vendredi 29 avril 2016

Leçon de vie de José "Pepe" Mujica


Comment pousser les médecins à prescrire moins d'arrêts de travail

Source : France Inter
Arrêts de travail, moins en prescrire pourrait être rémunérateur pour les médecins © Max/PPP/Le Républicain Lorrain/Julio Pelaez - 2016
L'Assurance maladie a imaginé introduire la "pertinence des prescriptions des arrêts de travail" dans la ROSP, la Rémunération sur Objectifs de Santé Publique, une sorte de prime octroyée aux médecins pour améliorer leurs pratiques.

Cette proposition va être faite aux syndicats de médecins, réunis ce jeudi au siège de la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam) pour une nouvelle séance de négociation sur la convention médicale, texte qui régit, pour cinq ans, les relations entre les praticiens libéraux et la Sécu et fixe leurs honoraires. Assurance maladie et syndicats ont jusqu'à la fin de l'été pour signer une nouvelle convention.

En 2015, la Rosp a rapporté quelque 4.500 euros en moyenne aux 90.000 médecins libéraux.
Les médecins pourraient être invités à utiliser un site en ligne pour prescrire les arrêts de travail et à respecter les préconisations, par exemple : cinq jours d'arrêt de travail pour une grippe saisonnière, trois pour une angine. Le référentiel prévoit des barêmes pour tous les cas de figure.

Invitée de France Inter ce jeudi matin, la ministre de la Santé Marisol Touraine a expliqué que l'Assurance maladie veut juste inciter les médecins à "mieux" prendre en compte les grilles existantes.
 Il ne s'agit en aucun cas de dire aux médecins "vous serez mieux rémunérés si vous prescrivez moins d'arrêts maladie", mais de leur dire "il serait souhaitable que vous teniez davantage compte des références qui ont été établies, c'est-à-dire des grilles qui ne sont pas faites par les pouvoirs publics, mais établies par des experts et diffusées par l'assurance maladie.
Pour illustrer le fonctionnement de la ROSP, Marisol Touraine a expliqué que "par exemple, un médecin qui incite beaucoup les femmes à faire des dépistages (...) sera revalorisé financièrement". Pour la ministre de la Santé, "le gouvernement regarde et laisse les acteurs discuter, c'est la démocratie sociale".

Les syndicats y sont opposés
Le président de MG France, Claude Leicher, reconnaît que les médecins "utilisent peu" les référentiels mais il n'est pas favorable à leur inclusion dans la ROSP, en appelant à la liberté de jugement du médecin face aux besoins particuliers du patient. Il pointe en outre "l'accessibilité" pas toujours optimale du site de l'Assurance maladie.
Même sentiment coté FMF. Pour Jean-Paul Hamon, son président,  "Il faut arrêter de nous infantiliser".

DIMANCHE 15 MAI, ‪#‎ΑΡΚΕΤΑ, NUIT DEBOUT EN GRÈCE

Source : le club de MEDIAPART

DIMANCHE 15 MAI, ‪#‎ΑΡΚΕΤΑ, NUIT DEBOUT EN GRÈCE:Un appel a été lancé pour le dimanche 15 mai afin que les places de Grèce se remplissent de citoyens à partir de 19h.« Dimanche 15/5 remplissons la place Syntagma et toutes les places du pays avec le OXI ( NON) ; le 15/5 on se réveille, on se souvient, nous prenons nos vies dans nos mains.Nous crions ASSEZ de Mémorandums de la misère, de la servitude et de la pauvreté.Nous crions ASSEZ de jeunes et vieux « mnimoniaques » qui essayent de nous convaincre qu'il n'y a pas d'alternative.
Nous crions ASSEZ de destruction de l'État-providence vendant des biens publics, imposant des taxes, faisant des saisies, provoquant la misère et l'esclavage.
Nous crions ASSEZ de violation des droits de l'homme.
Nous crions ASSEZ de destruction de nos vies ...
Tous ceux qui veulent participer à cette alarme globale, créer des événements similaires dans les places centrales de votre ville  envoyez-nous le lien pour les ajouter à la carte des mobilisations.
La carte des mobilisations :
https://www.google.com/maps/d/edit…
#ΑΡΚΕΤΑ dans les réseaux sociaux:
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mercredi 27 avril 2016

Rencontre régionale Nuit Debout les 7 et 8 mai à Toulouse


Habitant.e.s de toute la région toulousaine, d'Albi à Foix, de Cahors à l'Isle Jourdain, construisons ensemble un printemps de luttes global! Rassemblons nous tou.te.s les 7 et 8 mai prochains à Toulouse Place du Capitole, pour se rencontrer, débattre, partager nos expériences et nos savoir-faire, et commencer à construire ensemble perspectives et solutions communes.

Préparons et lançons ensemble une grande action internationale le 15 Mai (#76 Mars) pour occuper massivement les places publiques partout dans le monde à cette date.

Nuit Debout s'est fixé comme objectif premier la création d'un espace de convergence des luttes. Cette convergence doit aller encore plus loin et s'étendre à un niveau international. Des liens existent entre les nombreux mouvements qui s'opposent aux quatre coins du monde à la précarité, au diktat des marchés financiers, à la destruction de l'environnement et aux guerres.

A la compétition et l’égoïsme, nous répondons par la solidarité, la réflexion et l'action collective. Nos différences ne sont plus source de divisions, mais la base de notre complémentarité et de notre force commune. Nous, personnes de tous horizons, laissons de côté nos étiquettes et nos intérêts particuliers pour nous réapproprier ensemble la parole et l’espace public : nous faisons de la politique, car elle est l’affaire de tou.te.s.


Passons tou.te.s ensemble, dans le monde entier, de l'indignation à l'action. Nous sommes l'alternative.

Les 7 et 8 Mai, convergeons ensemble à Toulouse place du Capitole!

Le 15 Mai soulevons-nous ensemble : #NuitDebout partout, #GlobalDebout !

Pour proposer ou trouver un hégergement à Toulouse pour les 7 et 8 mai : écrire avec comme objet du mail proposer un hébergement / chercher un hébergement à nuitdebouttoulouse@gmail.co

mardi 26 avril 2016

"Bien commun de l'humanité", à Roquevaire, l'eau est gratuite !

Source : PositivR 

Cette initiative exemplaire prouve que les Français sont des gens responsables... et que l'intérêt commun a encore le droit de cité !

Sachant que nul ne peut vivre sans eau, est-il sain et justifiable de faire du business sur le dos de cet élément précieux ? Pour la commune de Roquevaire, la réponse est clairement non. Depuis 5 ans, l’eau y est considérée comme un « bien commun de l’humanité » et chacun peut la consommer gratuitement (ou presque) ! Gros plan sur une initiative exemplaire, réussie… et pourtant menacée.
Le 19 décembre 2011, la municipalité de Roquevaire (8 693 habitants dans les Bouches-du-Rhône) a pris une décision historique : rendre l’eau vitale gratuite pour tous ses administrés ! Un fait rare motivé par une raison simple :
« L’eau potable ne doit pas être une marchandise source de profits injustifiés (…) elle est un bien commun de l’humanité. »
Source : Wikipedia

Source : Wikipedia
Au final, comme la réglementation proscrit la gratuité, la commune a quand même opté pour un prix symbolique : 1€ pour 30m3 d’eau potable (au lieu de 2€/m3 en moyenne en France) !
30m3 c’est la quantité d’eau jugée vitale à un foyer. Au delà (« eau utile » et « eau confort », les prix augmentent légèrement mais restent bien en deçà de ceux généralement pratiqués ailleurs.
Yves Mesnard, maire de Roquevaire, s’est confié au site Bastamag :
« On ne paie pas la ressource. Or, en tant qu’élus, on n’est pas là pour faire du pognon mais pour faire fonctionner une commune. »
Source : Shutterstock

Source : Shutterstock
Et le plus intéressant reste à venir.
Les opposants à la gratuité de l’eau soulignent que seul un prix conséquent peut limiter le gâchis d’un bien précieux. Comprendre : les Français sont irresponsables et laisseraient couleur leurs robinets en permanence s’ils n’avaient pas à payer leur eau…
Seulement voilà, Roquevaire apporte la preuve de l’exact contraire ! Depuis 2011, tandis que la population de la commune a augmenté, la consommation générale d’eau, elle, a diminué ! En somme, plutôt que d’entraîner une gabegie, la gratuité de l’eau a sensibilisé chacun sur le sujet !
Source : Shutterstock

Source : Shutterstock
En observant de tels résultats, on pourrait s’attendre à ce que toutes les communes suivent la même voix. Mais gare aux réjouissances hâtives : si Roquevaire a pu décréter la gratuité de l’eau, c’est uniquement parce qu’elle avait toujours gardé la main sur ce marché grâce à sa régie municipale crée en 1925. Or, la plupart des villes et agglomérations de France ont déjà cédé la gestion de leur eau à des entreprises privées… et il est très difficile pour une collectivité de revenir sur ce type de contrat.
Source : Wikipedia

Source : Wikipedia
Malheureusement, et contre son plein gré, Roquevaire pourrait bien connaître le même sort. En 2020, cette commune rejoindra la métropole d’Aix-Marseille-Provence et, de ce fait, perdra la compétence de l’eau…
Espérons que Roquevaire arrivera à convaincre ses futurs partenaires que l’eau n’est pas une marchandise comme les autres. Sinon…
Voilà en tout cas une belle décision qui prouve que la volonté politique d’un échelon local peut montrer l’exemple à tout un pays !

Nous restons déterminé.e.s !

Communiqué des occupants de l’Odéon - Théâtre de l’Europe - le 26 avril 2016, 14h

Depuis plus de 40 heures, après 2 nuits passées à l’intérieur, le théâtre de l'Odéon - Théâtre de l’Europe à Paris est toujours occupé par une cinquantaine d’étudiantes, de chômeuses, d'intermittentes, précaires, et de nuits deboutistes.
Dès notre arrivée, nos objectifs étaient clairs : peser sur les négociations d’assurance chômage en cours et exiger le retrait total de la Loi Travail.
En effet, hier, se tenait une journée de négociations sur le régime spécifique des intermittents du spectacle. Nous avons invité toutes les personnes mobilisées autour des luttes en cours à nous rejoindre au Théâtre de l’Odéon afin d’y tenir une Assemblée Générale.
Elles sont arrivées en nombre, de manière pacifique, et sans aucune provocation. Elles ont été repoussées directement à coup de lacrymo et de matraques ! La violence policière qui s’abat actuellement sur les mouvements sociaux est alors encore montée d’un cran !
Depuis le début de cette occupation, la présence policière est permanente : nous refusons de vivre dans cet Etat policier et exigeons le retrait des forces de l’ordre de la place de l’Odéon !
Nous avions annoncé que l’occupation du Théâtre de l’Odéon se tiendrait tant qu’un accord (ou un refus définitif d’accord) sur les annexes 8 et 10 ne serait pas acté. Hier soir, les syndicats ont finalement repoussé le terme des négociations à mercredi.
Ce matin, nous avons donc réitéré à la direction du Théâtre de l’Odéon notre détermination à rester, comme nous l’avions annoncé dès notre arrivée, jusqu’à la fin des négociations.
Nous avons renouvelé notre demande à ce que les portes de ce théâtre public soient ouvertes afin que les gens puissent y circuler et venir y travailler.
Nous avons invité l’équipe du théâtre, ainsi que celle du spectacle programmé ce soir, à venir dialoguer avec nous.
Nous avons demandé à ce que Stéphane Braunschweig, Directeur du théâtre, ainsi que le Ministère de la culture se positionnent publiquement et fermement, pour dénoncer les violences policières qui ont eu lieu devant le théâtre hier soir, et de prendre les décisions nécessaires pour que ces violences ne se reproduisent plus.
Nous attendons leur réponse sur nos revendications.
Nous restons déterminés et appelons à soutien !
Les #occupants du Théâtre de l’Odéon.

