mardi 20 décembre 2016

Edgar Morin - Relier les savoirs pour apprendre à vivre



Par Jean-Michel Blanquer

Sciences Humaines - Publié le 28/11/2016


L’éducation devrait enseigner la complexité et les contradictions de la connaissance, permettant une meilleure compréhension d’autrui et du monde.
Sociologue et philosophe, Edgar Morin (né en 1921), fils d’un commerçant juif de Thessalonique, est devenu citoyen français par la vertu de l’école de la République. Il faut donc avoir à l’esprit ce que furent l’expérience scolaire de l’enfant et les engagements de l’intellectuel dans les enjeux concrets de l’éducation.
Dans son œuvre, Morin revient sur sa propre expérience scolaire. C’est le cas par exemple dès Autocritique paru en 1959. Il insiste sur l’importance du roman national et du phénomène d’identification, s’identifiant aux grands héros de l’histoire de France telle qu’elle était contée sous la IIIe République. Il pointe également les vertus de « l’école buissonnière », particulièrement pour sa découverte du cinéma au cours des années 1930, source de déploiement de son imaginaire.
Son œuvre étant caractérisée par une préoccupation épistémologique quant aux conditions et à la nature de la connaissance (comme en atteste son œuvre majeure, La Méthode, 1997-2004), c’est notamment sous cet angle qu’il aborde les grands enjeux de l’éducation.
En 1998, le ministre de l’Éducation nationale Claude Allègre lui demande de contribuer à une rénovation pédagogique pour répondre au défi de l’expansion des connaissances.
Comment tisser des liens entre les disciplines, pour aborder le réel de façon non parcellaire ? On est au cœur de la thématique de la complexité qui guide toute sa recherche. Un travail collectif approfondi est mené qui aboutira aux réflexions rassemblées dans La Tête bien faite (1999) et dans Relier les connaissances (1999).
Mais, au moment d’aboutir, Morin se heurtera à plusieurs tirs de barrage. Il en tirera certaines conclusions sur les freins bureaucratiques au changement. Il convertira ses réflexions en préconisations plus universelles au travers de son ouvrage réalisé sous l’égide de l’Unesco : Les Sept Savoirs nécessaires à l’éducation du futur (2000).
Complexité et transdisciplinarité
Tout le travail accompli au travers des différentes étapes de La Méthode débouche sur une réflexion quant à la transmission des enjeux éducatifs. Pour cela, la pensée de Morin sur l’éducation est imprégnée d’une priorité épistémologique qui en fait l’originalité. Il reprend les célèbres interrogations kantiennes, « Que puis-je savoir ? », « Que dois-je faire ? », « Que m’est-il permis d’espérer ? » pour arriver finalement à « Qu’est-ce que l’homme ? » Et c’est la tentative permanente de répondre à cette question qui fait de Morin un anthropologue dans un sens bien particulier.
Mais il relie ces traditionnelles questions au thème de la vie, en référence notamment à la phrase de Rousseau dans l’Émile : « Vivre est le métier que je veux lui apprendre. » Morin décèle en elle un risque (il n’y a pas de « recette » de vie) mais aussi une lumière quant aux enjeux fondamentaux de l’acte d’éduquer : « On peut enseigner à relier les savoirs à la vie. On peut enseigner à développer au mieux une autonomie et, comme dirait Descartes, une méthode pour bien construire son esprit, qui permet d’affronter personnellement les problèmes du vivre. Et on peut enseigner à chacun et à tous ce qui aide à éviter les pièges permanents de la vie. »
Enseigner à vivre est non seulement une récapitulation de sa philosophie de l’éducation mais aussi une réflexion sur les nouveaux enjeux, reliés aux progrès et menaces technologiques ainsi qu’aux évolutions de la société. Comme dans La Voie (2011), l’auteur ne craint pas d’entrer sur le terrain des préconisations concrètes.
Le meilleur outil pour appréhender cette complexité est la transdisciplinarité. Il y a chez Edgar Morin une part de nostalgie du paradis perdu, celui de l’humanisme classique. Le grand divorce moderne entre les sciences et les « humanités » suivi d’une fragmentation de tous les domaines de spécialité sont dommageables à la connaissance, à la condition humaine. Il s’agit d’une crise de la culture. Le savoir est comme un univers en expansion qui va vers toujours plus d’éloignement de ses composantes. Plus nous savons, plus nous nous éparpillons et nous cloisonnons. C’est aussi pour cela que la science peut d’une certaine façon nous éloigner de la sagesse.
Comment renouer avec l’idéal antique qui est aussi l’idéal des Lumières d’une approche globale du savoir ? C’est le grand enjeu éthique de la philosophie de l’éducation de Morin. C’est parce que celui qui apprend est traversé par ces tensions (que Morin décèle en lui-même) qu’il saura, en les identifiant, renforcer son sens de la compréhension et du respect de l’autre. L’autre qui est en moi me permet de voir le moi qui est dans l’autre. L’empathie débouche sur une éthique. Il cite volontiers Térence : « Je suis humain, rien de ce qui est humain ne m’est étranger. »
Transmettre cela à l’enfant dès ses premiers pas. Lui donner le sens démocratique qui va avec l’incertitude. Sortir de l’utilitarisme moderne, dépasser l’angoisse de la postmodernité, interroger lucidement la condition humaine à l’ère de la technologie et de la barbarie, garder le sens de l’émerveillement pour mieux combattre l’horreur. Tout ceci conduit finalement Morin à retrouver les vertus cardinales, celles que visait l’éducation de l’homme antique : tempérance, courage, sagesse et justice. ●

Jean-Michel Blanquer
                                 Directeur du groupe Essec, il est l’auteur de L’École de la vie, Odile Jacob, 2014.



http://www.scienceshumaines.com/edgar-morin-relier-les-savoirs-pour-apprendre-a-vivre_fr_37243.html

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mardi 13 décembre 2016

Différents, mais comme tout le monde

Source : La Marseillaise

Des patients souffrant de pathologie mentale sortent de leur isolement et lancent une pétition pour revendiquer la reconnaissance du caractère non thérapeutique de la mise en chambre d’isolement. Ils ont beau être différents, ils veulent être comme tout le monde. Le 13 juin, ils défileront à la Fada Pride pour promouvoir le changement.

 

Des patients pas comme les autres, trop souvent considérés comme la dernière roue d’un système de santé acculé sous le poids des contraintes budgétaires, entre diminution de moyens d’un côté et retour aux services fermés de l’autre, réclament une autre alternative. Parce qu’encore de nos jours, l’isolement est vécu comme un traumatisme et non comme un soin, des petites voix, pas celles qu’ils entendent dans leur tête, les nuits d’angoisse et d’insomnie, mais bien celles d’une aspiration au changement se font entendre.
Au regard de leur vécu, des patients réclament une meilleur prise en compte de leur « douleur ». Ils ont lancé une pétition, rédigé une tribune. Ont voulu témoigner.
Sonia raconte ses nombreux passages en psychiatrie. Où tout y est aléatoire. « Au bon vouloir des médecins et des soignants ». Des conditions qui la conduiront à devenir représentante des usagers et a réussir une formation de pair-aidant. Une formation encore balbutiante et qui tarde à trouver sa légitimité. En créant une profession aussi précaire que les AVS dans l’éducation nationale, ces entraides mutuelles ne remplaceront jamais les soignants, mais pourraient être complémentaires.
« La psychiatrie, on attendait tous qu’elle change. Mais elle fait mal et nous ce n’est pas ce que l’on veut. Quand ont dit que l’on est dans un pays de liberté, je ne comprend toujours pas », soupire Sonia.
Patrick a passé 10 années sous neuroleptiques et a mis longtemps à s’en remettre. Aujourd’hui, les langues se délient sur les pratiques, mais c’est loin d’être suffisant. « On en arrive à un moment où on pète les plombs. Dans la vie des facteurs crées des traumatismes. Si certains arrivent à les surmonter, pour d’autres cela est plus difficile. Se révolter devient un comportement anormal ».

Des crises d’urgence

Mariane a vécu l’isolement. « Qui prend les décisions, et à quel moment ? » demande t-elle. « Heureusement qu’ils m’ont attaché dans les crises d’urgence. Mais les décisions sont prises sans renseignement sur l’individu. Des décisions immédiates lorsqu’ils n’ont pas la solution. C’est une manière de nous mettre en attente et de passer à autre chose. Trop souvent nous sommes considérés comme des dangers ». Cette privation des libertés, Mariane est capable d’en parler des heures durant.
Les lois existent. La santé mentale n’est pas un délit. Certains dans leur parcours de vie ont eu la chance un jour de rencontrer des médecins qui les ont aidés à s’en sortir. « Les personnes qui soignent sont les bonnes personnes, mais le cadre est mauvais. Il est restrictif, punitif. Les patients se retrouvent souvent seuls face à l’urgence », souffle Claude.
Les psychiatres comme les malades sont souvent dans une situation inconfortable. Les soignants doivent défendre l’intérêt du malade et l’intérêt de la société. « Pour les gens ont est taré », résument Claude, Patrick, Mourad, Sonia, Mariane, Serge... Il faut lire le rapport 2015 de l’OMS sur les hospitalisations contraintes en France, au nombre de 70 000. Le rapport du défenseur des droits est tout aussi accablant. « Notre force est dans le combat pour être un jour considérés comme des êtres humains. » Le 11 juin, les bizarres, les écorchés vifs seront à la Fada Pride. La manifestation sera porteuse d’un manifeste dans lequel il est écrit noir sur blanc qu’il est temps que l'État promeuve un changement radical de paradigme en santé mentale.
Catherine Walgenwitz

Très coûteux, polluant et inefficace : l’absurdité française du chauffage électrique

Source : BastaMag

Plus de neuf millions de logements français sont chauffés à l’électricité, soit autant que dans tout le reste de l’Europe ! Engagée pour absorber la production du parc nucléaire français, la systématisation du chauffage électrique affiche un bilan catastrophique. Radiateurs et convecteurs, peu onéreux à l’installation, s’avèrent très chers à l’usage. Les factures flambent, la précarité énergétique aussi, sans compter les tensions provoquées sur le réseau électrique et un bilan carbone déplorable. Nous sommes à un point de rupture : pour éviter les blackouts, faut-il construire de nouveaux réacteurs nucléaires ou investir massivement dans la rénovation thermique des logements ?
Absurde. Le mot revient en boucle quand on évoque le chauffage électrique avec des spécialistes de l’énergie. D’abord parce que de la production à la consommation, il est d’un rendement très médiocre : pour pouvoir consommer 1 kWh d’électricité en chauffage, il faut dépenser 3 kWh d’énergie. Les premiers kWh se perdent dès la production. Dans les réacteurs nucléaires, qui assurent près des trois quarts de la production française d’électricité, 70% de l’énergie issue de la fission de l’uranium est « gâchée » en chaleur dans les tours de refroidissement. En témoignent les énormes panaches qui s’échappent de nos centrales. D’autres kWh se perdent au fil du réseau de distribution. Si les oiseaux aiment se poser sur les fils électriques, c’est parce qu’ils sont chauds...
Quand on se chauffe au bois, au fioul ou au gaz, l’énergie ne peut se perdre en trajet puisqu’elle est produite sur place, au sein de l’immeuble ou de la maison, via une chaudière ou un poêle. On consomme directement la chaleur qui est produite, contrairement aux centrales nucléaires qui vont transformer de la chaleur en électricité qui sera ensuite retransformée en chaleur par votre radiateur. Le chauffage électrique est en plus coûteux : la facture des consommateurs qui se chauffent au gaz naturel est deux fois moindre, quand ceux qui utilisent le bois paient jusqu’à quatre fois moins cher. Reste que le bois émet davantage de pollution aux particules, ce qui pose la question de son usage intensif en zone urbaine déjà polluée par le trafic automobile.
« Le chauffage électrique est facile à installer, pour un faible investissement initial, précise Anne Lefranc, de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Mais il est plus cher en coût global, si on intègre les factures d’électricité. Avec un confort qui peut-être moindre. » Pourtant, 30% de la population française se chauffe via des radiateurs électriques, soit 9,5 millions de foyers. Un record en Europe ! Jusqu’en 2013, année de la mise en place de la réglementation thermique (dite « RT 2012 »), 80% des logements neufs étaient affublés de ce que l’on appelle vulgairement des « grille-pains » [1].

