Source : l'Humanité
Les fédérations syndicales ont organisé hier une grève générale, à laquelle se sont jointes les forces de gauche.
Correspondance.
Pour la première fois depuis septembre, les Grecs ont
manifesté dans tout le pays à l’occasion de la grève générale de jeudi
par les unions et fédérations syndicales du privé et du public, Adedy et
Ysse.
« Syriza appelle à la mobilisation populaire pour soutenir
le gouvernement dans ses négociations et protester contre les
politiques imposées par l’Europe néolibérale pour réduire encore les
droits des travailleurs », déclare le secrétaire général de Syriza,
Panos Rigas, présent parmi les manifestants. Non loin, Yioryia Ikonomou,
femme de ménage du ministère de l’Économie, explique sa présence : « Le
message est double : le gouvernement doit tenir bon sur les conventions
collectives, les retraites et la sécurité sociale, la protection des
résidences principales face aux banques (les modalités de leur mise aux
enchères sont en cours de négociation). Quant aux créanciers, comme si
rien n’avait changé, ils imposent la même austérité qui nous a menés
dans cette impasse terrible. Ça suffit ! »
Plus bas dans les rangs, les dirigeants d’Union populaire
défilent bras dessus, bras dessous. Zoé Konstantopoulou est freinée par
des manifestants pour des bises à la volée. Derrière leurs banderoles
respectives, les grévistes réclament du travail pour tous et
l’annulation des politiques d’austérité. Ils protestent contre les
mesures réclamées par les créanciers : unification annoncée des caisses
de retraite et d’assurance, nouvelle baisse des salaires de la fonction
publique, au total un recul de 50 % depuis 2010. Les commerçants et PME
refusent le versement préalable de 100 % de la TVA de l’année suivante,
une des mesures les plus sanguinaires contre l’économie réelle.
Ces mesures prérequises par le
3e mémorandum
conditionnent le versement de la première tranche d’aide de 2 milliards
d’euros, qui doit permettre à la Grèce de rembourser la prochaine
échéance du Fonds monétaire international. Négociées pied à pied par le
gouvernement avec les représentants du quatuor des créanciers, ces
mesures doivent débloquer pour la Grèce un paquet de 10 milliards
d’euros auprès du mécanisme européen de stabilité, destiné à la
recapitalisation des banques grecques, avant le 1er janvier 2016, date à
laquelle les législations européenne et grecque permettront aux banques
privées de se servir dans les comptes de leurs déposants – une pression
supplémentaire pour le gouvernement grec. Faute d’un accord avant ce
vendredi, l’Eurogroupe bloquera le versement de « l’aide » promise à
Alexis Tsipras en juillet dernier.
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