SOCIAL Censés aider les chômeurs, les droits rechargeables risquent de précariser 30.000 d'entre eux...
Source : 20 minutes
Pour l’instant, seule une dizaine de cas a été identifiée. Mais si les partenaires sociaux ne rectifient pas rapidement le tir, 30.000 personnes pourraient être concernées d’ici à la fin de l’année. Condamnées à recevoir, pendant plusieurs mois, des allocations d’un montant plus faible que ce à quoi elles auraient eu droit avant la dernière réforme de l’assurance chômage.La faute aux droits rechargeables, un dispositif défendu bec et ongle par les syndicats lors de la dernière négociation sur l’assurance chômage. Entrés en vigueur le 1er octobre, ces droits rechargeables devraient allonger de plusieurs mois la période d’indemnisation d’un million de demandeurs d’emploi. Une avancée sociale donc, qui a d'ailleurs été présentée comme une «victoire sans précédent» par les organisations syndicales signataires de l'accord.
Oui mais voilà, dans certains cas, des chômeurs toucheront à cause de ces droits rechargeables des allocations d’un montant 30% inférieur, voire plus, à ce qu’ils auraient dû percevoir si la réforme n’avait pas été menée. Pour comprendre pourquoi, il faut se pencher sur le fonctionnement de ces droits rechargeables.
720 euros au lieu de 1.200
Ils concernent les salariés qui perdent un emploi, commencent à percevoir leur allocation chômage puis, avant d’arriver à la fin de leur période d’indemnisation, retrouvent un emploi qu’ils perdent ensuite à nouveau. Avant la réforme, les salariés percevaient des allocations calculées sur la base d’une seule période de travail: la plus favorable des deux.Désormais, avec les droits rechargeables, les demandeurs d’emploi doivent finir d'écouler le reste des allocations liées au premier contrat perdu avant de toucher celles liées au second emploi perdu. Un système positif… Sauf pour les personnes qui avaient réussi à trouver un second emploi plus avantageux.
Par exemple, tous ceux dont le premier emploi était à temps partiel et le second, à temps plein. Ou encore, ceux qui étaient parvenus à négocier un meilleur salaire sur leur deuxième emploi.
D’après l’Unédic, l’organisme gestionnaire du régime de l’assurance-chômage, ces personnes qui sont pour la plupart des anciens étudiants, des ex-alternants, des femmes ou encore des intermittents du spectacle, vont toucher en moyenne 720 euros par mois au lieu de 1.200 euros et ce, pendant 15 mois. L’Unédic a rédigé une note sur ce sujet qu’elle s’apprête à remettre aux partenaires sociaux. Ils sont les seuls habilités à trouver une solution.
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