lundi 29 février 2016

La consoude, trésor du jardin, ennemi des labos

Symphytum officinalis. Boraginacées

consoude-1.jpg 
Après le plantain (n°46 du LEA), nous avons une tendresse toute particulière pour
la consoude. Elle sert à tant de choses, est si peu exigeante et à la bonne idée de
pousser partout ! Originaire d’Europe, la consoude ou Symphytum officinale
pousse naturellement en lisière de forêt, dans les zones humides (fossé, bord de
ruisseau, prairie humide…). Les Grecs de l’Antiquité pensaient que cette plante
pouvait soigner tous les organes blessés. Cette plante est utilisée depuis la nuit
des temps, puisque l’on en a retrouvé la trace dans la nourriture des hommes des
cavernes. Elle est malheureusement tombée en désuétude, mais a connu un
renouveau dans les pays anglo-saxons dès le 19ème siècle. Elle sert depuis
longtemps à nourrir les animaux : chevaux, vaches, cochons, poules
(qui pondent plus et mieux).
La plante peut aussi bien être consommée fraîche que séchée, en fourrage
(elle est riche en protéines, jusqu'à 35 % de la matière sèche). Les romanichels
la cultivaient là où ils passaient : ils « retapaient » avec de la consoude de vieilles
carnes qu'ils achetaient à bas prix, et les revendaient bien plus cher quelques
semaines plus tard !
La consoude va chercher loin ses éléments nutritifs : sa racine, une fois installée,
plonge à 1,5 m et même deux mètres de profondeur ! Aucune plante herbacée ne
va si loin. Une fois installée (au bout de 2 ou 3 ans) elle ne craint plus rien, mais
avant, il faut veiller à ce qu'elle ait un arrosage suffisant, à lui apporter de l'azote,
par exemple sous forme de purin d'orties, et à désherber autour d'elle.
Elle aime les terres profondes, du fait du développement de ses racines.
Elle fait un excellent engrais, riche en potasse, donc très complémentaire
de l'ortie, qui est riche en azote. Lorsqu'on fait des plantations, on peut
prendre quelques feuilles fraîches d'ortie, une ou deux de consoude, les couper en
 morceaux, et les mettre directement au fond du trou de plantation. Reprise
garantie de la plante !

La consoude, l’ennemi à abattre ?
consoude-2.jpgDepuis quelques années la consoude
fait polémique outre-Atlantique. Elle contient des alcaloïdes, principalement
concentrés dans la racine, les graines et les jeunes feuilles.
 Plusieurs études ont été menées mais les résultats sont contradictoires.
 Les défenseurs de la consoude dénoncent les études menées par  l’industrie
pharmaceutique, selon lesquelles la consoude pourrait provoquer une maladie du
foie, appelée maladie veino-occlusive du foie ou syndrome de Budd-Chiari.
Cette maladie cause le rétrécissement des vaisseaux sanguins du foie engendrant
un mauvais fonctionnement hépatique. A la suite de ces études, menées dans les
années 1980, le Canada et les Etats-Unis ont pris des mesures d’interdiction ou de
restrictions quant à l’utilisation de cette plante, provoquant la colère et
l’indignation de nombreux citoyens, herboristes, spécialistes, qui crient au
scandale. Alors qu’en est-il ? Ce qui reste certain, c’est que cette plante est utilisée
par les hommes depuis plus de deux mille ans, tant pour ses propriétés
thérapeutiques que nutritives. Pour l’usage interne (nourriture et soins), il est
préférable de ne consommer que feuilles à maturité (éviter racines et jeunes
pousses), et de se cantonner à la Symphytum officinalis, la consoude sauvage, 
aussi appelée consoude officinale, grande consoude, ou encore herbe aux coupures
Evitez les hybrides du type « Consoude de Russie » ou encore « cultivar Bocking 14 »,
espèces vendues dans les magasins spécialisés, et préférez la consoude sauvage et
locale, que l’on trouve en lisières des forêts, près des ruisseaux et tous les lieux humides.
Au Jardin
Purin de consoude :
Un kilo de plante fraîche pour 10 litres d'eau (de préférence eau de pluie ou de source).
Hacher grossièrement les plantes. La fermentation prend 15 jours à 18°C. Elle peut
être plus longue au printemps, ou plus rapide en été. Ca sent moins mauvais que le
 purin d'orties ! A utiliser dilué de 5 à 30%, sur le sol, pas sur les feuilles. La consoude
s'utilise en particulier pour les plantes donnant fruits ou tubercules. Vous pouvez
ajouter à la macération prêle, absinthe, tanaisie, thym, etc. pour y rajouter des
propriétés insecticides et désinfectantes. N'oublions pas l'ortie, bien sûr, avec
laquelle elle forme un engrais très complet.
La consoude sert aussi à faire de la teinture : avec feuilles et tiges, avec de l'alun
comme mordant, on a du jaune, avec de l'étain du jaune citron, avec du chrome un
orange clair.
Les propriétés médicinales de la consoude viennent de l'allantoïne qu'elle contient, qui
est un activateur de croissance cellulaire très puissant. Pour cet usage, on préfère la
racine, qui en est bien plus riche. Comme on l'a vu précédemment, ne pas abuser
en usage interne, mais il n'y a pas de restriction pour l'usage externe, les alcaloïdes
n'étant pas absorbés par la peau.
La consoude était très utilisée par les nourrices, qui souffraient fréquemment de
crevasses aux seins : elles creusaient un trou dans une racine de consoude, et y
mettaient leur bout de sein.
Les feuilles de consoude cuites, en cataplasmes, sont depuis longtemps utilisées pour
guérir l'eczéma des animaux.

Usage médicinal
Propriétés générales, la consoude est :
Cicatrisante, vulnéraire (guérit les blessures), astringente, émolliente, béchique
(calme la toux), rafraîchissante (calme la soif, diminue la température du corps),
 adoucissante (calme les inflammations), calmante, analgésique, antihémorragique.
L'époque de récolte de la racine est à la fin de l'hiver, les feuilles tout au long de la
période de végétation, pour un séchage plus facile avant la floraison. Comme pour
l'ortie, on peut en faire sécher les parties aériennes pour utiliser la consoude tout au
long de l'année. Pommade de Maria Treben : Couper en petits morceaux 4 à 6 racines
fraîches et lavées. Les faire frire peu de temps dans 250 g de saindoux, laisser
reposer une nuit. Réchauffer le lendemain, filtrer. Mettre dans de petits récipients et
conserver au réfrigérateur. Traite les plaies chez l'homme et l'animal.
Ce qui est le plus actif, c'est la pulpe de racine fraîche, en cataplasme sur
plaies même infectées, brûlures, fractures, ulcères, entorses, etc.
Décoction pour compresses : 200 g de racine dans 1 litre d'eau, faire bouillir ¼ d'heure.
Vu son pouvoir régénérant, la racine de consoude est aussi utilisée pour les soins
cosmétiques.
Cataplasmes :
  • Hacher les feuilles fraîches, puis verser sur celles-ci de l'eau bouillante. Ou 
  • verser de la farine de feuilles de consoude dans  de l'eau bouillante pour obtenir 
  • une pâte épaisse. On enveloppe cette bouillie molle et verte dans de la gaze 
  • (double couche) ou charpie pour l'appliquer en la maintenant avec un bandage 
  • sur la partie à traiter. Ce procédé permet le relâchement de l' allantoïne, tandis 
  • que la stérilisation est assurée. Les cataplasmes doivent être renouvelés toutes 
  • les trois heures à titre indicatif. Appliquer le cataplasme le plus chaud supportable.
  • Pour ne pas avoir à mettre de la gaze, préparer une pâte compacte en mélangeant 
  • moitié-moitié de l'amidon ou une substance amidonnée et de la farine de 
  • feuilles de consoude. Mélanger l'amidon dans de l'eau froide afin d'obtenir 
  • une pâte épaisse. Verser de l'eau bouillante afin d'obtenir une pâte un peu liquide. 
  • Y mixer immédiatement la farine de consoude  afin d'assécher l'ensemble 
  • à une consistance qui adhère à la peau, mais qui peut être enlevée sans laisser de
  •  trace. Appliquée sans gaze, directement sur la peau, cela permet de conserver la 
  • chaleur pendant assez long en étant assez leste.
  • 100 g de racines pelées dans 1/4 l d'eau en décoction 10-15 mn. Aplliquer de 
  • la même façon un minimum de 15 mn toutes les trois heures. La racine contient 
  • deux fois plus d'allantoïne et la Bocking 14 est la plus riche.

