ceux – il y en a près d’une centaine dans notre base de données de riches – qui exercent dans ce secteur.
L’automobile souffre aussi. Et d’abord les constructeurs, comme la famille Peugeot, ancien membre du Top-10. En deux ans, leur fortune – pourtant en partie diversifiée – a baissé de… 70 %. Mais la crise des ventes touche aussi la trentaine de distributeurs que compte le classement. Dans plusieurs grandes villes de France, ces entrepreneurs ont construit de véritables empires, qui écoulent, pour certains, jusqu’à 30 000 véhicules par an. Mais leurs marges sont historiquement faibles. Elles ont encore reculé cette année, à cause de la baisse des ventes – de 10 à 18 % selon les régions.
"Tant qu’ils restent actifs dans leur entreprise, leur fortune est préservée"
Jean Rouyer, président de Grand Ouest Automobiles (49 concessions et plus de 700 millions de chiffre d’affaires), s’en sort plutôt bien, car il distribue une douzaine de grandes marques (Fiat, Audi, Volkswagen…) en plus de Renault. Mais il le reconnaît: "Les difficultés que nous rencontrons dans la distribution automobile nous commandent d’être très attentifs…" Pour beaucoup, c’est l’heure des choix: cela explique le nombre élevé des regroupements en cours dans le secteur. Comme nous le confirme le Mosellan Stéphane Bailly, dont le groupe vient de racheter son concurrent Schwartz (Volkswagen), "la crise, ce sont des difficultés pour les petits, mais ce sont aussi, souvent, des opportunités pour les plus gros".
Aujourd’hui, pour prospérer, mieux vaut dépendre du portefeuille des étrangers que du pouvoir d’achat des Français. C’est la recette des champions internationaux que sont LVMH et L’Oréal. C’est aussi ce qui fait le succès des secteurs du vin et du tourisme, où la France bénéficie d’une situation -privilégiée. L’hôtellerie, plus particulièrement, est le domaine de prédilection de ceux qui ont fait fortune dans l’industrie ou la distribution et qui refusent de choisir l’exil fiscal. Car tout est là. Pour être riche et rester en France il faut, avant tout, avoir une activité professionnelle. "Tant qu’ils restent actifs dans leur entreprise, leur fortune est préservée parce qu’elle n’est pas soumise à l’ISF", rappelle le consultant Aldo Cardoso. En réinvestissant dans l’hôtellerie, les riches peuvent ainsi à la fois échapper à l’ISF et continuer à s’enrichir grâce à un secteur plutôt à l’abri de la crise.
Notre classement compte donc cette année une trentaine d’hôteliers. Des « reconvertis », venus d’autres secteurs, comme les Esnée, Jousse, Guillard, et le mystérieux Francis Farines… Et des self-made-men historiques, comme les célèbres Paul Dubrule et Gérard Pélisson (Accor), mais aussi des nouveaux venus tels que les Branellec, Cachan, Falco, Rollin, Carvin… L’expert-comptable Olivier Carvin, justement, en s’appuyant sur des particuliers investisseurs, a monté un petit groupe, très rentable, d’une trentaine d’hôtels.
Ces grands crus qui rapportent toujours plus
Dans le vin, le millésime des Fortunes 2013 est aussi très relevé : boostés par des exportations toujours en hausse, les tarifs des bonnes bouteilles s’envolent. La valorisation des stocks grimpe comme celle de l’hectare, qui atteint le million d’euros en Champagne et 1,6 million en Pauillac. "Les vignobles haut de gamme sont portés par la demande mondiale en produits de luxe", confirme Emmanuel Hyest, président de la Fédération nationale des sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural.
Dans le Bordelais, les domaines sont vendus à des prix souvent supérieurs aux estimations. L’assureur Suravenir a par exemple payé 170 millions d’euros pour le château Calon-Ségur, cru classé en 1855 et perle de l’AOC Saint-Estèphe. Pourtant, par fausse modestie ou par volonté d’échapper aux regards, la plupart des propriétaires feignent d’ignorer cette inflation. Le Bordelais Jean-Michel Cazes conteste ainsi la hausse substantielle de l’estimation de sa fortune par Challenges: "Le marché des grands vins de Bordeaux est très volatil et les transactions sont très rares. Le chiffre de 260 millions que vous proposez me paraît très exagéré et sans rapport avec nos résultats financiers." Ce n’est évidemment pas l’avis des experts que Challenges a interrogés, qui soulignent le côté bankable des propriétés (Lynch Bages, Ormes de Pez, Villa Bel-Air) de cet homme d’affaires avisé. Avisé puisqu’il est également propriétaire de… deux hôtels. La vigne et les hôtels : voilà les valeurs sûres de la France de 2013. Rassurant et désespérant.