Taillé sur mesure pour EDF, les promoteurs et les bailleurs

Pourquoi cette passion française pour les radiateurs électriques ? Elle est liée au programme nucléaire, lancé dans les années 1970, alors que les coûts du pétrole s’envolaient. « On avait visé d’emblée des quantités d’électricité dont on ne voyait pas du tout qui allait les consommer », se souvient André Marquet, ex-ingénieur de recherche à EDF dans le documentaire « Chauffage, le piège électrique » [2]. Les radiateurs électriques n’équipent alors que 10% des habitations. Leur part va dépasser les 45% pendant la décennie suivante ! « Il fallait créer un marché pour absorber la sur-production d’électricité, poursuit Joël Vormus, directeur adjoint du réseau pour la transition énergétique (Cler). On a donc inventé le chauffage électrique. » Pour vanter ses avantages, et vendre un maximum de kWh, EDF lance une grande campagne : avec lui, les plantes revivent, les odeurs s’évanouissent, les enfants s’enrhument moins l’hiver, tout le monde est plus heureux [3].
Le grand électricien n’est pas le seul à bénéficier de l’engouement généralisé pour le chauffage électrique. Pour les promoteurs immobiliers et les bailleurs, c’est aussi une aubaine : le coût d’installation est jusqu’à dix fois moins cher que celui d’une chaudière assortie de tuyaux et radiateurs [4]. « À Paris, par exemple, dans les bâtiments Haussmanniens, les propriétaires ont volontiers remplacé des chauffages centraux par des systèmes électriques », ajoute Joël Vormus. La plupart des personnes qui les utilisent sont des locataires, souvent dans le parc privé, parfois dans le parc public. « Les bailleurs en ont installé partout, simplement parce que ce ne sont pas eux qui paient les factures », regrette le médiateur national de l’énergie Jean Gaubert.

Un immense surcoût collectif

Chargé de gérer les litiges entre les distributeurs d’énergie et les consommateurs, Jean Gaubert affirme qu’« il y a un lien évident entre le chauffage électrique et la précarité énergétique. Comme il coûte cher, en dehors de son installation, les ménages en difficulté se retrouvent avec un poids en plus ». 10% des ménages français, soit 5,5 millions de personnes sont en situation de précarité énergétique : elles peinent à payer leurs factures et ont froid chez elles. L’augmentation annoncée du coût de l’électricité risque de rendre leur situation encore plus compliquée [5]. « Le chauffage électrique est onéreux pour tous les Français, même ceux qui se chauffent autrement, note Joël Vormus. Pour acheminer les grosses quantités d’électricité dont ont besoin nos millions de radiateurs, il faut surdimensionner le réseau de distribution (câbles, transformateurs...). Ce coût est supporté par l’ensemble des consommateurs d’électricité. Cela représente 40 à 50% du prix du kWh, pour tout le monde. »
À cet énorme coût collectif – auquel il faudrait ajouter celui des déchets nucléaires – s’ajoute le risque de black-out, une grande coupure de courant dans toute une région du pays. Quand en hiver autour de 19h, les 9,5 millions de foyers chauffés à l’électricité allument ou augmentent les radiateurs, le réseau voit rouge. Et plus la température extérieure diminue, plus la situation est tendue. Une baisse de 1°C entraine un besoin de 2 400 mégawatts supplémentaires, soit la production de deux réacteurs nucléaires, rappelle le Réseau de transport d’électricité (RTE), qui gère le réseau public haute-tension.

Cinq réacteurs nucléaires rien que pour les radiateurs

« Nous sommes le seul pays du monde à avoir une pointe électrique à 19h, soupire Marc Jedliczka, du réseau Négawatts. Ailleurs en Europe, elle a lieu à midi, quand les entreprises tournent et que l’activité augmente pour fournir les déjeuners. Le pic français de 19h est largement supérieur au pic européen de midi. La différence, due au chauffage, peut aller jusqu’à 5 GW, l’équivalent de cinq réacteurs nucléaires » [6]. Pour faire face à la demande hivernale, la France importe de l’électricité de ses voisins européens, avec un risque de saturation des interconnexions en cas de pic trop élevé, comme cela a été le cas en 2012, lors d’un épisode particulièrement froid [7].

Cette année, la situation est particulièrement délicate, en raison des nombreux arrêts de réacteurs nucléaires demandés par l’Autorité de sureté (ASN) et qui s’échelonnent jusqu’à fin janvier. « Nous n’avons jamais été dans une situation aussi critique, pense Marc Jedliczka. Il y a un vrai risque de black-out s’il fait trop froid. » « Les appréhensions sont réelles, confirme Anne Lefranc, de l’Ademe. Le ministère de l’Environnement et l’Ademe viennent de lancer une campagne sur les éco-gestes, invitant les gens à faire attention, par exemple en limitant la température intérieure à 19°C. »

« Une catastrophe du point de vue des émissions de CO2 »

Pour être absorbé, et que chacun dispose d’électricité chez soi malgré la forte demande, ce pic de consommation requiert le secours des centrales thermiques du pays, qui fonctionnent au fioul, au gaz ou au charbon. Affirmer que l’électricité française n’émet pas de gaz à effet de serre n’est donc pas vraiment exact... Pour la période 2000-2004, l’Ademe et EDF annonçaient des émissions moyennes de 180g par kWh électrique de chauffage domestique ; contre 195g pour le gaz naturel et 310g pour le fuel. Mais depuis l’ouverture totale du marché de l’électricité en 2007, le contenu CO2 du chauffage électrique a explosé : nous sommes passés à plus de 500g par kWh !
Pourquoi une telle envolée ? « À chaque instant, le gestionnaire du réseau (RTE) se fournit sur le marché européen avec le kWh le moins cher disponible », répondent les experts de Global Chance, une association de scientifiques spécialisés sur les questions énergétiques. Peu importe s’il provient de centrales qui brûlent de la lignite, combustible fossile qui émet beaucoup de CO2. « Le chauffage électrique devient une catastrophe du point de vue des émissions de CO2. L’impact aurait été 2 à 3,5 fois moindre si on avait installé des chaudières à gaz plutôt que des convecteurs dans les maisons [8] ! »

Arnaud Montebourg vole au secours des radiateurs électriques

Les radiateurs électriques « nouvelle génération », à inertie ou infrarouges, peuvent-ils améliorer la situation ? Ils peuvent détecter une présence dans la pièce ou l’ouverture d’une fenêtre pour adapter leur niveau de chauffe. Ils « diffusent une chaleur plus confortable, assure Thomas Paysant Le Roux, responsable de l’espace info énergie « Les sept vents du Cotentin ». On a tendance à moins chauffer. Mais les systèmes vraiment performants peuvent coûter jusqu’à 2 000 euros pièce, ce qui réduit sensiblement leur intérêt, puisqu’on se rapproche du coût d’une chaudière ou d’un poêle à bois. » Plusieurs experts soulignent par ailleurs que les baisses de consommation annoncées par les constructeurs sont erronées. Résultat, selon Joël Vormus, « les chauffages bas de gamme importés constituent encore l’essentiel du marché ».
Il est d’autant plus difficile pour les consommateurs de s’y retrouver que les radiateurs électriques échappent à l’étiquetage énergétique, pourtant accolé sur tous les appareils ménagers, et sur tous les systèmes de production d’énergie – chaudière, poêle à bois ou pompe à chaleur – partout en Europe. Pour Joël Vormus, qui a participé aux discussions organisées sur le sujet par la Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC), le lobby électrique est intervenu, soutenu par le ministère du Redressement productif que dirigeait alors Arnaud Montebourg.
« Yves Le Camus, secrétaire général du groupe Muller, leader français du chauffage électrique mural aux côtés d’Atlantic, reconnaît que les fabricants de convecteurs ont bénéficié, sur ce dossier, d’oreilles attentives au ministère du Redressement productif, de la DGEC mais aussi du côté de Matignon et de l’Élysée », relève le journaliste du Moniteur Eric Leysens dans un article publié en octobre 2013. « Les autres pays européens n’ont rien trouvé à y redire, parce que pour eux, le chauffage électrique n’est pas vraiment un sujet, remarque Joël Vormus. Seule l’Angleterre a protesté, avançant des risques de distorsion de concurrence, mais sans résultat pour le moment. »

La rénovation énergétique à la traîne

« Avant de changer le système de chauffage, il faut rénover l’habitat, rappelle Anne Le Franc. C’est la manière la plus efficace de faire chuter une consommation énergétique. » « Il ne faut pas gérer la pointe, ajoute Marc Jedliczka du réseau Négawatts. Il faut la supprimer. On n’y parviendra qu’en rénovant les logements. En même temps, on réduira les émissions de gaz à effet de serre, on rendra les gens solvables, on leur rendra la vie quotidienne plus agréable, et on créera des emplois. »
Pour encourager les travaux, des aides publiques ont été mises en place : crédit d’impôt, aides de l’Agence nationale de l’habitat (anah), éco-prêts à taux zéro, subventions des régions et des départements, TVA à 5,5%... Mais divers acteurs du secteur estiment que cette pléthore de critères et d’interlocuteurs risque, tout simplement, de perdre en route une partie des consommateurs.
« Il faut organiser une convergence des dispositifs, et simplifier les démarches. Il faudrait aussi responsabiliser les acteurs du bâtiment. En France, nous avons une obligation de moyens, mais jamais de résultat », critique Joël Vormus. Les artisans n’ont pas de comptes à rendre sur l’efficacité des travaux engagés. Autre problème : l’absence d’incitation du côté des bailleurs privés, qui empêche toute amélioration de confort et d’économie d’énergie pour les locataires, majoritaires parmi les personnes chauffées à l’électricité. « Pour beaucoup de propriétaires, la rénovation énergétique est un gros mot, dit Jean Gaubert, le médiateur de l’énergie. Certains d’entre eux sont âgés, tout cela leur semble compliqué. L’intérêt leur échappe complètement alors que l’entretien d’un bien immobilier est toujours intéressant. D’autres enfin font des calculs d’Harpagon. »

« Personne ne vérifie jamais rien une fois que les travaux sont faits ! »

