Source : Observatoire des multinationales
Les entreprises pétrolières et gazières ont pris le contrôle des lobbies européens des énergies renouvelables. La française Total, aux côtés de consoeurs comme Iberdrola (Espagne), E.On (Allemagne) et Enel (Italie-Espagne), forment désormais la majorité du conseil d’administration des deux principales associations professionnelles de l’éolien et du solaire. Cette prise de contrôle vise à freiner la transition énergétique au niveau européen, en particulier en faisant la promotion du gaz comme « énergie de transition ».
C’est le Guardian qui révèle l’affaire :Les entreprises pétrolières et gazières ont pris le contrôle des lobbies européens des énergies renouvelables. La française Total, aux côtés de consoeurs comme Iberdrola (Espagne), E.On (Allemagne) et Enel (Italie-Espagne), forment désormais la majorité du conseil d’administration des deux principales associations professionnelles de l’éolien et du solaire. Cette prise de contrôle vise à freiner la transition énergétique au niveau européen, en particulier en faisant la promotion du gaz comme « énergie de transition ».
Les grandes firmes énergétiques comme Total, Iberdrola, E.On et Enel ont acquis ensemble une position dominante dans des associations professionnelles comme l’Association européenne de l’énergie éolienne (European Wind Energy Association, EWEA) et l’Association européenne de l’industrie photovoltaïque (European Photovoltaic Industry Association, EPIA). Leurs représentants constituent désormais une majorité dans les conseils d’administration des deux groupes.Lire l’intégralité de l’article (en anglais) sur le site du Guardian.
Les agents de l’EPIA se sont vu enjoindre de promouvoir une alliance gaz-renouvelables en réponse aux défis de sécurité énergétique de l’Europe, tandis que l’EWEA a réduit ses objectifs d’énergie verte pour 2030 d’un tiers, selon des anciens employés, des experts des énergies renouvelables et des sources internes. Ceux-ci estiment que cette position plus favorable au gaz a influencé les objectifs climatiques pour 2030 adoptés l’année dernière par les gouvernements de l’Union européenne. (...)
L’EWEA avait auparavant défendu un objectif de 45% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique européen en 2030, mais au moment crucial l’année dernière, les représentants de toutes les grandes entreprises au conseil d’administration - sauf Alstom - se sont opposés à une cible supérieure à 30%, Iberdrola, Enel et d’autres entreprises refusant même toute cible quelle qu’elle soit. L’EWEA a trouvé un compromis autour de la défense d’un objectif contraignant de 30% - rapidement suivie en cela par l’EPIA. Finalement, les leaders de l’UE se sont mis d’accord sur un objectif non-contraignant de 27%. (...) Dans le passé, l’association de l’éolien avait publiquement argumenté qu’il était non seulement possible, mais nécessaire après 2030, d’atteindre 100% d’énergies renouvelables (en accroissant la capacité de stockage hydroélectrique) (...).
Au cours de l’année passée, l’EPIA et l’EWEA ont noué des discussions régulières avec le lobby du gaz Gas Naturally pour former un front commun. (...) Selon une source : « La stratégie du côté du gaz est de tuer le charbon et le greenwashing de leur industrie. Du côté des renouvelables, c’est de faire alliance avec le big business plutôt qu’avec des petites entreprises et des ONG comme dans le passé, afin de conquérir une audience plus conservatrice et plus puissante. »
Comme le note le quotidien britannique, Total contrôle deux sièges sur huit (directement et via sa filiale SunPower) au conseil d’administration de l’EPIA (European Photovoltaic Industry Association), dont celui de président. En ce qui concerne le conseil de l’EWEA (European Wind Energy Association), il est rempli de firmes ayant aussi des intérêts dans les énergies fossiles : Total, EDF et Alstom du côté français, en plus d’Iberdrola, Enel, E.On, Vattenfall ou encore Siemens.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire