lundi 29 avril 2019

L'Espagne peut-elle se relever du séisme catalan ?

Source : France culture



A l’approche des élections législatives anticipées du 28 avril prochain, l’avenir de l’Espagne est incertain. Le morcellement de l’offre politique nourrit les craintes de désunion dans un pays encore secoué par la percée indépendantiste en Catalogne. Comment l’Espagne sortira-t-elle de la crise ?

Des manifestants brandissent des drapeaux indépendantistes catalans lors d'une manifestation contre le procès des anciens dirigeants séparatistes à Barcelone, le 16 février 2019
Des manifestants brandissent des drapeaux indépendantistes catalans lors d'une manifestation contre le procès des anciens dirigeants séparatistes à Barcelone, le 16 février 2019 Crédits : LLUIS GENE - AFP

Des routes régulièrement coupées par des militants indépendantistes, à l’opposé des symboles indépendantistes arrachés par des unionistes, dans des lieux publics. La querelle autour de l’indépendance de la Catalogne continue aujourd’hui, en Espagne, un an et demi après ce qui a été vécu comme un tremblement de terre dans le pays et en Europe : le référendum et la déclaration manquée d’indépendance.
Cela fait donc un an et demi et même un peu plus que ce sujet structure, phagocyte, même, le débat politique en Espagne. C’était le cas hier et avant-hier lors des deux débats organisés avant les élections législatives anticipées – élections prévues dimanche. C’était le cas aussi pendant la campagne, avec comme conséquence l’émergence au niveau national d’un parti d’extrême-droite, Vox, qui a fait de la lutte contre l’indépendantisme catalan l’un des axes majeurs de son discours.
Une campagne, par ailleurs, parasitée ou alimentée, c’est selon, par le procès de 12 dirigeants catalans – procès historique encore en cours, deux mois après son ouverture.
Vous l’avez compris : la question catalane divise profondément la société espagnole. Elle révèle aussi des fractures plus anciennes, et peut-être plus profondes. Bref, elle fragilise – sans en être la seule cause – l’unité du pays.
L’Espagne, nation affaiblie, peut-elle se relever du séisme catalan ?

Articles :

"Législatives en Espagne : la crise catalane et le jeu des alliances au centre du débat télévisé", France 24, le 23/04/2019
"'Moins de bruit, plus d'écoute': des Catalans fatigués de la crise", AFP via Le Point, le 07/04/2019

Opinions :

"Catalogne : 'Le système autonomique espagnol est en jeu'", Matthieu Trouvé, maître de conférences à Sciences Po Bordeaux pour Libération, le 11/02/2019
"L'Espagne pourrait se transformer 'en État fédéral multinational ou plurinational' pour sortir de la crise", Beligh Nabli, directeur de recherche à l’IRIS pour France Info, le 04/10/2017
"Il existe une volonté de recentralisation globale", Carole Viñals pour La Nouvelle république, le 28/10/2017

TOUT EST POSSIBLE !


1er mai 2019, une journée pour tout tenter, une journée pour tout rêver.

Le 25ème rendez-vous des GJ n’est pas comme les autres. Et c’est tant mieux. Le mouvement a besoin de sortir de sa routine et de sa ritualisation des manifs du samedi. Planifié, non pas un samedi, mais un jour férié, date historique pour les luttes sociales à travers le monde, ce nouveau rendez-vous devrait voir de nouvelles personnes venir collaborer à la chute du système : syndicalistes, écolos, anarchistes mais aussi et surtout des milliers de citoyens anonymes en colère.
Cette date du premier mai arrive quelques jours après l’annonce des “décisions” de Macron suite au Grand Débat. Des annonces qui n’ont convaincu personne en dehors de la République en Marche. Une allocution qui a confirmé le mépris de classe et la position ultra-autoritaire et inflexible du pouvoir, aussi bien le pouvoir politique que le pouvoir économique, policier et judiciaire.
Le message est clair : vous pourrez gesticuler encore des mois, la politique du gouvernement ne changera pas. Et le système encore moins. Si cette posture tient d’une tactique pour décourager les GJ et autres forces révolutionnaires, on sait qu’après avoir vraiment tremblé en novembre et décembre, le système a réussi à reprendre la main sur la gestion des révoltes, qui n’ont quasiment plus connu de caractère insurrectionnel en 2019, y compris lors des ultimatums du 16 mars et 20 avril. La force du système ultra-libéral, c’est de comprendre les nouvelles situations et de s’y adapter ultra rapidement.
Il faudra donc beaucoup plus qu’un premier mai massif et déterminé pour réussir à ébranler le système. Mais ce 1er mai est essentiel pour que la lutte continue, qu’elle mute pour tromper encore le système, pour le faire dérailler. Ouvrir des brèches, tenter des expériences, se rencontrer, échanger, créer des alliances de rue éphémères…
Mercredi, chaque citoyen dans la rue aura les clés de la réussite de cette journée. Ce ne sont pas les syndicats qui ont les clés, ce ne sont pas les associations, ce ne sont pas les “figures” des GJ. Non, c’est chaque citoyen, qui, selon ses choix, ses paroles, ses actes, déterminera l’évolution de cette journée et donc de la suite du mouvement : une tentative de manif sauvage, lancer un chant repris par des milliers de manifestants, refuser d’entrer dans la nasse de fin de manif (prévue Place d’Italie a priori), se déguiser pour tourner en dérision le pouvoir, monter des barricades, repeindre la rue en jaune, entrer dans un bâtiment pour une occupation éphémère….
Tout est possible. La journée, la nuit et la vie nous appartiennent. N’ayons pas peur de l’inconnu car seul cet inconnu peut nous permettre de vivre différemment.
La solution ne viendra pas d’un transpalette ou d’une banque en feu. Elle ne viendra pas non plus d’un manifestant déguisé en clown ou d’une fanfare invisible. Mais elle viendra de tout cela et des brèches que toutes ces individualités pourront créer. Des brèches dans lesquelles il appartiendra de s’engouffrer et d’improviser.
Le pouvoir craint plus qu’il ne le dit cette journée du 1er mai. Sa stratégie est connue d’avance : contrôler l’ensemble du cortège pour l’amener dans la nasse géante de fin de manif. Avant cela, dès que possible, scinder le cortège pour isoler les manifestants les plus déterminés et faire un max de répression et d’arrestation. Tout faire pour obliger les milliers de citoyens en colère à choisir leur camps : celui des gentils manifestants qui respectent les règles de la République, et les méchants anarchistes black bloc assoiffés de feu et de sang.
Ne leur offrons pas cette chance de nous séparer, idéologiquement mais aussi physiquement dans la rue. Soyons soudés dans nos différences de pratiques et de tactiques. Respectons-nous car nous avons le même adversaire, et que la différence ne nous fait pas peur.
Mercredi : chaque personne dans la rue aura le pouvoir de changer les choses. Le mouvement des GJ a prouvé la force de l’horizontalité et de l’action individuelle dans une lutte collective. Alors n’ayez pas peur de vous lancer dans des initiatives. Parlez-en à vos proches et à vos camarades de lutte. Il reste quelques heures pour préparer ce 1er mai. C’est largement suffisant pour réfléchir et proposer des actions surprises, qu’elles soient festives, musicales ou offensives. Mercredi, chaque initiative sera une reprise éphémère de liberté et d’existence. Chaque acte subversif sera une victoire face à ce système qui veut nous faire croire que rien ne pourra jamais changer et qu’il faut retrouver nos “vies d’avant”.
Nous savons que nos vies d’après peuvent être bien plus joyeuses et solidaires. Et nous sommes prêts à nous battre pour cet horizon. Cela commence mercredi.