Sortir de facebook : enjeux et alternatives

Source : Sortir de faceboook Wordpress


Vous doutez de Facebook, vous avez déjà envisagé de vous désinscrire ? Bravo ! Nous essayons dans cette brochure d’élargir le débat, de présenter d’autres réseaux sociaux par nature respectueux de l’utilisateur et plus riches en fonctionnalités, et enfin de montrer que faire d’autre que de critiquer et quitter Facebook pour adopter de bonnes manières dignes d’un internet libre (courriel, messagerie instantanée, conférence vidéo, etc).
Bonne lecture !
Note: Chaque année, les conditions d’utilisation de Facebook changent et deviennent encore plus permissives (ainsi notamment au 1er janvier 2015). Poster un simple message de protestation pour tenter de se réfugier derrière la loi ne vous a protégé de rien. Pour autant, ne déprimez pas, il existe des services où vous n’êtes pas une marchandise et où vous ne pouvez pas l’être. Pour le garantir, ils doivent être des logiciels libres et des réseaux distribués. Lisez ci-dessous pour comprendre, ou inscrivez-vous dès maintenant sur Diaspora.
Vous trouvez cette page trop longue, ou très intéressante ? Téléchargez le pdf, imprimez-le en format livret, lisez la brochure dans le bus et faites-la tourner !
Brochure au format pdf : sortirdefacebook-0.2.1.pdf (32 pages, 2 Mo)
Version imprimable (avec couverture) : sortirdefacebook-0.2-couv.pdf

Les sources de la brochure sont disponibles en ligne.

Dernière mise à jour : janvier 2016

Les 15 prochains jours dans le Tarn - programme

Bonjour,
Les rendez-vous publiés sur le site Tarn Démosphèere sont repris dans cette lettre pour les 15 prochains jours.
Vous les retrouvez aussi sur http://tarn.demosphere.eu/
Si vous vous posez des questions sur les Compteurs linky , pensez à cliquer sur le lien en haut à gauche de la page d'accueil (FST-ACtions-Alternatives -collectifs)-ou cliquez ici
Bonne lecture,
Christine
Pour envoyer vos informations :
 
-  saisissez-les directement, c'est le mieux !

Soumettez vos rendez-vous-
ou bien écrivez à :
contact@tarn.demosphere.eu


Pour nous contacter : contact@tarn.demosphere.eu
Pour vous désabonner, abonner d'autres personnes : http://listes.rezo.net/mailman/listinfo/tarn.info.citoyen

^Mai 2016


lundi 25 avril 2016

La puissance des banques menace-t-elle l’économie mondiale ?

Autour des tentatives de régulation du système bancaire mondial après la crise de 2008
Carte bancaire (illustration)
Carte bancaire (illustration) Crédits : Radio France
Avec : François Morin, économiste, professeur émérite de sciences économiques à l'Université de Toulouse I ; Dominique Plihon, professeur d'économie financière à l'Université Paris XIII et Jézabel Couppey-Soubeyran, maître de conférences à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Intervenants
  • François Morin : économiste, professeur émérite de sciences économiques à l'Université de Toulouse I
  • Jézabel Couppey-Soubeyran : maître de conférences en sciences économiques à Paris 1 Panthéon-Sorbonne
  • Dominique Plihon : Professeur d'économie financière à l'Université Paris XIII et membre du CA d'Attac France
Bibliographie
Blablabanque : Le discours de l'inaction
Blablabanque : Le discours de l'inaction Michalon, 2015
Le livre noir des banques
Le livre noir des banques Les Liens qui libèrent, Paris, 2015

Rassemblement pour la libération de Rédouane Ikil

L’audience en appel pour le renouvellement du mandat de dépôt de Redouane aura lieu mardi 3 mai à 9h00 au TGI de Toulouse.
Soyons nombreux à nous rassembler ce jour devant le tribunal pour exiger sa liberation ! Liberté et Justice pour Redouane Ikil !


Plus d'info ici : Comité liberté et justice pour Rédouane Ikil

SIGNEZ LA PETITION ICI

dimanche 24 avril 2016

Occupation aujourd'hui du théatre de l'ODÉON à PARIS

Après l'occupation de théâtre à Toulouse (TNT), Bordeaux(TnBA), Caen (CDN), c'est au tour du théâtre de l'Odéon à Paris d'être occupé depuis 18h30 ce dimanche. Deux banderoles ont été déployées sur la façade : "De l'argent il y en a, construisons de nouveaux droits" ;  " Pas de droit du travail sans droit au chômage". 

Contacts presse :  
06 3394 3296
06 6045 1076
06 1378 0166

Nous, chômeurs, étudiant.e.s, précaires, salariés en poste ou en formation et intermittent.e.s de la culture et d'ailleurs, avec ou sans papiers, occupons ce lieu public pour signifier notre complet désaccord avec les "négociations" en cours de l'assurance chômage comme avec le projet de loi travail. 