Marc Jedliczka regrette de son côté que le programme français de rénovation thermique soit si peu ambitieux. L’état du parc de logements est pourtant problématique : plus de 40% des habitations françaises sont classées entre « E » et « I », ce qui signifie qu’elles consomment de 231 à 330 kWh/m2/an, quand une maison efficace en consomme 50, voire 15 pour un habitat passif ! Prenant pour exemple les critères de l’Anah, qui exige une baisse de consommation énergétique de 25% pour subventionner des travaux de rénovation, Marc Jedliczka s’interroge : « Pourquoi ne pas exiger directement 50% d’économie d’énergie, voire plus ? Pourquoi se contenter de faire passer les bâtiments de la classe E à la classe D ? Faisons les choses plus sérieusement, et efforçons nous de faire passer tous les logements aux classes B ou A, avec une suppression des chauffages électriques. »
En Allemagne, les banques sont tenues de proportionner leurs offres de prêts aux objectifs thermiques des travaux : plus on est ambitieux, moins on paie d’intérêts. « Un expert indépendant est chargé d’évaluer le sérieux des travaux envisagés, détaille Marc Jedliczka. Et il repasse en fin de chantier vérifier que tout a été bien fait. Si ce n’est pas le cas, l’artisan revient gratuitement. L’efficacité est évidemment toute autre qu’en France, où personne ne vérifie jamais rien une fois que les travaux sont faits ! »
« La rénovation énergétique est la seule solution sérieuse et durable pour répondre à la déstabilisation du réseau électrique causée par le chauffage, conclut Joël Vormus. Mais au lieu de se concentrer sur ce volet, on prévoit d’augmenter les moyens de production, en construisant de nouveaux réacteurs nucléaires. C’est prendre le problème à l’envers, encore une fois. » En octobre 2015, le PDG d’EDF Jean-Bernard Lévy a annoncé la construction d’une quarantaine de nouveaux réacteurs d’ici 2050 [9].
Nolwenn Weiler
Photo : CC Joost Vandenweghe

Notes

[1La RT 2012 ne supprime pas tout type de chauffage électrique. Les pompes à chaleur (PAC) y ont en effet acquis une très bonne place, sous la pression des lobbys. Si la qualité, et l’efficacité énergétique des PAC est très variable, elles restent cependant moins gourmandes en énergie que les radiateurs électriques dotés d’une résistance.
[2Chauffage, le piège électrique, de Stéphane Manier et Raphaël Rouyer, 2015.
[3À propos des campagnes de promotion en faveur du chauffage électrique, voir cet article du site Terra Eco.
[4Avec des radiateurs à 50 euros ou 100 euros, on peut équiper une maison pour 1 000 à 2 000 euros.
[5Un rapport sénatorial publié en 2012 annonce une hausse du coût de l’électricité de 50% d’ici 2020.
[6Un historique des courbes de charge journalière du réseau électrique français est disponible ici.
[7Le pic record de la France (65 millions d’habitants) a été de 100 GW le 7 février 2012 à 19h00, celui de l’Allemagne (80 millions d’habitant) de 84 GW le 7 décembre 2013 à 17h00, soit un appel de puissance par habitant 50% plus élevé en France.
[8Voir Les cahiers de Global chance, septembre 2008.
[9Lire cet article du Monde, à propos du programme de relance nucléaire d’EDF.

Supermarché sans caissière: "Il faut refuser de passer par des caisses automatiques!"

Source : BFMTV

Le géant Amazon s'attaque au commerce alimentaire et a dévoilé son concept d'épicerie sans caissière grâce à des puces et des capteurs. Ce jeudi dans 100% Bachelot, Michel, un auditeur de 47 ans, appelait à la résistance face aux emplois automatisés.

Bientôt plus de caissières dans les supermarchés? C'est le concept dévoilé ce lundi par le géant américain de la distribution Amazon. Le principe: repartir avec ses courses sans jamais avoir à passer par la caisse grâce à des technologies d'intelligence artificielle.
Pour Michel, 47 ans, cette automatisation est une aberration. "J'invite toutes les personnes qui ont un chômeur dans leur famille à passer par les caissières et pas par les caisses automatiques. C'est tout simple. A un moment il faut qu'on se responsabilise. Tous le monde pleure tous les jours parce qu'on paie trop de charges pour aider les gens. Bougez-vous!", a-t-il exhorté dans 100% Bachelot.

"Des emplois sont perdus à cause de ces caisses-là"

"Dans un magasin de meubles à Avignon, on a été plusieurs à refuser de passer aux caisses automatiques. Au bout de 5 minutes, ils ont fait apparaître des caissières et tout le monde est passé rapidement. Au Décathlon de Grenoble, je crois qu'ils ont retiré les caisses automatiques parce que les gens ne voulaient pas passer par ces caisses. Des emplois sont perdus à cause de ces caisses-là!", s'est-il aussi indigné.

Laurent répond à François

Laurent répond par cet écrit à François FILLON qui a afirmé qu' "Il n'est pas normal que le cumul du RSA et de l'APL aboutisse à une situation qui démotive la recherche même d'un emploi."

