Procès des prisonniers politiques catalans
Pour la remise en liberté des prisonniers politiques catalans !
Ce procès est celui de la démocratie.
Suivez les étapes du procès dans la presse internationale, en France on n'en parle pas beaucoup..., sur ce blog, celui du Collectif de signataires de la pétition pour la liberté des prisonniers politiques catalans. Des collectifs de solidarité avec le Peuple catalan, comme celui de Montpellier relaient également les informations et agissent en soutien des inculpés et du Peuple que l'on veut museler !
L'Espagne ne veut pas reconnaitre la souveraineté d'un Peuple qui a pourtant voté à plusieurs reprises et par référendum, l'indépendance de la Catalogne. Aujourd'hui les prisonniers sont accusés de rébellion et j'en passe, le Président Puigdemont est en exil.., mais l'issue du procès n'est pas si évidente que cela pour les accusateurs et l'état espagnol visiblement. Pour faire un bref résumé, plusieurs témoignages maintenant les mettent en accusation...
Voici ce qu'il s'est passé hier :
Voici ce qu'il s'est passé hier :
Diffusé par : Collectif Montpelliérain de Solidrité au Peuple Catalan
Crònica
d’Andreu Barnils: El dia que Jordi Cuixart ens va alliberar
(Chronique d'Andreu Barnils Le jour où Jordi Cuixart nous a
rendu notre liberté)
SIGNEZ LA PETITION ICI
Source: La importància de l’instant de pànic de Marchena amb Cuixart (Josep Casulleras Nualart, Vilaweb, 26/02/2019)
Jordi Cuixart et Carme Forcadell défendent avec force le libre exercice des droits civils et politiques avec des stratégies et des styles différents
Aujourd'hui est assis sur le banc des
accusés un responsable de la société civile à la trajectoire de
pacifisme et d'organisation de mobilisations sociales non violentes
incontestable. Aujourd'hui est assise sur le banc des accusés la
présidente d'un parlement démocratique. Les photos de Jordi
Cuixart et de Carme Forcadell déclarant
aujourd'hui devant le tribunal suprême espagnol poursuivront
longtemps l'Etat espagnol. Tous deux encourent de lourdes peines de
prison sous le chef d'accusation de rébellion. Voilà pourquoi la
session d'aujourd'hui entrera dans l'histoire ; mais elle y
entrera également par le contenu de l'intervention de Jordi Cuixart,
indubitable bond en avant dans la défense politique de ce procès
politique. Le président d'Omnium a été à l'origine d'une
situation insolite dans le prétoire : pendant un instant les
accusateurs sont devenus les accusés. Le président du tribunal en a
perdu son calme et tous, magistrats, avocats, greffiers, habitants de
Santa Perpètua de Moguda, Roger Español et le reste du public qui
se trouvait là ainsi que la foule des gens qui était rassemblée
devant un écran géant à côté du siège d'Omnium à Barcelone et
tous ceux qui regardaient la retransmission du procès, ont pu voir,
pour la première fois, comment le juge Marchena
perdait son sang-froid.
L'intervention de Jordi Cuixart a tout
changé : parce qu'elle a mis à jour la personnalité de
Marchena, parce qu'elle l'a amené à commettre une erreur. Pendant
un instant, il a semblé que le président du tribunal était victime
d'une crise de panique. Depuis plus de trois heures et demie, Jordi
Cuixart déclarait avec passion en faveur du droit de manifestation,
du droit à la liberté d'expression et du droit à la désobéissance
civile, accusant l'Etat espagnol d'avoir des attitudes peu
démocratiques, plus proches de celles de gouvernements comme le
gouvernement turc. Jusqu'à cet instant où le procureur Moreno a eu
l'idée de lui poser cette question : « Avez-vous su que,
lors de certains affrontements, des agents de police avaient été
blessés ? ». Ce à quoi Jordi Cuixart a répondu :
« Ce que je sais, moi, c'est que le 1-O, comme l'ont affirmé
plusieurs organisations comme Amnesty international, l'Organisation
mondiale contre la torture, Human Rights Watch, Intermon Oxfam, le
porte-parole de l'ONU ou l'Assemblée du Conseil de l'Europe, il y a
eu un millier de blessés parmi les votants et qu'environ
quatre-vingt-dix membres des corps et des forces de sécurité de
l'Etat ont souffert de lésions multiples que l'on attribue dans leur
grande majorité à la frénésie avec laquelle ils ont agi. Quand on
agit avec cette démesure dans la violence, il est facile de
comprendre, même si je ne le justifie pas du tout, qu'ils aient pu
souffrir de capsulites ou qu'ils aient eu un doigt cassé : ils
matraquaient les gens de toutes leurs forces. Il y a des images.
Regardons les images ! »
Cuixart intensifie et élargit son
accusation, depuis les policiers sur le terrain jusqu'au chef de
l'Etat. « On voit bien sur les images comment des policiers,
qui ne suivent aucun protocole, agressent des citoyens, assis sur les
marches d'un escalier dans une attitude de résistance pacifique non
violente, pour parvenir coûte que coûte à leur l'objectif :
des boites en plastique ! La plupart du temps, la police est
repartie et les citoyens ont continué à voter. Autrement dit,
certains policiers sont arrivés, ont matraqué des citoyens sans
défense dans l'exercice d'un de leurs droits fondamentaux et,
finalement, n'ont pas pu empêcher la tenue du référendum. Mais
qu'est-ce que cela veut dire ? Les citoyens ont eu le sentiment
d'être en danger. Sur ces entrefaites, apparaît le roi d'Espagne,
le 3 octobre 2017, et il nous demande ce que nous, les Catalans,
avons fait. Ah ça non !!! ». A cet instant, Marchena dit
déjà « Assez ! », il se rend compte qu'il ne
contrôle plus la session. Il entend citer le nom du roi espagnol, le
même qui, la semaine dernière, s'est ingéré de façon insolite
dans le procès et il coupe la parole à Cuixart, mais s'adresse au
procureur. Il lui dit : « Voyons, pourrions-nous essayer
de poser des questions à l'accusé qui, disons ... ne lui permettent
pas de répéter de nouveau ce qu'il a déjà répété à plusieurs
reprises ? ».
« Ma priorité n'est plus de
sortir de prison »
Autrement dit, Marchena demande au
procureur d'empêcher le discours accusatoire de Cuixart et dit qu'il
en a déjà assez entendu. Mais comment en sommes-nous arrivés à
nommer Felipe VI ? Le juge et le procureur échangent un
regard entendu sur la façon dont doit se dérouler un procès et sur
la nécessité d'empêcher les défenses de l'entraîner sur ce
terrain où Cuixart l'avait maintenu toute la matinée. Sa
déclaration a été remarquable, voire même révélatrice. Il a en
effet renoncé à toute prudence, toute précaution et toute
circonspection dans ses affirmations. « Mes déclarations
devant le juge d'instruction étaient liées à ma volonté de sortir
de prison à tout prix. Mais ce n'est plus ma priorité. Ma priorité
a changé. Je suis un prisonnier politique ». Il est allé bien
plus loin qu'aucun des autres prisonniers politiques n'a été.
« Après 500 jours de détention provisoire, ma priorité n'est
pas de sortir de prison. Ma priorité c'est de pouvoir dénoncer les
attaques et les atteintes aux droits et aux libertés en Catalogne,
mais aussi dans l'ensemble de l'Etat espagnol ». Le procureur
Jaime Moreno est resté avec sa question sur les lèvres.
« Mes déclarations devant le juge d'instruction ont été
conditionnées par l'impact émotionnel, énorme, que tu ressens
lorsque tu entres en prison, convaincu de ton innocence, comme je
continue de l'être aujourd'hui ».
Cette déclaration change tout parce
qu'elle place le procès dans la sphère exclusivement politique. Il
n'y a, dans cette déclaration, ni renoncement, ni aucune parole dite
dont le but serait qu'ils ne puissent plus l'accuser de ceci ou de
cela. Elle a été la revendication de la désobéissance civile avec
un grand D. Jordi Cuixart a présenté l'1-O devant le tribunal comme
« l'exercice de désobéissance civile le plus grand qui ait
jamais eu lieu en Europe ». Pendant toute la matinée, il a
tiré profit de toutes les questions de l'accusation pour envoyer une
pluie ininterrompue de flèches qui ont fini par embraser le juge
Marchena qui avait bien du mal à maintenir l'apparente garantie de
neutralité qu'il s'était lui-même imposée, apparente neutralité
qui quelques heures plus tard allait montrer qu'elle n'était en
effet qu'apparence. Jordi Cuixart a dénoncé que l'Espagne célèbre,
le 12 octobre, le « Jour de la Race », que le
tribunal qui le juge soit incompétent d'un point de vue linguistique
puisque les accusés sont dans l'incapacité de déclarer en catalan,
que Ciutadanos et le Partido popular (PP) manifestent avec
l'extrême-droite, que le siège d'Omnium, perquisitionné une seule
fois pendant le franquisme, l'ait été deux fois récemment au cours
de cette procédure judiciaire, que leurs sites web et leurs domaines
internet aient été fermés sans aucun ordre judiciaire, comme le
fait la Turquie, qu'ils aient effectué des perquisitions dans des
journaux, comme celle faite au journal El Vallenc,
comme le fait également la Turquie...
Ces déclarations ont amené le
procureur Moreno à des positions caricaturales, comme celle de
tenter d'argumenter une rébellion, rébellion pour laquelle il a
requis 17 années de prison, au moyen de toute une série de tweets
dans lesquels Cuixart aurait appelé à « protéger, remplir et
défendre » les bureaux de vote et à se mobiliser
pacifiquement, d'une part, et, d'autre part, en présentant un
courriel de 2017 qui envisageait de destiner cinq cents mille euros à
l'achat de saucisses sèches. Il semblait faire référence à des
réunions au cours desquelles pouvaient être organisés des
« botifarrades » (barbecues de saucisses). La fragilité
évidente du récit accusatoire nous a conduits jusqu'ici. L'avocate
de Jordi Cuixart, Me Marina Roig, a fait projeter une vidéo sur
laquelle on peut voir et entendre le discours que son client a fait
le 20-S en soirée où il appelait très clairement les manifestants
à isoler les personnes violentes et à se comporter de manière
pacifique. La tête que fait la procureure Consuelo Madrigal
quand elle regarde son collègue Jaime Moreno est un livre ouvert de
leur ressenti.
