vendredi 29 avril 2016

Comment pousser les médecins à prescrire moins d'arrêts de travail

Source : France Inter
Arrêts de travail, moins en prescrire pourrait être rémunérateur pour les médecins © Max/PPP/Le Républicain Lorrain/Julio Pelaez - 2016
L'Assurance maladie a imaginé introduire la "pertinence des prescriptions des arrêts de travail" dans la ROSP, la Rémunération sur Objectifs de Santé Publique, une sorte de prime octroyée aux médecins pour améliorer leurs pratiques.

Cette proposition va être faite aux syndicats de médecins, réunis ce jeudi au siège de la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam) pour une nouvelle séance de négociation sur la convention médicale, texte qui régit, pour cinq ans, les relations entre les praticiens libéraux et la Sécu et fixe leurs honoraires. Assurance maladie et syndicats ont jusqu'à la fin de l'été pour signer une nouvelle convention.

En 2015, la Rosp a rapporté quelque 4.500 euros en moyenne aux 90.000 médecins libéraux.
Les médecins pourraient être invités à utiliser un site en ligne pour prescrire les arrêts de travail et à respecter les préconisations, par exemple : cinq jours d'arrêt de travail pour une grippe saisonnière, trois pour une angine. Le référentiel prévoit des barêmes pour tous les cas de figure.

Invitée de France Inter ce jeudi matin, la ministre de la Santé Marisol Touraine a expliqué que l'Assurance maladie veut juste inciter les médecins à "mieux" prendre en compte les grilles existantes.
 Il ne s'agit en aucun cas de dire aux médecins "vous serez mieux rémunérés si vous prescrivez moins d'arrêts maladie", mais de leur dire "il serait souhaitable que vous teniez davantage compte des références qui ont été établies, c'est-à-dire des grilles qui ne sont pas faites par les pouvoirs publics, mais établies par des experts et diffusées par l'assurance maladie.
Pour illustrer le fonctionnement de la ROSP, Marisol Touraine a expliqué que "par exemple, un médecin qui incite beaucoup les femmes à faire des dépistages (...) sera revalorisé financièrement". Pour la ministre de la Santé, "le gouvernement regarde et laisse les acteurs discuter, c'est la démocratie sociale".

Les syndicats y sont opposés
Le président de MG France, Claude Leicher, reconnaît que les médecins "utilisent peu" les référentiels mais il n'est pas favorable à leur inclusion dans la ROSP, en appelant à la liberté de jugement du médecin face aux besoins particuliers du patient. Il pointe en outre "l'accessibilité" pas toujours optimale du site de l'Assurance maladie.
Même sentiment coté FMF. Pour Jean-Paul Hamon, son président,  "Il faut arrêter de nous infantiliser".

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