Comme bien d'autres, les salariés du théâtre de l'Odéon ont fait grève contre le projet de loi travail les 9 mars et 9 avril dernier. 
Ce 28 avril de nombreux salariés seront à nouveau en grève contre la loi travail dans tout le pays.
D'ici là, partout, des actions vont avoir lieu. Au vu l'obstination de ce gouvernement, la mobilisation va se poursuivre et s'approfondir. 

Les négociations de l'Unedic prévoient de priver les chômeurs, précaires et intermittents de 800 millions d'euros, alors même que la majorité d'entre eux ne sont pas indemnisés.
Ces coupes budgétaires brutales sont  préconisées par le gouvernement. Et la plupart des partenaires "sociaux", Medef en tête, avalisent déjà cette orientation catastrophique.

La CFDT et le MEDEF ont prévu de réaliser proportionnellement davantage d'économies à l'encontre des intermittents que des autres chômeurs (cf. lettre de cadrage du Medef).  L'État serait prêt à verser au pot plusieurs dizaines de millions pour compenser en partie les économies faites sur les annexes 8 et 10.  Ces rustines, ne règlent rien. Un tel financement "réservé"  ne serait rien d'autre qu'une manoeuvre de division destinée à prévenir la mobilisation de l'ensemble des concernés.   
La mobilisation en cours contre la loi travail  a commencé à faire savoir que le droit du travail resterait attaqué en permanence tant qu'un droit au chômage ne serait pas instauré. Voilà pourquoi, l'État doit abonder pour tous les caisses de l'assurance chômage et leur trouver de nouveaux modes de financement. 

Poursuivons la mobilisation !

Chômeuses, étudiant.e.s, précaires, salariés en poste ou en formation et intermittent.e.s de la culture et d'ailleurs, avec ou sans papiers, occupants du théâtre de l'Odéon


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Twitter : @CIPIDF

Pour ne pas se laisser faire, partager infos et expériences, agir collectivement, le LUNDI, de 15h à 18h, des PERMANENCES ont lieu au Café de la Commune Libre d’Aligre, 3 rue d’Aligre Paris, 12ème. Tel : 01 40 34 59 74

jeudi 21 avril 2016

Notre Dame des Landes : Au coeur de la lutte ( le film)


Gaspard Glanz, le journaliste préféré de la génération Nuit Debout

Source : Street press


 Ses vidéos de manif, filmées au plus près de l’action, explosent les compteurs YouTube. Gaspard Glanz, le fondateur du site d’info Taranis News est la figure de proue d’une nouvelle forme de journalisme, cash et engagée.
Boulevard Saint-Michel (Paris, 5e) – Ce 6 avril, Gaspard Glanz a eu chaud. Alors qu’il suit une manif sauvage partie de République, le journaliste et fondateur du site d’infos Taranis News (link is external) manque de se prendre une beigne. Sur le boulevard, manifestants et hommes en bleu s’échauffent devant sa caméra quand un policier de la BAC lui tombe dessus :

« Il m’a demandé ma carte de presse. Pas le temps de dégainer mon portefeuille qu’il me gaze et me met un coup de matraque. »
2 minutes plus tard, tandis que les CRS secouent son pote Pierre Gautheron, les flics menacent à nouveau Gaspard :

« Il m’a mis la gazeuse sur les yeux. En mode tu filmes je te coupe les yeux. »

De Calais à Nuit Debout

Depuis le début du mouvement contre le projet de loi Travail, Gaspard Glanz est sur tous les fronts. Le journaliste de 29 ans est presque tous les jours en manif’. Casque de snow sur la tête, masque d’hôpital, talkie toujours à portée de main, il braque sa cam’ là où ça chauffe. Quitte à s’attirer les faveurs de la police. (link is external) Depuis 2 ans, il a déposé 6 plaintes à l’IGPN, la police des polices :

« A chaque fois qu’on prend des coups de grenades, de flashball, je publie tout et le nombre de followers sur Taranis triple. A vouloir nous faire passer pour des militants, la police nous légitime en tant que journaliste. »
Résultat ? Son média Taranis News, un site d’infos vidéos et photos, cartonne. Connu à l’extrême-gauche depuis ses reportages à la ZAD de Sivens et de NDDL, le média sort peu à peu du bois :

« Depuis le début de la loi Travail, on a fait 500.000 vues. En une semaine, on a pris autant de fans qu’en un an au début de Taranis. »

Chef de meute

En action
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Il faut dire que Gaspard et sa team chopent des images que personne n’a. Bastons entre keuf et black block en marge des cortèges étudiants, manif’ des réfugiés à Calais, reportage à Nuit Debout, le bougre est toujours en première ligne. Et si Canal +, M6 ou l’AFP lui achètent ses images, d’autres lui reprochent de faire dans le « riot porn », l’esthétisation de la violence politique :
« En ce moment, il y a une manif chaude par semaine. Je suis trop concentré sur la violence pour faire des interviews. Je ne fais pas de riot porn. Mais c’est vrai qu’en un mois, j’ai filmé plus de violences qu’en 2 ans. »
Il n’est pas le seul. A la croisée des chemins entre l’Huma et Vice, ils sont une poignée de journalistes à traîner dans les manifs, au plus près de l’action. Gaspard se défend d’être le chef de meutes. « Ça, c’est pas ma faute. »