RIOT-START : Offrez vous un black bloc auto-entrepreneur pour pimenter vos manifs !

Source : Paris Luttes Info

Puisque les start-uppers ont décidé de faire une appli pour sous-traiter des gens pour manifester, à notre tour. Malheureusement, cette application est destinée seulement aux manifestations autorisées et légales ! Il est temps d’en finir avec cette discrimination qui cible les autonomes et tout le mouvement social ! Ubérisons la diversité des tactiques ! Ubérisons le cocktail molotov à partir de 45 euros !

Le black bloc depuis votre fauteuil

Faire un black bloc tout en regardant du riot porn sur Russian Today, c’est possible, avec RIOT-START !
Quoi de plus désagréable que de rentrer de manif en sentant la lacrymo ou le plastique brûlé ?
Quoi de plus désagréable que de souffrir des courbatures d’une journée trop longue à se faire courser par les bacqueux ?
Fini tout ça : grâce à RIOT-START !
Avec RIOT-START, recrutez un black bloc pour faire le sale travail à votre place plutôt que de risquer une arrestation ou un oeil crevé !
Plutôt que de prendre des risques inutiles et d’assumer vos positions politiques, faites confiance à notre service d’entrepreneurs qui va vous simplifier la vie.

Comment ça marche ?

Connectez vous à l’appli RIOT-START et vous pourrez trouver le candidat idéal : physique, profil sympathique !
Tous les genres et tous les âges sont disponibles ; il est possible qu’il y ait quelques délais de traitement aux alentours du 1er mai. [1]
Gardez confiance en votre auto-entrepreneur puisqu’il est noté en permanence par la communauté ! Une satisfaction à nulle autre pareille !

L’offre

15 euros : Offre « Starter »
L’offre de base comprenant l’équipement minimal :
  • Une paire de lunette de piscine
  • Un masque de chantier FFP2
  • Un sweat à capuche noir (autre couleur ou logo en option)
  • Une paire de gants pour éviter de laisser des traces [2]
30 euros : Offre « Power »
Pour rendre la manifestation plus festive et en plus de l’offre « Starter » :
  • Un masque à gaz de qualité supérieure volé pour vous à Castorama
  • Une batterie de feux d’artifice et notamment les bisons 4 de notre enfance, qui rendront nostalgiques nos amis les CRS
  • Pour l’avatar « homme » : une coquille santé qui préservera les parties génitales des lanceurs de balles de défense lancées par nos partenaires sociaux préférés.
  • Des chaussures Samba de marque Adidas, notre partenaire gracieux. Cela vous changera des chaussures de marche Décathlon.
45 euros : Offre « Premium »
En sus de l’offre « Power » seront joints :
  • Un casque de première qualité
  • Des protège-tibias permettant d’aller au contact des respectables forces de l’ordre
  • Un superbe cocktail molotov financé par la @fondationTotal, entreprise vertueuse qui veille à garantir un soutien à tous les humanistes de ce monde
Avec tout cet équipement, vous pourrez envoyer votre avatar combattre sans problème pour l’anarchie et la révolution sociale !

Financement

Comme vous le savez déjà sans doute, cette initiative est financée uniquement par Georges Soros, qui finance déjà les black bloc à hauteurs de 200 euros par personne !
En toute transparence, nous fournirons les budgets détaillés de la plate-forme en temps voulu.
Mais sachez qu’on va se faire beaucoup de sous sur votre dos !

Notes

[1Conditions pour les futur-es candidat-es start-uppers corporates souhaitant nous rejoindre :
  • correspondre à la fiche de poste suivante
  • avoir un statut d’auto-entrepreneur
  • avoir une bonne assurance professionnelle au cas où la responsabilité de la plate-forme ne pourrait être engagée
  • avoir une excellente mutuelle ou complémentaire santé, aucun frais de blessure éventuelle ne sera pris en charge ou considéré comme accident de travail
  • À savoir que le prélèvement à la source sera saisi directement sur le prix de chaque manifestation ; la marge de la plate-forme RIOT-START ne dépassera pas les 20% ; le prix de la manifestation débute à 8 € hors frais éventuels de déplacement et hors primes exceptionelles décidées par RIOT-START. C’est plus avantageurx qu’Uber, on vous l’a déjà dit !
[2À noter que les actes éventuellement délictueux de nos entrepreneurs sont pris en charge par notre service d’assurance, de même que les frais d’avocats.

dimanche 28 avril 2019

Enquête de l'ONU sur la violence à l'encontre des Gilets Jaunes

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Bordeaux : la justice reconnaît des effets néfastes pour la santé du compteur Linky


Au nom de leur santé et du principe de précaution, ils étaient 206 plaignants à réclamer devant le juge des référés de Bordeaux, la fin de la pose des compteurs Linky. Treize d'entre eux ont, en partie, obtenu gain de cause. Enedis va devoir poser un filtre pour les protéger des ondes dégagées.
Maître Hurmic qui porte la voix des 206 particuliers engagés contre les compteurs Linky
Maître Hurmic qui porte la voix des 206 particuliers engagés contre les compteurs Linky © Radio France - Stéphanie Brossard
Bordeaux, France
Le juge des référés du Tribunal de Grand Instance de Bordeaux a donné, en partie, raison à treize particuliers, sur les 206 au total, qui avaient engagé une action en justice contre les compteurs communicants Linky. Ces treize plaignants, dotés d'un certificat médical attestant de leur hypersensibilité électromagnétique (maux de tête, insomnies...) lors de l'audience le mois dernier, vont pouvoir réclamer à Enedis, dans les deux mois, la pose d'un filtre les protégeant des champs électromagnétiques.

"Une première brèche... timide"

"C'est une première brèche" estime l'avocat des 206 plaignants, maître Pierre Hurmic, "car la décision ne concerne que quelques demandeurs de la procédure. Mais c'est quand même une première brèche, dans ce qui était, la pensée dominante jusqu'ici ; Enedis se bornant à dire qu'il n'y avait aucun danger !" Pierre Hurmic reconnaît que "c'est timide". Il aurait préféré "l'interdiction de la pose des compteurs Linky. Le combat continue et je ne désespère pas d'aboutir un jour."
Enedis a quinze jours pour faire appel de la décision du juge des référés en attendant le procès au fond. Elle a prévu de le faire a indiqué la filiale d'EDF à l'Agence France Presse, en début de soirée. Pour Enedis la décision du tribunal de Bordeaux "conforte aussi bien le principe du remplacement des compteurs que notre démarche d'écoute à l'égard de certains de nos clients qui se déclarent électro-sensibles."
Enedis souligne encore qu'il s'agit de cas "extrêmement rares pour lesquels nos équipes mettent en oeuvre un accompagnement personnalisé et adapté à chaque situation particulière". La société rappelle que "toutes les mesures réalisées par les organismes indépendants mettent en évidence des niveaux de champs électriques et magnétiques très largement inférieurs aux limites réglementaires". 

A Toulouse déjà...

Ce n'est pas le premier jugement allant dans ce sens. A Toulouse, le mois dernier, le juge des référés avait donné gain de cause à treize autres personnes souffrant d'hypersensibilité aux ondes. Ils avaient obtenu le droit de ne pas être équipés, contre leur gré, pour raison médicale, d'un compteur électrique Linky. A ce jour, 22 tribunaux ont été saisis d'actions conjointes. La grande majorité des plaignants, ont été déboutés notamment à Rennes et à Bordeaux.
Le compteur Linky, dont l'installation est pilotée par Enedis et qui permet de relever à distance et en direct la consommation des clients, fait l'objet de polémiques récurrentes depuis son déploiement en 2015.

Samedi 4 mai : Barbecue anti-Macron !

Source : François Ruffin

Un proche de Macron confie son angoisse au Parisien : « Je ne vois pas comment on sort de ça. Avec les beaux jours, les Gilets Jaunes vont revenir et installer des barbecues sur les ronds-points… »
Voilà ce qui les effraie : la merguez révolutionnaire !
L’apéro Facebook géant !
Eh bien, durant « la semaine jaune » (votée à St Nazaire, qui va du 1er au 4 mai) nous proposons de libérer les droits du film (sur une version remaniée, raccourcie).
Alors vous souhaitez le diffuser sur votre rond-point, dans votre salle des fêtes, en extérieur, pour motiver avant le 4, ou pour passer un bon moment ensemble le samedi soir ? Inscrivez-vous ! On vous recontacte vite !

Rétablissons la consignation du verre en France

Pétition : Rétablissons la consignation du verre en France
Par François Benest

Pétition adressée à François de Rugy, Ministre d'État, ministre de la Transition écologique et solidaire

Mise à jour
La récupération du verre dans les conteneurs dédiés est une bonne chose, mais que devient-il finalement ? J'ai entendu récemment à la radio que si une partie était effectivement refondue pour fabriquer du verre, l'autre était enfouie dans les décharges.

Les récipients que nous mettons dans les conteneurs sont généralement en bon état et ça me fend le cœur d'entendre des verrines et des bouteilles se briser lorsque je les jette alors qu'elles pourraient être réutilisées sans problèmes pendant plusieurs cycles. Dans ces conditions, pourquoi ne pas rétablir la consignation du verre qui avait cours en France jusque dans les années soixante-dix et qui est toujours pratiquée en Allemagne ?

Du fait de la contrepartie financière lorsqu'on rapporte des récipients en bon état, on pourrait attendre de cette solution les avantages suivants :
- diminution des déchets enfouis dans les endroits où le recyclage du verre n'est pas effectif
- diminution des dépenses énergétiques dues à la refonte du verre
- diminution de l'impact sur les ressources en sable et autres éléments destinés à la fabrication du verre
- diminution du prix des aliments en verrine
- diminution des déchets en verre dans la nature

Certains emplois des fonderies de verre pourraient être mis à mal, mais ils seraient de toute façon compensés par les emplois créés dans les usines de nettoyage et de tri des récipients.

Il serait possible, dans un second temps, d'inciter les industriels qui sont passés aux récipients en plastique à repasser au verre. Je pense notamment aux sodas et à l'eau minérale. Cette solution limiterait en outre le rejet de plastique dans la nature, et les transferts de plastique dans les aliments et boissons que nous ingérons tous les jours.

Une autre piste à explorer serait la standardisation en France, voire au niveau européen, des récipients en verre afin que les coûts de production soient diminués, ainsi que les problèmes de tri.

SIGNEZ LA PETITION ICI

FESTIVAL PLEIN CHAMP en MAI

Du cinéma, de l'agriculture, de la politique, des saveurs et de la bonne humeur !
Du vendredi 24 mai au 26 mai à Monbalen (47).

Plus d'informations : http://la-maison-forte.com/plein-champ/https://scontent-cdt1-1.xx.fbcdn.net/v/t1.0-9/57226297_1786529858113630_8513991057581539328_n.jpg?_nc_cat=106&_nc_ht=scontent-cdt1-1.xx&oh=a4ea4eb1f6879b5ef681d23c0d77179e&oe=5D387F51

mercredi 24 avril 2019

Les États-Unis ont contribué à enfoncer le Venezuela dans le chaos et la politique de changement de régime de Trump garantira la persistance de cette situation.

Par Mark Weisbrot

Source : Les crises

Le président de l’Assemblée nationale du Venezuela, Juan Guaido, s’adresse à une foule de partisans de l’opposition lors d’une réunion publique à Caracas le 16 janvier 2019. Photo: Federico Parra/AFP/Getty Images
Washington essaie de renverser le gouvernement du Venezuela depuis au moins 17 ans, mais l’administration Trump se montre nettement plus agressive que les précédentes. La semaine passée, les responsables de l’administration sont passés à la vitesse supérieure en donnant leur aval à celui qu’ils ont choisi pour succéder au président vénézuélien Nicolas Maduros Moros avant même tout coup d’état. Juan Guaido, 35 ans, membre du congrès vénézuélien s’est proclamé président, et l’administration Trump, comme les gouvernements alliés, l’ont immédiatement reconnu comme tel – selon un plan arrangé à l’avance.
Il est évident que le Président Trump vise un changement de régime ; son administration ne s’en cache même pas. Et ses alliés, comme le vice président Mike Pence et le sénateur Marco Rubio, républicain de l’état de Floride, l’ont clairement annoncé.
Il serait très fâcheux de continuer dans cette voie. Les politiques de Trump ont non seulement aggravé les souffrances des vénézuéliens mais elles ont, en plus, rendu quasiment impossible pour le pays de sortir de la dépression économique et de l’hyperinflation.
Une résolution négociée du conflit politique au Venezuela est nécessaire, mais l’implication de l’administration de Trump dans le renversement illégal du régime en place exclut cette option.
Une résolution négociée du conflit politique au Venezuela est nécessaire, mais l’implication de l’administration de Trump dans le renversement illégal du régime en place exclut cette option. Pire même, la stratégie manifeste de Trump est d’accentuer les souffrances par des sanctions – dont la plupart n’ont été qu’annoncées – jusqu’à ce qu’une partie de l’armée initie un coup de force pour instaurer un nouveau régime pro-Washington.
La régularité des élections présidentielles de 2018, boycottées par l’opposition, reste à débattre, mais les problèmes principaux de la stratégie de renversement de régime découlent d’autres considérations. Le Venezuela est un pays divisé et renverser le gouvernement, même sans l’implication de Washington, ne ferait qu’augmenter cette polarisation et les risques de violences ou même de guerre civile.
Prenons l’exemple du Nicaragua, où en 1990 les Sandinistes de gauche et leurs opposants soutenus par les U.S.A. acceptèrent de résoudre leurs désaccords par une élection. Les parties ont dû accepter certaines conditions pour que les perdants ne soient pas persécutés : les Sandinistes gardèrent l’armée sous contrôle après leur échec aux élections, et la paix a été préservée.
Ce genre de compromis nécessaire serait impossible sous la stratégie de changement de régime entreprise par l’administration Trump.
Le Venezuela est politiquement polarisé et il l’est depuis que Hugo Chavez a été élu président en 1998 et qu’il a lancé sa Révolution bolivarienne. La tentative de coup d’état militaire par l’opposition contre Chavez en 2002, soutenue et encouragée par des cadres de l’administration Bush, ainsi que la volonté vacillante de l’opposition à accepter les résultats d’élections démocratiques les années suivantes ont préparé le terrain pour de longues années de défiance.
La polarisation politique du Venezuela interagit avec un schisme profond qui se retrouve dans pratiquement toute la société de l’Amérique latine : une division selon les classes et les races. Presque partout dans les Amériques, les deux sont corrélées. Cette dernière décennie, il a été facile de deviner, dans les manifestations, en s’attachant simplement aux vêtements et aux nuances du teint des participants si ceux-ci étaient des partisans ou des opposants au gouvernement. Les foules de l’opposition sont visiblement plus blanches et plus aisées que celles des groupes qui soutiennent le gouvernement vénézuélien. Durant les toutes dernières manifestations, les pauvres et les travailleurs de Caracas sont plus souvent intervenus qu’auparavant mais pas assez pour effacer la division de classe et de race entre les Chavistes et l’opposition.
Un autre vecteur de polarisation du Venezuela est la foi dans la souveraineté et l’auto-détermination. Pour les Chavistes, l’indépendance vis-à-vis des USA est centrale et leur gouvernement, quand il en avait les moyens, appliquait des politiques dans son hémisphère tendant vers plus d’indépendance pour toute la région. L’opposition et les ennemis des Chavistes par contre ont collaboré étroitement avec les gouvernements états-uniens durant les deux dernières décennies, comme cela a pu être observé durant la dernière tentative de coup d’état. L’intervention de Washington aggrave la polarisation sur la question de la souveraineté et rend l’opposition suspecte de collaboration avec un pouvoir étranger, un pouvoir qui a historiquement eu un rôle désastreux pour toute la région. Pour juger de l’animosité que cela créerait, il faut penser à ce qui a été généré aux USA par l’interférence russe dans les élections de 2016 et il faut multiplier cela par plusieurs ordres de grandeur.
L’impact polarisant de l’opération de changement de régime de Trump est ce qui la rend si dangereuse.
L’impact polarisant de l’opération de changement de régime de Trump est ce qui la rend si dangereuse. L’inflation annuelle est probablement supérieure à un million de pour cent et l’économie a très probablement diminué de 50 % durant les cinq dernières années. Des millions de personnes ont quitté le pays pour trouver du travail. L’opposition aurait presque certainement gagné les dernières élections présidentielles si elle y avait pris part. (Il faut noter que les USA auraient menacé un candidat de l’opposition, Henri Falcon, de sanctions financières personnelles s’il persistait à poser sa candidature à la présidence.)
Il faut admettre que les politiques économiques gouvernementales ont joué un rôle dans les malheurs du Venezuela mais les sanctions de Trump ont considérablement aggravé les choses depuis août 2017 en détruisant l’industrie pétrolière et en aggravant la pénurie de médicaments, laquelle a tué beaucoup de vénézuéliens. Ces sanctions ont rendu le gouvernement chaviste quasiment incapable de prendre des mesures pour sortir de l’hyperinflation et de la dépression.
Bien que les media américains soient silencieux à ce sujet, il est important de noter que les sanctions de Trump sont, à la fois, violemment immorales – à nouveau, elles tuent – et illégales. Elles sont une violation de la Charte de l’Organisation des États Américains, de celle des Nations Unies et des autres conventions internationales dont les U.S.A. font partie. Ces sanctions violent également les lois des États-Unis puisque, pour pouvoir imposer de telles mesures, le président des USA doit affirmer, et c’est là qu’est l’absurdité, que le Venezuela représente « une menace inhabituelle et extraordinaire à la sécurité nationale » des États-Unis.
Le Venezuela ne pourra pas sortir de cette crise politique avec un camp écrasant l’autre, comme le supposent les promoteurs d’un changement de régime. Le Vatican qui a joué un rôle de médiateur en 2016, l’Uruguay et le Mexique, qui sont restés neutres dans ce conflit politique, ont offert, cette semaine, leur médiation. L’équipe de Trump, qui a une énorme influence sur l’opposition, n’a montré jusqu’à maintenant aucun intérêt pour une solution pacifique.

