A l'invitation des initiatrices et initiateurs de l’appel « Nous sommes tou.te.s des gilets jaunes »
Nous sommes tou.te.s des gilets jaunes
La déflagration « jaune » surgie depuis le mois de novembre partout en France semble maintenant réveiller la peur des populismes dans de nombreuses sphères de la société. Depuis le mois de janvier, des interventions de plus en plus nombreuses nous mettent en garde sur la présence « désormais dominante » de la droite populiste et fascisante au sein du mouvement des « Gilets Jaunes ».
Nous pensons que ces affirmations alarmistes se fondent sur une vision biaisée, qui interprète un mouvement né et développé avec des formes totalement inédites à partir de catégories politiques anciennes et inadéquates pour en saisir la nature. C’est un biais tout aussi important que dangereux, car il a conduit plusieurs intellectuels et observateurs de gauche à écrire, en toute bonne foi, que la critique de la démocratie représentative exprimée par les Gilets Jaunes et leur refus de se structurer comme mouvement en élisant des responsables les positionnait en dehors du champ démocratique. Dans cette veine, d’autres chercheurs ont même cru nécessaire d’enquêter sur le passé informatique des gilets jaunes les plus médiatisés pour traquer leurs agissements passés et démasquer des affiliations secrètes.
Loin d’éclairer le débat, une telle posture empêche de saisir la complexe physionomie d’un mouvement qui a provoqué, par sa force et par la singularité de ses formes d’organisation, une véritable « mue identitaire » chez la plupart de ceux qui l’ont vécu et s’y sont engagés.
Comme cela a été souvent le cas dans l’histoire, il y a un avant et un après à la participation de l’intérieur à un mouvement social de cette ampleur. Si les nombreux intellectuels et observateurs politiques qui s’échinent à traquer les traces d’une affiliation politique « douteuse » dans le passé des gilets jaunes, écoutaient davantage les déclaration de celles et ceux qui manifestent dans les rues et occupent les ronds-points, ils verraient que leurs actions concrètes ne rentrent absolument pas dans les cadres des catégories politiques traditionnelles : elles s’inscrivent en revanche dans un horizon fondamentalement marqué par une demande large, profonde et urgente de justice sociale. Et s’ils prenaient le temps et le courage d’écouter les très nombreux témoignages enregistrés en direct sur les médias alternatifs, ils entendraient à quel point l’éclosion du mouvement a totalement bouleversé la vie de chaque participant, en reconstruisant des liens, en faisant émerger des questions communes au-delà des anciennes positions idéologiques.
Nous sommes conscients du fait que des groupes qui prêchent des paroles de haine sont également présents sur les ronds-points et dans les cortèges. Mais nous savons aussi que, pour le moment, ils ne sont qu’une composante marginale d’une masse qui demande et revendique avant tout dignité et justice sociale. Les enquêtes développées sur le terrain en partenariat actif avec les gilets jaunes par plusieurs groupes d’étudiants et chercheurs ont d’ailleurs montré à quel point la grille de lecture du populisme est radicalement obsolète pour comprendre ce soulèvement. Déclenché sur la base d’une réponse à l’augmentation des prix de l’essence, le mouvement des gilets jaunes a su poser sur l’avant de la scène, une fois de plus, mais sans doute de manière claire et incontestable, toutes les questions fondamentales qui se posent dans une société épuisée par le pillage infligé au cours des quarante dernières années par les politiques néolibérales successives.
Comme nombre de nos concitoyens, nous avons assisté impuissants à ce pillage qui a systématiquement transféré la quasi-totalité de la valeur du travail effectué par des millions d’hommes et femmes vers le marché financier, qui a saccagé les biens communs en les donnant en pâture à sa clientèle, et qui a altéré progressivement mais profondément et sûrement la valeur et la signification mêmes du travail accompli. En tant que femmes et hommes travaillant depuis des années dans les structures de l’enseignement et de la recherche, nous avons à notre façon connu l’impact de ces politiques. L’utilisation de plus en plus massive du travail précaire, la destitution de toute forme d’autonomie de recherche, la centralisation des contrôles sur les projets et les financements de la recherche ont conduit également à une prolétarisation du travail intellectuel, tout en l’assignant bien souvent à un rôle de servile complaisance avec les formes et les demandes du pouvoir politique et économique.
C’est pourquoi nous croyons important d’adhérer à ce mouvement de son intérieur et de participer, avec les femmes et les hommes gilets jaunes, à son ouverture vers une société plus juste : une société qui soit en mesure de garantir à chaque citoyen une juste rémunération pour son travail, l’aide dont il nécessite lorsqu’il est dans le besoin, tout en garantissant la justice sociale ainsi qu’une vraie égalité dans la cité. Nous appelons donc nos collègues à s’organiser et à inventer de nouveaux espaces de luttes et de débat où nous pourrions, non simplement soutenir le mouvement, mais y participer de l’intérieur avec les compétences qui nous sont propres, comme tout autre acteur du champ social.
C’est dans cette optique que nous souscrivons pleinement à l’Appel proposé par l'Assemblée de Commercy les 26 et 27 janvier 2019 et que nous appelons nos collègues à participer massivement, avec le plus de publicité possible, à la manifestation du 2 février en hommage aux victimes des violences policières, ainsi qu’à la grève générale interprofessionnelle du 5 février.
