Un travailleur social a été mortellement agressé dans l'exercice de son travail.
Appel à la grève et à manifester le 2 avril à Nantes.
Lire l'appel syndical ici.
TOULOUSE : Appel à rassemblement demain midi devant le parvis de l'hôtel du département.
Lire le tract de Sud ici : Mort au travail
La photo est extraite du reportage vidéo de Ouest France
Appel à la grève et à manifester le 2 avril à Nantes.
Lire l'appel syndical ici.
TOULOUSE : Appel à rassemblement demain midi devant le parvis de l'hôtel du département.
Lire le tract de Sud ici : Mort au travail
La mort d’un éducateur spécialisé, assassiné dans l’exercice de son travail…
Ce drame est survenu hier vers 14h00 à
Nantes dans les locaux du Service Social Protection de l’Enfance (SSPE)
lors d’une visite médiatisée. Alors qu’il était venu rencontrer son
enfant, un homme a donné un coup de couteau mortel à la gorge de
l’éducateur ne laissant aucune possibilité à la victime de
survivre. Malgré les soins prodigués sur place par le Samu, il est
décédé. Ses collègues, effondrés, ont été pris en charge par une cellule
psychologique.
Cet homme n’en n’est pas resté là. Il a
poursuivi son ancienne compagne dans la rue en bas de l’immeuble et l’a
poignardé à de multiple reprises devant les passants et les clients
d’une sandwicherie médusés. La jeune
femme, mère d’une petite fille qui se trouvait elle aussi non loin de
là, a été très gravement blessée. Elle a été admise à l’hôpital dans un
état préoccupant. L’homme a été arrêté par des clients du
restaurant devant lesquels les faits se sont déroulés. C’est aussi un
nouveau drame liés aux violences conjugales et il y a beaucoup à dire et à écrire sur ce sujet.
Cette mort ne peut que nous laisser dans un grand désarroi.
Elle nous met à la figure les risques permanents auxquels nous sommes
confrontés quand nous recevons des personnes qui n’ont trouvé que la
violence pour exprimer leurs colères ou leur haine de la société et de
ses représentants. Bien sûr, il ne faut pas généraliser, mais nous
voyons bien que les tensions sont de plus en plus vives. Les visites
médiatisées se multiplient, elles sont diligentés par des magistrats qui
ne mesurent pas toujours la dimension des risques face à des personnes
qui sont imperméables à la parole et au respect de l’autre.
Certes les travailleurs sociaux, les
éducateurs et les assistantes sociales notamment, savent gérer la
violence. Il est même surprenant qu’il n’y ait pas plus de drames alors
que ces professionnels rencontrent parfois dans des conditions fort
discutables des personnes prêtes à tout pour se faire entendre. Les
travailleurs sociaux comme pour l’ensemble des professions d’aides et du
soin sont des gens de paix. Ils n’ont comme moyens de se défendre que
la parole et l’écoute. Il semble que cela ne suffise plus et c’est assez
inquiétant.
Est ce qu’à l’occasion de ce drame qui
nous renvoie à ces tensions que nous connaissons tous à un moment ou à
un autre, les autorités vont saluer le travail des éducateurs de la
protection de l’enfance qui cette fois-ci paient du prix le plus lourd
qui soit leur engagement professionnel ? Lorsqu’un policier est tué,
les ministres se déplacent attirant sur l’événement le médias qui, en
parlant de ce qui s’est passé attirent l’attention sur une profession
utile et nécessaire pour la société. Déjà hier soir aucune radio
périphérique ne relatait ce drame qui affecte nos professions. (le
service public est en grève). C’est Radio France Bleue qui a parlé la première de cet événement tragique avec Ouest France qui a réalisé un reportage vidéo que vous pouvez visionner ici . Le président du Conseil Général est venu aussitôt sur place hier après midi et l’on ne peut que saluer sa réaction.
Cette mort qui entre dans la rubrique « faits divers » des journaux ne
peut ni ne doit passer aux pertes et profits d’une profession peu
entendue et peu reconnue. A l’heure où il nous est dit par le cabinet de
la secrétaire d’Etat, Mme Neuville que les Etats Généraux du travail
social doivent contribuer à valoriser les travailleurs sociaux, nos
professions ont bien besoin de reconnaissance et de soutien. Ce n’est
pas pour rien non plus que les centres de formation rencontrent de plus
en plus de difficulté pour recruter… Mais j’en resterais là sur ce sujet
car je risque de « déraper »…
Il ne faut pas que cette mort la plus
brutale qui soit nous empêche de continuer de travailler dans la
confiance avec les personnes que nous recevons et tentons d’accompagner
malgré toutes les difficultés. La peur est la plus mauvaise conseillère
qui soit. Ces risques réels ne doivent pas nous empécher de
continuer à aider et à accompagner celles et ceux qui sont dans les plus
grandes difficultés. Nous pensons tous aujourd’hui à notre collègue qui ne faisait que son travail et qui est mort à cause de cela.
La photo est extraite du reportage vidéo de Ouest France
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