vendredi 29 juillet 2016

Monsanto reçoit l'agrément européen pour du soja OGM

Source : Le Point

Monsanto pourra ainsi commercialiser une variété de soja génétiquement modifié qui peut notamment résister à certains herbicides.

Ce vendredi, le groupe de biotechnologies américain Monsanto a indiqué qu'il avait reçu l'agrément de l'UE pour y commercialiser une variété de soja génétiquement modifié. Appelé « Roundup Ready 2Xtend », ce soja peut notamment résister à certains herbicides comme le Dicamba, un produit chimique dérivé de l'acide benzoïque. Monsanto a rappelé qu'il avait déjà reçu l'agrément des autorités chinoises en février ainsi que celui de celles du Canada.
L'agence de protection de l'environnement américaine (EPA) effectue actuellement les derniers tests avant de donner son autorisation d'ici à l'automne à cet herbicide, ce qui permettrait son utilisation en Amérique du Nord pour la récolte de soja en 2017, a souligné Monsanto. L'autorisation européenne concerne l'importation et l'utilisation du produit dans la chaîne alimentaire, mais non sa culture, a précisé Monsanto, qui symbolise les dérives de l'industrie agricole pour la plupart des ONG environnementalistes.

(.../...) l'intégralité de l'article est en accès payant (1€) sur Le Point 

Quatre avocats toulousains font condamner la France

Source : La dépêche

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné la France dans cinq dossiers à Strasbourg pour «traitements inhumains ou dégradants». Quatre dossiers concernaient des placements au centre de rétention de Cornbarrieu. Les magistrats ont notamment pris en compte «le bas âge des enfants, la durée de leur rétention et le caractère inadapté des locaux concernés à la présence d'enfants». La CEDH estime que ces enfants ont fait l'objet de mauvais traitements.
La CEDH avait été saisie par quatre avocats toulousains qui dénonçaient le placement en rétention d'enfants mineurs avec leurs parents. «Les enfants étrangers n'existent pas aux yeux de la loi française. Pourtant la CEDH a déjà condamné la France en 2012 pour avoir placé des enfants en rétention. Nous avions argumenté sur cette précédente condamnation mais le tribunal administratif comme les juges des libertés et de la détention de Toulouse avaient placé les parents, et les enfants, en centre de rétention», explique Me Sylvain Laspalles, avocat d'un couple de Tchétchènes et de leur fille de 15 mois. Mes Flor Tercero, Benjamin Francos et Jérôme Canadas, les trois autres avocats toulousains défendaient également des couples russe, roumain et arménien qui avaient été placés à Cornebarrieu avec leurs très jeunes enfants. Condamnée, la France devra payer des dommages et intérêts, 9 000 € pour les Tchétchènes, libérés suite, déjà, à une décision de la CEDH saisie en référé.
Quelle influence sur la jurisprudence toulousaine ? «La future loi sur les étrangers qui entre en application à l'automne ne règle pas cette question même si elle évoque l'exception concernant les placements en rétention des enfants, privilégiant l'assignation en résidence. Si les personnes assignées à résidence ne respectent pas les décisions d'expulsions, que se passera-t-il ?» se demande Me Laspalles. Le défenseur des droits Jacques Toubon a estimé que la loi de mars 2016 «était contraire à la convention européenne des droits de l'enfant». Les avocats toulousains devront sans doute ressaisir la CEDH.
Jean Cohadon

La Beauté Des Amérindiennes Photographiée…

Source : Curioctopus

Dans presque toutes les tribus amérindiennes, les femmes jouaient un rôle fondamental et étaient profondément respectées par la collectivité.

Les tribus étaient souvent matriarcales et les femmes n’avaient rien à envier à leurs compagnons masculins, ayant à traiter les tâches les plus variées et les plus diversifiées.

Les témoignages photographiques de cette période sont fascinantes et nous restituent toute la magie d’une civilisation noble, malheureusement perdue à jamais. Aujourd'hui, nous voulons vous montrer de beaux portraits des femmes de diverses tribus amérindiennes, pris entre 1870 et 1900, avant le génocide opéré par les colons blancs



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L’Algérie favorable à l’accueil des réfugiés français fuyant la guerre contre le terrorisme

Source : El Manchar

L’Algérie a fait savoir par la voix de son ministre des affaires étrangères qu’elle est favorable à l’accueil des réfugiés français qui souhaitent fuir la guerre contre l’Etat Islamique importée sur leur sol. Attentats kamikaze, prises d’otage, fusillade, voilà à quoi ressemble le quotidien des Français depuis quelques mois. Il ne passe pas un jour sans qu’un attentat ne soit perpétré quelque part en France. Aujourd’hui encore, une prise d’otage a eu lieu dans une église à Saint-Etienne-du-Rouvray. On déplore la mort du curé, sauvagement égorgé par les terroristes. C’est la guerre comme dirait Valls. Face à cette barbarie, de nombreux Français se sentent impuissants, vulnérables, désarmés. Nombreux sont aussi ceux qui veulent partir.
C’est dans ce contexte de crise, que le ministre des affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a annoncé que l’Algérie était prête à venir en aide aux Français désireux de quitter leur pays en les accueillant sur son territoire. « Nous sommes prêts à offrir aux réfugiés Français un havre de paix, comme nous l’avons fait pour les réfugiés syriens et maliens » a indiqué M. Lamamra dans une déclaration à la presse, en marge de la cérémonie de clôture de la session de printemps du Conseil de la nation.
Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a affirmé que l’Algérie n’a jamais fermé ses portes aux réfugiés de guerre et qu’il ne saurait être autrement pour les déplacés Français victimes d’une guerre sans nom que leur gouvernement leur a imposé.
Pour le chef de la diplomatie algérienne, l' »Algérie considère ce principe comme fondamental pour toute nation qui oeuvre pour la paix et l’amitié des peuples à travers le monde ». « Réfugiés français et syriens se retrouveront en Algérie, ils pourront fraterniser et vivre ensemble en toute quiétude. Ils sauront alors que la guerre que les politiques mènent en leur nom n’est finalement pas la leur » conclut-il.
Avec Ezio Di Ghabriti

L'Islande dit adieu à l'Union européenne, sans même un référendum


Source : La Tribune 
 
Reykjavik devrait retirer officiellement sa candidature à l'UE déposée en 2009 sans en passer par une consultation populaire, contrairement aux promesses du gouvernement.
Adieu l'UE. Comme la Suisse et la Norvège en 1994, l'Islande devrait refuser officiellement son adhésion à l'Union européenne. Vendredi, les deux partis de centre-droit de la coalition au pouvoir, le parti du Progrès et le parti de l'Indépendance se sont mis d'accord sur une proposition de loi qui sera soumise à l'Althing, la chambre unique du parlement islandais. Ce texte prévoit de retirer la candidature du pays à l'UE sans passer par la voie du référendum comme l'avait promis le gouvernement lors de son entrée en fonction en avril dernier.

