Source : l'Humanité
Surprenante
cette absence des intellos et autres chantres des « révolutions » à
propos de la dangereuse évolution de l’actualité latino américaine.
Avant-hier,
guérilleros fanatiques, hier, anti-impérialistes militants sambatesques
abonnés au forum social surtout lorsqu’il se tenait dans la patrie de
Lula, fanas du rhum libérateur des Caraïbes, experts en transformations
écolo-politico-sexo-syndicalo, dès que le vent se gâte, ils sont
ailleurs. Silencieux. En réflexions, peut-être ?
Ils n’ont rien à dire lorsque le coup d’état contre la présidente
Dilma Rousseff est ânonné sur toutes les ondes comme le résultat d’un «
maquillage » des comptes alors qu’il s’agit d’un simple transfert de
crédits en faveur des plans sociaux, un simple jeu d’écriture comptable
couramment utilisé au Brésil et ailleurs. Dilma Rousseff élue par 54
millions de Brésiliens a été destituée par une bande de sénateurs véreux
poursuivis par la justice de leur pays pour corruption. A Paris,
officiels et médias s’en tiennent à la version des putschistes. Indigne.
A Caracas, l’opposition fait le plein de manifestants contre le
président Maduro. Radios, télés, commentateurs en font des tonnes
oubliant simplement que la veille, les partisans du pouvoir en place ont
mobilisé, eux aussi, des foules considérables. Un choix « objectif ».
En Bolivie, en s’opposant aux lois votés par le Parlement, le
patronat des mines refuse la syndicalisation prétextant le caractère «
corporatiste » de leurs entreprises et de leurs employés. Il s’oppose
également aux lois interdisant de vendre aux multinationales la richesse
nationale. En France, on évoque des « mouvements sociaux ». Mensonge.
En Equateur, une opération déstabilisation est en cours.
A Cuba, l’ambassadeur US nouvellement installé a pour première
mission l’alimentation en argent et en moyens logistiques des
professionnels de la « dissidence » trébuchante.
L’Amérique du Sud et les Caraïbes vivent des moments de fortes
tensions. Explications : la chute des prix des matières premières et
ses retombées pour la vie quotidienne des gens ; le déchaînement des
oligarchies locales qui après la victoire de la droite en Argentine et
le putsch au Brésil pensent qu’elles peuvent inverser le cours
progressiste instauré il y a près de vingt ans sur le continent ; la
nouvelle stratégie des Etats-Unis un « plan Condor bis » nouvelle
manière.
Les semaines et les mois qui viennent vont être cruciales pour le devenir de cette région du monde.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire