vendredi 22 février 2019

Historique de la construction en paille

DOSSIER :
Maison paille, construction en paille (1)

Source : Paserelleco

Issue de techniques ancestrales à base de terre et de paille

Sur tous les continents existent d’anciennes traditions de constructions à base de terre et, dans des proportions variables, de paille .
La bauge : Traditionnellement utilisée dans de nombreux pays du monde, la bauge est un épais mélange de terre, d’argile, de sable et en moindre mesure de paille. Construire à partir de bauge ne nécessite ni ossature ni coffrage. On empile simplement des boulettes façonnées à la main afin de construire murs et voûtes. Elle a particulièrement été utilisée dans le Sud-ouest de l’Anglerre et en Arabie.
L’adobe : Sans doute l’un des plus vieux et des plus répandus des principes de constructions. L’adobe, tiré de l’arabe El toub, qui signifie brique, est effectivement une brique de terre argileuse crue séchée au soleil. Dans les régions qui s’y sont prêtées, la paille entre, en petite proportion, dans sa composition.
Les torchis : Le torchis sur clayonnage, consiste à couvrir des claies en roseau, en bambou ou en bois, selon les régions, d’un mélange de paille et de terre. Le torchis allégé, en Europe du Nord et dans certains pays d’Asie, repose sur une solide ossature en bois, sur lequel on viendra tasser un mélange de paille et de barbotine d’argile. Elle est ensuite revêtue d’un enduit à base de chaux. Les maisons à colombages en sont la meilleure illustration.

Les premières maisons en paille

La plus vieille construction en paille, la maison historique Burke, dans la petite ville d’Alliance dans le Nebraska, a fêté ses 100 ans en 2003. Si cette modeste habitation, n’avait pas survécu, à l’instar de beaucoup de ses semblables, la construction en paille n’aurait sans doute jamais soulevé autant d’intérêt, tant pour les bâtisseurs que pour un plus large public.
Les premières constructions en paille ont été réalisées aux Etats Unis dès le milieux du 19 ème siècle, dans la region du Sand Hills dans le Nebraska. A leur arrivée sur ce territoire de prairies et de sols sableux, les colons européens avaient à leur disposition peu de pierres ou de ciment, une terre souvent trop sableuse pour être façonnée ou réservée aux cultures, et le rare bois disponible était celui des chariots dans lesquels ils étaient arrivés. Il leur a donc fallu trouver un matériau de construction alternatif abondant et bon marché. L’invention de la botteleuse (une ramasseuse-presse tractee par un cheval) a donné le jour aux premières bottes de graminées. Ils les ont alors empilées, pour former des murs qu’ils recouvraient de boue, à l’intérieur comme à l’extérieur. Plusieurs dizaines de bâtiments furent ainsi construits maisons, églises et granges. Tous étaient porteurs, sans autres structures que les ballots, parfois sans enduits. C’était la naissance d’une technique de construction nouvelle et prometteuse.
Pourtant, à mesure que la révolution industrielle s’est intensifiée, et notamment avec le développement des voies ferrées, l’arrivée de nouveaux matériaux a considérablement diminué l’intérêt pour la paille. Ce type de construction sera progressivement délaissé jusqu’à la fin du 20 ème siècle.
En France, c’est la Maison Feuilliette qui est le plus viel édifice en paille connu. Elle a été construite en 1921, prototype pour la reconstruction de fermes et bâtiments agricoles au lendemain de la guerre. Elle est aujourd’hui en parfait état.

Un renouveau depuis les années 1980

Ces trentes dernières années l’expression "construction écologique" s’est progressivement banalisée. Elle désigne la conception, la réalisation et la maintenance de bâtiments qui utilisent de façon raisonnée les ressources matérielles, énergétiques et humaines, pour créer un abri dans le respect de ses habitant, mais aussi pour l’environnement local et global dont il dépend. Ce regain d’intérêt pour les constructions "naturelles" a poussé de nombreux concepeturs à se tourner de nouveau vers la construction de maisons en paille. Elles en représentent sans doute la part la plus visible aujourd’hui.
Aux Etats-Unis, la méthode "Nebraska" réapparait vers la fin des années 1980, avec MacDonald et Myhrman. Elle correspond à la technique du ballot de paille monté à sec, avec ou sans ossature bois.
Parallèlement, Louis Gagné développait au Québec, la technique du ballot de paille maçonné, avec des joints de mortier, supportant des charges verticales et horizontales. Mais de ces maçonneries qui créent des ponts thermiques et des zones de condenstions, la technique n’a pas perdurée.
En France, la construction en paille a repris en 1979 avec un bâtiment d’habitation au CUN du Larzac, dans le cadre de rassemblements anti-militaires. Les québécois Louis Gagné et François Tanguay ont largement participé au développement et à la promotion de cette technique depuis les années 80.



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