Négociations au point mort

En réalité, les négociations avec l'UE entamée en juillet 2009 sont au point mort depuis un vote de l'Althing de janvier 2013, précédant donc les dernières élections parlementaires, qui demandait le gel des discussions. En avril, le centre-droit au pouvoir avait confirmé la suspension de toutes les négociations en attendant un référendum. C'est le gouvernement de centre-gauche issu de la crise violente qu'a connu le pays en 2009 qui avait décidé de lancer l'Islande dans une procédure d'adhésion. Cette adhésion devait être suivie d'une adoption rapide de l'euro afin de donner au pays une « stabilité » dont elle rêvait alors. Mais ces négociations qui ne devaient être qu'une formalité ont achoppé sur trois sujets principaux.

Le problème de la pêche

Le premier, le plus essentiel, est le problème de la pêche. Avec l'effondrement de son système financier, la pêche est redevenue un secteur essentiel de l'économie islandaise. Son poids dans le PIB est passé de 4,7 % en 2008 à 7,1 % en 2012 et 42 % des exportations islandaises sont des produits de la pêche. Or, l'entrée dans l'UE signifierait l'adoption de quotas de pêche plus restreints. Or, compte tenu du poids économique de ce secteur, Reykjavik veut continuer à disposer de cette liberté. L'embargo imposé par l'UE aux harengs et maquereaux des îles Féroé en août dernier a inquiété beaucoup en Islande. Et puis, il y a cette épineuse question de la chasse à la baleine, toujours pratiquée en Islande à la grande indignation de Bruxelles et qui est un sujet fort sensible dans l'île nordique.

L'euro peu attirant

Le deuxième écueil est celui de l'euro. Sans doute pouvait-on voir la zone euro en juillet 2009 comme un « havre de stabilité. » Ce n'est plus guère le cas après quatre ans de crise profonde de l'UEM. Sans compter que, parallèlement, l'Islande a beaucoup profité (au prix d'une très forte inflation) de la dépréciation de la couronne qui a atteint jusqu'à un quart de sa valeur. Beaucoup d'Islandais doutent donc qu'il soit utile de perdre la maîtrise de sa politique monétaire. L'Islande, avec un PIB d'une dizaine de milliards d'euros et 380.000 habitants, sera certaine de voir ses intérêts ignorés par la BCE. Or, les avantages de l'euro sont assez limités puisque les importations en provenance de la zone euro ne représentent que 27 % du total (32 % avec le Danemark dont la monnaie est ancrée sur l'euro). Le jeu pourrait ne pas en valoir la chandelle. Mais enfin, l'Islande pourrait entrer dans l'UE en conservant la couronne.

Un intérêt limité

Troisième raison de l'échec des négociations, c'est la gestion de l'UE. L'Islande est sortie de la crise en tentant de préserver les intérêts de ses nationaux, notamment en pratiquant un défaut sur les investisseurs étrangers et en renonçant de facto à l'indépendance de sa banque centrale. C'eût été évidemment impossible en cas d'adhésion à l'UE. Les partis opposés à l'UE soulignent aussi combien la technocratie bruxelloise serait négative pour la démocratie islandaise. D'autant que, ajoute-t-il, l'Islande, membre de l'accord de libre-échange avec l'UE et de l'espace Schengen, bénéficie déjà d'une bonne intégration dans l'espace européen. Une adhésion à l'UE n'apporterait rien de plus à un pays qui compterait bien peu à Bruxelles.

Des sondages peu favorables à l'adhésion

Les derniers sondages laissaient peu de chances à l'adhésion à Bruxelles. Celui paru dans le quotidien Frettabladid du 3 février indiquait que 49 % des Islandais refusaient l'adhésion, 26 % l'acceptaient.
#Iceland - Fréttablaðið 2 poll: 74.6% want to hold a referendum on membership talks with the EU. 49% oppose EU membership, 26% are in favour
- electionista (@electionista) 3 Février 2014
Néanmoins, ce chiffre semblait en recul par rapport à l'an dernier. Le gouvernement a donc préférer clore le débat plutôt que de faire campagne et prendre un risque. C'est sans doute un oubli des promesses. Et la question est de savoir si les électeurs en tiendront rigueur au gouvernement. Car selon le même sujet, trois quarts des Islandais voulaient un référendum sur la question.

33ª edición de losCampamentos de Jóvenes Revolucionarias

Les Rencontres Internationales de Jeune  se dérouleront du 24 au 30  juillet prochain

C'est un un camp de jeunes anticapitalistes et révolutionnaires, organisé chaque année par les jeunes de la IVème Internationale (regroupement international d'organisations révolutionnaires, présent dans plus de 40 pays) et des organisations comme le NPA qui entretiennent des relations de solidarité politique avec la IVème Internationale.
 