Nutrition
En dehors du séchage, vous pouvez aussi congeler la consoude et en faire des
conserves, comme pour l'ortie. En Angleterre, on trouve de la consoude dans les
boutiques de produits naturels, sous plusieurs formes. La consoude peut se cuisiner à
la façon des épinards. On peut aussi utiliser ses grandes feuilles pour faire des
rouleaux de printemps, à la viande ou aux céréales.
Citation d’Hildegarde de Bingen (1) : « Si l’on a un membre cassé ou blessé, ou
couvert d’ulcères, manger de la consoude. Mais la consoude prise sans raison
renvoie la pourriture à l’intérieur : c’est comme si on jette des pierres dans un
grand fossé pour empêcher l’eau de s’en aller, et alors la vase s’insatlle au fond. »
(1)  Hildegarde de Bingen (1098-1179), visionnaire, poétesse et musicienne de tout
premier plan, est considérée comme la première vraie phytothérapeute moderne.

On vaut mieux que ça


La CGT se rallie à la manif du 9 mars

Source : Libé

Alors que le gouvernement vient d'annoncer le report de la présentation en Conseil des ministres du projet de loi de la ministre du Travail, la centrale de Montreuil maintient la pression et invite ses adhérents à se joindre aux cortèges initiés par les jeunes.

Le report de la présentation en Conseil des ministres du projet de loi de réforme du code du travail, annoncé lundi par le Premier ministre, n’a pas fait taire les appels à la mobilisation. Suite à ce «premier recul à mettre à l’actif de la mobilisation montante», la CGT a, au contraire, décidé de durcir le message. La centrale de Montreuil a ainsi annoncé «des initiatives multiples dans les entreprises» au cours de la semaine du 7 au 11 mars. Surtout, elle invite les salariés à «participer aux rassemblements et manifestations unitaires en construction» le 9 mars.
Poussée par les organisations de jeunesse (Unef, UNL, MJS, JC…), cette journée d’action est aussi soutenue par plusieurs initiatives citoyennes sur les réseaux sociaux. Pour gonfler leurs troupes, les manifestants pourront aussi compter sur une grève, prévue de longue date, au sein de la SNCF, et pour laquelle les quatre syndicats représentatifs de l’entreprise ont déposé un préavis commun (CGT, Unsa, SUD, CFDT), mais aussi à la RATP.

«Il faut aussi qu’on donne la possibilité aux gens de s’exprimer»

Mais, si elle se rallie à la mobilisation impulsée, entre autres, par la société civile, la CGT maintient également son propre calendrier, et notamment sa «mobilisation convergente et nationale» le 31 mars. Plusieurs syndicats, comme FO, SUD ou encore la FSU devraient se joindre à elle. Mais l’appel de la CGT, qui plaide pour le retrait du projet de loi, ne convainc pas toutes les centrales syndicales. «La manifestation du 31 est un peu trop fourre-tout, nous voulons au contraire recentrer les débats», explique Luc Bérille, à la tête de l’Unsa. Jeudi 3 mars, dans la matinée, son syndicat accueillera l’ensemble des centrales pour une nouvelle réunion intersyndicale.
«Nous allons continuer à travailler pour identifier les demandes que nous pouvons porter ensemble et comment nous pourrons les appuyer par des actions», explique Bérille. Pas question, donc, de se limiter à la nouvelle phase de concertation proposée par le gouvernement. «Il faut aussi qu’on donne la possibilité aux gens de s'exprimer, car dans les entreprises, il y a de la frustration, de la colère», poursuit le syndicaliste. De quoi concurrencer l’intersyndicale proposée, le même jour, mais au cours de l’après-midi, par la CGT, afin de planifier la journée du 31 mars.
Amandine Cailhol

C’est l’antibiotique naturel le plus puissant – il tue n’importe quelles infections dans le corps


Source : aidersonprochain

Ce fortifiant est en fait un antibiotique qui tue les bactéries à Gram positif et à Gram négatif. Il dispose également d’une formule antivirale et antifongique puissante, augmente la circulation sanguine et le flux lymphatique dans toutes les parties du corps. Ce remède à base de plantes est le meilleur choix pour la lutte contre le candida.
Ce fortifiant a aidé beaucoup de gens à guérir de nombreuses maladies virales, bactériennes, parasitaires et fongiques et même la peste! Sa puissance ne devrait certainement pas être sous-estimée.
Il peut guérir de nombreuses maladies chroniques ou aiguës. Il stimule la circulation sanguine et purifie le sang. Cette formule a aidé des millions de personnes à travers les siècles à lutter contre la plupart des maladies les plus mortelles. Le secret réside dans la puissante combinaison d’ingrédients naturels de haute qualité et frais!
Pour résumer, ce fortifiant est efficace dans le traitement de toutes les maladies, renforce avec succès le système immunitaire, agit comme antiviral, antibactérien, antifongique et antiparasitaire. Il est d’une aide précieuse dans les infections les plus graves.

Recette du fortifiant

Vous pouvez porter des gants lors de la préparation, en particulier lors de la manipulation des piments, car les picotements dans les mains peuvent être difficiles à supporter. Attention, son odeur est très forte et il peut stimuler les sinus instantanément.
Ingrédients:
  • 700 ml de vinaigre de cidre (toujours utiliser du bio)
  • 1/4 de tasse d’ail finement haché
  • 1/4 de tasse d’oignon finement haché
  • 2 piments frais, les plus forts que vous puissiez trouver (soyez prudent en les nettoyant, portez des gants!!!)
  • 1/4 de tasse de gingembre râpé
  • 2 cuillères à soupe de raifort râpé
  • 2 cuillères à soupe de curcuma ou deux morceaux de racine de curcuma
Préparation:
  1. Mettez tous les ingrédients dans un bol et mélangez les, à l’exception du vinaigre.
  2. Transférez le mélange dans un bocal.
  3. Versez du vinaigre de cidre et remplissez le complètement. C’est préférable que le bocal contienne 2/3 d’ingrédients secs, et de remplir le reste avec du vinaigre.
  4. Fermez bien et remuez.
  5. Conservez le bocal dans un endroit frais et sec pendant 2 semaines. Remuez bien plusieures fois par jour.
  6. Après 14 jours, passez le mélange dans une passoire ou mieux, ajoutez une gaze pour bien extraire le jus.
  7. Utilisez le reste des ingrédients secs dans les préparations alimentaires.
Votre fortifiant est prêt à l’emploi. Vous n’avez pas besoin de le garder au réfrigérateur. Il durera longtemps.
Astuce supplémentaire: vous pouvez également l’utiliser dans la cuisine – mélangez le avec un peu d’huile d’olive et utilisez le comme sauce à salade ou dans vos ragoûts.
Dosage:
  1. Attention: la saveur est très forte!
  2. Astuce supplémentaire: mangez une tranche d’orange, de citron ou de citron vert après avoir pris le fortifiant pour soulager la sensation de brûlure.
  3. Gargarisez-vous la bouche et avalez.
  4. Ne diluez pas dans de l’eau car cela réduirait l’effet.
  5. Prenez 1 cuillère à soupe chaque jour pour renforcer le système immunitaire et lutter contre le froid.
  6. Augmentez la quantité chaque jour jusqu’à atteindre une dose d’un verre à liqueur par jour.
  7. Si vous luttez contre une maladie ou une infection plus grave, prenez une cuillère à soupe du fortifiant 5-6 fois par jour.
  8. Il est sans danger pour les femmes enceintes et les enfants (utilisez de petites doses), parce que les ingrédients sont naturels et ne contiennent pas de toxines.

