Source : Ouest France
Les syndicats alertent François Hollande sur la situation d'EDF, « au bord de la faillite », à la veille d'une rencontre avec le ministre de l'Economie Emmanuel Macron.
Dans une lettre ouverte au président de la République, qu'elles disent souhaiter rencontrer, les fédérations CGT, CFDT, CFE-CGC et FO de l'énergie, auxquelles s'associent les syndicats européens IndustriALL et EPSU, regrettent que leurs nombreuses alertes passées soient restées « sans réponse de sa part ».Elles imputent la situation critique du géant électrique français à « l'échec total de la politique énergétique européenne », approuvée par le gouvernement français.
« Plus cher et moins efficace » « Il n'est pas concevable que le consommateur français, qui devait être le premier bénéficiaire des choix de politique énergétique, se trouve dans la situation paradoxale d'un service public devenant plus cher et beaucoup moins efficace. Pire encore, qu'en cette période du 70e anniversaire de la nationalisation, un des fleurons industriels français d'après-guerre, EDF, se trouve au bord de la faillite », déclarent-elles.
Les fédérations se disent notamment très préoccupées par « la mise en demeure » de la Commission européenne pour l'ouverture des concessions hydrauliques à la concurrence. Elles exigent « un moratoire pour ne pas tomber dans le travers d'un processus précipité, bâclé et empreint de compromis néfastes ».
Elles dénoncent aussi le projet de « construction de deux EPR en Grande-Bretagne », estimant que « la priorité doit être de consacrer les moyens humains et financiers d'EDF au grand carénage (prolongation du parc nucléaire historique), à la mise au point d'un EPR optimisé (...), aux investissements sur les réseaux et à la préservation de l'intégrité du parc de production historique ».
Un chantier de 23 milliards d'euros Les syndicats CGT, FO et CFE-CGC ont déjà demandé à plusieurs reprises le report du projet Hinkley Point, un chantier de 18 milliards de livres (23 milliards d'euros), pour lequel EDF devrait prendre début mai une décision finale d'investissement. Ce projet de construction de deux EPR soulève des inquiétudes sur sa faisabilité et son poids sur les finances d'EDF, y compris chez l'électricien.
Les fédérations exhortent enfin le président de la République à se poser « les vraies questions » pour l'avenir, notamment celle de « l'indépendance énergétique » et du « niveau de défaillance du système électrique français et européen ».
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