mercredi 1 avril 2015

Appel à mobilisation suite à l'aggression mortelle d'un travailleur social

Un travailleur social a été mortellement agressé dans l'exercice de son travail.

Appel à la grève et à manifester le 2 avril à Nantes.

Lire l'appel syndical ici.

TOULOUSE : Appel à rassemblement demain midi devant le parvis de l'hôtel du département.

Lire le tract de Sud ici : Mort au travail


La mort d’un éducateur spécialisé, assassiné dans l’exercice de son travail…

Ce drame est survenu hier vers 14h00 à Nantes dans les locaux du Service Social Protection de l’Enfance (SSPE) lors d’une visite médiatisée. Alors qu’il était venu rencontrer son enfant, un homme a donné un coup de couteau mortel à la gorge de l’éducateur ne laissant aucune possibilité à la victime de survivre. Malgré les soins prodigués sur place par le Samu, il est décédé. Ses collègues, effondrés, ont été pris en charge par une cellule psychologique. 
Cet homme n’en n’est pas resté là. Il a poursuivi son ancienne compagne dans la rue en bas de l’immeuble et l’a poignardé à de multiple reprises devant les passants et les clients d’une sandwicherie médusés. La jeune femme, mère d’une petite fille qui se trouvait elle aussi non loin de là, a été très gravement blessée. Elle a été admise à l’hôpital dans un état préoccupant. L’homme  a été arrêté par des clients du restaurant devant lesquels les faits se sont déroulés. C’est aussi un nouveau drame liés aux violences conjugales et il y a beaucoup à dire et à écrire sur ce sujet. 
Cette mort ne peut que nous laisser dans un grand désarroi. Elle nous met à la figure les risques permanents auxquels nous sommes  confrontés quand nous recevons des personnes qui n’ont trouvé que la violence pour exprimer leurs colères ou leur haine de la société et de ses représentants. Bien sûr, il ne faut pas généraliser, mais nous voyons bien que les tensions sont de plus en plus vives. Les visites médiatisées se multiplient, elles sont diligentés par des magistrats qui ne mesurent pas toujours la dimension des risques face à des personnes qui sont imperméables à la parole et au respect de l’autre.
Certes les travailleurs sociaux, les éducateurs et les assistantes sociales notamment, savent gérer la violence. Il est même surprenant qu’il n’y ait pas plus de drames alors que ces professionnels rencontrent parfois dans des conditions fort discutables des personnes prêtes à tout pour se faire entendre. Les travailleurs sociaux comme pour l’ensemble des professions d’aides et du soin sont des gens de paix. Ils n’ont comme moyens de se défendre que la parole et l’écoute. Il semble que cela ne suffise plus et c’est assez inquiétant.
Est ce qu’à l’occasion de ce drame qui nous renvoie à ces tensions  que nous connaissons tous à un moment ou à un autre, les autorités vont saluer le travail des éducateurs de la protection de l’enfance qui cette fois-ci paient du prix le plus lourd qui soit leur engagement professionnel ?  Lorsqu’un policier est tué, les ministres se déplacent attirant sur l’événement le médias qui, en parlant de ce qui s’est passé attirent l’attention sur une profession utile et nécessaire pour la société. Déjà hier soir aucune radio périphérique ne relatait ce drame qui affecte nos professions. (le service public est en grève). C’est Radio France Bleue qui a parlé la première de cet événement tragique avec Ouest France qui a réalisé un reportage vidéo que vous pouvez visionner ici . Le président du Conseil Général est venu aussitôt sur place hier après midi et l’on ne peut que saluer sa réaction.
Cette mort qui entre dans la rubrique « faits divers » des journaux ne peut ni ne doit passer aux pertes et profits d’une profession peu entendue et peu reconnue. A l’heure où il nous est dit par le cabinet de la secrétaire d’Etat, Mme Neuville que les Etats Généraux du travail social doivent contribuer à valoriser les travailleurs sociaux, nos professions ont bien besoin de reconnaissance et de soutien. Ce n’est pas pour rien non plus que les centres de formation rencontrent de plus en plus de difficulté pour recruter… Mais j’en resterais là sur ce sujet car je risque de « déraper »…
Il ne faut pas que cette mort la plus brutale qui soit nous empêche de continuer de travailler dans la confiance avec les personnes que nous recevons et tentons d’accompagner malgré toutes les difficultés.  La peur est la plus mauvaise conseillère qui soit. Ces risques réels  ne doivent pas nous empécher de continuer à aider et à accompagner celles et ceux qui sont dans les plus grandes difficultés.  Nous pensons tous aujourd’hui à notre collègue qui ne faisait que son travail et qui est mort à cause de cela.


La photo est extraite du reportage vidéo de Ouest France

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