Source : la Rep.fr
Orléans
Dominique Tripet, militante féministe et conseillère
municipale d’opposition (PCF), attaque l’État, et fait des propositions
pour la prise en charge des femmes battues.
entretien Vous
avez déclaré sur Facebook vouloir porter plainte contre l'État,
coupable selon vous de ne pas s'occuper suffisamment des femmes battues.
J'ai souvent pris sur moi d'accueillir
chez moi des femmes victimes de violences, qui auraient dû être prises
en charge par l'État, car c'est une de ses missions. Or, elles doivent
parfois attendre plusieurs jours pour un logement d'urgence. Comment font-elles, avec un enfant, menacées par un compagnon violent qui les cherche ? J'ai donc cherché un avocat qui souhaitait gracieusement m'aider à engager une procédure contre l'État, pour "non-assistance à personne en danger". Jeudi, une avocate parisienne, Isabelle Steyer ( spécialisée dans le droit des femmes et des enfants, ndlr), m'a dit "Banco, je vous suis".
Une plainte va être ainsi déposée vendredi prochain, peut-être à la fois au pénal et devant une juridiction administrative, je dois la signer ce jour-là. Mais elle va la lier à d'autres affaires. Pour ma part, concrètement et précisément, j'attaque l'État en tant que "collaborateur occasionnel des services publics", en tant que simple militante du Planning familial ( elle en fut la présidente départementale, ndlr). Et s'il faut aller jusqu'à la Cour européenne des Droits de l'homme, j'irais.
A-t-on des chiffres sur les femmes victimes de violences conjugales à Orléans ? Augmentent-ils ? Malheureusement, je n'en ai pas. Mais ils doivent être conformes à ceux de la France entière. Une femme meurt tous les 3 jours, presque tous les 2 jours et demi, sous les coups de son compagnon. Certains gendarmes, certains policiers sont bien formés aujourd'hui et sont à l'écoute. La justice fait aussi le nécessaire pour protéger les victimes, mais elle manque de personnel. Alors, la mairie, qui veut assumer des missions de l'État, en verbalisant les ivresses publiques manifestes (IPM), n'a qu'à endosser ces responsabilités-là pour les femmes battues !
Elle propose
que la Ville mette
un appartement
à disposition Vous avez attaqué la Ville devant le tribunal administratif justement parce qu'elle s'occupait de missions de l'État, et là vous recommandez de le faire ! Oui, car personne ne s'en occupe. Formons les policiers municipaux pour qu'ils emmènent les femmes, au commissariat ou dans un centre d'hébergement d'urgence, quand c'est nécessaire.
Propos recueillis par Florent Buisson
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