samedi 14 novembre 2015

Grèce. Première grève générale depuis les élections

Source : l'Humanité
 
Les fédérations syndicales ont organisé hier une grève générale, à laquelle se sont jointes les forces de gauche.
Correspondance.
Pour la première fois depuis septembre, les Grecs ont manifesté dans tout le pays à l’occasion de la grève générale de jeudi par les unions et fédérations syndicales du privé et du public, Adedy et Ysse.
« Syriza appelle à la mobilisation populaire pour soutenir le gouvernement dans ses négociations et protester contre les politiques imposées par l’Europe néolibérale pour réduire encore les droits des travailleurs », déclare le secrétaire général de Syriza, Panos Rigas, présent parmi les manifestants. Non loin, Yioryia Ikonomou, femme de ménage du ministère de l’Économie, explique sa présence : « Le message est double : le gouvernement doit tenir bon sur les conventions collectives, les retraites et la sécurité sociale, la protection des résidences principales face aux banques (les modalités de leur mise aux enchères sont en cours de négociation). Quant aux créanciers, comme si rien n’avait changé, ils imposent la même austérité qui nous a menés dans cette impasse terrible. Ça suffit ! »
Plus bas dans les rangs, les dirigeants d’Union populaire défilent bras dessus, bras dessous. Zoé Konstantopoulou est freinée par des manifestants pour des bises à la volée. Derrière leurs banderoles respectives, les grévistes réclament du travail pour tous et l’annulation des politiques d’austérité. Ils protestent contre les mesures réclamées par les créanciers : unification annoncée des caisses de retraite et d’assurance, nouvelle baisse des salaires de la fonction publique, au total un recul de 50 % depuis 2010. Les commerçants et PME refusent le versement préalable de 100 % de la TVA de l’année suivante, une des mesures les plus sanguinaires contre l’économie réelle.
Ces mesures prérequises par le 
3e mémorandum conditionnent le versement de la première tranche d’aide de 2 milliards d’euros, qui doit permettre à la Grèce de rembourser la prochaine échéance du Fonds monétaire international. Négociées pied à pied par le gouvernement avec les représentants du quatuor des créanciers, ces mesures doivent débloquer pour la Grèce un paquet de 10 milliards d’euros auprès du mécanisme européen de stabilité, destiné à la recapitalisation des banques grecques, avant le 1er janvier 2016, date à laquelle les législations européenne et grecque permettront aux banques privées de se servir dans les comptes de leurs déposants – une pression supplémentaire pour le gouvernement grec. Faute d’un accord avant ce vendredi, l’Eurogroupe bloquera le versement de « l’aide » promise à Alexis Tsipras en juillet dernier.

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