C'est une semaine de rencontre entre militants, sympathisants et curieux de toute l'Europe et au-delà (Palestine, Mali, Venezuela, Mexique, États-Unis, Philippines, Bosnie...). Des débats, des commissions, des meetings, des formations, des fêtes ont lieu tous les jours. C'est aussi une semaine où l'on tente de pratiquer nos idées : lutte contre les préjugés sexistes, racistes, homophobes..., partage des richesses (une monnaie interne permet de combattre les inégalités entre pays), autogestion (ce sont tous les participants qui prennent en charge collectivement le nettoyage, la bouffe, l'organisation, le bar...).
Les RIJ ont lieu durant la dernière semaine du mois de juillet, du 24 au 30 juillet. Cette année les RIJ ont lieu dans l'Etat Espagnol.

samedi 23 juillet 2016

Interdiction de mettre des enfants en CRA : la CEDH conforte la position du Défenseur des droits

Le Défenseur des droits, Jacques Toubon prend acte de la condamnation à cinq reprises par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) de la France pour sa pratique consistant à placer en centre de rétention administrative (CRA), de manière systématique, les enfants accompagnant leurs parents lorsque ceux-ci font l'objet d'une mesure d'éloignement du territoire français.
La Cour estime que les enfants ont subi du fait de cette rétention des traitements inhumains ou dégradants proscrits par l'article 3 de la Convention et ce, alors même que la rétention était brève et que le CRA était aménagé pour les familles. C'est cette seule privation de liberté, à proximité des pistes de l'aéroport, qui est source « de stress et d'angoisse » pour des enfants en bas âge.
Dans l'affaire R.K., le Défenseur des droits avait fait une tierce-intervention via la décision MDE 2015-035 : la Cour y condamne également la France au regard de l'article 5 prohibant la détention arbitraire et de l'article 8 relatif droit au respect de la vie familiale.
La France avait pourtant déjà reçu un avertissement sévère à l'occasion d'une première condamnation dans l'arrêt Popov de 2012.
Loin de mettre un terme à de telles pratiques à l'issue de cette décision, la rétention des enfants s'est au contraire intensifiée. Selon un rapport publié en janvier 2016 par les associations présentes en CRA, le nombre de familles a plus que doublé en métropole entre 2014 et 2015, passant à 52 familles et 105 enfants comme le précise le rapport de la Cimade.
Le législateur, au motif d'encadrer cette pratique, l'a quant à lui légalisée le 7 mars 2016 en l'accompagnant de très nombreuses dérogations, très proches de celles prévues par la circulaire du 6 juillet 2012. Or, cette circulaire n'a jamais empêché le placement de familles en CRA… ni la condamnation de la France.
Au titre de sa mission de défense des droits de l'enfant, le Défenseur des droits n'a eu de cesse de rappeler que la rétention administrative d'enfants – accompagnés ou non – est contraire à l'intérêt supérieur de l'enfant ainsi qu'aux articles 3, 5 et 8 de la CEDH. C'est pourquoi il a recommandé dès 2012 et à plusieurs reprises, notamment via son avis 16-02 au parlement ou un rapport sur les droits fondamentaux des étrangers en France, que soit interdit le placement des mineurs en centres ou locaux de rétention, précisant que cette interdiction ne devrait souffrir d'aucune exception.
Le Défenseur des droits estime qu'il doit être immédiatement mis fin à la rétention des enfants et que la loi du 7 mars 2016 - contraire à la Convention européenne des droits de l'Homme - doit être réformée sur ce point.
Documents

L'Europe verrouille les semences anciennes seedlove sauvez Kokopelli

Source : Reflets.info

 Pendant que tout le monde s’énervait sur ACTA, et à raison, avec les dérives multiples que cet accord pouvait générer, une petite association française de conservation, vente et diffusion de semences paysannes, Kokopelli, se battait en justice contre un semencier, Baumaux © (14 millions de CA en 2011, 1,8 millions de résultat net). La Cour de justice de l’union européenne vient de rendre un deuxième attendu qui donne raison au gros Baumaux contre le petit Kokopelli : l’enregistrement de toutes les semences au catalogue officiel européen des semences est donc quasiment incontournable, et ceux qui ne s’y soumettent pas sont hors-la-loi. La petite association était attaquée pour pratique de « concurrence déloyale » envers ce pauvre et énorme Baumaux ©. Etonnant, quand on sait qu’en janvier dernier, l’avocat général avait donné un premier verdict totalement contraire. Mais en quoi cette affaire de semences paysannes (ou anciennes), d’enregistrement dans un catalogue est importante ? La majorité des gens s’en foutent de ces problèmes de paysans, hein ? Oui, et bien, ils ne devraient pas, et vous allez comprendre pourquoi et comment les lobbies aidés de la technocratie européenne se préoccupent…de l’esclavage de notre agriculture et de notre alimentation.

Hybrides vs Anciennes

Pour bien comprendre le sujet il faut revenir sur la définition de ce qu’est une semence en agriculture, et savoir deux ou trois choses sur leur origine et leur commercialisation. Pour faire simple et court : il y a les semences « normales », celles créées par la nature, utilisées par l’homme et conservées par lui que l’on peut ré-utiliser chaque année. Vous prenez une tomate, vous récupérez ses graines, l’année d’après vous plantez les graines de votre tomate : ça pousse. Et puis il y a les semences hybrides, les F1 (hybridation de première génération) le plus souvent : inventées par les Américains au début du vingtième siècle, ce sont les plus répandues. Le procédé est, en gros, le suivant : un semencier prend deux variétés de maïs par exemple, avec des caractéristiques les plus éloignées possibles ou différentes, les croise. Mais pas une année seulement : sur 6 ou 7 ans. Au final, il a créé une variété hybride avec des caractéristiques génétiques nouvelles :meilleur rendement, taille identique des pieds, etc…

Ce procédé d’hybridation s’est répandu en Europe après la seconde guerre mondiale : la pratique de l’agriculture intensive, mécanisée, demandait d’avoir des plantations qui soient à la hauteur des investissements engagés pour les faire pousser. La plante hybride  a donc de multiples avantages en termes de production au mètre carré, en résistances etc, mais aussi des gros défauts : il lui faut le plus souvent une quantité d’eau supérieure, d’engrais et surtout, elle est stérile ou presque : re-semer à partir d’hybrides ne fonctionne pas la plupart du temps, ou bien très mal : la dégénérescence causée par l’hybridation empêche qu’elle se reproduise par elle même, ou bien engendre une plante très faible. Il faut donc créer en permanence des semences d’hybrides : un paysan n’a pas les moyens de le faire, et c’est une industrie à plein temps qui s’en occupe : les semenciers.  Tout ça a fait que nous avons des stocks agricoles délirants, des champs géants, des champs de plantes toutes identiques.
La biodiversité ne s’y retrouve pas vraiment, mais l’industrie agro-alimentaire, si. C’est un choix de développement. Mais que s’est-il passé pour les variétés autres que les hybrides, les semences traditionnelles, paysannes ? Elles ont été conservées, tant bien que mal par des petits paysans, des peuplades, des associations et  par les semenciers. Mais en quantités très limitées, depuis peu, chez les semenciers.