--> Classement des 20 premières fortunes professionnelles de France en 2013 : 
Le nouveau top 20 des milliardaires français en 2013
Publié le 10-07-2013 à 11h28
N°1 : Bernard Arnault - 24,3 milliards d'euros (numéro 1 en 2012). Entreprise : LVMH Luxe. Commentaire : Le créateur du groupe de luxe (CA : 28 milliards) possède 34,3% de son capital à travers plusieurs holdings. Sa fortune a augmenté de plus de 15% en un an, portée à la fois par la bonne tenue du titre LVMH (+8%) et par la bonne santé de ses autres participations. Notamment de ses 4,6% de Carrefour, dont le cours a progressé de 50% en un an. Il a par ailleurs vendu ses titres Paprec (recyclage) en novembre dernier. © AFP
Le nouveau top 20 des milliardaires français en 2013
Publié le 10-07-2013 à 11h28
N°2 : Liliane Bettencourt et sa famille - 23,2 milliards d'euros (numéro 4 en 2012). Entreprise : L’Oréal Cosmétiques. Commentaire: Les héritiers du fondateur de L’Oréal possèdent plus de 30% du capital du groupe de cosmétiques (CA : 22,4 milliards). Leur holding, Thétys, a reçu l’an dernier 350 millions de dividendes. Liliane conserve l’usufruit des titres et sa fille, Françoise, la nue-propriété. Mais leurs relations sont tendues depuis la mise sous tutelle de la première par la seconde. Celle-ci semble tenir les rênes et a placé son fils aîné au conseil d’administration de L’Oréal, au siège qu’occupait sa grand-mère. © AFP

Le nouveau top 20 des milliardaires français en 2013
Publié le 10-07-2013 à 11h28
N°3 : Gérard Mulliez et sa famille - 19 milliards d'euros (numéro 2 en 2012). Entreprise : GROUPE AUCHAN Distribution. Commentaire : Près de 1.000 membres de cette grande famille se partagent 87% du capital de l’Association familiale Mulliez (AFM), le holding du groupe (CA : 60 milliards) qui chapeaute les enseignes Auchan, Leroy Merlin, Décathlon, Saint Maclou, Kiloutou, Kiabi, Norauto… et des actifs immobiliers très importants. Les résultats d’Auchan, leur principal actif, et des autres filiales sont stables, ce qui explique la faible progression (1 milliard) de notre estimation. © Sipa

Le nouveau top 20 des milliardaires français en 2013
Publié le 10-07-2013 à 11h28
N°4 : Bertrand Puech et famille Hermès - 17,4 milliards d'euros (numéro 3 en 2012). Entreprise : HERMES INTERNATIONAL Luxe. Commentaire : Les familles fondatrices (Dumas, Puech, Guerrand) contrôlent 62% d’Hermès (CA : 2,8 milliards). L’essentiel de ces titres a été placé dans le holding familial H51, qui verrouille le capital, bloquant la montée de LVMH. Leur fortune n’a quasiment pas évolué, la hausse majeure du titre ayant eu lieu en 2011, pendant l’offensive de Bernard Arnault. La bataille est cependant loin d’être terminée et s’est déplacée sur le terrain judiciaire.  © AFP

Le nouveau top 20 des milliardaires français en 2013
Publié le 10-07-2013 à 11h28
N°5 : Serge Dassault et sa famille - 12,8 milliards d'euros (numéro 5 en 2012). Entreprise: GROUPE INDUSTRIEL MARCEL DASSAULT. Commentaire: Cette dynastie d’avionneurs possède, à travers le holding familial, 50,5% de Dassault Aviation, 41,5% de Dassault Systèmes, 100% du Figaro, 26% de Thales, 6,3% de Veolia... Et bien d’autres participations, notamment dans le vin, en France et en Argentine. Mais le patriarche, Serge (88 ans) n’a toujours pas choisi de successeur. Il semblerait s’orienter vers une présidence (tournante et non exécutive) de ses quatre enfants.  © AFP

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Le classement des 100 plus grandes fortunes d'Europe

Créé le 10-07-2013 à 15h30 - Mis à jour à 15h47
Challenges.fr

Avec 40,9 milliards d'euros, l'Espagnol Ortega Gaona, fondateur du groupe de textile Zara, décroche la première marche du podium. Juste derrière : Ingwar Kamprad, le fondateur d'Ikea.