Source : The Intercept, Mark Weisbrot, 02-02-2019

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.


Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]

Rencontres Régionales Nouvelle-Aquitaine Bois Paille 2018


Narbonnais : un ambassadeur de la maison en paille montre l'exemple à Sallèles-d'Aude

Source : L'indépendant

 Kévin teste plusieurs modèles de balles de paille avant de se lancer dans leur installation.
 
Kevin Choquert vient d'entamer avec sa compagne la réalisation d'une maison en paille sur les rives du canal du Midi. Une concrétisation faisant suite à un engagement sans faille pour promouvoir et faire connaître ce type de construction écologique.
Avant d’installer sa maison en paille à Sallèles-d’Aude, Kevin a créé l’association Participaillons dans le but de faire connaître la construction en paille et de la rendre accessible à tous. Cette association promeut également les chantiers participatifs et les circuits courts. Mais Participaillons est aussi et surtout un mouvement basé sur une démarche éthique présentée au travers d’un projet : la traversée de la France à pied de Limoux à Paris en passant par Grenoble et Rennes, avec une botte de paille sur le dos.
Cette démarche – qui a eu lieu en 2017 – avait pour but de montrer aux Français l’utilisation de la paille dans le bâtiment, ainsi que son rôle économique et social via les chantiers participatifs. Le principe de porter cette botte est symbolique, il rappelle la consommation d’énergie liée au transport de matériau.
Chemin faisant, Kévin a proposé des mini-conférences dans les écoles d’architecture. Son périple, ainsi que de nombreuses informations sur la construction en paille sont à retrouver sur le site internet participaillons.fr.

Oui, une Europe agroécologique qui nourrit tous ses citoyens est possible

Source : La relève et la peste

L’agroécologie conçoit des systèmes de production qui utilisent les fonctionnalités offertes par les écosystèmes. Elle les amplifie tout en diminuant les pressions exercées sur l’environnement (comme les émissions de gaz à effet de serre, les intrants chimiques que sont les pesticides) et à préserver les ressources naturelles.
20 février 2019 - Laurie Debove
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Bonne nouvelle pour le futur ! Une étude démontre qu’il est possible de convertir toute l’Union Européenne à l’agroécologie en assurant la subsistance alimentaire de sa population. Les pertes de rendements des champs pourraient être compensées en réduisant du régime alimentaire européen le bétail nourri aux céréales.

Produire moins, mais mieux

Les débats font souvent rage entre les défenseurs de l’agroécologie et ses détracteurs autour de la baisse des rendements induits par cette méthode agricole. S’il est possible de cultiver la terre de façon vertueuse, la quantité de nourriture produite serait-elle suffisante pour nourrir tout le monde ? L’Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI), un institut de recherche français et indépendant, a mené une étude qui tranche le débat : oui, une Europe construite autour de l’agroécologie peut nourrir une population croissante avec une alimentation saine.
Crédit Photo : Eddie Kopp
L’agroécologie conçoit des systèmes de production qui utilisent les fonctionnalités offertes par les écosystèmes. Elle les amplifie tout en diminuant les pressions exercées sur l’environnement (comme les émissions de gaz à effet de serre, les intrants chimiques que sont les pesticides) et en préservant les ressources naturelles. Il s’agit donc d’utiliser au maximum la nature comme facteur de production en maintenant ses capacités de renouvellement.
« L’idée d’une Europe entièrement agroécologique est souvent considérée comme irréaliste en termes de sécurité alimentaire car l’agroécologie est parfois synonyme de rendements plus faibles », a déclaré à The Guardian Rob Percival, responsable de la politique alimentaire à la Soil Association. « Mais cette recherche montre qu’en recentrant les régimes alimentaires des humains sur les protéines végétales et le bétail nourri aux pâturages, une Europe entièrement agroécologique est possible. »
Malgré une baisse induite de la production de 35 % par rapport à 2010 (en Kcal), le scénario proposé par l’IDDRI, nommée « 10 ans pour l’agroécologie en Europe » (TYFA en anglais), dépeint un avenir radieux où l’agriculture en Europe pourra faire face au changement climatique en réduisant de 40 % ses émissions de gaz à effet de serre, éliminer les pesticides, maintenir sa capacité d’exportation, restaurer une biodiversité vitale en protégeant ses ressources naturelles, le tout en fournissant un régime alimentaire suffisant et sain pour une population en hausse. L’étude prédit ainsi que l’agroécologie peut nourrir 530 millions d’européens en 2050 (nous sommes 512 millions aujourd’hui).