Pourquoi un catalogue ?

Le premier catalogue de semences date des années 30. L’idée était d’éviter que les appellations de semences ne soient un grand foutoir, que les semences soient référencées, pour que tout le monde s’y retrouve. L’Europe a fait de même. Mais en 1997, un nouveau catalogue a été créé en France, pour les variétés potagères : les jardiniers du dimanche sont alors directement concernés, mais aussi tous les petits paysans qui n’utilisent pas les grosses semences F1 bien coriaces. Tout ça est géré par le GNIS (groupement National Interprofessionnel des Semences et plants). Ses membres, bien entendu, sont les acteurs majeurs de la filière, pas des petits paysans. Et que dit ce catalogue, adossé au droit français ? Des choses simples : toute semence qui n’y est pas inscrite est interdite à la vente, mais aussi à l’échange entre paysans. Le Ministère de l’agriculture assimile cette pratique à des ventes dissimulées. Vous avez bien lu : interdiction de l’échange. Si il y a le #datalove, il est alors urgent de lancer le #seedlove. Parce que c’est bien une censure pure et simple des pratiques ancestrales qui est interdite par décret gouvernemental. Une Hadopi de la semence…

Revenons à Kokopelli, cette association de conservation, vente et diffusion de semences. Elle conserve dans ses murs, à Alès (Gard), plus de 3000 variétés paysannes. Vous y trouvez des tomates noires, oranges, vertes, jaunes, des radis improbables, des haricots bizarres, des fleurs, des variétés de légumes oubliés, que plus personne ne voit dans aucun rayon de légumes, même le plus bio qui soit. L’association a des producteurs dans le monde entier. Les milliers de membres de l’association peuvent donc acheter n’importe quelle semence ensachée dans les locaux de l’association, souvent par correspondance. Un gros bouquin sort chaque année, rempli de photos, avec les variétés, les conseils, etc… L’association participe à de nombreuses actions liées à l’aide au tiers-monde, l’autonomie alimentaire. L’association monte des projets et donne (donc gratuitement) de nombreuses semences aux petits paysans en Afrique, Asie, Amérique du Sud.
L’association refuse d’inscrire ses variétés de semences dans le catalogue officiel français ou européen. Et pour cause : le prix par semences, vu le nombre de semences qu’elle possède ne lui permet pas de le faire. Les conditions de stabilité, homogénéité des semences est antinomique avec les semences qu’elle possède : l’association, d’un point de vue « philosophique », ne peut pas faire entrer ses semences dans le catalogue officiel.

 La cour européenne de justice…des girouettes ?

L’avocat général de la Cour européenne de justice avait donc conclu le 19 janvier dernier la chose suivante :
L’interdiction prévue à l’article 3, paragraphe 1, de la directive 2002/55/CE du Conseil, du 13 juin 2002, concernant la commercialisation des semences de légumes, de commercialiser des semences d’une variété dont il n’est pas établi qu’elle est distincte, stable et suffisamment homogène ni, le cas échéant, qu’elle possède une valeur culturale ou d’utilisation suffisante est invalide en ce qu’elle viole le principe de proportionnalité, la liberté d’entreprise au sens de l’article 16 de la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, la libre circulation des marchandises au sens de l’article 34 TFUE ainsi que le principe d’égalité de traitement au sens de l’article 20 de ladite charte.
En clair : on n’interdit pas pas la commercialisation des semences de légumes sous n’importe quel prétexte, et l’Europe a des valeurs qui s’y opposent. Bien, super : on se disait qu’il y avait du bon quand même, un peu dans cette Union pourtant si prompte à soutenir les multinationales et enfoncer toutes les initiatives contraires à sa vision du commerce flamboyant dans une concurrence libre et non faussée, d’une finance à qui l’on offre des réseaux anonymes pour qu’ils puissent plus facilement spéculer. Mais non, ce n’était qu’un éclair de lucidité, en fin de compte, puisque la Cour européenne de justice a préféré revenir à la charge. Extrait du jugement pour mieux comprendre l’affaire :
Par un jugement du 14 janvier 2008, le tribunal de grande instance de Nancy a condamné Kokopelli au paiement de dommages et intérêts à Baumaux pour concurrence déloyale. Cette juridiction a constaté que Kokopelli et Baumaux intervenaient dans le secteur des graines anciennes ou de collection, qu’elles commercialisaient des produits identiques ou similaires pour 233 d’entre eux et qu’elles s’adressaient à la même clientèle de jardiniers amateurs et étaient donc en situation de concurrence. Il a, dès lors, considéré que Kokopelli se livrait à des actes de concurrence déloyale en mettant en vente des graines de semences potagères ne figurant ni sur le catalogue français ni sur le catalogue commun des variétés des espèces de légumes.
Kokopelli a fait appel de ce jugement devant la cour d’appel de Nancy.
C’est dans ces conditions que la cour d’appel de Nancy a décidé de surseoir à statuer et de poser à la Cour la question préjudicielle suivante:
«[L]es directives 98/95/CE, 2002/53/CE et 2002/55/CE du Conseil et 2009/145 de la Commission sont-elles valides au regard des droits et principes fondamentaux suivants de l’Union européenne, à savoir, ceux du libre exercice de l’activité économique, de proportionnalité, d’égalité ou de non-discrimination, de libre circulation des marchandises, et au regard des engagements pris aux termes du [Tirpaa], notamment en ce qu’elles imposent des contraintes de production et de commercialisation aux semences et plants anciens?»
La réponse positive en janvier à l’égard de l’association, est aujourd’hui inverse :
Kokopelli fait valoir qu’elle se trouve dans l’impossibilité de commercialiser les semences des variétés de légumes «anciennes» étant donné que, eu égard à leurs caractéristiques propres, celles-ci ne peuvent remplir les critères de distinction, de stabilité et d’homogénéité, et sont ainsi exclues des catalogues officiels de manière non justifiée.
Afin d’assurer une productivité accrue desdites cultures, l’établissement, dans le cadre de règles unifiées et aussi rigoureuses que possible en ce qui concerne le choix des variétés admises à la commercialisation, d’un catalogue commun des variétés des espèces de légumes sur la base de catalogues nationaux apparaît de nature à garantir ledit objectif.
En effet, un tel régime d’admission, qui exige que les semences des variétés de légumes soient distinctes, stables et homogènes, permet l’utilisation de semences appropriées et, par conséquent, une productivité accrue de l’agriculture, fondée sur la fiabilité des caractéristiques desdites semences.
Et oui, l’Europe se préoccupe de productivité accrue en matière de semences. Et le catalogue officiel veut des semences stables et homogènes. Les semences anciennes de Kokopelli ne le sont pas, d’après le catalogue. Et la Cour de justice. Exit, donc, les semences anciennes. Exit leur commercialisation, leur échange paysan. CQFD.
Et ça continue :
Dans ce contexte, force est de constater que le législateur de l’Union a pu considérer que le régime d’admission prévu par la directive 2002/55 était nécessaire afin que les producteurs agricoles obtiennent une productivité fiable et de qualité en termes de rendement.
Le rendement coco, le rendement…
Par conséquent, l’obligation d’inscription aux catalogues officiels ainsi que les critères d’admission y afférents permettent la description de la variété et la vérification de la stabilité et de l’homogénéité de celle-ci, afin de garantir que les semences d’une variété possèdent les qualités nécessaires pour assurer une production agricole élevée, de qualité, fiable et soutenue dans le temps.
production agricole élevée : quant à la qualité, avec les hybrides, on cherche un peu, mais ces attendus de la Cour ne sont qu’une ode aux semence hybrides déclarées seules efficaces, stables, fiables contre les semences…naturelles, produites par la nature, sans l’aide de l’homme. On rejette les variétés naturelles pour mettre en avant les semences modifiées et créées par l’homme. Très étonnant, non ? Au final, ce dernier arrêté prend bel et bien le contrepied complet avec le premier jugement de janvier.

Conclusion provisoire

Le procès de Baumaux© contre Kokopelli et le dernier arrêté de la Cour européenne de justice est symptomatique d’un moment particulier de l’histoire humaine : la biodiversité est en danger (pollution, agriculture industrielle), les plantes brevetées (de la classe des Organisme Génétiquement Modifiés, OGM) sont poussées de partout sur la planète par des multinationales avides de s’emparer d’une clientèle nombreuse et à sa botte : les agriculteurs. Les semences sont un enjeu planétaire, l’un des derniers marchés captif et prometteur.

La Cour de justice n’a pas parlé dans ses attendus sur les semences stables, fiables à la production agricole élevée, des semences au catalogue officiel enrobées des pesticides Cruiser, Gaucho et autres Régent : peut-être parce qu’empoisonner les consommateurs n’est pas très important du moment que les directives sur le libre exercice de l’activité économique sont bien suivies ? Pour conclure, un petit appel à aller voir comment Baumaux© fonctionne sur Internet, et comment il est prêt à faire couler une petite association en utilisant les plus basses méthodes pour s’accaparer de noms sur Google et gagner des « parts de marchés » sur les semences anciennes…
BAUMAUX© annonce un choix stupéfiant des variétés anciennes…
Notre important choix de variétés se compose de :
  •  La quasi-totalité des variétés courantes et connues utilisées depuis des dizaines d’années par les amateurs.
  • Concernant les anciennes variétés potagères et afin de proposer d’authentiques variétés connues et reconnues, GRAINES BAUMAUX a fait l’effort d’inscrire et d’être le mainteneur officiel des 106 variétés suivantes
La quasi-totalité des variétés courantes et connues ? La petite association Kokopelli, elle, en a plus de 3000 en stock. On se moque de qui ici ?

La loi contre la nature

Source : Reporterre

La loi sur la biodiversité sera adoptée par l’Assemblée nationale mardi 19 juillet. Le terme d’un long marathon pour cette loi, qui enregistre en fait de nombreux reculs de la politique de la nature, comme l’estiment les auteurs de cette tribune.
François de Beaulieu est naturaliste, Gilles Clément est jardinier, Pierre Lieutaghi est ethnobotaniste, Bernadette Lizet est ethnologue, Marie-Paule Nougaret est journaliste.