De l’UNL aux totos

A 11 ans, le petit Gaspard trainait déjà dans les milieux militants. Au collège puis au lycée, il enchaîne les mandats électifs : délégué de classe, élu au conseil de vie lycéenne, jusqu’à être intronisé boss de l’UNL pour la région Alsace suite au mouvement contre la loi Fillon… A 19 ans, lors du Contrat première embauche (CPE), il est encore une fois en première ligne :
«  A Strasbourg, une proviseure avait contacté le FNJ pour débloquer son lycée. J’avais appelé des renforts pour faire tenir le blocus. Elle n’a pas apprécié. J’ai été condamné à 500 euros d’amende et 500 euros avec sursis. »
Vidéo – Quand Gaspard passe à Calais
A la capitale, alors qu’il traîne avec le gotha militant de l’époque – « J’ai même été invité chez Thomas Hollande » – Gaspard tourne finalement le dos à la politique et au syndicalisme. Son bac en poche, il déménage à Rennes et s’inscrit en socio. Lors des mobilisations contre la loi Pécresse (LRU), il monte le site Université de Rennes 2 en lutte (link is external) et réalise ses premiers reportages.

Un zadiste surnommé Stardust

« Mes début en tant que journaliste, c’est lors du sommet de l’OTAN à Strasbourg en 2009. Encore aujourd’hui ça reste la pire manif que j’ai faite », rembobine le jeune homme tout en sirotant une eau gazeuse italienne. Il s’en souvient comme si c’était hier :

« D’un côté, il y avait 22.000 flics mobilisés, de l’autre le plus gros rassemblement de black block des 20 dernières années : entre 3.000 et 5.000. J’ai tout filmé. Et le soir, je n’étais même pas frustré de ne pas en faire partie. »
Mais c’est surtout à la ZAD que le bonhomme gagne ses premiers gallons de reporter. En 2012, alors qu’il vient de lancer son premier média, Rennes TV, Gaspard élit domicile pendant plusieurs mois à Notre-Dames-des-Landes : « Entre novembre 2012 et avril 2013, j’étais tout le temps à la ZAD. Personne ne parlait de ce qui se passait ».
Rebelote à Sivens en 2014 où il filme l’évacuation de la ZAD et collabore avec Vice News et Rue89. Sur place, il finit par faire partie des meubles :

«  J’avais un deal avec les zadistes. Ils me laissaient les suivre et je faisais un peu office d’automédia. A Sivens, mon nom de code, c’était Stardust. »


600 euros par mois

Avec ses 7 journalistes dispatchés dans l’Hexagone (Rennes, Nantes, Paris et Lille), Taranis se pose comme le média des mouvements sociaux. « Un jour, un keuf est même venu me voir pour me dire qu’il aimait mes vidéos. Il m’a dit : “tu montres les cons de notre côté comme de l’autre” », fanfaronne Gaspard.
Malgré les lauriers, tout n’est pas si rose pour le journaliste autodidacte. Surtout niveau portefeuille : «  Aujourd’hui, je gagne 600 euros par mois et je me suis réinstallé chez mes parents à Strasbourg ». Tout le temps dans le train, souvent chez les autres, Gaspard court la France pour faire vivre Taranis :

« En 2 jours, j’ai dormi 2 heures. J’ai enchaîné manif le matin, montage manif le soir, et re-montage. »
Dans les prochains mois, le site devrait muter pour devenir une véritable agence de presse en ligne où les médias pourront venir acheter directement les images de la team et de journalistes partenaires. Gaspard promet :

« 2016 devrait être une grande année pour Taranis ! »

NUITS DEBOUT CAZERES


Linky : un compteur communicant qui en dit beaucoup sur notre vie privée

Source : Ligue des droits de l'homme


Pour mettre en œuvre une directive européenne relative à l’efficacité énergétique dans l’Union, la France a décidé, en 2012, de procéder au remplacement de tous les compteurs électriques par de nouveaux compteurs joliment appelés « Linky », capables de communiquer directement à une centrale EDF, sans l’intervention de son personnel. Ce n’est pas là sa seule fonction, il permettra aussi d’adapter le contrat, autorisera la mise en service ou la coupure à distance et le client pourra surveiller sa consommation en KW en se connectant sur un site dédié et non directement sur le compteur…

Alors pourquoi tant d’usagers farouchement opposés, tant de communes (plus de quatre-vingt-dix à ce jour) prennent des arrêtés s’opposant à ce déploiement ?
C’est que Linky est très bavard : les informations qu’il collecte constituent une intrusion dans la vie privée de soixante-six millions d’habitants, car le transfert des données détaillées sur la consommation d’énergie (par exemple toutes les dix minutes) permet notamment d’identifier les heures de lever et de coucher, les heures ou périodes d’absence, ou encore, sous certaines conditions, le volume d’eau chaude consommée par jour, le nombre de personnes présentes dans le logement, etc. Au point que la Cnil a travaillé sur un « Pack de conformité » et préconisé qu’EDF obtienne de l’usager son consentement pour le transfert de ses données. Or de ce consentement il n’est absolument pas question dans les courriers envoyés par ERDF annonçant le remplacement des compteurs.
Par ailleurs, ce transfert de données constitue une modification substantielle du contrat signé à l’origine pour la fourniture d’électricité, mais cette modification n’est en aucun cas évoquée.
Il est donc pour le moins surprenant qu’ERDF procède avec une telle brutalité au changement des compteurs chez des usagers, malgré leur opposition, et que les responsables invoquent uniquement les économies et la facilité d’utilisation.
La LDH a demandé à la Cnil de vérifier le respect par EDF du Pack de conformité. Elle regrette enfin que, plutôt que de recourir aux arguments d’autorité, il n’ait pas été procédé aux expertises scientifiques nécessaires afin de répondre aux craintes qui ont pu être exprimées.
En attendant que ces expertises aient lieu et que la Cnil ait rempli sa mission, la LDH demande un moratoire sur le déploiement actuel.
Paris, le 19 avril 2016

Téléchargez le communiqué

Appel à soutien à syndicalistes inculpés dans l'exercice de leurs fonctions !

Nos camarades de SUD (Martial Chausson et Stéphane Borras), un camarade
de la CGT, un éducateur de MECS et le DAL sont convoqués au tribunal
administratif, assignés par le conseil départemental, pour l'expulsion
du campement qui avait commencé à s'installer hier sur la parvis.

Ce campement a été expulsé par la police, dans le calme, la nuit dernière.

De ce fait, cette convocation pourrait cacher le véritable objectif ,
des poursuites disciplinaires pour nos camarades.

Nous sommes face à une répression de militants syndicaux, pris
individuellement.

Tout notre syndicat est ainsi attaqué, dans une bataille pour la défense
des droits des plus précaires.

Nous t'appelons à venir soutenir nos camarades devant le tribunal
administratif jeudi 21 avril à 13 h 30 devant le tribunal administratif,
68 rue raymond 4 Toulouse

mercredi 20 avril 2016

Cazères, ses 4177 habitants et... son mouvement Nuit Debout

La place de la Halle a pris des allures de tribune citoyenne vendredi dernier./Photo DDM Annie Mitault
La place de la Halle a pris des allures de tribune citoyenne vendredi dernier./Photo DDM Annie Mitault
Source : la Dépêche
Le mouvement Nuit Debout, né après la manifestation anti loi Travail du 31 mars dernier, essaime un peu partout en France et en Europe. Et pas forcément là où on s'y attend le plus..La Nuit Debout n'est pas l'apanage des seules grandes villes.
A Cazères, les 4877 habitants du chef-lieu de canton du Comminges, se sont eux aussi aussi emparés de ce mouvement, qui vise selon son manifeste, à ce que "chacun se réapproprie la parole et l’espace public".
Après une belle affluence à la première «Nuit Debout» organisée à Cazères vendredi dernier, durant laquelle la place de la Halle avait pris des allures de tribune citoyenne   avec une centaine de personnes réunies pour s’exprimer autour de la loi du travail, une seconde session se tiendra vendredi 22 avril à 19h00.
Le mouvement qui se met doucement en marche a donc convié les participants à un nouveau temps d’échange en cette fin de semaine. Au programme des discussions : le point sur la loi travail, les luttes locales, la préparation de la manifestation du 28 avril à Toulouse, la projection du film «Merci patron» et l'organisation de la suite du mouvement.
CLAIRE RAYNAUD

Aide sociale à l'enfance : la contestation s'installe

Source : La dépêche
Après le sit-in, hier, des tentes pourraient apparaître devant le conseil départemental dans les prochains jours.../ Photo DDM.
Après le sit-in, hier, des tentes pourraient apparaître devant le conseil départemental dans les prochains jours.../ Photo DDM.
Georges Méric, le président du conseil départemental a reçu, hier, une délégation de l'intersyndicale des travailleurs sociaux, qui dénoncent sa politique de prise en charge des démunis.
«Je demande un peu de respect pour des jeunes qui ont souvent risqué leur vie pour arriver jusqu'ici et qu'on jette à la rue. Moi, je travaille en foyer et je ne fais pas ce boulot pour appliquer cette politique-là»... Face à quelque 200 manifestants venus pique-niquer, hier, à midi, devant le conseil départemental de la Haute-Garonne, Simon, un travailleur social engagé, tente de sensibiliser ses collègues sur l'une des conséquences du plan sur la protection de l'enfance, voté à l'unanimité par l'assemblée départementale la semaine dernière, dans un climat très tendu. Cette fois, le rassemblement est pacifié, même si les éléments du débat n'ont guère changé. Comme annoncé, les jeunes adultes de plus de 19 ans ne pourront plus bénéficier d'un hébergement systématique, les mineurs isolés, sans place d'accueil, seront mis sur des listes d'attente et les mères seules avec des enfants de moins de 3 ans ne seront plus hébergées à l'hôtel. «On nous a quand même promis qu'il n'y aurait pas d'expulsion et que l'on se donnait jusqu'à avril 2017 pour leur trouver des solutions», note, un rien dubitatif, Stéphane Borras, représentant l'intersyndicale Sud, CGT et Force ouvrière. La rencontre, quelques minutes plus tôt, avec Georges Méric, le président socialiste du département, n'a pas soldé les grosses différences d'appréciation. «On nous explique que ce n'est pas le conseil départemental qui met ses gens à la rue, mais les passeurs qui les exploitent, s'agace Stéphane Borras. Doit-on voir là un message de la Haute-Garonne pour leur dire d'aller se faire héberger ailleurs» ? Côté département, on rappelle qu'il s'agit d'abord de sauver un dispositif d'aide sociale à l'enfance complètement saturé et intenable financièrement. «Le plan qui sera mis en œuvre début mai, permet la création de 450 places pour renforcer l'organisation actuelle et une centaine d'emplois d'assistants familiaux», détaille un communiqué. En assurant que «les inquiétudes exprimées par les personnels, seront prises en compte et que cela permettra d'assurer plus efficacement le service auprès des publics concernés». Sans convaincre. Hier, les débats menés tout au long de la journée penchaient plutôt pour l'installation d'un camp de tentes sous les fenêtres de l'institution…

Le chiffre : 450

places Créées >Hébergement. C'est le chiffre annoncé par le conseil départemental dans le cadre de son plan pour l'aide sociale à l'enfance. Les syndicats s'en félicitent, mais jugent que cette annonce ne réglera pas les problèmes de fond.
« On nous explique que ce n'est pas le conseil départemental qui met les gens à la rue, mais les passeurs qui les exploitent. Est-ce un message pour leur dire d'aller se faire héberger ailleurs ? »
Stéphane Borras,
syndicat Sud

Un plan très controversé..