Cher Francois,
Je ne sais pas dans quel monde tu vis mais dans mon monde à moi, le RSA et l'APL sont deux aides sociales bien différentes qui ne sont pas forcément cumulables et surtout plafonnées.
Dans mon monde à moi, on ne vit pas du RSA, on survit, on économise, on rogne, on se prive, on évite les magasins, on s'endette, on paye des agios aux banques, on emprunte par obligation à la famille et aux copains, on reçoit des appels incessants des agences de recouvrement ... et le plus souvent le soir, en se couchant, on pleure.
Dans mon monde à moi, on aimerait avoir un emploi et des congés payés, partir en week-end au bord de la mer, avoir une voiture qui ne tombe pas en panne, s'acheter une maison décente avec assez de places pour toute la famille, être sûr de pouvoir offrir des cadeaux à Noël, se faire plaisir avec un nouveau manteau quand il commence à faire froid, ne pas faire ses courses avec des bons alimentaires du CCAS ... et le plus souvent quand on nous demande notre métier, on baisse la tête.
Dans mon monde à moi, on ne se démotive pas d'avoir le RSA et les APL, on se bat, on résiste, on s'organise, on invente, on ruse bien souvent, on essaye tous les jours de rester debout pour que ses enfants puissent manger à leur faim et vivre dignement un peu comme leurs copains, on attend encore et encore une place en crèche municipale car une assistante maternelle c'est trop cher et le plus souvent quand on nous demande comment ça va, on espère encore pouvoir un jour, dire super bien.
Alors François, je ne connais pas ton monde à toi mais à mon avis, vous ne devez pas être beaucoup à vivre avec 1500 euros par mois pour une famille de 8 personnes. Mais dans mon monde à moi, on est malheureusement de plus en plus nombreux. Et on t'emmerde.


Signé Laurent, très motivé.

Y A PAS D'ARRANGEMENT !

Le collectif y'a pas d'arrangement propose une réunion publique ce mercredi 14 décembre à 19h30 au CASC*.

 *Centre Autogéré Social et Culturel : 10bis rue du Colonel Driant 31400 Toulouse.

Venez nombreux et nombreuses pour faire les retours de l'opération camping et préparer la prochaine action !

Michel Serres : "La seule autorité possible est fondée sur la compétence"

vendredi 9 décembre 2016

RASSEMBLEMENT LUNDI EN DEFENSE DE LA SANTE

RV à 16 h 30 devant l'Hotel Dieu à Toulouse lundi 12 décembre en soutien pour une santé pour tous ! 

NON A LA VENTE ET AU DEMANTELEMENT DU SERVICE PUBLIC

Un conseil de surveillance du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Toulouse aura lieu le lundi 12 décembre à l'Hôtel Dieu.

Pour rappel le conseil de surveillance de l'hôpital est "l'instance suprême" à laquelle participe le directeur du CHU et le maire de Toulouse.

Lors de ce conseil de surveillance sera notamment voté le déclassement de l'institut Claudius Régaud pour que Kaufman and Broad puisse déposer son permis de construire. Rappelons le, il s'agit de construire des appartements de luxe à la place de services de soins de proximité et accessibles aux plus précaires: centre de dépistage CEGIDD (Centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic), PASS (Permanence d’accès aux soins de santé)

Y sera également traité la question du "Plan Avenir", à savoir le plan d'austérité interne du CHU, comprenant notamment 200 suppressions de postes et les Groupements Hospitaliers de territoires (GHT)

De nombreuses grèves ont actuellement lieu au CHU, celle de la gynécologie a été victorieuse, les mobilisations du 8 et du 29 novembre ont été une réussite.

A l'appel de l'intersyndicale Cgt Chu Toulouse et de Sud Santé Sociaux 31 - CHU de Toulouse - CH Marchant, ce rassemblement doit être l'occasion de faire converger usager·e·s et hospitalier·e·s.

Mobilisons nous!

mardi 6 décembre 2016

Chasse : 2 morts ce week-end, les français ont peur

Source : Le Lot en Action

Deux personnes ont perdue la vie ce week-end lors d'actions de chasse. Samedi après-midi près d'Illartein dans l'Ariège, un chasseur a été tué d’une balle dans la tête lors d’une battue au sanglier. Dimanche matin, c'est un autre accident qui a eu lieu à Génébrières, dans le Tarn-et-Garonne. Lire l'article : http://bit.ly/2gb5JCC

Incultures 2 - Conf geticulée : Franck Lepage à Daumazan les 10 et 11 décembre

(Article déjà diffusé le 6 nov.)


MONTMAURIN : « Patrimoine soldé avant destruction… » ?

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Dans le cadre de la défense du Patrimoine de Montmaurin, menacé par l’implantation d’une carrière, les Ass. ENTRE SAVE ET SEYGOUADE, ADAQ-VIE SAVE/GESSE ainsi que d’autres associations et de nombreux scientifiques se sont mobilisés depuis la première heure contre cette industrie destructrice irrémédiable.

Cette carrière* a été autorisée par arrêté préfectoral en avril 2009.
Les associations de défense ont mené une action en justice et ont obtenu au Tribunal administratif de Toulouse l’annulation de l’arrêté d’exploitation en Novembre 2013 . L’exploitant a obtenu l’annulation de cette décision à la Cour d’appel de Bordeaux en décembre 2015.
Les associations de défense poursuivent leur action par une procédure au Conseil d’Etat dès février 2016.

Les Traces de 400.000 ans d’Histoire sont menacées…. !!!!
L’ensemble des sites naturels, historiques et préhistoriques sont repérables sur 3 km de rayon au cours d’une riche lecture paysagère…
Peu de territoires peuvent se prévaloir de découvertes aussi prestigieuses que celles de l’interfluve Save-Seygouade : à une distance de 1 km à vol d’oiseau entre chaque site, les archéologues ont mis à jour au cours du XXe siècle la mandibule humaine de 200.000 ans, un lion des cavernes de 140.000 ans. La Vénus de Lespugue de 20.000 ans… et la villa gallo-romaine de 2.000 ans faisaient partie des premières découvertes au début du siècle au cœur d’une ZNIEFF de type I et les Gorges de la Save…
Ce potentiel archéologique reconnu par les scientifiques doit être préservé pour la Recherche et pour les générations futures.