La nécessité de changer de modèle agricole

Le rapport de l’IDDRI commence par présenter les réussites du système alimentaire industriel européen :
« les volumes produits, la structuration d’un appareil agro-alimentaire capable à la fois de nourrir plus de 500 millions d’Européens et de contribuer positivement à la balance commerciale, fournissant 4,2 millions d’emplois en Europe. Une certaine amélioration en termes de gaz à effets de serre (– 20 % entre 1990 et 2015), du fait notamment d’une concentration de l’élevage et d’une meilleure efficacité dans l’usage de l’azote. »
Mais l’étude dénonce le prix à payer très élevé de ces succès, avec des conséquences sociales et environnementales de plus en plus marquées : explosion des maladies liées à une alimentation trop importante et déséquilibrée (diabète, obésité, maladies cardio-vasculaires), usage massif d’intrants chimiques – pesticides et fertilisants de synthèse qui ont de nombreux effets délétères sur la santé de nos agriculteurs, de nos sols, de nos eaux et des conséquences sur la qualité nutritionnelle de notre alimentation, effondrement de la biodiversité dans les champs, destruction de la forêt tropicale que l’on « importe » indirectement via le soja produit en Amérique du Sud, détresse et misère des agriculteurs endettés…
Cliquez sur l’image pour agrandir 
Le scénario TYFA (Ten Years for Agroecology) repose sur l’abandon des pesticides et des fertilisants de synthèse pour les remplacer par les auxiliaires de cultures (la régulation naturelle d’un milieu grâce à l’équilibre proie/prédateur), le redéploiement des prairies naturelles et l’extension des infrastructures agroécologiques (haies, arbres, mares, habitats pierreux) à hauteur de 10 % de la sole cultivée, qui s’ajoutent aux prairies extensives qui constituent la principale composante de ces infrastructures. Pour assurer la fertilité des sols, TYFA mise sur l’apport d’azote grâce aux légumineuses et les engrais organiques créés par le fumier de l’élevage.

Le scénario remet en question nos besoins et préconise un régime alimentaire plus sain, moins riche en produits animaux et accordant une plus grande place aux fruits et légumes. Pour l’établir, les chercheurs se sont basés sur les recommandations nutritionnelles en vigueur (EFSA, OMS et PNNS).

« Si les bénéfices de TYFA sont centrés sur l’Europe, les enjeux globaux ne sont pas pour autant sacrifiés dans le passage à une Europe agroécologique – qui n’en devient pas par ailleurs autarcique. En matière de sécurité alimentaire, la réduction de la consommation et de la production de produits animaux, notamment granivores, se traduit par une moindre mobilisation des céréales pour ce secteur, libérant un surplus de céréales comparable, en volume, à la balance net export-import de la dernière décennie (6 % de la production européenne). Cette quantité n’a pas vocation à « nourrir le monde » – ce sont en première instance les pays qui doivent se nourrir eux-mêmes – mais à fournir un stock mobilisable en cas de crise alimentaire, en particulier dans la zone méditerranéenne. Mais la principale contribution à la sécurité alimentaire consiste à envisager une agriculture européenne plus autonome, qui cesse d’importer près de 35 millions d’hectares de soja. Pour les pays exportateurs de soja, c’est une pression moindre sur la déforestation. » Extrait du rapport
Crédit Photo : Spencer Pugh
Alors qu’une étude récente nous a alerté sur l’effondrement des populations d’insectes dans le monde entier et que nous affrontons des aléas climatiques de plus en plus forts, le modèle agricole TYFA donne des objectifs désirables et réalisables pour assurer la résilience de notre alimentation : une « ferme Europe » agroécologique productive et très efficiente dans l’usage des ressources rares en 2050.

Pour les auteurs du rapport, ce scénario reste perfectible et doit permettre d’enrichir le débat autour de la transition vers l’agroécologie. Ils ont posé l’enjeu dans le titre même de TYFA : les dix ans (« Ten Years ») sont, pour eux, le laps de temps nécessaire pour engager un mouvement qui permette d’arriver à une Europe entièrement agroécologique en 2050. Le Salon de l’Agriculture en France s’ouvre samedi, combien seront-ils à promouvoir et débattre autour de l’agroécologie ?

20 février 2019 - Laurie Debove

Oui, une Europe agroécologique qui nourrit tous ses citoyens est possible

 
L'Éveil - Numéro 3 Tous les auteurs de « L'Éveil » cassent les codes de l'information. De Idriss Aberkane à Sébastien Arsac ou encore David Koubbi et Valérie Cabanes, nos auteurs nous alertent sur les plus grands enjeux de notre décennie. Si nous voulons changer notre société, nous devons passer par l'éveil. Vous serez séduits par la qualité de rédaction de chacun, qui reste accessible à tous.
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« Notre-Dame est sans toit, nous aussi » :

 la colère du Droit Au Logement à Paris, pour défendre les SDF

Source : France 3

Les militants du DAL dans le square René-Viviani, dans le 5e arrondissement de Paris, à deux pas de Notre-Dame. / © I. Dupont / France 3 Paris IDF.
Les militants du DAL dans le square René-Viviani, dans le 5e arrondissement de Paris, à deux pas de Notre-Dame. / © I. Dupont / France 3 Paris IDF.
Des militants du DAL ont occupé ce lundi le square René-Viviani, à Paris, pour demander « l’hébergement et le logement pour tous ». Un square situé à deux pas de Notre-Dame de Paris, objet de nombreux dons après l’incendie de la semaine dernière.
Par PDB
« Un milliard en 24 heures pour le toit de Notre-Dame et rien pour les sans-toit », « Notre-Dame est sans toit, nous aussi », « un milliard pour Notre-Dame et zéro pour les sans-logis »… Equipés de banderoles, les militants du Droit au Logement (DAL) se sont rassemblés ce lundi dans le square René-Viviani, à Paris.
L’occupation du square, situé à deux pas de la cathédrale dans le 6e arrondissement, visait à dénoncer « l'indifférence générale » du gouvernement quant au sort des SDF. Un sort mis en parallèle avec les dons massifs effectués après l’incendie partiel de la semaine dernière.

Le gymnase Roquépine, occupé depuis trois mois par 150 familles

Evacués dans l’après-midi par la police, les militants sont ensuite retournés vers le gymnase Roquépine, dans le 8e arrondissement. Un espace occupé depuis trois mois par 150 familles sans logis, proche de l’Elysée.
Le DAL demande « l’hébergement et le logement pour tous ».  Le 12/13  
Le 19/20

Avec Locatio, le gouvernement va (encore) emmerder les plus pauvres

Source : Slate

Avec cette start-up présentée par Édouard Philippe comme «innovante», l'État veut restaurer la confiance entre locataires et propriétaires. Mais il existait déjà des dispositifs de garantie.


Trouver un logement, la croix et la bannière. | mastersenaiper via Pixabay
Trouver un logement, la croix et la bannière. | mastersenaiper via Pixabay
L’autre jour, notre Premier ministre a fait une visite totalement start-up nation.