Les 310 premiers signataires :
Marc Abélès, anthropologue, EHESS
Nicole Abravanel, historienne, EHESS
Sadia Agsous, Centre de recherche français à Jérusalem
Thomas Alam, politiste, université de Lille
Paul Alliès, politiste, université de Montpellier
Virgine Althaus, psychologue du travail, université de Rouen
Jean-Loup Amselle, anthropologue, EHESS
Grey Anderson, historien, université de Caen
Luis Martínez Andrade, sociologue, CNRS
Armelle Andro, démographe, Paris 1
Fabien Archambault, historien, université de Limoges
Clément Arambourou, politiste, université de Bordeaux
Roberto Barbanti, département d’arts plastiques, Paris 8
Stéphane Beaud, sociologue, université de Poitiers
Hicham Benaissa, sociologue, EPHE
Emma Ben Abdallah, juriste, Lyon 2
Yazid Ben Hounet, anthroplogue, CNRS
Nicole Benyounes, médecin
Judith Bernard, metteure en scène
Alain Bertho, anthropologue
Bastien Pereira Besteiro, Sociologue, Lyon 2
Jacques Bidet, philosophe, Paris Ouest
Alain Bihr, sociologue, université de Franche Comté
Stéphane Bikialo, littérature française, université de Poitiers
Nathalie Blanc, géographe, CNRS
Philippe Blanchet, sociolinguiste, Rennes 2
Cécile Blatrix, politiste, AgroParisTech
Frédéric Boccara, Economiste, Paris 13
Manuel Boissière, ethnobotaniste, CIRAD
Julien Bonhomme, anthropologue, ENS
Pascal Bonnard, politiste, université de Saint-Étienne
Christophe Bonneuil, historien, EHESS
Véronique Bontemps, anthropologue, CNRS
Kevin Boucaud-Victoire, journaliste au Média
Paul Bouffartigue, sociologue, CNRS
Yannick Bosc, historien, université de Rouen
Martine Boudet, chargée de séminaire, EHESS
Ali Boulayoune, sociologue, université de Lorraine
Sam Bourcier, sociologue, université de Lille
Philippe Boursier, professeur de sciences économiques et sociales
Michel Bozon, sociologue, INED
Juan Branco, avocat
Guy Bruit, professeur de lycée retraité
Louise Bruit Zaidman, historienne, Paris Diderot
Nicolas Bué, politiste, université d'Artois
Vincent Burckel, sociologue, université Versailles St Quentin
Pascal Buresi, historien, CNRS
François Burgat, islamologue, CNRS
Noëlle Burgi, politiste, Paris 1
André Burguière, historien
Joël Cabalion, sociologue, université de Tours
Claude Calame, historien, EHESS
Celine Cantat, CEU, Budapest
Romain Carnac, politiste, université de Lausanne
Michel Casevitz, philologue
Cécile Canut, sociolinguiste, Paris Descartes
Nicolas Castel, sociologue, université de Lorraine
Jean-Noël Castorio, historien, université du Havre
Vanessa Caru, historienne, EHESS
Peggy Cénac, mathématicienne, université de Bourgogne
Manuel Cervera-Marzal, politiste, EHESS
Victoire Chalin, anthropologue, Paris 7
Sylvie Chaperon, historienne, université de Toulouse
Julie Chapuis, politiste, université de Lorraine
Alexis Charansonnet, historien, Lyon 2
Vincent Charbonnier, philosophe, ESPE Nantes
Heidi Charvin, psychologue, université de Rouen
Francis Chateauraynaud, sociologue, EHESS
Sébastien Chauvin, sociologue, université de Lausanne
Mériam Cheikh, anthropologue
Stéphanie Chevrier, éditrice
Yves Cohen, historien, EHESS
Karine Colette, communication, université de Sherbrooke, Canada
Sonia Combe, historienne
Tarik Dahou, Institut de Recherche pour le Développement
Jocelyne Dakhlia, historienne, EHESS
Sébastien Dalgalarrondo, sociologue, CNRS
Jean-Marie Darbon, directeur de recherche, INSERM
Fanny Darbus, sociologue, université de Nantes
Corinne Davault, sociologue, Paris 8
Marielle Debos, politiste, Paris Ouest
Etienne De Clara, université de Columbia
Laurence De Cock, historienne
Hervé Defalvard, économiste, Paris Est
Christian Delacroix, historien, Paris Est
Christine Delphy, sociologue, CNRS
Christian De Montlibert, sociologue, université de Strasbourg
Fabien Desage, politiste, université de Lille
Sophie Desrosiers, ethnologue, EHESS
Jean Baptiste Devaux, politiste, Science Po Lyon
Paul Dirkx, sociologue, université de Lorraine
Nicolas Dot-Pouillard, politiste, IFPO
Etienne Douat, sociologue, université de Poitiers
Yann Dourdet, philosophe
Marnix Dressen-Vagne, sociologue, université Versailles St Quentin
Thibaut Dubarry, anthropologue, EHESS
Vincent Dubois, sociologue, Science Po Strasbourg
Mélanie Duclos, sociologue, université de Bretagne
Julien Dufour, sociologue, université de Lorraine
Bertrand Dumenieu, informaticien, EHESS
Cédric Durand, économiste, Paris 13
Philippe Enclos, juriste, université de Lille
Nathalie Ethuin, politiste, université de Lille
Jean-Michel Faure, sociologue, université de Nantes
Mathieu Fernandez, urbaniste, IFSTTAR
Benjamin Ferron, sociologue, Paris Est
Agnès Fine, anthropologue, EHESS
Franck Fischbach, philosophe, université de Strasbourg