Mots-clés : Europe, classement, fortunes, Zara, INDITEX, Ortega Gaona
Ingwar Kamprad, le fondateur d'Ikea figure à la 2ème place du classement. (c) Sipa
Ingwar Kamprad, le fondateur d'Ikea figure à la 2ème place du classement. (c) Sipa
L'Espagnol Amancio Ortega Gaona, un autodidacte de 77 ans qui a créé le groupe textile Zara, est la première fortune d'Europe, avec un patrimoine de 40,9 milliards d'euros, selon le classement des 100 plus riches d'Europe, publié mercredi 10 juillet pour la première fois par le magazine suisse Bilan.
Ce magazine, qui publie déjà tous les ans le classement des 300 plus riches de Suisse, a décidé d'élargir à l'Europe ses recherches, et précise qu'il faut un patrimoine d'au moins 6 milliards de francs suisses (5 milliards d'euros) pour espérer y figurer. Un quart de ces très riches vivent en Suisse.
Bernard Arnault sur le podium
Les Français sont bien représentés dans ce listing, avec 4 places dans les 10 premiers (Familles Arnault, Bettencourt, Mulliez et Hermès). Au total, ce classement compte 12 familles françaises. En deuxième position, derrière l'Espagnol Ortega, figure le Suédois Ingwar Kamprad (Ikea), suivi par Bernard Arnault (LVMH).
Liliane Bettencourt (l'Oréal) occupe la 4ème place. C'est aussi la première femme du classement, loin devant l'Allemande Ingeburg Herz (café Tchibo, Nivea), qui occupe la 47ème place, suivie par sa compatriote Johanna Quandt (BMW). Au total, il y a 12 femmes dans ce classement.
Les fortunes Suisse en tête
En outre, 52% des listés sont des personnes qui ont hérité leur fortune de leurs parents. Les Allemands et les Russes dominent le classement, avec respectivement 27 et 23 nominés. Il n'y a que 3 Britanniques, 7 Suisses, 7 Italiens, 2 Espagnols et 5 Suédois. Une famille princière (Liechtenstein) y figure également.
Au total, 26 des familles les plus riches d'Europe vivent en Suisse, et 3 sont françaises (Castel (vin, bière), Wertheimer (Channel), Louis-Dreyfus (matières premières). Les Français ont fait fortune dans le domaine du luxe, comme les Italiens, alors que les Allemands sont plus actifs dans les domaines des biens de grande consommation.
Les milliardaires russes opportunistes
Enfin, ce classement montre qu'en Europe, les "grandes fortunes actuelles sont issues, à quelques exceptions près, de la " vieille économie", relève le journal qui ajoute que "les secteurs des nouvelles technologies de l'information sont quasiment absents de ce palmarès".
Concernant les fortunes russes, Bilan relève que les milliardaires russes ont "habilement profité de la vague de privatisation qui a déferlé sur le pays dans les années 90 pour acquérir au rabais des anciennes entreprises d'Etat". "La grande braderie postsoviétique a rempli les coffres de ces oligarques", conclut Bilan.
(avec AFP)