« Et maintenant quoi ? »
semblait dire Madrigal. C'est elle qui, immédiatement après, a
interrogé Carme Forcadell, d'une manière très agressive, presque
insultante, avec un total manque de respect, sans que Marchena ne la
rappelle à l'ordre. Le président du tribunal laisse la bride sur le
cou aux procureurs, il les laisse formuler aux accusés des questions
insidieuses sur leur réflexion et leur pensée politique, comme si
celles-ci pouvaient représenter des circonstances aggravantes. Les
procureurs peuvent faire le procès politique. Consuelo Madrigal,
l'ancienne procureure générale, membre du PP, a par exemple demandé
à Carme Forcadell si cette dernière la voyait comme l'interprète
suprême du Tribunal constitutionnel et si elle pensait que c'était
elle-même qui définissait quels droits étaient des droits humains
et lesquels ne l'étaient pas. Ce n'est pas seulement insultant sur
la forme, ça l'est également sur le fond. Carme Forcadell a
commencé avec une voix tremblante et peu sûre, les lèvres serrées
et très sérieuse. Elle a développé une stratégie de défense
solide, basée sur la défense de ses droits fondamentaux, ceux-là
mêmes que Madrigal voulait ridiculiser. Tout ce que la procureure
avait méprisé, Forcadell le mettait en valeur, l'ennoblissant et
lui rendant sa dignité : l'inviolabilité parlementaire, le
droit au pluralisme politique et à la liberté d'expression. Des
droits qu'elle avait voulu, en tant que présidente du Parlement
catalan, faire respecter et qu'elle avait placés au-dessus de tout,
autrement dit, qu'au Parlement catalan il était possible de débattre
de tout, et en particulier de débattre sur le processus constituant.
Carme Forcadell a montré très
clairement qu'elle n'avait participé ni à la direction ni à la
définition d'aucune stratégie politique. « Je me suis limitée
à exercer ma fonction de présidente du Parlement catalan ».
En se défendant aujourd'hui, elle a défendu également la dignité
de la fonction de président du Parlement, en particulier quand
Madrigal a voulu la coincer par une comparaison insolente. La
procureure lui a demandé, puisqu'elle disait qu'il ne devait pas y
avoir de limites dans le débat parlementaire, si elle serait capable
d'en permettre un sur l'esclavage des êtres humains. Carme Forcadell
lui a sèchement coupé la parole en lui disant que la limite se
trouvait dans le respect des droits humains.
La défense de la dignité à travers
deux positions et deux styles différents : celui de Jordi
Cuixart et celui de Carme Forcadell ; du verbe haut et du geste
ample de Cuixart à la rigueur réglementaire de Forcadell. Les
droits humains au centre, de nouveau. Une journée qui entrera dans
l'histoire pour la plus grande honte de l'Etat espagnol.
Vu et entendu
Un journaliste menacé et insulté
par des policiers
Ce matin, dans la salle de presse et
dans les couloirs du tribunal suprême on a entendu un véritable
tumulte quand on a su que Aitor Álvarez, journaliste de la chaîne
Ser, avait dénoncé publiquement que des agents de la police
espagnole l'avaient insulté, menacé et molesté quand il essayait
d'entrer dans la zone sécurisée du tribunal. Aujourd'hui il avait
voulu y accéder par la place des Salesas, par l'entrée qu'il avait
toujours empruntée, et les policiers s'y étaient opposés. « Je
leur ai répondu que ce n'était pas possible car je devais commencer
un direct... Ils ont alors commencé à m'insulter, à me molester et
à me dire que je devais avoir des problèmes mentaux. Ils m'ont
arraché le téléphone des mains et l'ont éteint », a
expliqué Aitor Álvarez. (Plus d'informations)
Plus d'informations
Que se passera-t-il demain ?
Avec Jordi Cuixart et Carme Forcadell a
pris fin la phase des déclarations des accusés. Demain commencera
la longue phase des déclarations des témoins. Il y en a cinq cents.
Les politiques seront les premiers à déclarer, en commençant par
ceux cités par Vox (l'accusation populaire). La première
déclaration sera celle de Joan Tardà (10h00), suivie de celle de
Roger Torrent (10h30), bien qu'il ait fait savoir au tribunal suprême
qu'il ne pourra pas venir car il doit présider la session plénière
du Parlement catalan qui aura lieu demain. Viendront ensuite à la
barre : Artur Mas (11h00), Soraya Sáenz de Santamaría (11h30)
et Cristóbal Montoro (12h00). L'ex-président du gouvernement
espagnol Mariano Rajoy ouvrira, en principe, les déclarations de
l'après-midi (16h00), suivi de Marta Pascal (16h30), Núria de
Gispert (17h00), Eulàlia Reguant (17h30) et Antonio Baños (18h00).
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