Ce Patrimoine de l’Humanité appartenant à tous doit être protégé. Aidez-nous à combattre ce projet dévastateur en nous soutenant.
Cette pétition sera remise à:
  • Monsieur Le Préfet de Haute Garonne

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vendredi 2 décembre 2016

Vidéo de la conférence : Le problème de l’eau au Proche Orient


Vidéo de la conférence :

Le problème de l’eau au Proche Orient
par
André Garcia
Président Honoraire du Tribunal de Commerce de Bordeaux

Le gouverneur du Dakota du Nord ordonne l'évacuation du camp de Standing Rock

Source : Radio Canada

Le camp Oceti Sakowi, au nord de la réserve sioux de Standing Rock, est occupé par des manifestants malgré l’arrivée de l’hiver.
Le camp Oceti Sakowi, au nord de la réserve sioux de Standing Rock, est occupé par des manifestants malgré l’arrivée de l’hiver. Photo : Reuters / Stephanie Keith
Le gouverneur républicain du Dakota du Nord, Jack Dalrymple, a ordonné lundi l'évacuation d'urgence du camp occupé depuis des mois par des manifestants, situé sur le site du Dakota Access Pipeline, en raison des conditions difficiles de l'hiver qui pourraient « menacer leurs vies ».
« Ce qui est dangereux, c’est de forcer des campeurs bien installés à sortir de leurs abris pour se retrouver dans le froid », a rétorqué le président de la Première Nation sioux de Standing Rock, Dave Archambault II.
S’il y a une réelle inquiétude concernant la sécurité du public, alors le gouvernement devrait cesser de permettre l’utilisation de grenades, de canons à eau à haute pression lors de températures glaciales […] et de toute autre arme pouvant être nuisible aux manifestants.
Dave Archambault II, président de la Première Nation sioux de Standing Rock
La semaine dernière, le Corps des ingénieurs de l’armée des États-Unis (USACE) a annoncé la fermeture du camp de Standing Rock le 5 décembre prochain. « Cette décision est nécessaire pour protéger le public des affrontements violents entre les manifestants et les autorités », indique la lettre adressée à la Nation sioux de Standing Rock.
Quiconque resterait sur le site au-delà de cette date pourrait être accusé d’intrusion illégale, avise la note.
Or, le gouverneur de l’État, Jack Dalrymple, a décidé de passer en deuxième vitesse en avançant la date annoncée par l’USACE. Il est du ressort de l’État d’assurer la sécurité de ses citoyens, stipule le décret adopté lundi.
« Nous redoutons que cette ordonnance donne lieu à de nouvelles violations des droits de l’homme », s’inquiète Dave Archambault II, qui voit ce décret comme une « tentative évidente de la part du gouverneur d’usurper et de contourner les autorités fédérales ».
Depuis le printemps 2016, le mouvement militant, qui dénonce la construction de l’oléoduc Dakota Access de la compagnie Energy Transfer Parners sur des terres ancestrales, a pris de l’ampleur.
Des membres d’autres nations autochtones aux quatre coins des États-Unis et plusieurs personnalités connues sont venus grossir les rangs du camp Oceti Sakowin, au nord de la réserve de Standing Rock, où s’organise la résistance.

jeudi 1 décembre 2016

Empêchez l'expansion de la ferme des mille vaches

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Le lundi 22 février, les trois commissaires-enquêteurs de l'enquête publique sur l'extension de la ferme "des Mille Vaches" ont rendu un avis favorable. Cette ferme usine devrait passer de 500 à 880 vaches laitières.
La ferme des mille vaches, symbole de l'industrialisation de l'agriculture et de l'exploitation animale, n'a pour seul but que de produire plus, au détriment de notre santé, du bien-être animal et des petits producteurs locaux.
Cette ferme n'est pas éthique pour plusieurs raisons:
-Les vaches ne vivent pas dans des conditions acceptables: elles sont emprisonnées et ne verront jamais un pré, subissent un régime contraire à leurs besoins physiologiques pour produire davantage, sont maltraitées pour ensuite finir leurs tristes "vies" dans un abattoir ou elles seront abattues cruellement (nous avons suffisamment de vidéos atroces qui dénoncent la réalité de tous les abattoirs).
-Les produits de cette ferme-usine (viande et lait) sont de mauvaise qualité et remplis de pesticides. Tôt ou tard,  cela aura des conséquences sur la santé des consommateurs.
-La disparition des petites fermes et des producteurs locaux, la disparition de l'agriculture respectueuse de l'écologie, la disparition du charme de nos régions, au profit de l'industrie agro-alimentaire.
Pour illustrer ces propos, voici un extrait du témoignage d'un ancien salarié des mille vaches: "Dans le troupeau, il y a au moins 300 vaches qui boitent. Elles sont fatiguées, maigres. Elles ont des ongles trop longs ou des sabots qui pourrissent. Elles marchent à longueur de journée dans leurs excréments. D'habitude, on nettoie tous les deux jours dans ce type d’élevage, là c’est tous les quinze jours. Les vaches sont sales."
Cette ferme aurait même déjà dépassé le quota autorisé de 500 vaches et il y en aurait déjà plus de 700. Si 880 vaches sont autorisées, le quota sera t-il à nouveau dépassé illégalement pour aller au delà de 1000?
Monsieur Le Préfet de la Somme, la décision est entre vos mains. L'agriculture doit être respectueuse de l'environnement, de l'homme et du bien-être animal. Cette ferme a vu le jour malgré les avis défavorables des français, malgré la mobilisation des agriculteurs et les actions de nombreuses associations qui agissent pour l'environnement.
L'expansion de cette usine n'est pas à envisager alors que nous ne voulons pas de cette ferme à la base. C'est contre-nature. Cela n'est pas souhaitable pour notre avenir, ni pour celui de nos enfants, ni pour les animaux.


