Salle comble pour la soirée-débat organisée à Paris contre Europa City, le projet de construction d’un gigantesque complexe commercial sur le triangle de Gonesse. Les franciliens tiennent à leurs terres agricoles !
Cela fait plaisir à voir : ce mercredi 20 février, environ 1200 personnes se sont déplacées pour assister à la soirée débat organisée dans une salle municipale de l’Est parisien par le collectif citoyen qui se bat depuis 2011 contre Europa City, le projet d’exploitation du triangle de Gonesse, situé entre les aéroports du Bourget et de Roissy (Val-d’Oise).Ce projet commercial pharaonique, porté par le groupe Auchan, menace de détruire un plateau d’excellentes terres agricoles, parmi les plus fertiles d’Europe. Il prévoit d’une part la construction de 800 000 m² de bureaux et d’autre part celle d’Europa City, un complexe d’activités qui comprendrait non seulement des galeries marchandes, mais aussi 4 hôtels, une salle de spectacle, un centre aquatique, un palais des congrès, et une piste artificielle de ski. L’idée des promoteurs est de faire vivre une « expérience » aux touristes qui se rendraient en masse dans ce « lieu de vie multifonctionnel ». Et qu’importent les Accords de Paris sur le climat !
HUMUS ET COCCINELLES
Sur l’estrade se succèdent les intervenants, aux profils très divers : avocat, paysagiste, scientifique, politiques (Delphine Batho, Clémentine Autain, Marie Toussaint…), la documentariste Marie-Monique Robin, l’écrivain Marie Desplechin. Ce projet, expliquent-ils, pose la question du type de société que nous voulons, des priorités que l’on se donne collectivement : voulons-nous vraiment tous devenir des consommateurs oisifs, qui ne sauront bientôt plus ce qu’est un oiseau parce que ces derniers auront tous disparus ? Une société qui continue sa course au profit en dégageant toujours plus de CO² sur une planète malade ?Ingénieur agronome, Marc Dufumier évoque avec passion les principes de l’agroécologie. Il parle humus et coccinelles, liste les merveilles de la nature qui ne coûtent rien : « l’énergie du soleil », « la couverture végétale qui protège les sols, préserve l’humidité et produit du carbone »… Car ce qui se joue à travers le combat contre Europa City est bien la question du réchauffement climatique, de la biodiversité et de la qualité de l’alimentation. Que mangera-t-on lorsque les terres agricoles seront recouvertes de centres commerciaux ? Des billets de banque ?
NOURRIR LES FRANCILIENS
A la place d’Europa City, le Collectif citoyen pour le triangle de Gonesse propose un projet alternatif, le projet Carma (Coopération pour une Ambition Agricole Rurale et Métropolitaine d’Avenir). Ce plan de développement ambitieux comprend un pôle de production et d’innovation agricole fondé sur l’agroécologie, qui pourra fournir en aliments frais les habitants des environs, les cantines et les hôpitaux, comme cela existe déjà à Milan, ou à Barcelone : « Aujourd’hui, l’autonomie alimentaire de l’Ile-de-France n’est que de trois jours, donc les terres agricoles on en a vraiment besoin. »
•
Prochaine étape de la mobilisation : tous dans le Val-d’Oise
dimanche 19 mai 2019 pour la 3e fête des terres de Gonesse ! Infos sur le site du CPTG, Collectif pour le triangle de Gonesse.
• Pour aller plus loin, voir aussi notre série l’artificialisation des sols.
• Pour aller plus loin, voir aussi notre série l’artificialisation des sols.
En accès libre, sans publicité, à but non lucratif, le journal minimal lutte contre la société de consommation, rejoignez nos soutiens :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire