vendredi 1 mars 2019

Gilets jaunes : 3 ans de prison ferme à Caen, la plus grosse condamnation en France

Source : Actu Normandie.fr

Un homme a été condamné à 3 ans de prison, mercredi 27 février 2019, à Caen (Calvados). Il aurait lancé des billes d'acier sur les forces de l'ordre, lors de trois manifestations.

  par  Nicolas Claich  
L'Acte VIII des gilets jaunes, le 5 janvier 2019, a été le plus violent à Caen.
L’Acte VIII des gilets jaunes, le 5 janvier 2019, a été parmi les plus violents à Caen (Calvados). (©Marjorie Janetaud/Liberté Le Bonhomme Libre)
La manifestation du samedi 5 janvier 2019 a été l’une des plus violentes depuis le début du mouvement, en centre-ville de Caen (Calvados). Le chantier du tramway avait été pris pour cible, avenue du 6-Juin, des palettes avaient été brûlées rue de Geôle…

C’est suite à ces débordements que Guy* (43 ans) se fait arrêter, le samedi suivant 12 janvier 2019. Il est en détention provisoire depuis le 14 février, après avoir demandé un délai pour préparer sa défense lors d’une comparution immédiate. Et il vient d’être condamné à trois ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Caen (Calvados), ce mercredi 27 février 2019. Soit la plus lourde condamnation pour un gilet jaune en France depuis le début du mouvement le 17 novembre 2018.
Des condamnations lourdes à l’encontre de Gilets jaunes en France depuis le début du mouvement :
. 3 ans de prison ferme : un homme à Caen, le mercredi 27 février 2019
. 2 ans et demi de prison ferme : un homme à Caen, le vendredi 1er février 2019
. 2 ans de prison ferme : un homme à Bordeaux, le vendredi 22 février 2019
. 2 ans de prison ferme : un homme à Marseille, le vendredi 25 janvier 2019
. Un an et demi de prison ferme : deux hommes à Reims, le vendredi 23 novembre 2018
. Un an et demi de prison ferme : un homme à Paris, le mercredi 13 février 2018

« Tout le monde a un sosie »

Il avait été repéré sur des vidéos, en train de lancer des billes, de verre et d’acier, ainsi que des écrous. Il utilise un lance-pierres de sa fabrication. A chaque fois, il porte un masque chirurgical et des lunettes de chantier. Lors de son interpellation, il était en possession de 36 boulons et 120 billes de verre. A l’audience, mercredi 27 février 2019, il précise :
Les projectiles, je les achète en magasin avant.
Il a comparu également pour des faits similaires commis lors des affrontements à Mondeville, le 8 décembre 2018. Guy assure qu’il n’était pas présent ce jour-là, malgré les images tournées par les gendarmes mobiles. « Tout le monde a un sosie », tente-t-il.

« On se défend comme on peut »

Pour le reste, l’homme reconnaît les faits, et les revendique même :
Je ne tire que sur des forces de l’ordre qui sont protégées par des casques et des boucliers, quand elles lancent des grenades lacrymo ou tirent au LBD. Je lance des projectiles pour permettre d’évacuer les manifestants blessés. On se défend comme on peut…
La représentante du ministère public, Leslie Traynard, a requis une peine de 3 ans de prison à l’encontre du quadragénaire, déjà condamné à 18 reprises par le passé. L’avocate de Guy, Me Floriane Gabriel, a souligné que la vidéo d’où était extraites les photos de son client n’était pas horodatées. « Impossible de certifier qu’il était présent à Mondeville le 8 décembre 2018 », estime-t-elle, plaidant la relaxe pour ces faits.

Interdiction de manifester

Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet, et a donc condamné Guy à trois ans de prison ferme. Il écope de trois mois de prison supplémentaires pour avoir donné le nom de son frère lors de sa garde à vue. Il a également l’interdiction de porter une arme, et de manifester, à Caen et Mondeville.

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