Après Christophe Castaner, premier flic de France, dimanche dernier,
tard dans la soirée, c'est au tour de Benjamin Griveaux de me cibler
nommément hier soir, samedi 16 février, sur le réseau social Twitter, à peine l'acte XIV des Gilets jaunes achevé.
Un gouvernement entièrement discrédité, ne se maintenant plus qu'en utilisant les forces de l'ordre comme une milice personnelle, n'a visiblement rien de mieux à faire les week-ends que de monter en épingle des fake news à base d'antisémitisme pour tenter de neutraliser ses opposants politiques. Le simple fait de pointer publiquement une journaliste, en bande organisée et sans même plus se cacher, montre à quel point les digues démocratiques sont en train de sauter les unes après les autres dans notre pays. Les juifs de France ne tomberont pas dans ce piège. Ils ont trop l'habitude de voir leur histoire de souffrance utilisée par toutes sortes d'imposteurs, l'oeil humide et le coeur glacé.
Mon constat d'hier était simple: le mot infâme de "sale juif" ne sort que de l'imagination malsaine de Monsieur Griveaux et des chiens de garde qui jappent joyeusement dans son sillage. On ne peut pas jouer avec des choses aussi graves pour détruire un mouvement social d'ampleur historique. La semaine dernière, le porte-parole du gouvernement avait déjà abattu cette carte odieuse à partir d'un tag sans rapport avec les Gilets Jaunes, le gérant du fast food parisien concerné ayant du reste lui-même remis les choses à leur place, avec une probité parfaite.
Quant à Monsieur Finkielkraut, nous avions déjà eu droit au coup de son innocente promenade de santé à Nuit Debout un soir de 2016. Ce non-événement avait déjà servi de point d'accroche à un rodéo médiatique d'une violence inouïe contre un mouvement social dont la légitimité était déjà, elle aussi, indiscutable. Le comportement de Monsieur Finkielkraut s'assimile à celui d'un agent provocateur, qui semble par ailleurs jouir de l'opprobre qu'il suscite. N'étant pas psychanalyste, je ne m'étendrai pas sur le genre de satisfactions narcissiques troubles qu'il en tire. Ce n'est pas en tant que juif qu'il a été attaqué hier, là est le point important. C'est en tant que Finkirelkraut qu'il a été insulté par quelques agités du bocal, déplorables mais sans importance. C'est en tant qu'incitateur à la haine publique, notamment contre les jeunes musulmans, en toute impunité depuis vingt ans, sans rencontrer le moindre obstacle dans les médias, où des centaines d'heures d'antenne et des kilomètres de tribunes lui ont au contraire sans relâche été accordés.
Qu'ils cherchent donc d'autres arguments, de meilleurs, pour combattre les Gilets Jaunes, s'ils en trouvent. Mais qu'ils cessent d'utiliser la souffrance du peuple juif comme rempart à leurs turpitudes. Ma vie entière et mes combats publics ont toujours inclus la lutte sans merci contre l'antisémitisme, infirmité intellectuelle d'où ne peut sortir que la désolation et à terme le crime. Je n'ai rien à démontrer sur ce point à un gouvernement qui, non content de mutiler son peuple, cherche aussi à le salir moralement et à faire taire ses défenseurs.
Aude Lancelin Journaliste
Un gouvernement entièrement discrédité, ne se maintenant plus qu'en utilisant les forces de l'ordre comme une milice personnelle, n'a visiblement rien de mieux à faire les week-ends que de monter en épingle des fake news à base d'antisémitisme pour tenter de neutraliser ses opposants politiques. Le simple fait de pointer publiquement une journaliste, en bande organisée et sans même plus se cacher, montre à quel point les digues démocratiques sont en train de sauter les unes après les autres dans notre pays. Les juifs de France ne tomberont pas dans ce piège. Ils ont trop l'habitude de voir leur histoire de souffrance utilisée par toutes sortes d'imposteurs, l'oeil humide et le coeur glacé.
Mon constat d'hier était simple: le mot infâme de "sale juif" ne sort que de l'imagination malsaine de Monsieur Griveaux et des chiens de garde qui jappent joyeusement dans son sillage. On ne peut pas jouer avec des choses aussi graves pour détruire un mouvement social d'ampleur historique. La semaine dernière, le porte-parole du gouvernement avait déjà abattu cette carte odieuse à partir d'un tag sans rapport avec les Gilets Jaunes, le gérant du fast food parisien concerné ayant du reste lui-même remis les choses à leur place, avec une probité parfaite.
Quant à Monsieur Finkielkraut, nous avions déjà eu droit au coup de son innocente promenade de santé à Nuit Debout un soir de 2016. Ce non-événement avait déjà servi de point d'accroche à un rodéo médiatique d'une violence inouïe contre un mouvement social dont la légitimité était déjà, elle aussi, indiscutable. Le comportement de Monsieur Finkielkraut s'assimile à celui d'un agent provocateur, qui semble par ailleurs jouir de l'opprobre qu'il suscite. N'étant pas psychanalyste, je ne m'étendrai pas sur le genre de satisfactions narcissiques troubles qu'il en tire. Ce n'est pas en tant que juif qu'il a été attaqué hier, là est le point important. C'est en tant que Finkirelkraut qu'il a été insulté par quelques agités du bocal, déplorables mais sans importance. C'est en tant qu'incitateur à la haine publique, notamment contre les jeunes musulmans, en toute impunité depuis vingt ans, sans rencontrer le moindre obstacle dans les médias, où des centaines d'heures d'antenne et des kilomètres de tribunes lui ont au contraire sans relâche été accordés.
Qu'ils cherchent donc d'autres arguments, de meilleurs, pour combattre les Gilets Jaunes, s'ils en trouvent. Mais qu'ils cessent d'utiliser la souffrance du peuple juif comme rempart à leurs turpitudes. Ma vie entière et mes combats publics ont toujours inclus la lutte sans merci contre l'antisémitisme, infirmité intellectuelle d'où ne peut sortir que la désolation et à terme le crime. Je n'ai rien à démontrer sur ce point à un gouvernement qui, non content de mutiler son peuple, cherche aussi à le salir moralement et à faire taire ses défenseurs.
Aude Lancelin Journaliste
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