La technique est rodée : ça se passera les derniers jours de la session à l’Assemblée nationale, avant la fermeture pour l’été. La loi qui met fin à la protection de la nature se votera en douce, le 19 juillet, entre l’aspiration aux vacances et le vacarme des attentats.
En dix-sept mois de débat, depuis le 24 mars 2015, aucun élu n’a relevé la férocité de ce titre : « Loi pour la reconquête de la nature, de la biodiversité et des paysages ». Nature trop rebelle, trop belle, trop sauvage, une évadée, une réfugiée indésirable qu’il faut punir et exploiter. Déjà le ministère de Mme Royal ne comporte plus de Direction de protection de la nature. Ce genre d’institution, ça va en Allemagne, en Italie, en Espagne ou en Suisse, mais en France, voyons, soyons sérieux. La Nature c’est vous — mais peut-être y a-t-il lieu, justement, de s’inquiéter d’une férocité si bien assumée.
Durant les dix-sept mois d’aller et venues entre la Chambre et le Sénat, la presse a critiqué les articles concernant les pesticides (et certes lui faut-il le faire, pour conserver quelques lecteurs), mais pour le reste, la loi lui apparaît comme un progrès.
Pourtant, ceux qui ont eu la patience de suivre les débats sur l’article 33 qui instaure les banques d’actifs naturels et la compensation de biodiversité en termes financiers ont compris que c’était le principal enjeu politique. Et hôtelier, disons-le, touristique, agricole et immobilier. L’équivalent d’un département artificialisé tous les 7 ans, c’était sans doute trop peu pour le désir de croissance. Il y avait urgence à bousculer la loi de 1976 sur la nature, ses lenteurs, ses insuffisances, et ses obligations de protection.
La compensation d’une destruction de la nature selon la nouvelle loi doit s’opérer « sans perte nette de biodiversité ». Il y aurait donc des pertes « brutes » de biodiversité dont il n’y aurait pas à se soucier. Absurdité et surdité. On a pu voir comment la méthode, encore expérimentale mais non moins expéditive, permettrait, selon le bureau d’études Biotope, de proposer l’échange de toute la biodiversité des 1.400 ha la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, contre quelques centaines d’hectares de prairies confiées à des agriculteurs aux pratiques intensives, si jamais il s’en trouve pour accepter.
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A Notre-Dame-des-Landes, en avril 2016 : une zone humide dont la destruction n’est « pas compensable »
Cependant pas un groupe d’experts, pas une association, pas une personnalité médiatique n’a jugé bon d’engager un bras de fer avec le gouvernement sur un texte qui rend la nature déménageable et monnayable sur l’ensemble du territoire.
Il est vrai que mardi, mercredi au plus tard, si le débat se prolonge, sera nommé le président du conseil d’administration de l’Agence française pour la biodiversité. Il y a des places à prendre. De l’argent s’écoulera du béton — à base de gravier naturel, tout de même — sur les aires protégées « susceptibles d’être mobilisées pour mettre en œuvre des mesures de compensation » (article 33 BA). Plus aucun problème de financement. Et des crédits tomberont de l’Agence comme du ciel pour arracher les herbes exotiques envahissantes le long des rives sauvages, à coup de bulldozer.



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Lire aussi : Loi biodiversité : les députés reculent sur l’huile de palme et les néonicotinoïdes
Source : Courriel à Reporterre
Photos : Les Naturalistes en lutte.

mercredi 20 juillet 2016

Croix rouge en grève contre la maltraitance sociale, pour les conditions de travail

SOURCE : IAATA
 
Après une première journée de grève inédite au niveau régionale le 25 juin 2015, les salarié·es de la Croix Rouge sur Toulouse sont à nouveau en grève ces lundi et mardi contre la dégradation continue de leurs conditions de travail et l’expulsion demandée par leur direction d’un bâtiment occupé (Pavillon Junod) depuis 3 semaines par le DAL Toulouse.

Rassemblement commun salarié-e-s Croix-Rouge/ DAL Toulouse 31 : RDV ce mardi 9h devant le siège de la Croix-Rouge, 20 rue Raymond IV !

Depuis la fin de semaine dernière, les salarié·es des Centre d’Hébergement de la Croix-Rouge, la Ramée et l’Escale, sont en grève pour demander de meilleures conditions de travail et que cesse la maltraitance dont ils sont l’objet de la part de leur direction. Le DAL Toulouse 31 de son côté soutient 61 sans-abris qui ont réquisitionné le Pavillon Junod depuis maintenant trois semaines. Ce pavillon qui était vide est en fait prêté par le CHU à titre gracieux à la Croix-Rouge qui compte y installer son siège social, des unités locales et relocaliser ces places places d’hébergement d’urgence de la l’Escale en Novembre et de la Ramée par la suite, cela alors que la Croix-Rouge a déjà des locaux pour ces activités.
Aujourd’hui nous sommes expulsables du Pavillon Junod sans qu’encore aucune solution de mise à l’abri n’ait été proposée par la Préfecture. La Préfecture refusent d’étudier la situation de nos adhérent·es pourtant reconnus pour beaucoup prioritaires par ses propres services. Le DAL Toulouse 31 se joint aux travailleur/ses de la Croix-Rouge en grève ces lundi et mardi qui doivent exercer avec des consignes qui poussent à la maltraitance des hébergé·es. Nous demandons des Centre d’Hébergement ouverts 24h/24h, avec des places d’hébergement stables et dignes, que les salarié·es n’aient plus des contrats de travail précaires, que leurs heures supplémentaires soient payées.
Nous demanderons lors de ce rassemblement un nouveau rendez-vous avec la direction de la Croix-Rouge et la Préfecture pour évoquer les conditions de travail et la situation du Pavillon Junod.
  • Contre toutes les formes de précarité et de maltraitance.
  • Pour les valorisations salariales des salarié·es en position 1, 2 et 3, les régularisations 2013, 2014, 2014 promises par les Direction, le respect strict de la Convention collective et du Code du travail.
  • Pour de meilleures conditions de travail, l’extension des horaires des salarié·es en H24 ou à minima à partir de 15h, ce qui permettrait de consolider nos organisations et nos missions.
  • Pour de meilleures conditions d’accueil, l’extension de l’ouverture des Centres d’hébergement d’urgence toulousain en H24, 7/7j permettant aux personnes accueillies la vie la plus digne possible ou à minima 1 journée par semaine permettant à ces personnes de se reposer en toute sérénité.
  • Pour le maintien du principe d’inconditionnalité et pour le droit à des places de stabilisations.
  • Pour le relogement des 61 du Pavillon Junod.
Un toit c’est un droit !
DAL Toulouse-31-No Vox International

mardi 19 juillet 2016

35 heures : le rapport polémique de l'Igas a-t-il été censuré ?

Polémique à l'Inspection générale des affaires sociales. Le directeur est accusé par certains de ne pas avoir communiqué un rapport au gouvernement.

