Source : La dépêche
Georges
Méric, le président du conseil départemental a reçu, hier, une
délégation de l'intersyndicale des travailleurs sociaux, qui dénoncent
sa politique de prise en charge des démunis.
«Je demande un peu de respect pour des jeunes qui ont souvent risqué leur vie pour arriver jusqu'ici et qu'on jette à la rue. Moi, je travaille en foyer et je ne fais pas ce boulot pour appliquer cette politique-là»... Face à quelque 200 manifestants venus pique-niquer, hier, à midi, devant le conseil départemental de la Haute-Garonne, Simon, un travailleur social engagé, tente de sensibiliser ses collègues sur l'une des conséquences du plan sur la protection de l'enfance, voté à l'unanimité par l'assemblée départementale la semaine dernière, dans un climat très tendu. Cette fois, le rassemblement est pacifié, même si les éléments du débat n'ont guère changé. Comme annoncé, les jeunes adultes de plus de 19 ans ne pourront plus bénéficier d'un hébergement systématique, les mineurs isolés, sans place d'accueil, seront mis sur des listes d'attente et les mères seules avec des enfants de moins de 3 ans ne seront plus hébergées à l'hôtel. «On nous a quand même promis qu'il n'y aurait pas d'expulsion et que l'on se donnait jusqu'à avril 2017 pour leur trouver des solutions», note, un rien dubitatif, Stéphane Borras, représentant l'intersyndicale Sud, CGT et Force ouvrière. La rencontre, quelques minutes plus tôt, avec Georges Méric, le président socialiste du département, n'a pas soldé les grosses différences d'appréciation. «On nous explique que ce n'est pas le conseil départemental qui met ses gens à la rue, mais les passeurs qui les exploitent, s'agace Stéphane Borras. Doit-on voir là un message de la Haute-Garonne pour leur dire d'aller se faire héberger ailleurs» ? Côté département, on rappelle qu'il s'agit d'abord de sauver un dispositif d'aide sociale à l'enfance complètement saturé et intenable financièrement. «Le plan qui sera mis en œuvre début mai, permet la création de 450 places pour renforcer l'organisation actuelle et une centaine d'emplois d'assistants familiaux», détaille un communiqué. En assurant que «les inquiétudes exprimées par les personnels, seront prises en compte et que cela permettra d'assurer plus efficacement le service auprès des publics concernés». Sans convaincre. Hier, les débats menés tout au long de la journée penchaient plutôt pour l'installation d'un camp de tentes sous les fenêtres de l'institution…
« On nous explique que ce n'est pas le conseil départemental qui met les gens à la rue, mais les passeurs qui les exploitent. Est-ce un message pour leur dire d'aller se faire héberger ailleurs ? »
Stéphane Borras,
syndicat Sud
Gilles-R. Souillés«Je demande un peu de respect pour des jeunes qui ont souvent risqué leur vie pour arriver jusqu'ici et qu'on jette à la rue. Moi, je travaille en foyer et je ne fais pas ce boulot pour appliquer cette politique-là»... Face à quelque 200 manifestants venus pique-niquer, hier, à midi, devant le conseil départemental de la Haute-Garonne, Simon, un travailleur social engagé, tente de sensibiliser ses collègues sur l'une des conséquences du plan sur la protection de l'enfance, voté à l'unanimité par l'assemblée départementale la semaine dernière, dans un climat très tendu. Cette fois, le rassemblement est pacifié, même si les éléments du débat n'ont guère changé. Comme annoncé, les jeunes adultes de plus de 19 ans ne pourront plus bénéficier d'un hébergement systématique, les mineurs isolés, sans place d'accueil, seront mis sur des listes d'attente et les mères seules avec des enfants de moins de 3 ans ne seront plus hébergées à l'hôtel. «On nous a quand même promis qu'il n'y aurait pas d'expulsion et que l'on se donnait jusqu'à avril 2017 pour leur trouver des solutions», note, un rien dubitatif, Stéphane Borras, représentant l'intersyndicale Sud, CGT et Force ouvrière. La rencontre, quelques minutes plus tôt, avec Georges Méric, le président socialiste du département, n'a pas soldé les grosses différences d'appréciation. «On nous explique que ce n'est pas le conseil départemental qui met ses gens à la rue, mais les passeurs qui les exploitent, s'agace Stéphane Borras. Doit-on voir là un message de la Haute-Garonne pour leur dire d'aller se faire héberger ailleurs» ? Côté département, on rappelle qu'il s'agit d'abord de sauver un dispositif d'aide sociale à l'enfance complètement saturé et intenable financièrement. «Le plan qui sera mis en œuvre début mai, permet la création de 450 places pour renforcer l'organisation actuelle et une centaine d'emplois d'assistants familiaux», détaille un communiqué. En assurant que «les inquiétudes exprimées par les personnels, seront prises en compte et que cela permettra d'assurer plus efficacement le service auprès des publics concernés». Sans convaincre. Hier, les débats menés tout au long de la journée penchaient plutôt pour l'installation d'un camp de tentes sous les fenêtres de l'institution…
Le chiffre : 450
places Créées >Hébergement. C'est le chiffre annoncé par le conseil départemental dans le cadre de son plan pour l'aide sociale à l'enfance. Les syndicats s'en félicitent, mais jugent que cette annonce ne réglera pas les problèmes de fond.« On nous explique que ce n'est pas le conseil départemental qui met les gens à la rue, mais les passeurs qui les exploitent. Est-ce un message pour leur dire d'aller se faire héberger ailleurs ? »
Stéphane Borras,
syndicat Sud
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