Marianne Fischman, économiste
Fabrice Flipo, philosophe, LCSP
Jean-Louis Fournel, département d’études romanes, Paris 8
Tristan Fournier, sociologue, CNRS
Lydéric France, géosciences, université de Lorraine
Nathalie Frigul, sociologue, université de Picardie
Bernard Friot, sociologue, Paris Ouest
Claire Gallien, civilisation et littérature britannique, université de Montpellier
Jérémie Gauthier, sociologue, CNRS
Camille Gardesse, sociologue, Ecole d’Urbanisme de Paris
Marie Garrau, philosophe, Paris 1
Isabelle Garo, philosophe
Franck Gaudichaud, politiste, université de Grenoble
Arlette Gautier, sociologue, université de Brest
Vincent Gay, sociologue, Paris 7
Bertrand Geay, sociologue, université de Picardie
Maud Gelly, sociologue, APHP
Frédérick Genevée, historien
Susan George, présidente du Transnational Institute
Julie Gervais, politiste, Paris 1
François Gèze, éditeur
Laurence Giavarini, philosophe, université de Bourgogne
Pascale Gillot, philosophe, université de Tours
Boris Gobille, politiste, ENS Lyon
Jean-Luc Godet, physicien, université d'Angers
Mehdi Ghouirgate, historien, université de Bordeaux
Mélanie Gourarier, anthropologue, CNRS
Guillaume Gourgues, politiste, Lyon 2
Luca Greco, linguiste, université de Lorraine
Maurizio Gribaudi, historien, EHESS
Olivier Grosjean, politiste, Paris 1
Vanessa Guéno, historienne, université d’Aix en Provence
Arthur Guichoux, politiste, Paris Diderot
Diletta Guidi, politiste, EPHE / Université de Fribourg
Thierry Guilbert, linguiste, université de Picardie
Pascal Guillot, historien, université Versailles St-Quentin
Ozgur Gun, économiste, université de Reims
André Gunthert, historien, EHESS
Elie Haddad historien, CNRS
Klaus Hamberger, anthropologue, EHESS
Sari Hanafi, American University of Beirut
Jean-Marie Harribey, sociologue, université de Bordeaux
Samuel Hayat, politiste, CNRS
Ingrid Hayes, historienne, Paris Ouest
Alain Hayot, sociologue,
Benoît Hazard, anthropologue, CNRS
Jacqueline Heinen, sociologue, université Versailles St Quentin
Anaïs Henneguelle, économiste, Rennes 2
Odile Henry, sociologue, Paris 8
Thomas Hippler, Historien, Université de Caen
Sabina Issehnane, économiste, Rennes 2
Chantal Jaquet, philosophe, Paris 1
François Jarrige, historien, université de Bourgogne
Fanny Jedlicki, sociologue, université du Havre
Anne Jollet, historienne, université de Poitiers
Florence Johsua, politiste, Paris Ouest
Samy Johsua, sciences de l'éducation, université Aix Marseille
Marc Joly, sociologue, université Versailles St Quentin
Razmig Keucheyan, sociologue, université de Bordeaux
Pierre Khalfa, économiste
Christiane Klapisch-Zuber, historienne, EHESS
Benoît Kloeckner, mathématicien, Paris Est
Michel Koebel, sociologue, université de Strasbourg
Jean-Luc Kop, psychologue, université de Lorraine
Taher Labadi, économiste, IREMAM
Bernard Lacroix, politiste, Paris Ouest
Claire Lacour, mathématicienne, Paris-Est
Marie Ladier-Fouladi, anthropologue, CNRS
Gilles Laferté, sociologue, INRA
Rose-Marie Lagrave, sociologue, EHESS
Bernard Lahire, sociologue, ENS Lyon
Karine Lambert, historienne, UCA
Dany Lang, économiste, Paris 13
Mathilde Larrère, historienne, Paris Est
Christian Lazzeri, philosophe, Paris Ouest
Frédéric Lebaron, sociologue, ENS Cachan
Francis Lebon, sociologue, Paris Est
Catherine Leclercq, sociologue, université de Poitiers
Rémi Lefebvre, politiste, université de Lille
Cécile Lefèvre, sociologue, Paris Descartes
Frédérique Leresche, anthropologue, université de Genève
Yann Leredde, océanographe, université de Montpellier
Frédéric Le Roux, mathématicien, Paris 1
Benoit Leroux, sociologue, université de Poitiers
François Lescure, mathématicien, université de Lille
Thérèse Levené, sciences de l'éducation, université de Lille
Antoine Lévêque, politiste, science Po Lyon
Giovanni Levi, historien
Catherine Lévy, ingénieure de recherche, CNRS
Olivier Long, Ecole des arts de la Sorbonne, Paris 1
Michael Löwy, sociologue, CNRS
Corinne Luxembourg, géographe, ENSA Paris La Villette
Emir Mahieddine, anthropologue, CNRS
Pascal Maillard, professeur de Lettres, université de Strasbourg
Chowra Makaremi, anthropologue, CNRS
Jean Malifaud, mathématicien
Patrice Maniglier, philosophe, Paris Ouest
Jean-Christophe Marcel, sociologue, université de Bourgogne
Ivan Marin, mathématicien, université de Picardie
Erika Martelli, archéologue, université de Parme
Céline Martin, historienne, université de Bordeaux
Igor Martinache, sociologue, université de Lille
Jean-Jacques Masot-Urpi, éditeur
Gustave Massiah, économiste
Gérard Mauger, sociologue, CNRS
Guillaume Mazeau, historien, Paris 1