Les bienfaits pour la santé

L’ail est un antibiotique puissant avec une large gamme de bienfaits. Contrairement aux antibiotiques chimiques qui tuent des millions de bactéries dont votre corps a besoin, il n’a pour cible que les bactéries et micro-organismes pathogènes. L’ail stimule et augmente également la quantité de bactéries saines. C’est un agent antifongique puissant qui détruit tout antigène, agent pathogène, et micro-organismes pathogènes.
L’oignon est le plus proche parent de l’ail et il a une action similaire mais plus douce. Ensemble, ils créent un duo très puissant.
Le raifort est une plante puissante, efficace pour les affections des sinus et des poumons. Il ouvre les voies des sinus et stimule la circulation là où les rhumes et la grippe commencent habituellement, comme le diraient la plupart des médecins.
Le gingembre a des propriétés anti-inflammatoires puissantes et c’est un grand stimulant de la circulation.
Les piments sont les stimulants de la circulation les plus puissants.  Leurs propriétés antibiotiques n’agissent que là où les affections pathogènes résident.
Le curcuma est l’épice la plus parfaite, il nettoie les infections et réduit l’inflammation. Il bloque le développement du cancer et prévient la démence. Il est particulièrement utile pour ceux qui souffrent de douleurs articulaires.
Le vinaigre de cidre – Il doit y avoir quelque chose de très sain dans l’utilisation du vinaigre de cidre car le père de la médecine, Hippocrate, l’utilisait vers les années 400 avant JC du fait de ses propriétés curatives. Il est dit qu’il n’a utilisé que deux remèdes : le miel et le vinaigre de cidre. Le vinaigre de cidre est fabriqué à partir de pommes fraîches et mûres qui sont ensuite fermentées et passent par un processus rigoureux pour donner le produit final. Le vinaigre de cidre contient de la pectine, une fibre qui réduit le mauvais cholestérol et régularise la tension artérielle.
Les experts de la santé conviennent que les gens ont besoin de plus de calcium en vieillissant. Le vinaigre aide à l’extraction du calcium à partir d’aliments qui en contiennent, ce qui contribue au processus de maintien de la résistance osseuse. Une carence en potassium provoque une variété de problèmes, y compris la perte des cheveux, les ongles cassants et les dents fragiles, la sinusite et le nez qui coule. Le vinaigre de cidre est riche en potassium. Des études ont montré que les carences en potassium provoquaient une lenteur de la croissance.  Tous ces problèmes peuvent être évités si vous utilisez du vinaigre de cidre régulièrement. Le potassium supprime également les déchets toxiques de l’organisme.
Le bêta-carotène prévient les dommages causés par les radicaux libres, maintient la peau ferme et jeune. Le vinaigre de cidre est bon pour ceux qui veulent perdre du poids.
Il décompose la graisse, ce qui soutient un processus naturel de perte de poids. Le vinaigre de cidre contient de l’acide malique, efficace dans la lutte contre les infections fongiques et bactériennes. Cet acide dissout les dépôts d’acide urique qui se forment autour des articulations et soulage ainsi les douleurs articulaires. L’acide urique dissous est ensuite éliminé de l’organisme.
On croit que le vinaigre de cidre est utile dans le traitement de problèmes comme la constipation, les maux de tête, l’arthrite, la faiblesse osseuse, l’indigestion, l’hypercholestérolémie, la diarrhée, l’eczéma, l’irritation oculaire, la fatigue chronique, l’intoxication alimentaire légère, la perte de cheveux, l’hypertension artérielle, l’obésité, et de nombreux autres problèmes de santé.
Ce fortifiant est la meilleure combinaison pour lutter contre chacune de ces affections. Protégez votre santé en utilisant des antibiotiques naturels.


Source :  sante-nutrition
Health Care Above All

Quand l'arbitraire devient loi.

 Source : matricule 216 1563A
 
Christelle, 44 ans, femme seule, sans emploi, sans pension alimentaire, quatre enfants à charge. Inscrite à Pôle Emploi depuis Mars 2015, j'ai eu le malheur de ne pas prendre connaissance d'un rdv avec une conseillère qui m'était notifié sur le site internet. Sentence immédiate, je suis radiée sans préavis. Amputée par là-même des 680e que représentent mon allocation chômage. Nous sommes en plein hiver, avec mes 4 enfants, sans pension alimentaire vu que le père est aux abonnés absents depuis 10 ans... 3949, petite musique, tapez 1 et temps d'attente... On me laisse entendre qu' «au gré du bon vouloir » du directeur de PE et moyennant un RAR, je pouvais charitablement être « réintroduite » dans la bonne case. Je m'exécute dans la foulée et patiente 10j avant de me rendre à mon agence PE, accompagnée de mes 4 enfants. J'y espère quelques nouvelles de mon dossier, supposant qu'en y confrontant la réalité de mon matricule (une famille de 4 enfants), cela pourrait donner matière à urgence. J'explique ce qui nous amène au guichet jusqu'à ce qu'une conseillère nous rejoigne et m'interdise d'enregistrer notre échange. Je m'exécute et range mon téléphone. Loin de répondre à mes interrogations, elle me rappelle mes droits, et surtout mes devoirs de chômeuse envers mon employeur Pole Emploi (si si!). Elle m'enjoint à attendre les réponses par courrier plutôt qu'à rencontrer la directrice des lieux, mission impossible ! Tout est calme pendant cet échange dont mes enfants sont témoins. Témoins aussi du mépris et du manque de compassion total du personnel à notre égard... 10 jours passent jusqu'à réception d'un courrier émanant du directeur adjoint régional de PE. J'y apprends que mon attitude lors de ma dernière visite à l'agence avait été jugée « inacceptable », que je m'étais « énervée » et que j'avais voulu filmer cette entrevue. Pour toutes ces raisons, je suis informée que PE a déclenché contre moi une procédure au pénal avec dépôt de plainte auprès du procureur de la République. On me précise que je suis persona non grata de PE pendant un mois. Je me vois convoquée à la gendarmerie 15 jours plus tard. On y prend mes empreintes, des photos sous toutes les coutures. Me voilà fichée. Bref interrogatoire d'un gendarme désabusé face à la situation et qui aurait bien d'autres chats à fouetter. Il énonce clairement que cette plainte est vide, malsaine, dénuée de sens et de preuves et qu'il y perd son temps. Voilà donc le traitement de la France de 2016 à ses chômeurs, ses précaires, ses sans dents... Elle les vire, les raye, les méprise, les humilie, les condamne au suicide quand ils tentent de survivre. De la façon la plus arbitraire qui soit. Pas moyen de se défendre ni d'obtenir les droits qui nous sont impartis en travaillant honnêtement. Je me retrouve fichée, exclue de toute autre case, sans un sou pour subvenir aux besoins de ma famille. Une chose reste sure, un jour ils paieront leurs calomnies, leurs dénonciations fallacieuses et leurs mensonges. Ils sont les collaborateurs objectifs d'un système fascisant et je les hais autant qu'ils me méprisent. Je vous écris afin de faire reconnaître mon innocence dans ce dossier, obtenir un semblant de justice que ne nous permet pas ce système corrompu, exposer au grand jour tout l'acharnement de Pole Emploi à écraser méthodiquement les personnes les plus démunies face à l 'administration et ses rouages mortifères. Comment peut-on commettre des actes illégaux en toute impunité lorsqu'on est une instance de la République, prétendue exemplaire ? (radiation illégale par voie inconnue) Comment peut-on être juge, parti et témoin (fantôme ?), et s'affranchir de toute décision de justice quand on est directeur d'une instance de l'état ? Comment peut-on, SANS PREUVE, accuser une mère de famille nombreuse, et émettre des témoignages fallacieux dans le seul but de l'accabler ? Enfin, comment peut-on souffrir de si peu d'empathie que l'on en soit rendu à commettre une série d'actes aussi inhumains, après avoir signifié, par voie d'affects, les yeux dans les yeux de mes enfants qu'ils « comprenaient notre situation » ?
Matricule : 216 1563A


Agriculture: dans la Drôme, un bio-district unique en France

Source : Libération

Le long de la Drôme prospère une vallée qui se veut un laboratoire du bio et du développement durable. Ici, on peut travailler quatre jours par semaine, manger local. Et on se sent loin de la crise agricole qui tonne.
«Les agriculteurs ont choisi un mode de commercialisation qui les met à terre. Il faut aussi se poser la question des modes de production. Moi, je ne me sens pas touché par la même crise», lance Nicolas Koziel, du haut de ses 5 hectares de légumes et plantes aromatiques bio.
Il travaille ses champs avec deux chevaux comtois, utilise des engrais verts. Un néo-rural qui se qualifie de «paysan» et qui est passé d’un «militantisme urbain à un militantisme agricole».
Historiquement, ce sont les post-soixante-huitards qui avaient élu domicile en Drôme avec une autre idée de l’agriculture. Et chaque année, au salon de l’agriculture, le département se vante à grand renfort de com' d’être l’un des plus actifs dans le bio. Car aujourd’hui, la Drôme c’est 17% de terres agricoles conduites en bio, et même 30% dans la vallée de la rivière Drôme, soit près de 10 fois plus que la moyenne nationale !
C’est ici qu’en 2002 a germé l’idée de la Biovallée, devenue depuis presque une marque. Une vitrine en tous cas où entreprises, associations et politiques tentent de bâtir un éco-district, à l’image du célèbre quartier Vauban à Fribourg-en-Brisgau en Allemagne. Mais en version rurale.
Il y a les camions d’Agri Court qui sillonnent les routes pour livrer aux cantines la production des agriculteurs du coin. Des bâtiments en bois et à énergie positive. Le centre de formation à l’agroécologie Les Amanins, cofondé par l’essayiste paysan Pierre Rabhi. Biotop, l’usine qui produit des insectes destinés à remplacer des pesticides. Ou encore une pépinière d’entreprises pour jeunes agriculteurs bio.
- Prime vélo de 100 euros -
Mais le projet va au-delà de l’agriculture. Comme chez L’Herbier du Diois, un grossiste d’épices et de plantes aromatiques et médicinales, spécialité de la région.
Dans cette entreprise nichée au pied du Vercors, à Châtillon-en-Diois, «on fait tous 35 heures mais sur quatre jours afin de mieux articuler vie professionnelle et vie privée. On a également une prime verte de 100 euros pour ceux qui viennent travailler à 75% avec des modes doux, à pied ou en vélo», explique Julie Marchand, la responsable qualité du site. Beaucoup s’y sont donc mis, comme Patrice, qui pédale 70 kilomètres aller/retour sur des routes de montagne tous les jours.
Un peu plus bas dans la vallée, l’usine du fabriquant de compotes Charles et Alice située à Allex a réussi à diviser par deux depuis 2008 les quantités d’eau utilisées, et 92% des déchets sont recyclés.
La Biovallée, «c’est une dynamique unique en France à cette échelle là: elle s’étale sur un tiers du département. Unique aussi parce qu’elle embarque une très grande diversité d’acteurs qui portent cette vision du territoire et le bio ou l’agroécologie comme modèles à suivre pour l’agriculture», analyse Sibylle Bui, sociologue qui vient de boucler une thèse sur le sujet.
En Europe, d’autres initiatives du genre germent comme le bio-distretto du Cilento au sud de Naples (15% des exploitations sont bio) ou la biorégion Mühlviertel en Autriche (27% des exploitations), selon la chercheuse.
Ici «l’objectif est de faire du territoire à horizon 2020-2040 un territoire à énergie positive avec au moins 50% de bio», relève Anne-Sophie Chupin, directrice de association Biovallée.
Reste quelques blocages. Les transports d’abord: difficile de faire durable dans une vallée rurale mal desservie par les transports en commun.
Il faut aussi dépasser les batailles locales. «Il y a des réticences. Notamment de la part de ceux qui considèrent que l’objectif d’atteindre 50% de bio est une aberration. Et au sein même des agriculteurs bio, certains, par exemple les puristes qui travaillent en traction animale ou sur de très petites surfaces, voient d’un mauvais œil le développement d’une bio plus mécanisée», conclut Sibylle Bui.
AFP

