mardi 5 avril 2016

Nuit Debout : un concept rôdé aussi à Toulouse

Source : La DépêcheDès jeudi dernier, des membres de la coordination des intermittents et des précaires ont occupé le théâtre Garonne./DDM
Dès jeudi dernier, des membres de la coordination des intermittents et des précaires ont occupé le théâtre Garonne./DDM
Initialement, le rassemblement citoyen qui a émergé des manifs contre la loi travail devait s'appeler «Nuit Rouge», dans la foulée des mouvements spontanés qui se sont agrégés depuis quelques semaines autour de la diffusion du film «Merci Patron», de François Rufin, fondateur du journal Fakir, dans lequel un couple de chômeurs endettés prend sa revanche sur le patron de LVMH, Bernard Arnault. Ce n'est qu'après une réunion de délégations montées à Paris que l'initiative de la place de la République s'est rebaptisée «Nuit Debout». Cécile, une Toulousaine était de ce rendez-vous remue-méninges où la proposition, trouvée «très bien» dans la capitale, a été validée avant de passer à l'action sur le terrain. «Avec cette mobilisation, il ne s'agit pas seulement du rejet de la loi El Khomri, souligne Gaspar, un chômeur qui travaille au rendez-vous de ce soir au Capitole. On s'est quitté vendredi matin après notre première nuit ensemble, autour de la coordination des intermittents et précaires au théâtre Garonne, en se disant qu'on voulait se retrouver au plus tôt. L'idée c'est : on ne rentre pas chez nous, on réfléchit, on discute». Les réseaux sociaux ont fait le reste. Les lycéens, les étudiants, qui défileront cet après-midi, se reconnaissent dans les mots d'ordre de leurs aînés. «Il faudra qu'on nous explique pourquoi dans le même temps où on veut licencier plus facilement, on veut aussi baisser les allocations-chômage», glisse François, qui n'a pas raté une seule assemblée générale sur le campus du Mirail. De partout monte l'envie d'une alliance entre la jeunesse, les salariés, les précaires, comme les syndicalistes. «Que le gouvernement se rassure, il n'y a pas derrière ce mouvement l'ombre du trotskisme international, s'amuse Stéphane Borras, pivot de la ligue communiste révolutionnaire (LCR) à Toulouse, devenue Nouveau parti anticapitaliste (NPA). Lui s'est engagé dans la bataille avec le syndicat Solidaires. «Il faut s'unir sans attendre pour que le gouvernement retire ce texte de régression sociale, martèle-t-il. Nous appelons les citoyens à engager les débats, les actions pour une politique de baisse massive du temps de travail et de partage des richesses».
Gaspar rêve de retrouver l'esprit des indignés et prédit déjà une grosse mobilisation cette nuit au Capitole après la manif des étudiantes et lycéens. «Même s'il faut tenir compte de la météo», tempère-t-il. Hier après-midi, plus d'un millier de Toulousains avaient déjà répondu à l'appel sur Facebook. Et le ciel ne nous réserve que quelques ondées éparses... Pas de quoi, a priori, refroidir les énergies.
Gilles-R. Souillés

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