Philippe Mazereau, sciences de l’éducation, université de Caen
Pedro Medina, philosophe, IED
Denis Merklen, sociologue, Paris Diderot
Françoise Mesnil, psychologue du travail
Olivier Michel, informaticien, Paris Est
Christophe Mileschi, professeur de littérature italienne, Paris Ouest
Lamia Missaoui, sociologue, université Versailles St Quentin
Sylvie Monchatre, sociologue, Lyon 2
Sabine Montagne, économiste, CNRS
Ismaël Moya, anthropologue, CNRS
Philippe Nabonnand, philosophe, université de Lorraine
Mustapha Nadi, électronicien, université de Lorraine
Toni Negri, philosophe
Erik Neveu, politiste, Sciences Po Rennes
Olivier Neveux, professeur d’études théâtrales, ENS Lyon
Gérard Noiriel, historien, EHESS
Julie Pagis, sociologue, CNRS
Claude Paraponaris, économiste, Université Aix Marseille
Sylvain Pattieu, historien, Paris 8
Dominique Paturel, sciences de gestion, INRA
Frédéric Perdreau, sciences de gestion, université de St Etienne
Willy Pelletier, sociologue, université de Picardie
Etienne Pénissat, sociologue, CNRS
Clément Petitjean, sociologue, université Versailles Saint-Quentin
Roland Pfefferkorn, sociologue, université de Strasbourg
Nicole Phelouzat, sociologue CNRS
Michel Pialoux, sociologue, CNRS
Alexandre Piettre, sociologue, CNRS
Jean-Marie Pillon, sociologue, Paris Dauphine
Michel Pinault, historien
Josiane Pinto, psychologue clinicienne, Paris 7
Louis Pinto, sociologue, CNRS
Paul Platzer, physicien, Mines Telecom
Marion Plault, sociologue, université Versailles St Quentin
Dominique Plihon, économiste, université Paris Nord
Clyde Plumauzille, historienne, CNRS
Christopher Pollmann, agrégé droit public, université de Lorraine
Vincent Porhel, historien, université Lyon 1
Raphaël Porteilla, politiste, université de Bourgogne
Bernard Pudal, politiste, Paris Ouest
Romain Pudal, sociologue, CNRS
Nicolas Puig, anthropologue, IRD
Olivier Quéré, politiste, université de Haute Alsace
Nicolas Raimbault, géographe, université de Nantes
Martin Rass, département d’allemand, université de Poitiers
Gianfranco Rebucini, anthropologue, EHESS
Manuel Rebuschi, philosophe, université de Lorraine
Eugenio Renzi, université du Mans, Lycée Bellevue du Mans
Alina Reyes, romancière
Michèle Riot-Sarcey, historienne, Paris 8
Lucile Ruault, politiste, université de Lille
Valérie Sala Pala, politiste, Université de Saint-Etienne
Jean Marc Salmon, sociologue, Mines Telecom
Catherine Samary, économiste, Paris Dauphine
Arnaud Saint-Martin, sociologue, CNRS
Mohammed Sharqawi, doctorant à l'IRIS-EHESS
Alessandro Sarti, mathématicien
Nicolas Sembel, sociologue, ESPE Aix Marseille
Todd Shepard, historien, Johns Hopkins University
Jérémy Sinigaglia, sociologue, université de Strasbourg
Rémi Sinthon, sociologue, EHESS
Arnault Skornicki, politiste, Paris Ouest
Mariana Stelko, sociologue, université du Mans
Alessandro Stella, historien, EHESS
Philippe Tancelin, philosophe, Paris 8
Jacques Testart, biologiste, INSERM
Françoise Thébaud, historienne, université d'Avignon
François Théron, éditeur
Julien Théry, historien, Lyon 2
Daniel Thin, sociologue, Lyon 2
Laurent Thines, professeur de médecine, université de Bourgogne
Bruno Tinel, économiste, Paris 1
Romain Tiquet, historien, université de Genève
Emmanuelle Tixier du Mesnil, historienne, Paris Ouest
Marc Tomczak, cybernéticien, université de Lorraine
Christian Topalov, historien, EHESS
Jean-Louis Tornatore, anthropologue, université de Bourgogne
Jérôme Tournadre, politiste, CNRS
Josselin Tricou, politiste, Paris 8
Maryse Tripier, sociologue, université de Nice
Aurélie Trouvé, économiste, AgroParisTech
Guillaume Vadot, politiste, Paris 1, Imaf
Eric Valentin, philosophe, université de Picardie
Mélanie Vay, politiste, CESSP
Carlo Vercellone, économiste, Paris 1
Bernard Vernier, anthropologue, Lyon 2
Julio Vezub, directeur adjoint du CENPAT Puerto Madryn, Argentine
Tiziana Villani, philosophe
Sylvie Vilter, économiste, université Versailles St Quentin
Elise Voguet, historienne, CNRS
Sophie Wahnich, historienne, CNRS
Karel Yon, sociologue, CNRS
Jean-Claude Zancarini, italianiste, ENS Lyon
Michelle Zancarini-Fournel, historienne, Lyon 1
Elisabeth Zucker, sociologue
Antonin Zurbuchen, sociologue, Université de Lausanne
Nous sommes tou.te.s des gilets jaunes
La déflagration « jaune » surgie depuis le mois de novembre partout en France semble maintenant réveiller la peur des populismes dans de nombreuses sphères de la société. Depuis le mois de janvier, des interventions de plus en plus nombreuses nous mettent en garde sur la présence « désormais dominante » de la droite populiste et fascisante au sein du mouvement des « Gilets Jaunes ».