Voici les vraies raisons pour lesquelles l’Etat veut un aéroport à Notre Dame des Landes

 Source : Reporterre

Le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes s’inscrit dans un système plus général, qui imbrique activités du BTP (bâtiment et travaux publics), financement des collectivités locales et partis politiques.
Pourquoi l’Etat veut-il tant un aéroport à Notre Dame des Landes ?

Ce n’est sans doute pas par nécessité. Il apparaît manifestement que l’aéroport de Nantes est suffisant pour faire face au trafic actuel, futur et même à celui d’un futur lointain.
Il convient de se demander à qui profite l’ouverture d’un tel chantier
Construire une piste avec l’aéroport qui va avec, c’est alimenter le chiffre d’affaires du bâtiment et des travaux publics (BTP). Il est aussi bien connu que les travaux qui sont facturés à l’État et aux collectivités territoriales ne sont pas au même prix que si le donneur d’ordre était une personne privée. C’est bien plus cher, donc très rentable.
Afin de comprendre le fonctionnement et le pouvoir lobbyiste du BTP, il faut se pencher sur le rapport Perruchot publié par Lepoint.fr.
- Précision : le texte intégral du rapport n’est plus disponible sur ce site, mais le voici :
PDF - 2.1 Mo
On y apprend que les fédérations syndicales du BTP ont collecté plus de 86 millions d’euros de cotisations et possèdent une trésorerie de 180 millions d’euros en 2010. Elles sont, en terme de cotisations officielles, plus riches que l’UIMM [Union des industries et des métiers de la métallurgie], les magnas de la Métallurgie. Les fédérations du BTP possèdent un patrimoine très important dont il est difficile d’en avoir connaissance.
Cette puissance organisationnelle est très influente. Il en sera pour preuve les 85 propositions du BTP aux parlementaires qui visent à modifier, amender, créer la loi partout où cette fédération le juge utile aux intérêts, non pas de la profession toute entière comme cela le devrait, mais surtout pour les grandes entreprises du BTP qui tiennent la barre dans cette organisation professionnelle. Il y a cependant des propositions pertinentes.
Ici la FFB (Fédération Française du Bâtiment) demande des modifications sur les règles contractuelles. Mais aussi, hélas, la possibilité de pouvoir licencier plus facilement les salariés, c’est-à-dire assouplir les règles qui ré­ gissent les contrats de travail.
Ces instances du BTP sont si riches et si puissantes qu’elles deviennent un État dans l’État. En effet, les or­ ganisations privées qui détiennent des masses d’argent très importantes ne s’embarrassent pas d’éthique. La règle devient l’absence de règle, partant du principe que tout s’achète.
Ces fédérations du BTP savent que le pouvoir est dans le système bancaire, donc, elles y siègent. Et tout particulièrement dans Dexia Crédit Local. Les présidents du BTP sont d’office dans la gouvernance de cette banque
On remarquera que figurent dans ce conseil le président de la FNTP (Fédération Nationale des Travaux Publics), Patrick Bernasconi, et celui de la FFB, Didier Ridoret.
Ce système [la banque Dexia] a distillé les fameux prêts toxiques à taux variables indexés sur le franc suisse auprès de 5500 communes pour un encours de 25 milliards d’euros. Des montages compliqués dans lesquels les responsables locaux se sont laissés piéger par les remboursements différés ou même assortis de premières échéances financièrement in­téressantes. Il faut dire aussi que les élus ont des mandats de courte durée qui ne les incitent pas à se soucier outre mesure du devenir de leur gestion.
Voir cet article sur Dexia
Or, ces prêts sont affectés à des travaux qui relèvent du BTP. Il faut s’interroger sur le point de savoir s’il n’y aurait pas ici conflit d’intérêts.
Et se demander avec quels financements l’aéroport de Notre Dame des Landes serait construit.
Nous trouvons aussi le BTP dans une banque qui lui dédiée : BTP Banque, filiale du Crédit Coopératif et propriété des Banques Populaires.
En voici la gouvernance
Ici, il faut constater que les collecteurs d’argent sont là. Il y a SMABTP, SMAVie BTP, et autres organismes dont notamment les CAISSES DE CONGES PAYES DU BTP dont les principaux représentants sont dans BTP Banque.
Il faut savoir que les élus des fédérations du BTP sont les membres de droit de ces caisses de congés.
Si les fédérations du BTP ont beaucoup de moyens financiers, c’est grâce aux Caisses de congés qui collectent les cotisations professionnelles.
Le but principal des caisses de congés est de collecter les congés des ouvriers du BTP du 1er avril de l’année N jusqu’au 30 avril de l’année N + 1 pour les redistribuer en congés en pratique de juillet de l’année N + 1 jusqu’au 30 avril de l’année N + 2. Il s’agit d’un mouvement perpétuel. Au moment où les caisses de congés commencent à verser les congés, elles ont déjà engrangé l’argent social des congés qui sera distribué à partir de juillet de l’année N + 3 et ainsi de suite.
Evidemment, ces caisses ne garantissent pas le droit au congé des salariés, dès lors qu’elles ne le reversent que si les cotisations ont été payées. Au passage, elles gardent, selon les rapports de l’IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales), 2 à 3 % de la collecte dont les salariés sont privés. Ceci sur un encours moyen de 6,5 milliards d’euros que les caisses placent, afin, disent-elles, de couvrir les frais de fonctionnement des caisses. Ces caisses de congés, qui sont des associations de droit privé, pratiquent l’affiliation obligatoire et se moquent des droits et libertés fondamentaux de leurs adhérents. En somme, les fédérations du BTP ne défendent pas leurs cotisants, elles les exploitent...
Sur les Caisses de Congés Payés du BTP, voir explications, articles de presse, consultation juridique sur 4c-btp.
Priver le BTP de ces moyens de collecter beaucoup d’argent, c’est contribuer à faire en sorte que le béton et le bitume ne gagnent pas chaque jour un peu plus sur les terres agricoles et la forêt. Oui, il faut occuper le terrain pour que les acteurs de ce monde puissent répondre aux nécessités des populations. Désormais il convient de savoir qui doit avoir le pouvoir et de quelles manières nous devons répondre à chaque nécessité sans hypothéquer l’avenir. Ce qui exige une autre politique d’occupation des sols, un bien commun très précieux même s’il est souvent détenu par des personnes privées.
Concrètement, cela signifie que les opposants à la construction de l’aéroport de Notre Dame des Landes doivent aussi s’attaquer à la « pompe à fric » du BTP, à savoir les caisses de congés payés du BTP dont celle d’Orvault (Loire-Atlantique) qui finance aussi le MEDEF
Une fois le chantier achevé, les entreprises du BTP, par­ fois, apportent des enveloppes avec des espèces qui sont remises aux élus, donneurs d’ordre, afin de financer leur parti
Tout cela doit être vérifié, de fait et en cohérence. Qui sont les administrateurs des banques qui financent les travaux ? Quelles sont les entreprises qui vont faire les travaux ? Qui les gouvernent ? Etc.

Lire aussi : La raison cachée de l’intérêt de Vinci pour Notre Dame des Landes
Source : Puissance plume
Photo : L’art du changement


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"Il faut accepter de produire moins" : comment deux Normands ont évité la crise grâce à l'agriculture bio

Source : FranceTVinfo

Dans le département de la Manche, les frères Gosselin ont fait le pari d'une agriculture biologique, et de l'autonomie. En pleine crise agricole, ils ne le regrettent pas.