Il y est allé de ses éléments de langage habituels tels que «solution innovante», alors que franchement une solution toute simple c’est aussi très bien. Il a enchaîné avec un petit tacle aux fonctionnaires velléitaires. (Je ne sais pas… parfois j’ai l’impression que derrière les costards bien propres les mecs sont en fait complètement kamikazes.)



Et puis, tiens, un exemple de start-up qui bosse pour l’État et qui a mis au point une solution innovante. (À ce stade, j’ai compris. Une solution innovante, c’est toujours une solution qui implique un écran. Si y a pas d’écran, c’est pas innovant.)


J’ai rarement été aussi près de m’étouffer avec ma propre salive.

Que la personne qui n'a jamais trafiqué son dossier me jette la première pierre

Qu’il y ait un grave problème de logements en France, particulièrement dans les grandes villes, on est bien d’accord. Que la priorité soit de débusquer les locataires qui maquillent leurs dossiers… mon Dieu… Disons-le tout net: je ne suis pas objective en la matière parce que j’ai grugé à propos de tous mes dossiers de location. Et je ne veux balancer personne mais je pense que je peux compter sur les doigts d’une main mes amis qui ne l’ont jamais fait. Étudiante, il s’agissait de s’inventer des parents riches. Même si ma mère se portait garante pour moi, son emploi dans la réinsertion des personnes qui étaient passées par la prison ne lui permettait pas d’afficher suffisamment de zéros sur sa fiche de paie alors mon ordinateur lui donnait un petit coup de pouce. Plus tard, il a fallu s’inventer un emploi fixe, en CDI, à temps complet, au-dessus du Smic, le truc qui n’existait nulle part autour de moi. En réalité, comme tout le monde, je cumulais. Pour moi, c’était emploi à temps partiel d’assistante d'éducation, factures d’auto-entrepreneuse et piges diverses. Je vous laisse imaginer la tête du dossier si je l’avais présenté tel qu'il était.

Je me demandais parfois comment les propriétaires pouvaient croire que si j’avais eu un CDI payé 2.300 euros nets je louerais 20 mètres carrés au fin fond du XIXe arrondissement avec une moquette marron et une cuisine-placard –le coin cuisine était littéralement dans un placard. Mais attention, je ne falsifiais pas mes dossiers pour obtenir un appartement dont je n’aurais pas pu payer le loyer. J’ai toujours réglé mes mensualités en temps et en heure. Je vais vous révéler un scoop: la plupart des gens sont prêts à ne manger que des pâtes pour pouvoir payer leur loyer.

Qui contrôle les abus des propriétaires?

Ce n’est pas nous qu’il faut contrôler. Ce sont les propriétaires qui exigent tout et n’importe quoi, limite s'il ne s'en trouve pas qui nous demandent de pisser sur un test de grossesse avant de daigner louer leur appart à 700 boules par mois. Tous les appartements que j’ai loués l’étaient officiellement en tant que meublés, alors qu’ils étaient vides, mais ça permettait aux proprios de payer moins d'impôts. Alors franchement, m'inventer un boulot de rêve, ça ne me posait pas le moindre problème.
Vous allez faire quoi des jeunes qui ne pourront pas se loger à cause de la puissance de vos algorithmes?
Ma seule véritable trouille, c’était de me faire prendre. J'avais peur parce que, dans le fond, j'avais un peu honte. Ce n'est pas si facile de présenter un dossier bidon. Ni de se dire qu'il doit exister des gens capables de présenter tout ça («ça» comprenant notamment des fiches de paie à hauteur de trois ou quatre loyers, avec des garants équivalents), sachant que nous, non. Qu'on n'a peut-être pas fait ce qu'il fallait, ou nos parents, on n'en sait rien. On ne sait pas où ça a merdé, mais ça a dû merder si à présent la norme c'est d'avoir à justifier de tels revenus pour obtenir un simple studio. Oui, ça a merdé, on a merdé, alors on est obligé de tricher. On se sent affreusement mal et on espère que personne ne se rendra compte qu'on est un peu merdique, parce qu'en vrai, au-delà de la honte, il y a cette simple réalité: il faut trouver un endroit où vivre.

Ce n’est pas nous le problème. Dans la mesure où, dans l’écrasante majorité des cas, nous payons ces loyers délirants, je ne nous considère même pas comme des personnes malhonnêtes. Le problème, c’est ce système qui nous oblige à le faire. Vous allez faire quoi des jeunes qui ne pourront pas se loger à cause de la puissance de vos algorithmes? Est-ce que vous y avez seulement songé une seconde? Où est-ce que j'aurais trouvé à dormir avec cette saloperie d'algorithme? Rien que d'y penser, j'ai le vertige.

Une solution qui risque de compliquer l'accès au logement

Ce site est une insulte. Un crachat à la gueule de toutes les personnes qui galèrent, des jeunes qui font des études et dont les parents ne gagnent pas 3.000 euros chacun par mois, des jeunes déjà dans la vie active qui bossent comme des malades pour une misère, des autres qui cumulent un boulot alimentaire et un stage à temps complet pour espérer s’en sortir d’ici la trentaine, des mères célibataires qui sont limitées à des boulots à temps partiel.
Avant d'emmerder les plus pauvres, que les politiques fassent quelque chose contre les loyers délirants dans les grandes villes.

Je déteste cette vidéo et ce jeune homme sûr de lui qui baragouine «zone tendue»et «confiance». Ce qu’on se fout de la confiance entre propriétaire et locataire quand on vit avec la trouille de ne pas trouver de logement! Tant qu’il n’y a pas suffisamment d'apparts, c’est la guerre inévitable et tous les moyens sont bons pour trouver un toit. Je comprends bien que des propriétaires aient besoin des revenus locatifs pour vivre. Mais il existe déjà des garanties, comme le visa pour le logement et l’emploi (Visale) ou les différentes garanties de loyers impayés. Qu’on invente d’autres dispositifs si on estime que ceux-là ne suffisent pas. Qu’on force des propriétaires à mettre en location leurs biens inoccupés. On peut aussi se demander pourquoi les gens ne parviennent plus à payer leur loyer…

Mais surtout, avant d'emmerder les plus pauvres, que les politiques fassent quelque chose contre les loyers délirants dans les grandes villes, contre les propriétaires et les agences immobilières abusives. Le décret d’application de la loi d’encadrement des loyers n’est toujours pas promulgué. En plus, il s’agit d’une simple expérimentation à titre volontaire. Alors très bien, expérimentons et dans trois ans, on verra où en est le marché locatif et là, si la situation s’est assainie et qu’on ne nous demande plus d’hypothéquer un rein pour louer une studette, on pourra envisager d’agir contre les personnes qu'on accuse de frauder. On ne peut pas systématiquement commencer par s’attaquer à la population qui galère. D'abord parce que c'est idiot, ça revient à confondre la cause avec la conséquence. Ensuite parce qu'à force, ces personnes en ont ras-le-bol.

Ce Locatio aura autant d’effet sur le marché immobilier que la suppression des bancs pour la lutte contre la grande pauvreté. Mais il est très efficace pour raviver chez les personnes démunies ce délicat sentiment de ne pas être à la hauteur.

Ce texte est paru dans la newsletter hebdomadaire de Titiou Lecoq.


mardi 23 avril 2019

"Cash Investigation". Sociétés HLM : loyers modérés pour business démesuré

Source : Francetvinfo

Ce soir mardi 23 avril 2019 à 21 h 10

Présenté par Elise Lucet

 https://www.francetvinfo.fr/image/75ncm8fr3-f204/840/472/19133679.jpg
HLM : trois lettres connues de tous pour "habitation à loyer modéré". Aujourd’hui, 10 millions de Français habitent en HLM et la moitié du parc est gérée par des entreprises privées. Pour ce nouveau numéro, le magazine "Cash Investigation" (Facebook, Twitter, #cashinvestigati) a poussé la porte de ces logements qui génèrent plus de 20 milliards d’euros par an de chiffre d’affaires…
Le magazine présenté par Elise Lucet a mis la main sur des informations totalement inédites. Villa avec piscine, hôtel… Un organisme HLM aurait préféré investir des millions d’euros dans des projets pharaoniques plutôt que d’entretenir ses logements sociaux.

Une somme en liquide pour avoir un logement

Au cours de son enquête, la journaliste Sophie Roland a découvert que des sociétés HLM privées, en région parisienne, pratiquent des loyers pas vraiment modérés. Pour obtenir un logement, certains locataires auraient été contraints de verser plusieurs milliers d’euros en liquide.
"Cash" révèle également les étranges pratiques d’une société HLM à Marseille. Elle aurait eu la main lourde sur les charges : la facture pour les locataires se chiffre en millions d’euros… Une enquête qui fait monter dans les tours du logement social !
"Sociétés HLM : loyers modérés pour business démesuré", une enquête de Sophie Roland diffusée mardi 23 avril 2019 à 21 heures sur France 2.

dimanche 21 avril 2019

Sixième jour de blocages "écologiques" à Londres, 715 arrestations depuis lundi

Publié sur Boursorama 
Source : AFP20/04/2019

Des militants du groupe Extinction Rebellion bloquent le pont de Waterloo à Londres, samedi 20 avril 2019 ( AFP / Niklas HALLE'N )
Des militants du groupe Extinction Rebellion bloquent le pont de Waterloo à Londres, samedi 20 avril 2019 ( AFP / Niklas HALLE'N )

Le groupe Extinction Rebellion menait samedi à Londres une sixième journée consécutive de blocages pour réclamer un "état d'urgence écologique", affichant sa détermination malgré plus de 700 arrestations depuis lundi.

Né au Royaume-Uni, ce réseau de militants bloquait la circulation sur Waterloo Bridge, en plein coeur de Londres, où des manifestants pouvaient être vus en position du lotus sur un pont partiellement transformé en jardin.
Trois autres lieux très fréquentés (Parliament Square, Oxford Circus et Marble Arch) étaient également bloqués "en raison de la présence de manifestants", a indiqué l'autorité des transports de Londres (TfL).
Dans un message publié sur Twitter, Extinction Rebellion a interpellé directement la Première ministre conservatrice Theresa May: "Nous savons que vous n'en faites pas assez (pour le climat). Vous savez que vous n'en faites pas assez. Parlons-en, alors".
Une militante du groupe Extinction Rebellion à Oxford Circus, samedi 20 avril 2019A climate change activist holds placards as demonstrators continue to block the road at Oxford Circus in London on April 20, 2019, on the sixth day of an environmental protest by the Extinction Rebellion group after police towed away the pink boat being used as the focal point of the camp the previous evening. Climate change activists continued their demonstration into a sixth day in London with protest camps at iconic locations despite over 700 arrests. ( AFP / Niklas HALLE'N )
Pour rythmer son action pendant le week-end de Pâques, le mouvement a prévu d'organiser quantités d'activités ludiques sur les sites occupés: yoga, massages, discours, concerts, etc.
Les actions menées par Extinction Rebellion ont conduit à "715 arrestations" depuis le début de la semaine, 28 personnes ayant fait l'objet de poursuites, a indiqué à l'AFP la police londonienne.
Le nombre d'interpellations pose "un problème logistique (...) en termes d'espace cellulaire" et détourne les agents de police de leurs autres missions, a dénoncé la "Met" (Metropolitan Police), dans un communiqué.
Scotland Yard a également souligné un fait "inhabituel": "la volonté des participants d'être arrêtés et leur manque de résistance aux arrestations", un comportement illustrant le mode opératoire du mouvement, qui prône la désobéissance civile non violente.Des militants du groupe Extinction Rebellion bloquent le pont de Waterloo à Londres, samedi 20 avril 2019 ( AFP / Niklas HALLE'N )

Des militants du groupe Extinction Rebellion bloquent le pont de Waterloo à Londres, samedi 20 avril 2019 ( AFP / Niklas HALLE'N )
Extinction Rebellion, dont le réseau est devenu international, a trois revendications au Royaume-Uni: la proclamation d'un "état d'urgence climatique et écologique", l'élaboration d'un plan d'actions pour "réduire à zéro" les émissions nettes de gaz à effet de serre d'ici 2025 et la création d'une "assemblée citoyenne" qui, aidée d'avis scientifiques, se prononcerait sur des questions climatiques.