Nous pensons que ces affirmations alarmistes se fondent sur une vision biaisée, qui interprète un mouvement né et développé avec des formes totalement inédites à partir de catégories politiques anciennes et inadéquates pour en saisir la nature. C’est un biais tout aussi important que dangereux, car il a conduit plusieurs intellectuels et observateurs de gauche à écrire, en toute bonne foi, que la critique de la démocratie représentative exprimée par les Gilets Jaunes et leur refus de se structurer comme mouvement en élisant des responsables les positionnait en dehors du champ démocratique. Dans cette veine, d’autres chercheurs ont même cru nécessaire d’enquêter sur le passé informatique des gilets jaunes les plus médiatisés pour traquer leurs agissements passés et démasquer des affiliations secrètes.
Loin d’éclairer le débat, une telle posture empêche de saisir la complexe physionomie d’un mouvement qui a provoqué, par sa force et par la singularité de ses formes d’organisation, une véritable « mue identitaire » chez la plupart de ceux qui l’ont vécu et s’y sont engagés.
Comme cela a été souvent le cas dans l’histoire, il y a un avant et un après à la participation de l’intérieur à un mouvement social de cette ampleur. Si les nombreux intellectuels et observateurs politiques qui s’échinent à traquer les traces d’une affiliation politique « douteuse » dans le passé des gilets jaunes, écoutaient davantage les déclaration de celles et ceux qui manifestent dans les rues et occupent les ronds-points, ils verraient que leurs actions concrètes ne rentrent absolument pas dans les cadres des catégories politiques traditionnelles : elles s’inscrivent en revanche dans un horizon fondamentalement marqué par une demande large, profonde et urgente de justice sociale. Et s’ils prenaient le temps et le courage d’écouter les très nombreux témoignages enregistrés en direct sur les médias alternatifs, ils entendraient à quel point l’éclosion du mouvement a totalement bouleversé la vie de chaque participant, en reconstruisant des liens, en faisant émerger des questions communes au-delà des anciennes positions idéologiques.
Nous sommes conscients du fait que des groupes qui prêchent des paroles de haine sont également présents sur les ronds-points et dans les cortèges. Mais nous savons aussi que, pour le moment, ils ne sont qu’une composante marginale d’une masse qui demande et revendique avant tout dignité et justice sociale. Les enquêtes développées sur le terrain en partenariat actif avec les gilets jaunes par plusieurs groupes d’étudiants et chercheurs ont d’ailleurs montré à quel point la grille de lecture du populisme est radicalement obsolète pour comprendre ce soulèvement. Déclenché sur la base d’une réponse à l’augmentation des prix de l’essence, le mouvement des gilets jaunes a su poser sur l’avant de la scène, une fois de plus, mais sans doute de manière claire et incontestable, toutes les questions fondamentales qui se posent dans une société épuisée par le pillage infligé au cours des quarante dernières années par les politiques néolibérales successives.
Comme nombre de nos concitoyens, nous avons assisté impuissants à ce pillage qui a systématiquement transféré la quasi-totalité de la valeur du travail effectué par des millions d’hommes et femmes vers le marché financier, qui a saccagé les biens communs en les donnant en pâture à sa clientèle, et qui a altéré progressivement mais profondément et sûrement la valeur et la signification mêmes du travail accompli. En tant que femmes et hommes travaillant depuis des années dans les structures de l’enseignement et de la recherche, nous avons à notre façon connu l’impact de ces politiques. L’utilisation de plus en plus massive du travail précaire, la destitution de toute forme d’autonomie de recherche, la centralisation des contrôles sur les projets et les financements de la recherche ont conduit également à une prolétarisation du travail intellectuel, tout en l’assignant bien souvent à un rôle de servile complaisance avec les formes et les demandes du pouvoir politique et économique.
C’est pourquoi nous croyons important d’adhérer à ce mouvement de son intérieur et de participer, avec les femmes et les hommes gilets jaunes, à son ouverture vers une société plus juste : une société qui soit en mesure de garantir à chaque citoyen une juste rémunération pour son travail, l’aide dont il nécessite lorsqu’il est dans le besoin, tout en garantissant la justice sociale ainsi qu’une vraie égalité dans la cité. Nous appelons donc nos collègues à s’organiser et à inventer de nouveaux espaces de luttes et de débat où nous pourrions, non simplement soutenir le mouvement, mais y participer de l’intérieur avec les compétences qui nous sont propres, comme tout autre acteur du champ social.
C’est dans cette optique que nous souscrivons pleinement à l’Appel proposé par l'Assemblée de Commercy les 26 et 27 janvier 2019 et que nous appelons nos collègues à participer massivement, avec le plus de publicité possible, à la manifestation du 2 février en hommage aux victimes des violences policières, ainsi qu’à la grève générale interprofessionnelle du 5 février.
Les 310 premiers signataires :
Marc Abélès, anthropologue, EHESS
Nicole Abravanel, historienne, EHESS
Sadia Agsous, Centre de recherche français à Jérusalem
Thomas Alam, politiste, université de Lille
Paul Alliès, politiste, université de Montpellier
Virgine Althaus, psychologue du travail, université de Rouen
Jean-Loup Amselle, anthropologue, EHESS
Grey Anderson, historien, université de Caen
Luis Martínez Andrade, sociologue, CNRS
Armelle Andro, démographe, Paris 1
Fabien Archambault, historien, université de Limoges
Clément Arambourou, politiste, université de Bordeaux
Roberto Barbanti, département d’arts plastiques, Paris 8
Stéphane Beaud, sociologue, université de Poitiers
Hicham Benaissa, sociologue, EPHE
Emma Ben Abdallah, juriste, Lyon 2
Yazid Ben Hounet, anthroplogue, CNRS
Nicole Benyounes, médecin
Judith Bernard, metteure en scène
Alain Bertho, anthropologue
Bastien Pereira Besteiro, Sociologue, Lyon 2
Jacques Bidet, philosophe, Paris Ouest
Alain Bihr, sociologue, université de Franche Comté
Stéphane Bikialo, littérature française, université de Poitiers
Nathalie Blanc, géographe, CNRS
Philippe Blanchet, sociolinguiste, Rennes 2
Cécile Blatrix, politiste, AgroParisTech
Frédéric Boccara, Economiste, Paris 13
Manuel Boissière, ethnobotaniste, CIRAD
Julien Bonhomme, anthropologue, ENS
Pascal Bonnard, politiste, université de Saint-Étienne
Christophe Bonneuil, historien, EHESS
Véronique Bontemps, anthropologue, CNRS
Kevin Boucaud-Victoire, journaliste au Média
Paul Bouffartigue, sociologue, CNRS
Yannick Bosc, historien, université de Rouen
Martine Boudet, chargée de séminaire, EHESS
Ali Boulayoune, sociologue, université de Lorraine
Sam Bourcier, sociologue, université de Lille
Philippe Boursier, professeur de sciences économiques et sociales
Michel Bozon, sociologue, INED
Juan Branco, avocat
Guy Bruit, professeur de lycée retraité
Louise Bruit Zaidman, historienne, Paris Diderot
Nicolas Bué, politiste, université d'Artois
Vincent Burckel, sociologue, université Versailles St Quentin
Pascal Buresi, historien, CNRS
François Burgat, islamologue, CNRS
Noëlle Burgi, politiste, Paris 1
André Burguière, historien
Joël Cabalion, sociologue, université de Tours
Claude Calame, historien, EHESS
Celine Cantat, CEU, Budapest
Romain Carnac, politiste, université de Lausanne
Michel Casevitz, philologue
Cécile Canut, sociolinguiste, Paris Descartes
Nicolas Castel, sociologue, université de Lorraine
Jean-Noël Castorio, historien, université du Havre
Vanessa Caru, historienne, EHESS
Peggy Cénac, mathématicienne, université de Bourgogne
Manuel Cervera-Marzal, politiste, EHESS
Victoire Chalin, anthropologue, Paris 7
Sylvie Chaperon, historienne, université de Toulouse
Julie Chapuis, politiste, université de Lorraine
Alexis Charansonnet, historien, Lyon 2
Vincent Charbonnier, philosophe, ESPE Nantes
Heidi Charvin, psychologue, université de Rouen
Francis Chateauraynaud, sociologue, EHESS
Sébastien Chauvin, sociologue, université de Lausanne
Mériam Cheikh, anthropologue
Stéphanie Chevrier, éditrice
Yves Cohen, historien, EHESS
Karine Colette, communication, université de Sherbrooke, Canada
Sonia Combe, historienne
Tarik Dahou, Institut de Recherche pour le Développement
Jocelyne Dakhlia, historienne, EHESS
Sébastien Dalgalarrondo, sociologue, CNRS
Jean-Marie Darbon, directeur de recherche, INSERM
Fanny Darbus, sociologue, université de Nantes
Corinne Davault, sociologue, Paris 8
Marielle Debos, politiste, Paris Ouest
Etienne De Clara, université de Columbia
Laurence De Cock, historienne
Hervé Defalvard, économiste, Paris Est
Christian Delacroix, historien, Paris Est
Christine Delphy, sociologue, CNRS
Christian De Montlibert, sociologue, université de Strasbourg
Fabien Desage, politiste, université de Lille
Sophie Desrosiers, ethnologue, EHESS
Jean Baptiste Devaux, politiste, Science Po Lyon
Paul Dirkx, sociologue, université de Lorraine
Nicolas Dot-Pouillard, politiste, IFPO
Etienne Douat, sociologue, université de Poitiers
Yann Dourdet, philosophe
Marnix Dressen-Vagne, sociologue, université Versailles St Quentin
Thibaut Dubarry, anthropologue, EHESS
Vincent Dubois, sociologue, Science Po Strasbourg
Mélanie Duclos, sociologue, université de Bretagne
Julien Dufour, sociologue, université de Lorraine
Bertrand Dumenieu, informaticien, EHESS
Cédric Durand, économiste, Paris 13
Philippe Enclos, juriste, université de Lille
Nathalie Ethuin, politiste, université de Lille
Jean-Michel Faure, sociologue, université de Nantes
