Publié le 24/02/2019 dans Le Berry Républicain
Le comité de défense du bureau de poste d’Asnières est mobilisé
depuis deux ans et demi contre la fermeture de celui-ci, prévue au
28 février. Il se lance dans l’ultime bataille, juridique cette fois,
dans l’espoir d’obtenir gain de cause.
Quatre-vingts personnes étaient réunies, hier, devant le
bureau de poste d’Asnières. Tous les présents, inquiets de la fermeture
annoncée, sont venus s’informer des dernières actions du comité de
défense de La Poste d’Asnières.
Le collectif d’usagers semble avoir mis le doigt sur une faille. « La Poste a commis une faute. Il y a un défaut de procédure concernant la fermeture du bureau. Il ouvre moins de 18 heures par semaine. Il entre dans une catégorie de bureaux dont la fermeture est soumise à l’autorisation du maire, ce qui n’a pas été fait », déclare Josette Amiot, désignée porte-parole.
Depuis le 5 novembre, la Poste a, effectivement, réduit les horaires du bureau, censé ouvrir douze heures par semaine. « Dans les faits, c’est bien moins. On ne compte plus le nombre de jours en décembre, janvier et février où la Poste est restée fermée », souligne Josette Amiot.
« On ne va pas abandonner. Ce service de proximité est nécessaire, l’endroit est isolé. Je vois mal les mamies en déambulateurs se rendre en bus en ville, et aller chercher l’argent aux automates ! Elles ne savent pas et ne peuvent pas le faire », explique-t-elle.
Les opérations financières, c’est bien le nœud du problème. Pour retirer, il faudra maintenant se rendre à Saint-Doulchard ou rue Moyenne à Bourges. Les usagers du bureau d’Asnières pourront, en revanche, toujours poster leurs lettres ou recevoir leur colis au Caracas, le tabac-presse qui va prendre la relève et faire office de relais.
« La Poste est venue me démarcher. Si j’ai accepté, c’est uniquement pour rendre service aux habitants, et pas pour une question d’argent. Je n’en avais pas besoin. Certains me disent merci, d’autres disent que tout est de ma faute. Mais, dans certaines communes, personne n’a repris l’activité, et il fallait faire des kilomètres pour le courrier », fait remarquer Jérôme Loiseau, gérant du tabac-presse.
Le comité de défense de La Poste d'Asnières attaque La Poste en justice pour empêcher la fermeture du bureau
Asnières compte, en effet, 1.300 habitants de plus de 65 ans, dont 651 qui ont plus de 75 ans. 38 % des habitants sont donc des seniors, une proportion deux fois supérieure à la moyenne nationale. Un argument de poids en faveur de la sauvegarde du bureau de poste.
En parallèle du courrier adressé à la Poste par la mairie, les membres du comité de défense de La Poste d’Asnières ont engagé un recours auprès du tribunal administratif d’Orléans pour demander l’annulation de la décision de fermeture, mettant, eux aussi, en lumière le possible vice de procédure.
« Les démarches sont lancées, avec nos propres deniers. C’est une course contre la pendule, même si nous agissons en référé. Cette procédure permet que l’affaire arrive rapidement devant le juge. Elle aura un effet suspensif, si elle arrive à temps », espère Josette Amiot.
Pour Jean-Claude Vatan, lui aussi membre du comité de défense, il s’agit de faire jurisprudence. « Pour l’instant, seule une petite commune à côté de Nantes avait lancé une procédure en 2017. Elle avait perdu. Nous sommes des précurseurs, le premier collectif d’usagers à s’emparer du problème. Cette démarche peut servir pour les prochains, car il y aura bien d’autres fermetures. »
Irène Félix, conseillère départementale (PS), est du même avis. « La décision de fermer est en contradiction avec ce qui a été exprimé par les “gilets jaunes” ou au Grand débat national. Les gens demandent à être écoutés. On ne leur propose rien ».
Pour tenter « d’enrayer l’épidémie » et éviter « la désertification du territoire », Orlane Frety, secrétaire départementale de la CGT de la Poste, appelle à la mobilisation jeudi 28 février, à 9 heures, jour officiel de fermeture.
Contactée, La Poste affirme que « les négociations se poursuivent avec la maire de Bourges afin de trouver la solution la plus adaptée pour continuer d’assurer les services postaux sur ce secteur. »
Lucile Preux
Le collectif d’usagers semble avoir mis le doigt sur une faille. « La Poste a commis une faute. Il y a un défaut de procédure concernant la fermeture du bureau. Il ouvre moins de 18 heures par semaine. Il entre dans une catégorie de bureaux dont la fermeture est soumise à l’autorisation du maire, ce qui n’a pas été fait », déclare Josette Amiot, désignée porte-parole.