Le directeur de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas), Pierre Boissier, a-t-il bloqué la sortie d'un rapport rédigé par ses équipes ? C'est ce qu'affirme le site Mediapart, s'appuyant sur des sources syndicales. L'histoire fait beaucoup de bruit dans ce corps de hauts fonctionnaires auxquels sont traditionnellement confiées des études dans de multiples domaines (santé, travail, formation professionnelle).
À l'origine de la polémique, la décision prise par Pierre Boissier de ne pas transmettre au gouvernement un rapport sur « les politiques d'aménagement et de réduction du temps de travail ». Ce document d'une centaine de pages prend la défense des dispositifs de réduction du temps de travail, après l'audition d'une quarantaine de personnalités qualifiées, de la lecture attentive des études économiques disponibles sur le sujet, mais aussi de l'examen des actions menées dans d'autres pays européens. À l'en croire, les 35 heures instaurées par les lois Aubry entre 1998 et 2000, en instaurant un « partage » du travail, auraient contribué à réduire le chômage.

Une étude trop sulfureuse ?

« Compte tenu du caractère polémique de cette question [de la réduction du temps de travail, NDLR], depuis une quinzaine d'années, la mission a souhaité appréhender le sujet sous une forme globale, la plus objective et la plus précise possible », lit-on en introduction de ce rapport divisé en deux parties.
Dans un premier temps, l'étude dresse un état des lieux, à l'échelon européen, des réglementations en vigueur. Et, surprise ! Les auteurs de ce rapport pointent le fait que « la durée du travail diminue dans tous les pays de l'Union européenne ». L'Allemagne, l'Espagne, l'Italie et les Pays-Bas ont ainsi abaissé la durée du temps de travail entre - 9,2 % et - 13,3 % entre 1998 et 2013. Seul le Royaume-Uni se distinguerait avec un recul beaucoup plus faible (- 2,8 %). Comparée à celle de ses voisins, « la durée effective du travail en France n'est pas particulièrement basse par rapport à celles des autres membres de l'Union », affirme l'étude. « La question n'est pas tant de se prononcer pour ou contre la réduction du temps de travail, mais plutôt d'identifier quelles sont les modalités d'une réduction la plus efficace possible », estiment les auteurs du rapport.

350 000 emplois créés entre 1998 et 2002

La deuxième partie du rapport évalue l'impact de ces politiques de réduction du temps de travail. Selon ses rédacteurs, 350 000 emplois auraient été créés en France entre 1998 et 2002 grâce aux 35 heures. « Les arguments avancés pour contester ces créations d'emploi apparaissent fragiles », affirment-ils. « S'agissant de l'effet négatif des lois Aubry sur la compétitivité, aucun élément ne permet de confirmer cette affirmation », poursuivent-ils.
Les inspecteurs sont plus critiques sur les politiques qui ont développé le temps partiel, expérimentées en France entre 1993 et 2002. Leur développement aurait conduit à la création « au plus [de] 150 000 emplois ». Même si un « temps partiel de qualité », autrement dit en CDI, « peut faciliter l'emploi de certains publics » : les populations précaires, les parents de jeunes enfants, les seniors.
Serait-ce à cause de cette conclusion, sur un sujet politiquement hautement sensible, que ce rapport a été bloqué ? Plusieurs membres de l'Igas le pensent. La direction de l'Inspection se défend en signalant que tous ses rapports ne sont pas systématiquement transmis au gouvernement. Mais le syndicat des membres de l'Igas (Smigas, syndicat majoritaire non politique) ainsi que la CFDT dénoncent le fait que, cette fois-ci, une procédure nouvelle a été mise en œuvre.

Pas de concertation

Les syndicats affirment que les travaux réalisés par l'Igas sont traditionnellement examinés par un relecteur puis par un comité qui s'assurent, chacun, de la qualité des rapports. Une « réunion de fin de mission » rend ses conclusions avant que l'étude ne soit remise au ministre concerné par le thème traité. Or, ce cheminement a été modifié par un décret d'août 2011 qui donne désormais la possibilité au chef du service de ne pas transmettre les « conclusions » d'un projet de rapport, « après avis d'une commission constituée de membres » de l'Igas. Cette disposition n'avait jamais été appliquée depuis cinq ans. C'est en y recourant, il y a plusieurs semaines, que Pierre Boissier s'est attiré les foudres de certains de ses inspecteurs.
Une poignée de hauts fonctionnaires lui reprochent ainsi d'avoir agi sans concertation, alors qu'une réflexion est actuellement menée pour construire un « projet de service ». Il n'en fallait pas plus pour que le Smigas qualifie cette décision d'acte de « censure ». L'entourage de Pierre Boissier n'en démord pas. Il nie toute volonté d'enterrer cette expertise.
Publié le 18/07/2016 à 12:37 | Le Point.fr



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Nous ne lâcherons rien !

Source : ATTAC 18 juillet 2016


Au lendemain des événements tragiques qui se sont déroulés à Nice, Attac exprime son émotion et sa tristesse devant ce nouveau déferlement de haine aveugle. Nos pensées et notre solidarité vont aux victimes et à leurs proches. Face à la stratégie de la tension, celles des extrémistes de tous bords, il nous faut refuser de céder aux peurs, aux stigmatisations et à la recherche de boucs émissaires. C’est pourquoi nous nous opposons à toute restriction des libertés publiques. Par nos mobilisations citoyennes, nous montrerons qu’un autre monde est possible, urgent et nécessaire.
Les mobilisations contre la loi Travail ont donné un nouveau souffle aux mouvements sociaux et réinstallé la démocratie au centre de nos mobilisations. Un gouvernement qui passe outre l’opinion publique, la majorité syndicale et le parlement est-il encore légitime ? Nous ne lâcherons rien face à cette loi, imposée via le recours honteux au « 49-3 ». Le CPE était tombé après sa promulgation à force de mobilisations citoyennes, il peut en être de même avec la loi Travail. Nous serons dans la rue à l’appel de l’intersyndicale, le 15 septembre.
Attac appelle également tous les militant·e·s à se mobiliser à Notre-Dame-des-Landes, les 8 et 9 octobre, contre un projet de nouvel aéroport nuisible et inutile, adoubé par un référendum illégitime.
Pour faire entendre notre opposition aux décisions illégitimes, nous proposons de passer à d’autres formes d’action et en particulier, à la désobéissance civique. Attac a ainsi décidé d’amplifier partout en France les actions des Faucheurs de Chaises dans les grandes banques, jusqu’à ce qu’elles ferment leurs filiales dans les paradis fiscaux ; avec comme points d’orgue, le 9 janvier 2017, procès d’un faucheur de chaise : Jon Palais, puis l’appel d’Antoine Deltour et Raphaël Halet, lanceurs d’alerte de « LuxLeaks ».
Les prochains mois seront également décisifs pour stopper les accords de libre échange négociés dans le plus grand secret. Renforçons les mobilisations avec tous les collectifs locaux Stop TAFTA et CETA !