Mathieu Fernandez, urbaniste, IFSTTAR
Benjamin Ferron, sociologue, Paris Est
Agnès Fine, anthropologue, EHESS
Franck Fischbach, philosophe, université de Strasbourg
Marianne Fischman, économiste
Fabrice Flipo, philosophe, LCSP
Jean-Louis Fournel, département d’études romanes, Paris 8
Tristan Fournier, sociologue, CNRS
Lydéric France, géosciences, université de Lorraine
Nathalie Frigul, sociologue, université de Picardie
Bernard Friot, sociologue, Paris Ouest
Claire Gallien, civilisation et littérature britannique, université de Montpellier
Jérémie Gauthier, sociologue, CNRS
Camille Gardesse, sociologue, Ecole d’Urbanisme de Paris
Marie Garrau, philosophe, Paris 1
Isabelle Garo, philosophe
Franck Gaudichaud, politiste, université de Grenoble
Arlette Gautier, sociologue, université de Brest
Vincent Gay, sociologue, Paris 7
Bertrand Geay, sociologue, université de Picardie
Maud Gelly, sociologue, APHP
Frédérick Genevée, historien
Susan George, présidente du Transnational Institute
Julie Gervais, politiste, Paris 1
François Gèze, éditeur
Laurence Giavarini, philosophe, université de Bourgogne
Pascale Gillot, philosophe, université de Tours
Boris Gobille, politiste, ENS Lyon
Jean-Luc Godet, physicien, université d'Angers
Mehdi Ghouirgate, historien, université de Bordeaux
Mélanie Gourarier, anthropologue, CNRS
Guillaume Gourgues, politiste, Lyon 2
Luca Greco, linguiste, université de Lorraine
Maurizio Gribaudi, historien, EHESS
Olivier Grosjean, politiste, Paris 1
Vanessa Guéno, historienne, université d’Aix en Provence
Arthur Guichoux, politiste, Paris Diderot
Diletta Guidi, politiste, EPHE / Université de Fribourg
Thierry Guilbert, linguiste, université de Picardie
Pascal Guillot, historien, université Versailles St-Quentin
Ozgur Gun, économiste, université de Reims
André Gunthert, historien, EHESS
Elie Haddad historien, CNRS
Klaus Hamberger, anthropologue, EHESS
Sari Hanafi, American University of Beirut
Jean-Marie Harribey, sociologue, université de Bordeaux
Samuel Hayat, politiste, CNRS
Ingrid Hayes, historienne, Paris Ouest
Alain Hayot, sociologue,
Benoît Hazard, anthropologue, CNRS
Jacqueline Heinen, sociologue, université Versailles St Quentin
Anaïs Henneguelle, économiste, Rennes 2
Odile Henry, sociologue, Paris 8
Thomas Hippler, Historien, Université de Caen
Sabina Issehnane, économiste, Rennes 2
Chantal Jaquet, philosophe, Paris 1
François Jarrige, historien, université de Bourgogne
Fanny Jedlicki, sociologue, université du Havre
Anne Jollet, historienne, université de Poitiers
Florence Johsua, politiste, Paris Ouest
Samy Johsua, sciences de l'éducation, université Aix Marseille
Marc Joly, sociologue, université Versailles St Quentin
Razmig Keucheyan, sociologue, université de Bordeaux
Pierre Khalfa, économiste
Christiane Klapisch-Zuber, historienne, EHESS
Benoît Kloeckner, mathématicien, Paris Est
Michel Koebel, sociologue, université de Strasbourg
Jean-Luc Kop, psychologue, université de Lorraine
Taher Labadi, économiste, IREMAM
Bernard Lacroix, politiste, Paris Ouest
Claire Lacour, mathématicienne, Paris-Est
Marie Ladier-Fouladi, anthropologue, CNRS
Gilles Laferté, sociologue, INRA
Rose-Marie Lagrave, sociologue, EHESS
Bernard Lahire, sociologue, ENS Lyon
Karine Lambert, historienne, UCA
Dany Lang, économiste, Paris 13
Mathilde Larrère, historienne, Paris Est
Christian Lazzeri, philosophe, Paris Ouest
Frédéric Lebaron, sociologue, ENS Cachan
Francis Lebon, sociologue, Paris Est
Catherine Leclercq, sociologue, université de Poitiers
Rémi Lefebvre, politiste, université de Lille
Cécile Lefèvre, sociologue, Paris Descartes
Frédérique Leresche, anthropologue, université de Genève
Yann Leredde, océanographe, université de Montpellier
Frédéric Le Roux, mathématicien, Paris 1
Benoit Leroux, sociologue, université de Poitiers
François Lescure, mathématicien, université de Lille
Thérèse Levené, sciences de l'éducation, université de Lille
Antoine Lévêque, politiste, science Po Lyon
Giovanni Levi, historien
Catherine Lévy, ingénieure de recherche, CNRS
Olivier Long, Ecole des arts de la Sorbonne, Paris 1
Michael Löwy, sociologue, CNRS
Corinne Luxembourg, géographe, ENSA Paris La Villette
Emir Mahieddine, anthropologue, CNRS
Pascal Maillard, professeur de Lettres, université de Strasbourg
Chowra Makaremi, anthropologue, CNRS
Jean Malifaud, mathématicien
Patrice Maniglier, philosophe, Paris Ouest
Jean-Christophe Marcel, sociologue, université de Bourgogne
Ivan Marin, mathématicien, université de Picardie
Erika Martelli, archéologue, université de Parme