Depuis le 5 novembre, la Poste a, effectivement, réduit les horaires du bureau, censé ouvrir douze heures par semaine. « Dans les faits, c’est bien moins. On ne compte plus le nombre de jours en décembre, janvier et février où la Poste est restée fermée », souligne Josette Amiot.
Les personnes âgées en difficulté
La mairie, qui soutient le comité depuis le début, a informé La Poste de ce défaut de procédure et demandé l’annulation de la fermeture dans un courrier, lu hier par Marie-Odile Svabek, maire adjointe spéciale d’Asnières.« On ne va pas abandonner. Ce service de proximité est nécessaire, l’endroit est isolé. Je vois mal les mamies en déambulateurs se rendre en bus en ville, et aller chercher l’argent aux automates ! Elles ne savent pas et ne peuvent pas le faire », explique-t-elle.
Les opérations financières, c’est bien le nœud du problème. Pour retirer, il faudra maintenant se rendre à Saint-Doulchard ou rue Moyenne à Bourges. Les usagers du bureau d’Asnières pourront, en revanche, toujours poster leurs lettres ou recevoir leur colis au Caracas, le tabac-presse qui va prendre la relève et faire office de relais.
« La Poste est venue me démarcher. Si j’ai accepté, c’est uniquement pour rendre service aux habitants, et pas pour une question d’argent. Je n’en avais pas besoin. Certains me disent merci, d’autres disent que tout est de ma faute. Mais, dans certaines communes, personne n’a repris l’activité, et il fallait faire des kilomètres pour le courrier », fait remarquer Jérôme Loiseau, gérant du tabac-presse.
« Les démarches sont lancées, avec nos propres deniers. C’est une course contre la pendule. »
Le choix de ce commerce ne fait pas l’unanimité
auprès des usagers, qui le trouvent trop étriqué et lui reprochent la
marche à l’entrée. « J’avais fait venir un architecte pour installer une
rampe, mais le trottoir n’est pas assez large. J’ai donc demandé une
dérogation. Si la personne ne peut pas entrer, je la sers sur le
trottoir », précise Jérôme Loiseau.Asnières compte, en effet, 1.300 habitants de plus de 65 ans, dont 651 qui ont plus de 75 ans. 38 % des habitants sont donc des seniors, une proportion deux fois supérieure à la moyenne nationale. Un argument de poids en faveur de la sauvegarde du bureau de poste.
En parallèle du courrier adressé à la Poste par la mairie, les membres du comité de défense de La Poste d’Asnières ont engagé un recours auprès du tribunal administratif d’Orléans pour demander l’annulation de la décision de fermeture, mettant, eux aussi, en lumière le possible vice de procédure.
« Les démarches sont lancées, avec nos propres deniers. C’est une course contre la pendule, même si nous agissons en référé. Cette procédure permet que l’affaire arrive rapidement devant le juge. Elle aura un effet suspensif, si elle arrive à temps », espère Josette Amiot.
Pour Jean-Claude Vatan, lui aussi membre du comité de défense, il s’agit de faire jurisprudence. « Pour l’instant, seule une petite commune à côté de Nantes avait lancé une procédure en 2017. Elle avait perdu. Nous sommes des précurseurs, le premier collectif d’usagers à s’emparer du problème. Cette démarche peut servir pour les prochains, car il y aura bien d’autres fermetures. »
Appel à la mobilisation jeudi 28 février
Plutôt pessimiste quant à l’avenir du bureau de poste, l’homme insiste sur l’effondrement du service public. « Cette histoire de bureau de poste questionne la démocratie dans le pays. On élit des personnes qui n’ont aucun pouvoir. La procédure se lance sans que le maire ne soit informé ! La convention entre La Poste, l’État, et l’Association des maires de France n’a qu’une valeur cosmétique ».Irène Félix, conseillère départementale (PS), est du même avis. « La décision de fermer est en contradiction avec ce qui a été exprimé par les “gilets jaunes” ou au Grand débat national. Les gens demandent à être écoutés. On ne leur propose rien ».
Pour tenter « d’enrayer l’épidémie » et éviter « la désertification du territoire », Orlane Frety, secrétaire départementale de la CGT de la Poste, appelle à la mobilisation jeudi 28 février, à 9 heures, jour officiel de fermeture.
Contactée, La Poste affirme que « les négociations se poursuivent avec la maire de Bourges afin de trouver la solution la plus adaptée pour continuer d’assurer les services postaux sur ce secteur. »
Lucile Preux
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