Source Marianne
Pour
la première fois dans le numéro de "Marianne" en kiosques ce vendredi,
un acheteur, intermédiaire entre les petits producteurs et les
principales enseignes de la grande distribution, parle. Il révèle les
pratiques les plus sombres, entre manipulation et corruption, qui
étranglent toujours plus agriculteurs et éleveurs. Un témoignage
accablant ! Extrait.
Dessin : Pinel pour "Marianne"
Le public pense que nous autres acheteurs de la grande distribution sommes de grands salopards. Il a raison. Nous exerçons un métier de tueur, et nous sommes payés pour cela. Des tueurs de petites PME, de petits producteurs qui font vivre une poignée de salariés et que nous contraignons à vendre leurs produits à des prix toujours plus bas. Oh, c'est vrai, il n'y a pas mort d'homme, mais leur vie est anéantie.
Aujourd'hui, la grande distribution fait régner sa loi sans qu'aucun ministre ait pu lui imposer quoi que ce soit, malgré les lois Galland, Dutreil ou Chatel, etc. J'ai commencé ma carrière à la fin des années 80. Trente ans plus tard, rien ne s'est amélioré, bien au contraire. J'ai décidé de parler parce que je pense que le moment est venu de dire qu'il faut arrêter la machine folle. Je comprends les mouvements d'« indignés » qui se dressent partout en Europe pour dire qu'il faut changer le système. Podemos a pris le pouvoir en Espagne, à Madrid, à Barcelone et dans plusieurs villes. Je crois que les «indignés» de la production, les paysans et les petits patrons, doivent dire ce qu'ils ont sur le cœur pour ébranler le système. Je me reconnais dans leur démarche.
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>>> Retrouvez cette interview dans son intégralité dans le numéro de Marianne actuellement en kiosques.
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