Au bord de son bureau encombré, casquette sur le crâne et lunettes sur le nez, Vincent est plongé dans la facturation des commandes qui défilent sur son écran d'ordinateur. Derrière sa barbe de trois jours, Christophe, lui aussi, s'affaire : il a de la viande à livrer dans des restaurants de la région, et doit encore préparer le départ pour la vente directe sur Paris. Les deux frères sont pourtant sereins et souriants.
Dans leur ferme de Fervaches, à quelques minutes de Saint-Lô, dans la Manche, les Gosselin ont misé sur l'agriculture biologique, dans une région encore dominée par le système intensif. Un choix payant. Alors que des milliers d'agriculteurs continuent de mener des actions partout en France pour dénoncer la chute des prix et la crise agricole qui les prend à la gorge, leur petit élevage normand de vaches laitières et de cochons se porte bien.

"On travaillait énormément et on ne gagnait pas un rond"

Il n'en a pas toujours été ainsi. Lorsque les deux frères ont repris l'exploitation familiale au début des années 1990, ils ont fait comme les voisins. "On a investi et intensifié encore plus, parce que c'est ce qu'on nous avait appris à l'école. On travaillait énormément et on ne gagnait pas un rond", se souvient le cadet, Christophe, 48 ans, qui s'occupe des cochons, tandis que Vincent, l'aîné, 51 ans, prend soin des vaches.
Christophe Gosselin devant son étable de vaches laitières, à Fervaches (Manche) le 11 février 2016.
Christophe Gosselin devant son étable de vaches laitières, à Fervaches (Manche) le 11 février 2016. (BENOIT ZAGDOUN / FRANCETV INFO)
Au début des années 2000, c'est la révélation.
On a rencontré des paysans qui avaient des fermes deux fois moins grandes, qui produisaient deux fois moins, mais qui dégageaient deux fois plus de revenu !
Christophe Gosselin, agriculteur
à francetv info
Les Gosselin décident de changer de modèle. "Ça nous a demandé un effort d'adaptation." Les deux frères commencent par réduire la taille de leur cheptel de vaches à lait, diminuent la part de fourrage – "le maïs ensilage qui coûte un bras" –, et augmentent celle de pâture dans l'alimentation de leurs animaux. Peu à peu, leurs charges se mettent à diminuer quand leur revenu, lui, reprend des couleurs. "Surtout, on réduisait notre déficit de trésorerie. On avait entre 30 et 40 000 euros de découvert autorisé, on vivait avec ça depuis des années. Quand on a fermé cette ligne de crédit à la banque, on s'est senti plus légers", se souvient Christophe. Mais ils traînaient toujours comme un boulet leur élevage intensif de porcs. A l'orée des années 2010, ils ont franchi le pas : ils ont fermé leur porcherie et passé leur ferme en bio. La conversion réussie, ils ont pu reprendre l'élevage porcin.

"Ça nous permet de vivre notre métier autrement"

"L'agriculture durable est basée sur trois piliers : le social, l'économique et l'environnemental. Chacune de nos décisions doit correspondre à ces trois critères et n'en dégrader aucun", explique Christophe. Avec son frère, ils ont aussi pu embaucher deux employés qui les aident à s'occuper de leurs 80 hectares, 70 vaches et 55 truies.
"Ça nous permet de dégager du temps et de vivre notre métier autrement", vante Christophe. Les deux frères ne travaillent plus "que" 60 heures par semaine et un week-end sur trois, et peuvent même prendre trois à quatre semaines de vacances par an. Le cadet part ainsi dans quinze jours randonner en raquettes à la montagne. "En agriculture conventionnelle, une ferme comme la nôtre parvient tout juste à faire vivre un couple", avance l'éleveur.
Christophe Gosselin devant ses cochons dans son élevage de Fervaches (Manche) le 11 février 2016.
Christophe Gosselin devant ses cochons dans son élevage de Fervaches (Manche) le 11 février 2016. (BENOIT ZAGDOUN / FRANCETV INFO)
L'équation exposée par Christophe est simple : "On a moins de charges, donc on a besoin de moins de production pour dégager un même revenu ; et pour générer un même volume de production, il faut donc plus d'actifs." C'est le discours qu'il tient aux élus locaux, alors que "la Manche perd depuis plus d'une décennie 650 actifs agricoles par an". "Si vous voulez plus d'emplois dans le secteur agricole, il faut le réorienter vers une agriculture durable", plaide-t-il.
C'est un modèle qui protège l'environnement, qui crée de l'emploi et qui permet de vivre décemment.
Christophe Gosselin
francetv info
Leur choix n'a cependant pas été compris par tous et leur a valu bien des moqueries. "Ils vont peut-être s'en mordre les doigts", prédit Christophe. "Quand je regarde les agriculteurs manifester, je vois le poids de leur déficit de trésorerie dans leurs yeux. Ça me rend triste de voir des paysans qui ne sont pas heureux dans leur métier, qui ne gagnent pas leur vie et qui se mettent la corde au cou. C'est une catastrophe sociale."
Christophe, lui aussi, a participé à des manifestations, mais aux côtés des écologistes, contre la future centrale nucléaire de Flamanville et la ligne électrique à très haute tension. Les lettres EPR et THT sont encore peintes sur le mur de l'étable. Un souvenir des banderoles qu'ils avaient préparées là.

"Il faut accepter de produire moins"

"Je ne leur jette pas la pierre. C'est aussi un problème philosophique : il faut accepter de produire moins", souligne l'éleveur, alors qu'avec la fin des quotas laitiers qui limitaient la production depuis plus de trente ans, les producteurs de lait ont vu l'opportunité de produire encore et toujours plus, noyant le marché. "Certains arrivent à tirer leur épingle du jeu, parce qu'ils sont de très bons éleveurs", reconnaît toutefois l'agriculteur, quand d'autres fermes vivent sous perfusion des aides européennes de la PAC.
Des porcelets nouveau-nés en couveuse dans la ferme des frères Gosselin à Fervaches (Manche) le 11 février 2016.
Des porcelets nouveau-nés en couveuse dans la ferme des frères Gosselin à Fervaches (Manche) le 11 février 2016. (BENOIT ZAGDOUN / FRANCETV INFO)
"Mais ce qui me dérange encore plus, c'est que notre agriculture laisse un environnement dégradé aux générations futures." Dans l'élevage intensif voisin, la montagne de fumier déborde et l'éleveur a sorti son épandeur. Les champs gorgés d'eau des pluies des jours passés ne risquent pas de retenir les nitrates qui vont rouler jusqu'à la rivière en crue. Christophe dénonce "ce système qui marche en dépit du bon sens". "Il faut changer nos modes de consommation. On consomme beaucoup trop de protéines animales. Les paysans doivent l'accepter."
"Si l'agriculture intensive était capable de nourrir l'humanité, depuis cinquante ans qu'elle existe, elle y serait arrivée. Seule l'agro-écologie peut le faire."
Christophe Gosselin
francetv info

Un maître-mot : l'autonomie

Chez les Gosselin, l'autonomie est le maître-mot. "Une agriculture durable, c'est une agriculture autonome et économe", formule Christophe. Il cite les préceptes d'André Pochon, ce paysan breton chantre de l'agriculture durable, le scénario Afterres2050 bâti par l'association Solagro, et se désole de devoir encore acheter des céréales pour ses porcs. Le bois des haies sert à chauffer la maison. Les toits seront bientôt couverts de panneaux solaires pour alimenter la ferme en électricité. "C'est un investissement un peu militant" mais les deux frères "assument". Et suivent des formations pour répondre à tous leurs besoins : comptabilité, médecine vétérinaire, boucherie...
Ils vendent leur viande à la coopérative d'éleveurs bio Unebio et se sont lancés dans la vente directe pour "ne pas mettre tous les œufs dans le même panier". C'est Vincent qui cuisine. L'aîné a mis au point ses recettes de pâtés, terrines et rillettes.
Avec une quinzaine de producteurs bio de Normandie réunis au sein du groupement Bio Divers Cités, ils viennent tous les week-ends en région parisienne. Une solution qui leur permet de fixer eux-mêmes leurs prix en fonction de leurs coûts de production et non de la loi du marché. Et s'il le faut, ils sont prêts à réduire leur production, quitte à se séparer de quelques bêtes pour maintenir les prix.
Christophe Gosselin devant les vaches laitières de son élevage à Fervaches (Manche) le 11 février 2016.
Christophe Gosselin devant les vaches laitières de son élevage à Fervaches (Manche) le 11 février 2016. (BENOIT ZAGDOUN / FRANCETV INFO)
A Fervaches, toutes les vaches ont un nom. "Quand on ne gère plus que des numéros, ça n'a rien d'intéressant", commente Vincent, qui mène le troupeau au pré. Le sol est encore boueux et les sabots glissent et s'enfoncent. La chienne de berger, Ibra, se charge de faire presser le pas aux retardataires.
Chaque vache a son carnet de santé pour un meilleur suivi. Vincent stocke dans une grande boîte en carton les flacons d'huiles essentielles. Antidouleur, anti-inflammatoire... Il y en a une pour chaque pathologie. Cinq gouttes sur l'encolure suffisent. Pas besoin d'antibiotiques. "Le lendemain, à la traite, le lait est parfumé", assure l'éleveur qui n'utilise pas de robot de traite pour "ne pas perdre le contact avec les animaux".
Pour faire ses fourrages, Vincent fauche en fonction du calendrier lunaire. "Ça se ressent sur les bêtes qui mangent mieux", affirme-t-il. "Des animaux qui vivent dehors sont en meilleure santé et coûtent moins cher. Ils produisent peut-être moins, mais la qualité est meilleure. De toute façon, tout ce qui est performance, je laisse ça de côté."
Vincent Gosselin et sa chienne de berger, Ibra, mènent le troupeau de vaches laitières au pré, à Fervaches (Manche) le 11 février 2016.
Vincent Gosselin et sa chienne de berger, Ibra, mènent le troupeau de vaches laitières au pré, à Fervaches (Manche) le 11 février 2016. (BENOIT ZAGDOUN / FRANCETV INFO)

Dans la porcherie, il n'y a plus que 40 cochons, là où Christophe en entassait 100 auparavant. Les courettes ont été agrandies et les caillebotis remplacés par de la paille. "Le cahier des charges de l'agriculture biologique est complètement logique, commente l'éleveur. Il est interdit de laisser un animal seul, sauf en cas de pathologie grave et de risque de contagion, parce que les animaux ont besoin de vivre ensemble. Et les cochons doivent avoir de la paille avec laquelle jouer, sinon ils s'ennuient."

"Notre ferme a de l'avenir"

Si Vincent et Christophe comptent encore travailler une bonne quinzaine d'années, cela ne les empêche pas de préparer le futur. L'aîné a trois enfants, le cadet deux, "mais ils ne sont visiblement pas intéressés par le métier de paysan", glisse le cadet. Pourtant, la ferme des Gosselin "a de l'avenir". "A partir du moment où on a une certification bio, les portes ne se ferment plus, elles s'ouvrent." Mieux, l'exploitation est "transmissible", avancent-ils. Les deux frères ont fait réaliser une étude pour s'en assurer.
Les fermes intensives de leurs voisins sont souvent trop grandes et donc trop chères pour être reprises. La leur étant plus modeste, le coût d'installation sera limité. "Et notre système humainement soutenable permet aussi à des jeunes de s'installer", estime Christophe, qui ajoute : "Des jeunes qui fondent des familles entretiennent le milieu rural. La transmissibilité, c'est un autre facteur important d'une agriculture durable." Les Gosselin sont membres d'un réseau de fermes de démonstration, ils reçoivent les élèves du collège voisin et surtout ceux des lycées agricoles de la région. Ils leur montrent qu'une autre agriculture est possible. Un modèle qui séduit de plus en plus d'agriculteurs en pleine crise agricole.

Lieux de vie, squats, bases nomades, ecolieux....

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Un conseiller d'El Khomri démissionne… et dézingue son projet de loi dans une interview


Pierre Jacquemain, ancienne "plume" de Myriam El Khomri, a claqué la porte du ministère du Travail début février. Démarche rare, il accorde ce lundi une interview pour décrypter les raisons de ce départ... et affirme que "ce projet de loi est une erreur historique".
Pierre Jacquemain a claqué la porte du cabinet de Myriam El Khomri. CAPTURE DAILYMOTION

L'avant-projet de loi de Myriam El Khomri … jusque dans les troupes de Myriam El Khomri ! L'un des principaux conseillers de la ministre, Pierre Jacquemain, a en effet démissionné début février en raison de son désaccord avec l'avant-projet de loi, comme l'a révélé le Canard enchaîné la semaine dernière. Mais ce qui est encore moins banal, c'est que l'intéressé, qui se décrit comme l'ancienne "plume" de la ministre, accorde ce lundi une interview à pour expliquer pourquoi il a claqué la porte.
"Ce projet de loi est une erreur historique", assène Pierre Jacquemain dans cet entretien. "C’est une régression en matière de droits sociaux, dans la mesure où de nombreux acquis des travailleurs pourront être renégociés à l’échelle des entreprises, où le rapport de force est systématiquement défavorable aux salariés. C’est un non sens économique, parce qu’il n’est pas prouvé que cette loi créera de l’emploi." Pour l'ex-conseiller, qui travaillait avec Myriam El Khomri depuis mai 2015, ce texte est aussi "un non sens politique : quand on se dit de gauche, quand on s’estime progressiste, je ne vois pas comment on peut soutenir un tel texte".
Pierre Jacquemain ajoute que c'est en réalité Manuel Valls qui tire les ficelles de . "J’ai peu à peu compris que nous perdions la bataille. En réalité, la politique du ministère du Travail se décide ailleurs, à Matignon. C’est le Premier ministre qui donne le ton", affirme-t-il. Confirmation ce lundi matin : c'est bel et bien Manuel Valls qui a annoncé que la présentation du texte en conseil des ministres allait être reportée à la fin mars pour "lever un certain nombre d'incompréhensions". Il y a du boulot, quand on sait que ces "incompréhensions" touchent même le cabinet de Myriam El Khomri…

Dix propositions pour le Code du travail

Source : L'Humanité
Photo : Patrick Nussbaum
Par Gérard Filoche, ex-inspecteur du travail. (et membre du PS)

À l’opposé du rapport Badinter, qu’il juge destructeur, l’ex-inspecteur du travail Gérard Filoche a réactualisé ses propositions pour moderniser le Code du travail dans un sens plus protecteur. Il en livre la synthèse pour l’Humanité.
Le rapport remis le 26 janvier par la commission Badinter signe la condamnation à mort du Code du travail construit depuis un siècle. Plusieurs fois passé gravement à l’acide des exigences du Medef depuis dix ans, il ne devrait pas être affaibli mais renforcé.

1. La première préoccupation est de réduire la durée réelle de la semaine de travail au plus près de la durée légale de 35 heures et de poursuivre vers 32 heures puis 30 heures. Le « temps de travail effectif » doit être défini comme le « temps où le salarié est subordonné à l’employeur ». Les heures supplémentaires, dont le contingent annuel doit être réduit à 100 heures, doivent redevenir exceptionnelles, elles doivent être majorées de 50 % pour les cinq premières et de 100 % pour les suivantes. La durée du travail légale annuelle doit être rétablie à 1 600 heures par an, le « forfait jour » abrogé. Les deux jours de repos consécutifs hebdomadaires, sauf cas de force majeure, doivent être rétablis. En cas de dérogation exceptionnelle, une majoration de 200 % doit être rétablie ainsi que pour le travail de nuit. Tout travail sera interdit aux enfants âgés de moins de 16 ans.
2. Stopper la précarité, en fixant par la loi un quota maximal d’intérimaires et de CDD égal à 5 % maximum des effectifs dans les entreprises de plus de 20 salariés, sauf dérogation préalable pour circonstances exceptionnelles. La loi doit augmenter l’indemnité de précarité d’emploi : à 25 % pour les CDD comme pour l’intérim. La durée d’un CDD doit être au minimum d’un mois et au maximum d’un an. Tout allégement des cotisations pour les emplois à temps partiel et précaires doit être supprimé. La loi doit encadrer le temps partiel avec un plancher réel de 24 heures.
3. Établir un nouveau contrôle administratif sur les licenciements. À nouveau, l’inspection du travail doit pouvoir suspendre la procédure dès lors qu’il y a « un doute manifeste » sur le bien-fondé du licenciement. Pour les licenciements collectifs, la « loi de modernisation sociale » de janvier 2002 devrait être rétablie et améliorée de façon à donner à la puissance publique les moyens d’interdire effectivement les délocalisations et licenciements ne reposant pas sur des difficultés économiques réelles et sérieuses. Pas de « rupture conventionnelle » sans un motif précis et sérieux.
4. Réguler la sous-traitance, avec trois mesures essentielles : rendre pénalement, civilement et économiquement responsable le donneur d’ordres ; aligner les conventions collectives des sous-traitants sur celle du donneur d’ordres le temps de l’exécution des marchés ; faciliter la lutte contre le faux travail indépendant et le prêt illicite de main-d’œuvre. Cela revient à abroger les lois qui ont encouragé les « découpes » d’entreprises et toutes les formes de recours à la sous-traitance dérégulée, aux pseudo-autoentrepreneurs ubérisés.
5. Redévelopper la démocratie syndicale et sociale. Les élections prud’homales doivent être rétablies et le système d’élections directes étendu à la gestion de toutes les caisses de protection sociale. Les élections professionnelles et celles des comités paritaires de la fonction publique doivent être organisées à date fixe le même jour, tous les deux ans au plus, dans chaque branche.
6. Renforcer les moyens et les pouvoirs des instances représentatives du personnel. Les CE devront sur certaines questions donner un « avis conforme » sans lequel l’employeur ne pourra imposer un certain nombre de décisions (embauche de précaires, heures supplémentaires, licenciements). Les conseils d’administration seront composés à 50 % de représentants élus et protégés des salariés. Les conseillers du salarié se verront augmentés en nombre, en moyens, crédit d’heures, avec la possibilité d’être saisis par les salariés là où il n’y a pas de délégués du personnel.
7. Développer l’hygiène et la sécurité au travail. Le taux d’exposition aux risques étant plus élevé dans les petites entreprises, il faut abaisser les seuils à 20 salariés, initier des CHSCT de sites et de branches, départementaux. Les CHSCT seront élus et non plus désignés, auront un budget et un statut propres, leurs membres seront formés et disposeront de crédits d’heures suffisants pour exercer leur mission. Une « obligation de faire » sera instaurée en matière d’hygiène et sécurité.
8. Stop aux discriminations. L’égalité salariale doit être établie partout sous peine d’astreintes et de lourdes sanctions financières. Les conventions collectives doivent comporter des chapitres obligatoires sur l’évolution des carrières, des qualifications, des niveaux, échelons et coefficients salariaux. Les femmes de retour de congé de maternité devront retrouver un poste similaire et seront protégées pendant dix-huit mois après leur retour de couches.
9. Pour une vraie Sécurité sociale professionnelle. Il s’agit de mettre en œuvre quatre droits fondamentaux constitutifs pour les salariés comme pour les chômeurs : le droit au reclassement ; le droit au revenu ; le droit à la protection sociale ; le droit à la formation continue. Les formations des demandeurs d’emploi doivent être rétribuées dans les mêmes conditions que le chômage : 75 % des derniers salaires. Cela impose la création d’un grand service public de la formation professionnelle doté des moyens nécessaires.
10. Renforcer les moyens de l’inspection du travail. Le nombre de sections d’inspection doit être au moins doublé pour permettre le respect des droits des salariés. Cette bataille pour un nouvel ordre public social doit être accompagnée d’un renforcement du droit pénal du travail : sanctions effectives plus fortes, directives aux parquets plus strictes contre la délinquance patronale.