http://www.bilan.ch/economie/sept-suisses-dans-les-100-plus-riches-deurope

Sept Suisses dans les 100 plus riches d'Europe

10 Juillet 2013
Par Matthieu Hoffstetter Zara, Ikea, LVMH: voilà le tiercé gagnant des fortunes européennes, avec les propriétaires de ces trois groupes qui composent le podium du classement des 100 plus riches d'Europe publié ce mercredi par le magazine Bilan.
Il a annoncé son départ d'Epalinges pour regagner sa Suède natale, mais Ingvar Kamprad, fondateur du géant des meubles IKEA, n'a pas seulement déménagé géographiquement: il est aussi passé, avec sa famille, de la première à la deuxième place du classement des 100 plus riches d'Europe publié ce mercredi par le magazine Bilan.
Avec 44,6 milliards de francs, celui qui, à 86 ans, a récemment passé le témoin à ses enfants est devancé par Amancio Ortega Gaona, fondateur de la marque textile Zara. L'Espagnol disposerait d'une fortune de 49,1 milliards de francs.
Sept Suisses et 26 résidents sur le sol helvétique
Sur la troisième marche du podium, c'est le Français Bernard Arnault, principal actionnaire du groupe de luxe Lvmh Moet Hennessy, qui se hisse avec ses 29,8 milliards de francs. Il coiffe sur le poteau une autre Française, Liliane Bettencourt, fille du fondateur de L'Oréal et qui détient encore 31% du capital de l'entreprise... et une fortune estimée à 28,5 milliards de francs.
Sept Suisses (ou familles suisses) se classent dans le palmarès, et plus du quart des membres de ce classement (26) résident sur le sol helvétique. La plus grosse fortune suisse est celle de la famille Hoffmann et Oeri, qui a bâti sa richesse sur les industries de la chimie et la pharmacie (Roche) et se classe au 15e rang européen.
Ernesto Bertarelli (32e avec 12,9 milliards de francs) et Hansjörg Wyss (43e avec 11,6 milliards de francs), qui ont récemment investi ensemble à Genève sur l'ancien site Merck pour leur Campus Biotech, complètent le podium helvétique.
Le poids de la «vieille économie»
Du côté des résidents, la famille Kamprad devance le Suisso-Brésilien Jorge Paulo Lemann, empereur des brasseries et ayant fait fortune dans divers secteurs de l'agroalimentaire: avec un capital estimé à 18,8 milliards de francs, cet enfant d'une famille de Langnau im Emmental (BE) émigrée au Brésil dans les années 1930 accroche la 12e place continentale.
Sur la 3e marche, la famille indienne Hinduja, active dans les banques, le pétrole et l'immobilier, affiche un patrimoine de 15,5 milliards de francs. Si le groupe est dirigé depuis Londres, une partie de la famille a élu domicile à Genève.
«En Europe, les grandes fortunes actuelles sont issues, à quelques rares exceptions près, de la "vieille économie"», note le journaliste Luigino Canal. Parmi les exceptions, le patron français d'Iliad (maison-mère de Free), Xavier Niel (76e du classement avec 6,9 milliards de francs) se distingue, par la source de sa richesse, mais aussi par son parcours: au pays des énarques et des grandes écoles, son plus haut diplôme est le baccalauréat.
Mais le modèle dominant reste la fortune familiale, basée sur l'industrie ou la distribution. Sans surprise, les grandes richesses issues de l'univers du luxe trustent nombre de places. L'exemple de Bernard Arnault avec LVMH a fait des émules. En Europe, des groupes familiaux venus de l'industrie de masse s'imposent dans le très haut de gamme, analysent les rédacteurs Fabrice Delaye et Serge Guertchakoff.
http://www.bilan.ch/stephane-benoit-godet/redaction-bilan/les-riches-une-valeur-sure

Les riches, une valeur sûre

Vous connaissiez notre classement annuel des 300 plus riches de Suisse, voici notre nouveau ranking des 100 plus riches d’Europe. La richesse est une thématique centrale de l’économie et pourtant bien peu de travaux académiques lui sont consacrés. Et quand la presse parle de la richesse, la caricature prend généralement le dessus.
Comment les riches le sont-ils devenus? Comment investissent-ils leur argent? Qu’est-ce qui les fait rêver? Vous lirez tout cela dans Bilan.
Riche, ce n’est pas un modèle, ce n’est pas un statut, cela n’est jamais le plus souvent qu’un motif de jalousie ou le décor de films, de pièces de théâtre ou de livres de plus ou moins bonne qualité.
Pourtant cette population s’agrandit, elle s’enrichit le plus souvent, d’ailleurs, et démontre ainsi sa capacité à se mouvoir avec facilité dans le monde tel qu’il est en 2013. Ce qui donne tout l’intérêt à son étude.
En Europe, la richesse se construit dans le textile, les produits de grande consommation et les matières premières. Pas assez encore dans les nouvelles technologies, davantage l’apanage des Américains. Ces derniers conservent la place de numéro un dans la catégorie de l’ascension sociale et, en ce sens, ils ont encore beaucoup à nous apprendre. En Europe, les mentalités ont évolué sur un point. On a souvent glosé sur le fait qu’ici personne ne vous pardonnait un échec, si valorisé aux Etats-Unis. Cliché. Le principal reproche fait aux entrepreneurs sur le Vieux-Continent, c’est de réussir.
Rester attractif
Les Français, par exemple, semblent être passés, en l’espace d’une génération, de la suspicion envers ceux qui entreprenaient à une véritable haine à l’égard de ceux qui ont connu la bonne fortune. La Suisse, qui a perdu son avantage du secret bancaire et qui risque de voir les forfaits fiscaux mis à mal, doit repenser son accueil des grandes fortunes internationales.
Notre pays reste en tête de liste des destinations choisies par ces personnalités pour leurs loisirs ou leur résidence. L’ouverture d’esprit helvétique, qui s’exprimait auparavant au travers d’arrangements fiscaux et bancaires dans un pays fondamentalement «business friendly», doit se perpétuer avec de nouveaux outils. Ils restent à inventer.
Publié le 10 Juillet 2013 à 7:53

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Bio

Rédacteur en chef de Bilan
Diplômé en droit à l'Université d'Aix, Stéphane Benoit-Godet s'est spécialisé en économie du droit et a obtenu un DEA en 1995. Stéphane a ensuite embrassé une carrière de journaliste à la Tribune de Genève. Puis, il a dirigé la section économique du quotidien Le Temps pendant trois ans avant de rejoindre Bilan dont il est rédacteur en chef depuis 2006.

