dixit les Chalets !
Nous écrivons aujourd’hui ce texte parce que nous avons besoin d’expliquer notre situation à celles et ceux qui voudront bien nous entendre. Nous sommes des gens en galère, des chômeurs, des femmes seules, des familles avec enfants, des travailleur-se-s pauvres, des étudiant-e-s précaires, des personnes âgées et des personnes de différentes régions du monde. Notre point commun est celui de ne pas avoir de logement depuis bien trop longtemps. Nous avons donc décidé de nous organiser par nous-même pour appliquer, ici et maintenant, notre droit à vivre dignement. Nous n’attendons plus rien de l’État ou des institutions qui se moquent bien de nous.Nous avons pris l’initiative de réquisitionner les bâtiments situés au 44 et 46 boulevard Lascrosses, vides et abandonnés depuis plus d’un an, propriété de la Société Anonyme Le Groupe des Chalets, un des plus gros bailleurs sociaux en Midi-Pyrénées. Selon les Chalets, ces bâtiments d’une vingtaine d’appartements sont non habitables en l’état, ils préfèrent donc laisser les lieux vacants tout en sachant que de plus en plus de gens dorment à la rue toutes les nuits sur Toulouse : drôle de politique sociale ! Nous, nous répondons le contraire. Dès notre arrivée, nous avons collectivement fait les travaux nécessaires avec l’aide de professionnels, et nous avons nettoyé les lieux pour rendre ce bâtiment habitable, et cela dans des conditions décentes.
Au lieu de tenter de comprendre notre situation, les Chalets, ’’bâtisseurs d’émotion’’ sur leur plaquette, ont préféré s’organiser en quelques jours pour nous assigner au tribunal dès le 10 avril (le report aura lieu le 17 avril), afin d’exiger et d’obtenir notre expulsion dans les plus bref délais. Ainsi, les Chalets prennent aujourd’hui la responsabilité active de mettre une soixantaine de personnes à la rue. Ils leur suffit de quelques jours pour organiser notre expulsion quand dans le même temps des dossiers de demande de logement prennent plusieurs années à aboutir !
Nous voulons simplement avoir un toit au-dessus de notre tête, des chambres pour nos enfants, de l’eau courante, pouvoir être en sécurité avec nos familles, bref, vivre dignement. Nous nous mettons donc en lutte pour rester chez nous ! Détourner les yeux, c’est cautionner les actions que les Chalets, ’’bailleurs sociaux’’, sont en train d’appliquer afin de faire toujours plus de profit sur le dos des plus pauvres. Nous nous adressons à celles et ceux qui souhaiteraient soutenir notre combat, sous quelques formes que ce soit, à venir nous rencontrer.
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