dimanche 28 février 2016

Les jeunes, étudiant.e.s, et lycéen.ne.s disent non au projet de loi Travail !

[Appel Unitaire] Précaires un jour, précaires toujours ?  
A travers le projet de la Loi Travail, le gouvernement vient de déclencher une offensive sans précédent contre les jeunes et les salarié.e.s. Nous, lycéen.ne.s, étudiant.e.s, jeunes chômeur.se.s, sommes déjà précaires pendant nos études et notre insertion professionnelle, il faudrait maintenant que nous acceptions d’être précaires à vie !
Le contenu de ce projet, directement inspiré des revendications du MEDEF, représente un véritable retour au siècle dernier pour le monde du travail avec une fois de plus les jeunes comme cibles favorites. Les accords seraient négociés au sein de l'entreprise et primeraient sur les accords de branche et le Code du Travail, exerçant un dangereux chantage pour les salarié.e.s. Ceux-ci auront pour conséquences d'imposer des augmentations de temps de travail et des baisses de salaires aux salarié.e.s. Ce que le gouvernement nous promet c’est :
Travailler plus pour gagner moins : avec cette réforme le patronat pourra nous imposer des semaines allant jusqu’à 46 heures et des heures supplémentaires moins rémunérées qu’auparavant. Les apprenti.e.s de moins de 18 ans pourront être contraint.e.s de travailler jusqu’à 10h par jour et 40h par semaine.
Se faire virer plus facilement : les licenciements seront possibles sans réels motifs économiques et même de façon abusive avec le plafonnement des indemnités prud’homales
Augmenter encore le chômage : du temps de travail supplémentaire pour celles et ceux qui ont un emploi, et moins d'offres d’emplois disponibles pour notre génération alors que 25% d’entre nous sommes au chômage voire 40 ou 50% dans les quartiers populaires ou en Outre-mer.
Avec cette réforme le gouvernement veut donc nous précariser à vie. La succession de réformes libérales renforce le bizutage social dont nous sommes victimes, nous obligeant à enchaîner les contrats précaires, les stages et les services civiques rémunérés à la moitié du Smic.
L’ensemble de ces mesures est inacceptable et nous appelons tou.te.s les jeunes de ce pays à se mobiliser pour exiger le retrait du projet de loi Travail et des mesures immédiates pour la dignité des jeunes et des salarié.e.s :
- Pour les apprenti.e.s et les stagiaires : rémunération et droits à la hauteur du poste occupé. Pas de rémunération en dessous du SMIC et mêmes droits que les autres salarié.e.s comprenant une protection sociale. Les années d’apprentissage doivent être prises en compte dans le calcul de la retraite. L’apprentissage ne doit être légal qu’à partir de 16 ans et doit déboucher sur un emploi stable.
- La mise à disposition de budgets supplémentaires pour offrir à tous les jeunes une éducation avec une formation de qualité. Mettre en place et une véritable protection sociale durant leurs études avec un revenu, ainsi que compter les années d’études dans le calcul de la retraite et de l'assurance chômage.
- En finir avec la précarité : le CDI comme norme d’emploi, la répartition par la diminution du temps de travail sans baisse de salaire entre toutes et tous pour en finir avec le chômage et assurer une protection sociale suffisante à chacun, salarié.e.s comme personnes sans emploi.
 
Pour cela nous appelons tou.te.s les jeunes à se réunir, à débattre et à s’organiser dans les lycées, les universités, les quartiers et les entreprises.
 
Nous appelons à une journée d’actions et d’initiatives le mercredi 9 mars, à l’occasion du passage du projet de la loi travail en Conseil des ministres.
 
À L’image de la mobilisation contre le Contrat Première Embauche, où la jeunesse avait fait reculer gouvernement aux côtés des salarié.e.s, nous appelons à poursuivre le mouvement, notamment lors des journées de mobilisation intersyndicale.

Plus de 50.000 personnes manifestent contre Notre-Dame des Landes



Source : Breizh info

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29/02/2016 – 13h00 Nantes (Breizh-info.com) – Les opposants à l’aéroport de Notre-Dame des Landes avaient appelé à une « mobilisation générale » pour la manifestation du 27 février. Ils ont réussi leur pari : avec, selon eux, plus de 50.000 personnes (15.000 selon la préfecture) rassemblées sur la 2×2 voies Nantes-Vannes (RN165) au niveau du Temple de Bretagne, ils sont non seulement plus nombreux que lors de la manifestation sur le pont de Cheviré début janvier, mais réussissent la plus grande mobilisation depuis le début de la lutte.
Dans le cortège, il y avait selon les organisateurs 45 tracteurs et plus de 1000 vélos, ainsi que plus de 3000 manifestants venus des quatre coins de la France et de la Bretagne dans plus de 70 cars affrétés pour l’occasion. Le matin vers 11 heures, près de 1200 manifestants – dont 42 tracteurs et les 1000 vélos – ont bloqué pendant une petite heure la RN137 (axe Nantes-Rennes) au niveau du parc d’activité de l’Erette. Après, ils ont traversé la ZAD d’est en ouest, à travers le bourg de Notre-Dame des Landes, en passant par les routes que Vinci prévoit d’élargir pour la desserte locale si l’aéroport se fait. A savoir la VC5 (Notre-Dame des Landes – Grandchamp) et la VC1 (Notre-Dame des Landes – Le Temple via les carrefours des Ardilières, au nord de la ZAD, et du Chêne des Perrières à l’ouest. Le cortège, qui a traversé le bourg de Notre-Dame des Landes à 13 heures, était sur les lieux du rassemblement au Temple à 14h.