Selon le texte voté la semaine dernière par l'assemblée départementale, «d'ici à mars 2017, il sera mis fin aux dispositifs non habilités Aide sociale à l'enfance et la sortie des personnes placées en hôtel sera progressivement organisée vers des structures habilitées». Pour les jeunes majeurs, l'ensemble des institutions et organismes concernés seront associés pour préparer et accompagner l'accès à l'autonomie de ce public. Il sera par ailleurs mis fin aux hébergements systématiques à compter de 19 ans. Dès septembre 2016, une plateforme d'accueil, d'évaluation et d'orientation des mineurs non accompagnés de 20 à 30 places sera ouverte, mais «aucune personne actuellement hébergée à l'hôtel ne sera expulsée». Pour l'intersyndicale, ces décisions sont «illégales». Et de citer un arrêt du Conseil d'État du 30 mars, qui rappelle que «le département ne peut légalement refuser à une famille avec enfants, l'octroi ou le maintien d'une aide entrant dans le champ de ses compétences, en l'occurrence une aide financière pour permettre un hébergement».
Gilles-R. Souillés

Ils privatisent la ville, rendons l’espace public

Pierre Duquesne
Vendredi, 15 Avril, 2016

Après la place de la République et des villes de province, le mouvement nuit debout s’étend aux banlieues (ici à Saint-Denis).
Photo : Magali Bragard
La première victoire de la Nuit debout est d’avoir posé la question de l’espace public. Un lieu qui ne doit pas être réservé au commerce le jour et à des sorties onéreuses la nuit.
«Qui a peur de la Nuit debout ? » Un communiqué cinglant est tombé dans les boîtes mails des journalistes en milieu de semaine. Sous-titre : « Investir l’espace public contre la privatisation de la démocratie. » Le message provenait de la place de la République, où les militants entendaient dénoncer le travail de sape des autorités pour les empêcher de construire « pacifiquement » un espace « pour des idées étouffées par ailleurs ».
Destruction des toilettes sèches, démolition d’une cantine, encerclement de la place par les camions de CRS, blocage de matériel… les forces de l’ordre ont changé d’attitude depuis lundi, place de la République. Et des barrages ont empêché hier les manifestants d’arriver sur la place de la République, littéralement douchée par les gaz lacrymogènes. Anne Hidalgo, maire de Paris, est aussi dans le viseur. Notamment depuis qu’elle a déclaré sur France Info que « les lieux publics ne peuvent être privatisés ».
Les réactions ont fusé du côté de la Nuit debout. En AG, des intervenants proposent d’enquêter sur les partenariats public-privé passés par la ville. Membre de la commission communication, Joseph Boussion s’exprime dans la presse. « Il ne s’agit ni de privatisation ni d’occupation, mais plutôt de réappropriation, explique-t-il dans un entretien au site Lumières de la ville. Nous contestons la politique de privatisation menée par la Mairie, qui vend des mètres carrés d’espace public aux promoteurs et aux enseignes. » Retour à l’envoyeur.

La place de la République, pensée pour être multiusage

À New York, les agents du NYPD ont aussi invoqué le droit au flânage pour vider le Zuccotti Park, un « espace public de propriété privée » qui appartient aux promoteurs immobiliers. C’est, disons-le, peu le cas à Paris. S’il existe bien dans la capitale des espaces extérieurs entièrement gérés par le privé (Bercy Village) ou la mise à disposition temporaire de certains lieux à des acteurs privés (fan-zone de l’Euro entièrement gérée par l’entreprise Lagardère), la mairie mène plutôt une politique de conquête de nouveaux espaces publics, à l’image de la rénovation exemplaire de la place de la République, pensée pour être multiusage. Autre illustration : le projet des Halles. L’opération a été portée par une association d’acteurs publics et privés. Mais elle a permis de quasiment doubler la surface d’équipements publics sous la Canopée. Dommage qu’Anne Hidalgo ne défende pas sa politique sur les grandes chaînes nationales. Ni qu’elle rappelle sa volonté de créer une charte avec Barcelone, New York ou Madrid « pour éviter que la mondialisation ne stérilise et n’uniformise nos villes » (sic).
À Grenoble, le maire Éric Piolle a fait un choix opposé, en mettant un parc à disposition de la Nuit debout. « À quoi d’autre pourrait servir l’espace public que de se rassembler, échanger et faire société ? À la consommation ? Pourquoi ce qui est possible pour les commémorations ne l’est pas pour le débat ? », insiste aussi Luc Gwiazdzinski, géographe à l’université de Grenoble. Ce mouvement donne, selon lui, une dimension supplémentaire à l’espace public. Il ne s’agit plus seulement d’un lieu n’appartenant pas au privé (place, rue…) ou d’un espace où se fait la politique, mais cela devient un « espace du faire ». « Où l’on construit des choses collectivement. » Et ce mouvement oblige aussi les élus à penser la question de la nuit, « qui ne peut rester un temps colonisé par les activités lucratives ». Mais voilà, il y a trop peu d’espaces de ce type dans nos villes pour que celles-ci deviennent enfin de véritables usines de production du commun.

