mercredi 6 novembre 2013

Grèce : Alerte ! Défendons la liberté d’expression.


ALERTE ! La Grèce devient-elle un laboratoire pour la criminalisation des mouvements sociaux et pour la répression de la démocratie ?
Nous apprenons qu’une modification du Code Pénal hellénique a été discutée, au sein du Parlement grec, le Jeudi 24 octobre 2013. Le gouvernement de coalition (PASOK et Nouvelle Démocratie) a souhaité introduire un article 458 A au Code Pénal sous le titre " Violations des décisions du Conseil de sécurité des Nations unies et de la réglementation de l’UE". Cette nouvelle disposition, bien loin d’être innocente pour tous ceux qui défendent les libertés, rendrait dorénavant possible l’emprisonnement de tout individu critiquant politiquement, de façon intentionnelle, les sanctions, règlements ou mesures rendues obligatoires en Grèce par l’Union européenne contre l’État grec et ses institutions. La durée de l’emprisonnement, apprend-on, s’étendrait de six mois à deux ans en raison de la gravité de la violation commise.
Mais de quelle violation s’agit-il ? Si d’un côté l’information dont nous disposons n’est pas encore rendue publique sur le site de l’Assemblée Nationale hellénique – chose particulièrement étonnante compte tenu de l’impératif démocratique de la publicité des votes dans un régime représentatif - il n’en reste pas moins que certains médias grecs s’en sont déjà faits les échos, afin de souligner ce profond crépuscule des libertés individuelles des citoyens grecs. Pas un mot ou presque dans nos propres medias nationaux ! Dans une période où l’Union européenne et les organisations financières internationales détruisent économiquement, socialement et humainement la Grèce, on ne peut qu’être effrayé devant la dimension totalitaire que prendrait l’application d’une telle disposition. Car, si elle devenait immédiatement applicable, elle n’irait pas seulement à l’encontre des droits fondamentaux protégés par la Déclaration universelle des droits de l’homme et la Convention européenne, mais elle représenterait de façon plus poussée l’avancée progressive d’un totalitarisme institutionnalisé dont les acteurs européens seraient responsables, avec l’aval du parti de centre-gauche grec, membre de l’Internationale Socialiste et d’une institution formellement garante de la coexistence pacifique, l’ONU, dont on se demande d’ailleurs pourquoi elle est ici citée, sauf à faire penser qu’elle soutient la mesure.
S’agit-il d’interdire les manifestations sociales au nom du respect des règles économiques édictées par l’Union européenne ? De surcroît, une telle disposition, essentiellement contraire aux droits de l’Homme puisqu’il s’agit du droit le plus démocratique qui soit, à savoir celui de critiquer, tendrait à modifier radicalement la séparation des pouvoirs, en conférant à l’Union européenne un pouvoir de sanction pénale contre la liberté d’expression, de manifestation et de résistance à l’oppression.
Déjà, le gouvernement grec, qui se pose volontiers en parangon de vertu démocratique, avait fermé la télévision officielle, accusée d’être trop contestataire, ce qui avait conduit Bruxelles à quelques larmes de crocodile. Cette fois, il n’y a pas de larmes, ni à Bruxelles, ni à Paris. Silence radio. Serait-on en train de faire une expérimentation, de tester les réactions ? Si donc cette information se confirmait, une réaction de grande ampleur serait à prévoir devant ces atteintes aux libertés fondamentales. Les mécanismes constitutionnels pourraient tout à fait nécessiter une procédure d’impeachment avec de destituer les pouvoirs en place, en procédant conséquemment à une remise à plat dont la Constituante serait la solution pacifique.

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