Source : Anjou rouge et coquelicots
« Ah oui, le jeune homme qui s’était fait tuer parce qu’il avait attaqué les policiers ? »…
« On voit où ça mène en ce moment la violence »
An 2015 après Charlie.
Il
y a presque un an, à un mois près, les Charlie auraient eu l’occasion
de serrer dans leurs bras tant de policiers à Nantes, qui faisaient leur
« devoir », qu’ils n’auraient su lequel choisir.
Le
blocage de la ville, de façon systématique, était impressionnant et
annonciateur de toutes les répressions à venir contre les mouvements
« non conventionnels » pour défendre le droit à des choix de vie hors
des grands projets libéraux inutiles.
Le
« je suis Rémi » et je revendique un autre avenir pour ma planète fut
ensuite qualifié de « jihadisme vert » quelques mois plus tard.
Lors
de cette manifestation de Nantes, massive et têtue, la nasse mise en
place par le ministère de l »intérieur et les autorités locales ne
pouvait déboucher que sur des « incidents » et des « heurts », tant les
provocations furent grandes. Elle fit plusieurs blessés, certains
handicapés depuis.
Elle vit ensuite être condamnés pour « l’exemple » un certain nombre de manifestants inculpés pour pour « violences ».
Il
ne manqua pas de Charlots pour emboucher les trompettes de la
« manifestation irresponsable », des « violences inadmissibles », des
« forces de l’ordre fort heureusement elles responsables et
protectrices».
Des tweets d’alors du
secrétaire départemental du Pcf, aux « rugissements médiatiques» d’un
certain député local en mal de poste ministériel, bien que Vert affiché,
en passant par tout le PS régional, toutes les variantes de la
condamnation de la « violence » de fait assimilée à l’ensemble de la
mobilisation, s’exprima.
Je mets à part la droite régionale, acquise à Vinci et trop heureuse de laisser la pseudo gauche faire le travail de sape.
Depuis, le venin a continué de se propager.
Ce venin diviseur et volontairement répandu, a affaiblit et isolé les ripostes à la mort de Rémi Fraisse.
Alors
qu’une mobilisation nationale s’imposait pour demander des comptes sur
la répression à Sivens et la chaîne de commandement qui amena au lancer
de la grenade mortelle, une fois de plus le débat sur la « violence »
servit de prétexte à ne pas faire de vagues dans un contexte de crise
politique.
Les ZAD sont de fait
aujourd’hui isolées et maintenues à distance de la « vraie politique »,
qui porte les bougies à l’occasion mais se garde bien d’apporter à ces
luttes le soutien et la popularisation qu’elles méritent.
L’affichage d’un côté de l’esprit éco-socialiste, l’éteignoir à chandelles de l’autre.
Je
ne parle pas des militants qui dans tout ça doivent avaler des
couleuvres (en restent-ils à NDDL ou au Testet?) dans le meilleur des
cas ou faire le grand écart entre leurs engagements et ces Zônes à
défendre qui pourtant se multiplient.
Là, Charlie a piétiné plus qu’il n’a fait avancer les choses.
La politique sécuritaire est désormais plébiscitée, et toute atteinte à « l’ordre public » sera assimilée à la « violence ».
Nous
savons qu’à Sivens, dans le climat pré électoral, où la droite et le PS
vont rivaliser pour instrumentaliser le sujet, les groupes de pression
de la FNSEA sont à l’oeuvre, parfois secondés par des gros bras d’une
droite nationale qu’on connaît.
Les
questions juridiques encore en suspens, tout comme ces élections mettent
à l’abri pour l’instant non des « violences » faites aux Zadistes, mais
d’un passage en force.
A
Nddl, Valls avait annoncé la couleur, contre une tentative timide de
repli de certains PS locaux qui auraient souhaité sauver quelques sièges
lors des prochaines régionales en s’associant aux Verts dans la défense
d’un projet alternatif dit « Nexus ».
Là aussi, le débat sur la « violence » a laissé de profondes traces et affaiblit la riposte.
Il y a comme un cercle tracé à la craie autour de ces mobilisations, un gel d’hiver qui prépare de mauvais lendemains.
Ces
mouvements ne pourront compter que sur leurs propres forces et surtout
pas sur les directions politiques de la Gauche radicale qui détestent
d’ailleurs le yaourt bio.
Des
manifestations contre la répression policière s’opposeraient de fait au
climat bisounours du « j’aime les bleus », comme à la politique anti
terroriste qui les interdirait probablement.
Des
contacts et échanges passent par les réseaux sociaux, les sites, entre
ZAD, mouvements de soutiens, militants et lieux de vie. Sans
renforcement de ces contacts, sans faire sortir de leur torpeur les
collectifs qui malgré tout ont assuré un suivi et la survie de ces
luttes, le gouvernement Valls aura tout le soutien de l’unité nationale
pour régler les choses une fois pour toute, et la complicité simplement
râleuse des porteurs de bougies.
On a
assez parlé des dieux ces temps çi, jusqu’à en effacer celles et ceux
qui résistent pour un autre espoir de vie, débarrassé de la prédation de
la planète, les pieds bien sur terre ceux là.
Et
pourtant eux aussi défendent la liberté, la fraternité, l’égalité et
bien plus encore, un possible avenir, hors du « il n’y a pas
d’alternative » et du « no future » libéral.
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