Le Conseil national de la Résistance fut réactivé l'été 2008. Le CNR en Midi-Pyrénées est la déclinaison régionale de ce réseau organisé pour mener une résistance créatrice d'alternatives. Nous contribuons ainsi par notre action politique coopérative à construire Un Autre Monde...
"Créer, c'est Résister. Résister, c'est créer."
mercredi 20 avril 2016
Aide sociale à l'enfance : la contestation s'installe
Après le sit-in, hier, des tentes
pourraient apparaître devant le conseil départemental dans les prochains
jours.../ Photo DDM.
Georges
Méric, le président du conseil départemental a reçu, hier, une
délégation de l'intersyndicale des travailleurs sociaux, qui dénoncent
sa politique de prise en charge des démunis.
«Je demande un peu de respect pour des jeunes qui ont souvent risqué
leur vie pour arriver jusqu'ici et qu'on jette à la rue. Moi, je
travaille en foyer et je ne fais pas ce boulot pour appliquer cette
politique-là»... Face à quelque 200 manifestants venus pique-niquer,
hier, à midi, devant le conseil départemental de la Haute-Garonne,
Simon, un travailleur social engagé, tente de sensibiliser ses collègues
sur l'une des conséquences du plan sur la protection de l'enfance, voté
à l'unanimité par l'assemblée départementale la semaine dernière, dans
un climat très tendu. Cette fois, le rassemblement est pacifié, même si
les éléments du débat n'ont guère changé. Comme annoncé, les jeunes
adultes de plus de 19 ans ne pourront plus bénéficier d'un hébergement
systématique, les mineurs isolés, sans place d'accueil, seront mis sur
des listes d'attente et les mères seules avec des enfants de moins de 3
ans ne seront plus hébergées à l'hôtel. «On nous a quand même promis
qu'il n'y aurait pas d'expulsion et que l'on se donnait jusqu'à avril
2017 pour leur trouver des solutions», note, un rien dubitatif, Stéphane
Borras, représentant l'intersyndicale Sud, CGT et Force ouvrière. La
rencontre, quelques minutes plus tôt, avec Georges Méric, le président
socialiste du département, n'a pas soldé les grosses différences
d'appréciation. «On nous explique que ce n'est pas le conseil
départemental qui met ses gens à la rue, mais les passeurs qui les
exploitent, s'agace Stéphane Borras. Doit-on voir là un message de la
Haute-Garonne pour leur dire d'aller se faire héberger ailleurs» ? Côté
département, on rappelle qu'il s'agit d'abord de sauver un dispositif
d'aide sociale à l'enfance complètement saturé et intenable
financièrement. «Le plan qui sera mis en œuvre début mai, permet la
création de 450 places pour renforcer l'organisation actuelle et une
centaine d'emplois d'assistants familiaux», détaille un communiqué. En
assurant que «les inquiétudes exprimées par les personnels, seront
prises en compte et que cela permettra d'assurer plus efficacement le
service auprès des publics concernés». Sans convaincre. Hier, les débats
menés tout au long de la journée penchaient plutôt pour l'installation
d'un camp de tentes sous les fenêtres de l'institution…
Le chiffre : 450
places Créées >Hébergement. C'est le chiffre annoncé par le
conseil départemental dans le cadre de son plan pour l'aide sociale à
l'enfance. Les syndicats s'en félicitent, mais jugent que cette annonce
ne réglera pas les problèmes de fond. «On nous explique que ce n'est pas le conseil
départemental qui met les gens à la rue, mais les passeurs qui les
exploitent. Est-ce un message pour leur dire d'aller se faire héberger
ailleurs?»
Stéphane Borras,
syndicat Sud
Un plan très controversé..
Selon le texte voté la semaine dernière par l'assemblée
départementale, «d'ici à mars 2017, il sera mis fin aux dispositifs non
habilités Aide sociale à l'enfance et la sortie des personnes placées en
hôtel sera progressivement organisée vers des structures habilitées».
Pour les jeunes majeurs, l'ensemble des institutions et organismes
concernés seront associés pour préparer et accompagner l'accès à
l'autonomie de ce public. Il sera par ailleurs mis fin aux hébergements
systématiques à compter de 19 ans. Dès septembre 2016, une plateforme
d'accueil, d'évaluation et d'orientation des mineurs non accompagnés de
20 à 30 places sera ouverte, mais «aucune personne actuellement hébergée
à l'hôtel ne sera expulsée». Pour l'intersyndicale, ces décisions sont
«illégales». Et de citer un arrêt du Conseil d'État du 30 mars, qui
rappelle que «le département ne peut légalement refuser à une famille
avec enfants, l'octroi ou le maintien d'une aide entrant dans le champ
de ses compétences, en l'occurrence une aide financière pour permettre
un hébergement».
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