Cette pétition sera remise à:
  • Préfet de la Somme
    Philippe DE MESTER
  • Ministre de l'Agriculture
    Stéphane Le Foll
  • Président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles
    Xavier BEULIN


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Le licenciement économique facilité à partir du 1er décembre



C'est ce 1er décembre qu'entre en vigueur la réforme du licenciement économique issue de la loi Travail, portée par Myriam El Khomri. (Ici en photo avec Manuel Valls, le 13 avril 2016 à Lyon.)
REUTERS/Robert Pratta

C'est ce jeudi qu'entre en vigueur l'une des mesures les plus contestées de la loi Travail: la redéfinition des motifs de licenciement économique. Objectif affiché: "sécuriser" l'employeur face au juge. Mais avocats et salariés s'inquiètent.

Une véritable catastrophe pour les salariés? C'est ainsi que plusieurs juristes avaient accueilli la première version de la loi Travail et son très controversé volet sur les licenciements économiques. Et c'est ce jeudi qu'il entre en vigueur.

Le licenciement économique facilité

A compter du 1er décembre, deux nouveaux motifs économiques jusqu'ici reconnus par la jurisprudence feront leur entrée dans le code du travail: la réorganisation de l'entreprise nécessaire à la sauvegarde de sa compétitivité et la cessation d'activité.
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Par ailleurs, les difficultés liées à une baisse "significative des commandes ou du chiffre d'affaires" par rapport à la même période de l'année précédente sont précisées et différenciées selon la taille des entreprises. Celles de moins de moins de 11 salariés pourront procéder au licenciement économique si elles connaissent au moins un trimestre de baisse "significative des commandes ou du chiffre d'affaires". Pour les moins de 50 salariés, ce sera deux trimestres. Pour celles de 50 à 299, trois trimestres et enfin quatre trimestres pour celles de 300 salariés et plus.
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Objectif affiché du texte: "sécuriser" ces licenciements face au juge prud'homal, qui peut condamner une entreprise à des dommages et intérêts s'il estime la rupture du contrat de travail "sans cause réelle et sérieuse". Et limiter ainsi, selon le gouvernement, la "peur" de licencier, - donc la peur d'embaucher -, pour in fine favoriser l'emploi en CDI.

Satisfecit des petits patrons

Un nouveau mécanisme salué par les petits patrons. "Il y aura désormais un élément incontestable par le juge qui va pouvoir sécuriser l'éventuel licenciement", estime Jean-Michel Pottier, en charge des affaires sociales à la CGPME. Il existe selon lui "une vraie peur du juge, parce qu'une petite boîte qui est mal à l'aise avec des systèmes juridiques complexes peut faire des erreurs de procédure qui lui coûtent des indemnités délirantes".
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De quoi les convaincre de recruter? "Les patrons de TPE-PME cherchent tous les moyens pour ne pas embaucher, par crainte d'être coincés en cas de retournement de conjoncture", souligne le responsable patronal, pour qui toute "dédramatisation de la rupture" est "favorable à l'emploi".
Les grandes entreprises semblent moins enthousiastes. "Les DRH n'attendent pas le doigt sur la gâchette, cette réforme ne fait qu'entériner une jurisprudence déjà sévère", estime de son côté Sylvain Niel, avocat chez Fidal.

Une augmentation des licenciements à prévoir?

Le Medef regrette que le gouvernement ait renoncé à changer le périmètre d'appréciation des difficultés, qui aurait permis, comme ailleurs en Europe, de les évaluer au niveau national et non plus international.
"Tout le malheur du licenciement économique en France vient de la question du périmètre, explique Danièle Chanal, vice-présidente du syndicat d'avocats d'entreprises AvoSial. Demain si une filiale perd 400.000 euros par mois en Auvergne mais qu'au Mexique le groupe est bénéficiaire, il n'aura toujours pas de motif pour la restructurer. Cela va continuer à décourager d'investir en France." L'effet de la loi ne sera pas nul pour autant, nuance toutefois l'avocate. "Il y a clairement des entreprises dont les indicateurs vont "matcher" avec la nouvelle définition et qui attendent décembre pour démarrer leurs plans en se basant sur les nouveaux indicateurs qui n'imposent pas à une entreprise de perdre de l'argent pour licencier. Mais je ne pense pas qu'il va y avoir une explosion des plans." De son côté, la CGPME a affirmé dans un communiqué que ces changements n'entraineraient pas "une vague de licenciements massive". "Dans les TPE/PME, les salariés ne sont pas une variable d'ajustement. Pour un patron de PME, embaucher est un succès, licencier un échec", a justifié l'organisation patronale.
C'est pourtant ce que l'on craint côté salariés. "La loi va naturellement faciliter les licenciements puisqu'elle fixe des cas dans lesquels ils seront "automatiquement" considérés comme justifiés, au regard d'indicateurs comptables sur lesquels de nombreux employeurs peuvent aisément jouer", s'inquiète Judith Krivine, avocate chez Dellien associés.
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"En pré-constituant le motif économique, la loi va contraindre le juge et le contourner. Or seul un travail humain peut permettre de vérifier que les montages d'une entreprise correspondent à de réelles difficultés", abonde Maître Etienne Colin. Il prend pour exemple la baisse du chiffre d'affaires, "dont la jurisprudence a toujours considéré qu'elle ne pouvait à elle seule constituer un motif économique. Ce critère ne veut rien dire en soi, une entreprise d'un secteur très profitable comme l'industrie pharmaceutique peut présenter un chiffre d'affaires inférieur à celui de l'année précédente mais demeurer très riche".
L'avocat prédit une recrudescence des licenciements "surtout dans les petites entreprises qui ont préféré ces dernières années recourir aux ruptures conventionnelles".