Céline Martin, historienne, université de Bordeaux
Igor Martinache, sociologue, université de Lille
Jean-Jacques Masot-Urpi, éditeur
Gustave Massiah, économiste
Gérard Mauger, sociologue, CNRS
Guillaume Mazeau, historien, Paris 1
Philippe Mazereau, sciences de l’éducation, université de Caen
Pedro Medina, philosophe, IED
Denis Merklen, sociologue, Paris Diderot
Françoise Mesnil, psychologue du travail
Olivier Michel, informaticien, Paris Est
Christophe Mileschi, professeur de littérature italienne, Paris Ouest
Lamia Missaoui, sociologue, université Versailles St Quentin
Sylvie Monchatre, sociologue, Lyon 2
Sabine Montagne, économiste, CNRS
Ismaël Moya, anthropologue, CNRS
Philippe Nabonnand, philosophe, université de Lorraine
Mustapha Nadi, électronicien, université de Lorraine
Toni Negri, philosophe
Erik Neveu, politiste, Sciences Po Rennes
Olivier Neveux, professeur d’études théâtrales, ENS Lyon
Gérard Noiriel, historien, EHESS
Julie Pagis, sociologue, CNRS
Claude Paraponaris, économiste, Université Aix Marseille
Sylvain Pattieu, historien, Paris 8
Dominique Paturel, sciences de gestion, INRA
Frédéric Perdreau, sciences de gestion, université de St Etienne
Willy Pelletier, sociologue, université de Picardie
Etienne Pénissat, sociologue, CNRS
Clément Petitjean, sociologue, université Versailles Saint-Quentin
Roland Pfefferkorn, sociologue, université de Strasbourg
Nicole Phelouzat, sociologue CNRS
Michel Pialoux, sociologue, CNRS
Alexandre Piettre, sociologue, CNRS
Jean-Marie Pillon, sociologue, Paris Dauphine
Michel Pinault, historien
Josiane Pinto, psychologue clinicienne, Paris 7
Louis Pinto, sociologue, CNRS
Paul Platzer, physicien, Mines Telecom
Marion Plault, sociologue, université Versailles St Quentin
Dominique Plihon, économiste, université Paris Nord
Clyde Plumauzille, historienne, CNRS
Christopher Pollmann, agrégé droit public, université de Lorraine
Vincent Porhel, historien, université Lyon 1
Raphaël Porteilla, politiste, université de Bourgogne
Bernard Pudal, politiste, Paris Ouest
Romain Pudal, sociologue, CNRS
Nicolas Puig, anthropologue, IRD
Olivier Quéré, politiste, université de Haute Alsace
Nicolas Raimbault, géographe, université de Nantes
Martin Rass, département d’allemand, université de Poitiers
Gianfranco Rebucini, anthropologue, EHESS
Manuel Rebuschi, philosophe, université de Lorraine
Eugenio Renzi, université du Mans, Lycée Bellevue du Mans
Alina Reyes, romancière
Michèle Riot-Sarcey, historienne, Paris 8
Lucile Ruault, politiste, université de Lille
Valérie Sala Pala, politiste, Université de Saint-Etienne
Jean Marc Salmon, sociologue, Mines Telecom
Catherine Samary, économiste, Paris Dauphine
Arnaud Saint-Martin, sociologue, CNRS
Mohammed Sharqawi, doctorant à l'IRIS-EHESS
Alessandro Sarti, mathématicien
Nicolas Sembel, sociologue, ESPE Aix Marseille
Todd Shepard, historien, Johns Hopkins University
Jérémy Sinigaglia, sociologue, université de Strasbourg
Rémi Sinthon, sociologue, EHESS
Arnault Skornicki, politiste, Paris Ouest
Mariana Stelko, sociologue, université du Mans
Alessandro Stella, historien, EHESS
Philippe Tancelin, philosophe, Paris 8
Jacques Testart, biologiste, INSERM
Françoise Thébaud, historienne, université d'Avignon
François Théron, éditeur
Julien Théry, historien, Lyon 2
Daniel Thin, sociologue, Lyon 2
Laurent Thines, professeur de médecine, université de Bourgogne
Bruno Tinel, économiste, Paris 1
Romain Tiquet, historien, université de Genève
Emmanuelle Tixier du Mesnil, historienne, Paris Ouest
Marc Tomczak, cybernéticien, université de Lorraine
Christian Topalov, historien, EHESS
Jean-Louis Tornatore, anthropologue, université de Bourgogne
Jérôme Tournadre, politiste, CNRS
Josselin Tricou, politiste, Paris 8
Maryse Tripier, sociologue, université de Nice
Aurélie Trouvé, économiste, AgroParisTech
Guillaume Vadot, politiste, Paris 1, Imaf
Eric Valentin, philosophe, université de Picardie
Mélanie Vay, politiste, CESSP
Carlo Vercellone, économiste, Paris 1
Bernard Vernier, anthropologue, Lyon 2
Julio Vezub, directeur adjoint du CENPAT Puerto Madryn, Argentine
Tiziana Villani, philosophe
Sylvie Vilter, économiste, université Versailles St Quentin
Elise Voguet, historienne, CNRS
Sophie Wahnich, historienne, CNRS
Karel Yon, sociologue, CNRS
Jean-Claude Zancarini, italianiste, ENS Lyon
Michelle Zancarini-Fournel, historienne, Lyon 1
Elisabeth Zucker, sociologue
Antonin Zurbuchen, sociologue, Université de Lausanne
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