Actualité





TAFTA : l’UE répond à l’urgence climatique par le libre-échange

mercredi 13 juillet 2016, par AITEC, Attac France


Après avoir révélé lundi 11 juillet, avec l’Aitec, le chapitre « Énergie et matières premières » proposée par l’UE, nous divulguons aujourd’hui le volet « Climat » que la Commission européenne propose d’insérer dans le chapitre « Commerce et développement durable » du futur traité. Se limitant à reconnaître l’Accord de Paris sans préciser comment il sera pris en compte dans l’application du TAFTA, ces dispositions « climat » sont surtout utilisées pour introduire plus de libéralisation dans le secteur de l’environnement.





TAFTA : une nouvelle fuite révèle les ambitions climaticides de l’UE

lundi 11 juillet 2016, par AITEC, Attac France


L’Aitec et Attac France ont obtenu la version du chapitre Énergie et matières premières qui sera proposée aux négociateurs américains lors du 14e cycle de négociation qui commence ce lundi 11 juillet à Bruxelles. Le texte, que nous avons analysé et confronté aux engagements de l’Union européenne en matière de lutte contre les dérèglements climatiques, confirme nos craintes : le TAFTA priverait la puissance publique des instruments de contrôle et de réglementation nécessaires, tout en renforçant la dépendance de l’économie européenne aux importations d’hydrocarbures.

Campagnes





A la rentrée : on fait le siège des banques !

lundi 18 juillet 2016, par Attac France


Un appel à la réquisition citoyenne de chaises dans les agences des banques impliquées dans l’évasion fiscale a été lancé le 29 septembre 2015, deux mois avant le début de la COP 21. Après plus de 40 actions qui ont permis de réquisitionner 246 chaises, plusieurs convocations de faucheurs par la police avaient déjà eu lieu. Mais pour la première fois, un faucheur va se retrouver devant un tribunal. Jon Palais, d’Action Non-Violente COP 21 et Bizi ! est convoqué le 9 janvier 2017 au Tribunal correctionnel de Dax pour « vol en réunion » suite à l’action de réquisition citoyenne de chaises du 19 octobre 2015.
Les Faucheurs de chaises ont décidé de saisir cette opportunité pour organiser un autre procès ce 9 janvier 2017 à Dax : celui de l’évasion fiscale !

Lire





Panorama, enjeux et perspectives des monnaies associatives

mardi 28 juin 2016, par Marie Fare


Les LETS (Local Exchange Trading System), qui ont vu le jour dans les années 1982-1983 au Canada, constituent le début d’une vague sans équivalent dans l’histoire contemporaine de saisissement participatif des questions monétaires par la construction associative et citoyenne de monnaies. Depuis lors, l’émergence et la diffusion dans le monde, et notamment en Europe, de ces monnaies, n’ont pas suivi un modèle unique qui se serait dupliqué à l’infini. Un double processus de multiplication et de différenciation a donné naissance à des modèles variés de monnaies. Mais à quoi peuvent bien servir ces nouveaux dispositifs d’échange locaux de biens, de services et de savoirs ? Quelles en sont les finalités ? Tour d’horizon.





Les naufragés du libre-échange

mardi 31 mars 2015, par Attac France


En négociant des accords de libre-échange, l’Union européenne, les États-Unis et le Canada veulent donner aux multinationales le pouvoir de défaire les règles sociales et écologiques. Ce coup de force mettrait la démocratie sous tutelle de part et d’autre de l’Atlantique. En effet, nos États choisissent délibérément de se soumettre à des mécanismes, tels l’arbitrage privé ou la coopération réglementaire, qui font prévaloir la protection des « investisseurs » sur l’intérêt général.
Comment en est-on arrivé là (...)

Agenda





Forum social mondial 2016 à Montréal du 9 au 14 août 2016

Qui ? Attac France
Quand ? Du 9 au 14 août
Où ? Montréal


L’édition 2016 du Forum social mondial aura lieu à Montréal du 9 au 14 août 2016. Attac France s’engage dans la préparation de ce FSM et souhaite en faire un temps fort pour le mouvement altermondialiste, un moment de convergence des luttes, résistances et alternatives.





Camp Lorraine à Volmerange-lès-Boulay

Qui ? Attac France
Quand ? Du 19 au 21 août
Où ? Volmerange-lès-Boulay


Pour montrer notre opposition à ces projets d’extraction d’hydrocarbures de schiste et de couche, un rassemblement est organisé en Lorraine du 19 au 21 août. Discussions autour des énergies fossiles et de leur monde et autour des alternatives, ateliers et concerts.
Le camp de Lorraine est porté par les collectifs de Lorraine et du Nord/Pas-de-Calais opposés à l’exploitation des gaz de couche et en lutte contre un projet d’exploration pour les gaz de couche sur leurs territoires respectifs.





Journée de la Transition 2016

Qui ? Attac France
Quand ? Samedi 24 septembre
Où ? Partout en France


La troisième Journée de la Transition aura lieu le 24 septembre. Initiée par le Collectif pour une transition citoyenne (dont Attac est membre), ce sera l’occasion, comme les années précédentes, d’amplifier les synergies locales par la co-construction d’un événement commun, d’offrir une vision globale d’une « transition écologique, sociale et humaine [à l’œuvre] », de ces initiatives qui peuvent construire pas à pas « une société radicalement nouvelle », ainsi que de susciter l’engagement et le passage à (...)