Une tête de mort emblème du "Punisher" sur la matraque d'un policier pendant les manifs Loi Travail [EXCLUSIF]

Source : le Huffington Post
POLICE - "J'ai tout de suite remarqué ce détail. Et je l'ai reconnu, car je suis un grand fan de comics". De quoi parle ce photographe professionnel? D'un autocollant sur une matraque de policier qui l'a fait sursauter et qu'il a saisi sur le vif lors des manifestations du 14 avril dernier contre la loi travail. Yann Levy est un photographe de presse habitué des manifestations étudiantes, qui suivait le défilé entre les stations de métro Jaurès et Stalingrad.
Comme Yann Levy - le reporter qui a envoyé ce cliché au HuffPost - d'autres photographes suivant le cortège ont repéré ce détail d'apparence anodine: une tête de mort sur une matraque des forces de l'ordre. Et par n'importe quelle tête de mort. Il s'agit de l'emblème du Punisher, un personnage controversé de l'univers Marvel.
matraque tete de mort punisher
Le personnage du Punisher est un ancien soldat du corps des Marines, vétéran du Vietnam dans les comics (ou d'Afghanistan et d'Irak dans la saison 2 de "Daredevil" sur Netflix). Son credo: la vengeance et la justice personnelle. Le Punisher prône des solutions radicales et préfère exécuter les malfrats qui auraient échappé à la police ou à la justice faute de preuves suffisantes ou grâce à des vices de procédure. Une philosophie aux antipodes, bien sûr, du code de déontologie de la police nationale.
"Il y a quelque chose d'important dans cette image, a ajouté le photographe au HuffPost. L'uniforme est normalement là pour gommer les différences. Là il y a une volonté de se différencier et de faire passer un message."
Aux Etats-Unis où le personnage du Punisher est plus connu qu'en France, son logo en forme de crane est très populaire au sein de l'armée. En 2015, Time consacrait d'ailleurs un article au phénomène Punisher au sein de troupes américaines en Irak. Pour rappel, en France, un policier n'a pas le droit de modifier ou de décorer son uniforme.
Un logo clairement identifiable
Si au fil du temps - le personnage a été créé en 1974 - l'emblème du Punisher a évolué au gré des dessinateurs et réalisateurs successifs, celui utilisé sur la matraque est clairement reconnaissable:
punisher marvel

Le logo du Punisher de Marvel

Il s'agit du logo créé pour le film de 2004, avec John Travolta et Thomas Jane:
punisher matraque
"Dans le contexte de violences policières, la photo prend un autre sens"
Pourquoi cette photo a-t-elle surgi seulement ce mardi 19 avril? La polémique sur les violences policières, la CGT qui s'est attirée la colère du ministre de l'Intérieur et des syndicats de policiers avec son affiche n'y sont pas étrangères: "Dans ce contexte, la photo de la matraque d'un policier ornée d'une tête de mort un peu particulière prend une autre dimension" analyse Yann Levy qui a fait ce mardi le choix de sortir cette photo de ses cartons.
Sur Twitter ce mardi, les clichés de Geoffrey Froment, un photographe indépendant, qui couvrait lui aussi la manifestation du 14 avril ont été partagées, montrant la même matraque. Des photos qui ont immédiatement fait réagir certains internautes:
"Je trouve ça vraiment flippant et malsain qu'il ait décoré sa matraque, surtout avec ça", peut-on lire dans les messages de cette internaute.
Déjà, dans la manifestation, cet autocollant a créé le malaise:
"Le policier s'est vite rendu compte qu'il attirait les photographes après que j'en ai parlé à mes collègues sur le terrain et il m'a semblé mal à l'aise, je l'ai vu cacher l'autocollant", se souvient Yann Levy.
S'agit-il d'un CRS?
Selon Yann Levy qui a l'habitude de suivre les manifestations, il ne fait aucun doute que le policier en question était un CRS. Néanmoins, aucun plan large parmi les images du photographe ne permet de l'affirmer avec certitude. Le photographe indépendant qui a également remarqué ce policier à la matraque et le décrit comme "nerveux" a également assuré au HuffPost qu'il s'agit d'un CRS.
De source policière, il peut aussi s'agir d'un membre des compagnies d'intervention de la préfecture de police. Ces policiers sont équipés de casques à liseré bleu, les CRS ont eux des casques à liseré jaune.
Contactée par Le HuffPost, la police nationale n'a pas encore été en mesure d'identifier clairement à quel corps appartient le policier à la matraque Punisher. Mais la préfecture de police de Paris affirme de son côté qu'il s'agit bien d'un CRS. Ces mêmes sources n'ont pas été en mesure de nous dire les risques encourus par le policier en question.
Dans tous les cas, toutes les sources policières contactées ont été plus qu'étonnées par la présence d'un tel symbole sur une matraque. Pour nos interlocuteurs, "les effets policiers doivent rester neutres et cela irait à l'encontre du code de déontologie de la police nationale".
Le triste précédent du soldat au Mali
Si le cliché fait autant réagir, c'est qu'elle rappelle une autre photographie qui avait fait la une de l'actualité en janvier 2013. Celle d'un soldat français déployé au Mali, le visage recouvert d'un foulard représentant une tête de mort.
soldat tete de mort foulard
L'image avait marqué l'opinion publique et la polémique qui a suivi a poussé le légionnaire à déserter l'armée.
Pour ne pas causer de tort à l'homme à la matraque Punisher, Yann Levy a choisi délibérément de ne pas montrer son visage sur sa photo. "Mon métier est de documenter une situation, pas de faire ni de la délation, ni une généralisation", justifie le photographe.
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