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 Voir plus de photos de la manif sur BREIZH INFO

Le référendum, « une façon de noyer le poisson »
Dans la manifestation, la question du référendum sur Notre-Dame des Landes était sur toutes les lèvres. Annoncé par François Hollande le 11 février, ce qui était une solution politique qui lui permettait de tenter d’enterrer le sujet jusqu’à sa réélection se transforme en imbroglio juridique et politique majeur. Daniel Monnier, paysan à Avessac, présent ce matin à l’Erette (RN137) trouve que « ce n’est pas une bonne idée. C’est totalement une façon de noyer le poisson, cette histoire. François Hollande ne veut pas prendre de position avant les présidentielles, puisqu’il n’a qu’une idée en tête, se faire réélire ». Ce qui semble mal engagé, au vu de l’accueil plus qu’hostile  que les agriculteurs ont fait au président au Salon de l’Agriculture. « Et puis qui vote ? La Bretagne administrative ? Ils le financent bien cet aéroport. Les départements limitrophes ? Ils en subiront aussi les conséquences. Si on ne veut prendre en compte que ceux qui subiront les nuisances, il faut faire voter les communes dans un rayon de 15 km autour de la ZAD. C’est très réducteur, et faire voter la Loire-Atlantique seule, c’est très réducteur aussi », poursuit Daniel Monnier, approuvé par ses collègues.
Gérard, de la Grigonnais, estime que pour le réferendum, « on est en Bretagne, donc les cinq départements bretons historiques doivent voter. Ainsi que la Vendée et l’Anjou, ils sont à proximité aussi et concernés par le transfert de l’aéroport nantais. » Il s’inquiète de la « guerre de communication à venir », et de « la bonne information des gens. La question a aussi son importance. Par exemple, « voulez-vous un aéroport dans votre jardin » ou plus sérieusement, « voulez-vous le transfert de l’aéroport de Nantes à Notre-Dame des Landes, et la fermeture d’Airbus ? ». Le périmètre de la consultation reste stratégique, et faire voter des électeurs éloignés de la ZAD ne signifie pas forcément qu’il y aura plus de votes favorables. « Il y a eu des sondages faits pendant les régionales. Il n’y a qu’en Loire-Atlantique qu’il y a un soutien plutôt majoritaire à l’aéroport, de l’ordre de 60%. Sur la région des Pays de Loire, c’est nettement mesuré, et au niveau national, ils sont à 60% contre, les sondés. Voilà pourquoi Ayrault et Valls insistent pour limiter la consultation au 44 ».
Juste à côté, un couple de manifestants venus du Morbihan tient à protester contre la sévérité de la justice à l’encontre des opposants qui ont tenté de bloquer le périphérique le 12 janvier dernier. « C’est deux poids deux mesures. Les agriculteurs ont bloqué la RN 165 dans le secteur de la Roche-Bernard et Arzal trois jours de suite [le 24, le 25 et le 26 janvier ] et il n’y a pas eu un flic. Nous, nos enfants bloquent le périphérique 4 minutes, et hop, garde à vue, fouille, inculpation pour rébellion et entrave à la circulation ». Même s’ils ont été relaxés pour la rébellion et qu’ils n’ont que 200 € d’amende avec le sursis – le procureur demandait 1000€ en jours-amendes – « il y a quand même cinq semaine de fourrière à payer, les véhicules étant confisqués jusqu’au procès, et 6 points sur le permis ont été pris tant aux conducteurs qu’aux propriétaires du véhicule, pour complicité. Quand on voit que taxis et agriculteurs multiplient les blocages sans être inquiétés, il y a de quoi être songeur ».
« Si l’aéroport ne se fait pas, tant mieux »
Dans le bourg de Notre-Dame, où rugit vers 13 heures le cortège des tracteurs, Robert Sautin est sorti sur le seuil de sa maison. « Depuis 1974 je dis que l’aéroport ne doit pas se faire et je maintiens ma position. A l’époque, toutes les communes avaient voté la ZAD, sauf à Héric, où le maire avait refusé. Et bien on lui avait enlevé à l’époque le bout de ZAD [zone d’aménagement différé, aire prévue pour l’aménagement de l’aéroport] prévu sur sa commune. Si tout le monde avait fait pareil au lieu de se coucher devant le pouvoir, la question aurait été réglée à l’époque ». Et il s’oppose au référendum : « ça ne servira à rien, sauf à diviser les gens ».
Près de l’église, le boucher n’est « ni pour ni contre l’aéroport, j’en n’ai pas besoin pour vivre. Cela dit, on est gouvernés par des connards. Maintenant que Notre-Dame des Landes est mondialement connue, ce serait bien que Hollande et Valls viennent ici, s’ils ont les couilles, pour discuter avec les gens. Mais ce n’est pas dit qu’ils soient mieux accueillis qu’au salon de l’Agriculture. » Juste à côté, au bar, un client accoudé au comptoir explique qu’il habite la commune depuis 30 ans. « Si l’aéroport ne se fait pas, tant mieux. Mais il va falloir décider que faire après, et si ces gens qui se sont installés et ont accaparés des terres peuvent rester. Pour moi c’est non », explique-t-il, en affirmant qu’il y a des « pressions. Tu mets un autocollant oui à l’aéroport sur ta voiture, t’es mal vu ». « Y a des endroits de la commune qui ne sont pas rassurants. Par exemple, je fais du vélo, aujourd’hui beaucoup de sportifs ont une GoPro. Dans certains coins de la ZAD t’es immédiatement embêté car t’es pris pour un flic ou un indic. Il faut réussir à sortir de cette situation et ramener la paix ».
Il est quinze heures. Autour de l’échangeur du Temple, des centaines de voitures sont garées le long des routes de campagne étroites. La RD15 vers Fay de Bretagne est fermée – jusqu’au bourg de Fay. Des dizaines de milliers de personnes sont massées sur l’échangeur de la Croix Rouge à l’entrée du Temple, sur le pont, sur la quatre-voies. Les allocutions de soutien se succèdent, de la part de militants venus d’Alsace, du Québec, de Francfort, de Stuttgart. La lutte contre les grands projets inutiles et imposés est un problème mondial. Sylvain Fresneau ne nous cache pas sa joie : « on attendait 20.000 personnes, on est plus que le double ! ». Juste à côté, José Bové renchérit : « ça vaut bien un référendum ! ». Quelqu’un s’inquiète si les opposants pourraient réunir plus de monde, Bové réplique immédiatement « il n’y a pas de maximum. Au Larzac on a été jusqu’à 300.000 ».
Interrogé sur le réferendum, José Bové estime que « pour qu’un projet fonctionne, il faut qu’il soit légal, légitime et moral. Aucune des conditions n’est réunie ». Après, « j’ai entendu Hollande, il est dans l’embarras, il veut en sortir. Soit. Et puis on entend Valls, qui dit que le référendum, c’est pour légitimer le projet. On est en droit de se demander qu’est-ce que c’est que ce bazar. Surtout qu’il n’y a aucune base juridique ». La seule solution, estime José Bové, « c’est que François Hollande ait du courage politique et abandonne la DUP [déclaration d’utilité publique] du projet ».
Nous l’interrogeons sur l’absence d’autres ténors de l’écologie – notamment d’Emmanuelle Cosse, devenue depuis ministre, et qui était présente il y a un mois et demi lors d’un rassemblement organisé par les opposants à l’aéroport devant le tribunal de Nantes. « L’écologie, c’est ici qu’elle est », assène José Bové. Tandis que les manifestants fêtent leur triomphe, caressés par les doux rayons d’un soleil rosi de plaisir, Sylvain Fresneau se projette dans l’avenir : « maintenant, on va continuer à vivre. Traire les vaches, semer les terres de la ZAD, travailler. Et s’ils veulent donner un premier coup de pioche – ce qui reste juridiquement impossible avant 2017 – on réunira encore plus de monde. L’aéroport ne se fera jamais ! ».
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Un supermarché coopératif très écolo


Source : La Dépêche

Une réunion d'information de la Chouette coop./Photo DR













Depuis plus d'un an, un groupe de bénévoles toulousains travaille à l'élaboration d'un supermarché coopératif, géré par des bénévoles. Leur ambition est de taille : construire «un nouveau modèle pour faire ses courses».
«Il s'agit de proposer une alternative à la grande distribution, explique Chrystel Gérard, chargée de communication à la Chouette coop. Pour pouvoir faire leurs courses, les membres-coopérateurs travaillent bénévolement 3 heures par mois. Ça peut être tenir la caisse, mettre en rayon…»L'offre se veut exhaustive, des fruits aux produits du quotidien, mais les produits proposés doivent être conformes à une charte élaborée par l'association. La coop s'engage à respecter l'environnement, notamment en privilégiant les circuits courts et l'agriculture durable. «Notre offre sera éthique et qualitative, plutôt que quantitative, poursuit Mme Gérard. Les fournisseurs sont sélectionnés sur des critères environnementaux, mais aussi gustatifs, nutritionnels et sanitaires», par des bénévoles chargés «d'aller voir et goûter, sur le terrain». Les petits producteurs ont la priorité. Pour offrir ses produits de qualité à un prix abordable, la Chouette coop compte sur de faibles marges. «Sans employés, nous n'aurons pas de charges salariales, ce qui permettra de réduire les marges et de proposer des prix faibles, détaille Chrystel Gérard. La rémunération des producteurs est aussi importante, pour qu'ils puissent en vivre. Il faut donc trouver le prix juste.» Aujourd'hui, deux obstacles persistent. «Le principal point noir est le lieu où installer le supermarché, précise Mme Gérard. On a quelques contacts, mais encore rien de concret.» Autre ombre au tableau, pour fonctionner, l'association a besoin de 1 500 membres-coopérateurs. Ils ne sont que 230 aujourd'hui. Chrystel Gérard a bon espoir que le projet gagne en notoriété. «Un reportage sur les supermarchés coopératifs diffusé au JT de France 2 a fait exploser le nombre de visites sur notre site et l'a rendu inaccessible pendant plusieurs heures. La preuve que le projet intéresse les gens !» conclut Chrystel Gérard.
Léo Caravagna