Accueil > economie > Exil fiscal : grosse vague de départ dans le top 500 des plus grandes fortunes de France

Exil fiscal : grosse vague de départ dans le top 500 des plus grandes fortunes de France

Créé le 09-07-2013 à 20h06 - Mis à jour le 10-07-2013 à 11h37
Eric Treguier

Ils sont désormais une centaine à ne plus vivre en France. Leur destination préférée ? La Belgique, la Suisse et Londres.

Les adieux se font souvent sur les quais d’une gare ou dans le hall d’un aéroport. Florilège de départs parmi les 500 plus grandes fortunes de France. Ceux qui arrivent retrouvent ceux qui sont déjà bien installés à l’étranger. Une population bigarrée, mais de plus en plus nombreuse puisqu’on dénombre plus d’une centaine de membres des familles de nos 500 riches dans l’une des trois grandes capitales les plus appréciées des Français : Bruxelles, Londres et Genève…
Les adorateurs de la Belgique
La famille Mulliez a fait partie des premiers défricheurs de la Belgique. Installés à quelques centaines de mètres de la frontière franco-belge depuis déjà trois décennies, ses membres sont plus d’une vingtaine à avoir été séduits par l’absence d’ISF du royaume belge. La fiscalité légère d’outre-quiévrain a aussi attiré ceux qui ont tout récemment vendu, comme Laurent Alexandre. Le créateur du site Doctissimo, cédé à Lagardère en 2008 pour 139 millions d’euros, a décidé de développer à Bruxelles sa nouvelle entreprise sur le séquençage ADN. Il pourra y croiser Jacques Tajan, le Commissaire-priseur, qui a lui aussi rejoint les quartiers huppés de la capitale belge après avoir cédé son affaire. Sont aussi partis, Steve Rosenblum, fondateur de Pixmania et quelques héritiers de champenois, qui n’ont pas pu accéder au conseil d’administration de leurs groupes familiaux ou n’ont pas réussi à s’y faire embaucher et qui fuient l’ISF…
Les Londoniens d'adoption
Le Thalys n’a donc pas trop de soucis à se faire, il ne risque pas de manquer de clients. Eurotunnel non plus : le légendaire Alain Afflelou s’est installé sur les bords de la Tamise, quelques années après avoir fait un aller-retour en Suisse. Et y a rejoint une poignée d’héritiers Hermès : chez les Dumas, sont devenus British, entre autres Robert, Louis, Jean. Chez les Guerrand Jérôme, Blaise et Edouard, plus quelques autres, se sont aussi mis à l’Anglais. Peut-être croiseront-ils le cofondateur d’Adecco (travail temporaire), Philippe Foriel-Destezet, installé sur place depuis longtemps. Nous avons aussi déniché, à l’ombre de la Tour de Londres, un petit nouveau de plus de 90 ans : Tony Murray. Malgré son nom de joueur de tennis, c’est un poids lourd franco-britannique du monde des affaires, plus connu pour ses fêtes ("les soirées blanches") à Saint-Tropez que pour son empire qui comprend des hôtels, une compagnie d’extincteurs et de multiples participations…
Les fondus du paradis suisse
Filons la métaphore jusqu’au bout et transportons-nous sur le tarmac de l’aéroport de Genève, haut-lieu du business français où se croisent de nombreux nouveaux "résidents suisses ». Ils rejoindront Paul Dubrule (co-fondateur d’Accor), les héritiers Dreyfus (groupe Louis-Dreyfus Négoce), Philippe Hersant (Groupe Hersant) et Claude Berda, l’ancien producteur de Dorothée, s’est transformé en promoteur et en gestionnaire immobilier. Les "nouveaux suisses" auront sans doute plus de mal à repérer, caché à Zug, canton très apprécié des Riches pour sa légèreté fiscale, Claude Dauphin, un richissime trader Français qui fait partie des principaux actionnaires du géant du négoce des matières premières Trafigura. Il leur sera aussi très difficile de croiser Nicolas Puech. Cet héritier Hermès, qui a refusé d’entrer dans le holding familial, est un vrai globe-trotter. Il partage sa vie entre les alpages suisses et les plages de l’Espagne…