Source : Blog de Nicolas Garcia
A Barcelone, prés de 500000 personnes ont rempli la Gran Via de
part en part, de la Place D’Espagne à celle de l’université. Les photos
valent mieux que toutes les statistiques contradictoires. Seize mois
jour pour jour (16 octobre 2017 – 16 février 2019) après
l’emprisonnement des deux Jordi, Sanchez et Cuixart, présidents
d’associations culturelles et citoyennes, qui étaient montés sur des
jeeps de la Guardia Civil pour demander aux manifestants de reculer et
d’être non violents, voilà la plus belle et la meilleure réponse que la
Catalogne pouvait donner au Tribunal Suprême Espagnol. Ce dernier juge à
charge, neuf de ses dirigeants et en a mis en examen quelques centaines
d’autres parmi lesquels 700 maires sur 900 qu’en compte la Catalogne
sud. Comme d’habitude la manifestation géante s’est élancée à 17H14
(souvenir de la prise de Barcelone en 1714) avec à sa tête le
gouvernement de la Generalitat de Catalunya et son chef Quim Torra, le
parlement et son président Roger Torrent, les familles des prisonniers
et exilés politiques catalans, présidente et président d’Omnium cultural
et de l’ANC … Deux slogans, deux revendications, « liberté pour les prisonniers politiques et annulation du procès » ainsi que « l’autodétermination n’est pas un délit » pour
ce large rassemblement qui en prépare un autre tout aussi important le
16 mars à Madrid. Le premier à haranguer la foule vient précisément de
Madrid et « en castellano » donne rendez-vous aux manifestants dans un
mois dans la capitale espagnole. Après lui se sont succédés au micro
Elsa Artadi du parti du président Puigdemont(JXCat), Gabriel Rufian
(ERC), Natalia Sanchez de la CUP, Joan Josep Nuet (Comuns, gauche
radicale où se retrouvent une partie des communistes) est intervenu
comme ex-membre du bureau du parlement catalan, mis en examen à ce
titre, il a évoqué la « figure » de Carme Forcadell. Le slogan « No passaran »
lancé par l’héroïne communiste La Passionaria au début du soulèvement
franquiste contre la jeune république espagnole a été le plus scandé,
avec « llibertat presos politics, unitat et Vaga general »
(annoncé jeudi). De cette muraille de 2 Km de long montait une clameur
« som un mur » (nous sommes un mur) voilà un slogan de campagne
électorale que pourraient choisir certains partis indépendantistes pour
les futures échéances électorales. Muraille contre le procès, muraille
contre l’autoritarisme espagnol, muraille contre l’extrême droite… Au
final une des plus belles manifestations depuis l’automne 2017, beaucoup
d’observateurs l’ont comparé à une Diada (fête nationale catalane du 11
septembre).
Nicolas Garcia.
Nicolas Garcia.
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