Source : La Dépêche
Comme bon nombre de ses confrères médecins hospitaliers, Guillaume Céréa, médecin anesthésiste réanimateur à l'hôpital Rangueil, à Toulouse, était en grève hier pour dénoncer «des horaires surhumains et une trop faible rémunération».
Temps de travail, rémunération, carrières… les praticiens hospitaliers sont au bord du malaise, de l'épuisement.
Dans l'attente de mesures du gouvernement pour rendre plus attractif l'hôpital confronté à une pénurie de médecins, les anesthésistes-réanimateurs, gériatres, gynécologues, urgentistes, psychiatres… étaient appelés par leurs syndicats à faire la grève hier (lire encadré).
Guillaume Céréa, 33 ans, médecin anesthésiste réanimateur à l'hôpital Rangueil, à Toulouse, était de ce mouvement, même s'il a dû travailler, réquisitionné pour assurer la mission de service public qui incombe à son établissement.
«Nous faisons jusqu'à 70 heures par semaine alors que la réglementation européenne fixe notre temps de travail à 48 heures hebdo maximum. Cela a des répercussions sur tous les pans de notre vie : santé, famille… Et puis, les salaires ne suivent pas. Nous gagnons deux à trois fois moins que dans le privé où les praticiens sont payés à l'acte. Au final, ça revient plus cher à la Sécurité sociale. De plus, dans le privé, ils n'ont pas, contrairement à nous, la mission de former les internes», poursuit le jeune médecin qui perçoit un salaire de base de 3 600 €. Avec les gardes et les astreintes, de jour et de nuit, Guillaume Céréa, qui a fait 11 années d'études, touche 4 500 € par mois.
À l'instar des syndicats, il dénonce le «manque de médecins dans certaines spécialités» comme la sienne. Une pénurie qui remet d'ailleurs en cause la pertinence du numerus clausus de plusieurs spécialités.
Guillaume Céréa ne cache pas que l'idée de partir dans le privé «lui a déjà effleuré l'esprit».
«C'est vrai que c'est tentant de travailler beaucoup moins pour gagner nettement plus. Mais j'espère que les choses finiront par aller mieux à l'hôpital car je suis attaché au service public et à l'idée de soins accessibles à tous. Un CHU a également un rôle d'innovation, de travail de recherche».
Voir le reportage vidéo ici
Les représentants des syndicats de praticiens hospitaliers devraient être reçus le 4 octobre par Marisol Touraine, ministre de la Santé. «Nous travaillons à améliorer la situation de l'hôpital et de ses acteurs», fait savoir le ministère.
Guillaume AtchouelComme bon nombre de ses confrères médecins hospitaliers, Guillaume Céréa, médecin anesthésiste réanimateur à l'hôpital Rangueil, à Toulouse, était en grève hier pour dénoncer «des horaires surhumains et une trop faible rémunération».
Temps de travail, rémunération, carrières… les praticiens hospitaliers sont au bord du malaise, de l'épuisement.
Dans l'attente de mesures du gouvernement pour rendre plus attractif l'hôpital confronté à une pénurie de médecins, les anesthésistes-réanimateurs, gériatres, gynécologues, urgentistes, psychiatres… étaient appelés par leurs syndicats à faire la grève hier (lire encadré).
Guillaume Céréa, 33 ans, médecin anesthésiste réanimateur à l'hôpital Rangueil, à Toulouse, était de ce mouvement, même s'il a dû travailler, réquisitionné pour assurer la mission de service public qui incombe à son établissement.
Jusqu'à 70 h par semaine
«La situation est extrême tendue. Pas mal d'entre nous sont épuisés. L'un de mes collègues s'est suicidé et nous sommes au bord du burn-out. Ce n'est plus possible», s'inquiète et se révolte le jeune spécialiste.«Nous faisons jusqu'à 70 heures par semaine alors que la réglementation européenne fixe notre temps de travail à 48 heures hebdo maximum. Cela a des répercussions sur tous les pans de notre vie : santé, famille… Et puis, les salaires ne suivent pas. Nous gagnons deux à trois fois moins que dans le privé où les praticiens sont payés à l'acte. Au final, ça revient plus cher à la Sécurité sociale. De plus, dans le privé, ils n'ont pas, contrairement à nous, la mission de former les internes», poursuit le jeune médecin qui perçoit un salaire de base de 3 600 €. Avec les gardes et les astreintes, de jour et de nuit, Guillaume Céréa, qui a fait 11 années d'études, touche 4 500 € par mois.
À l'instar des syndicats, il dénonce le «manque de médecins dans certaines spécialités» comme la sienne. Une pénurie qui remet d'ailleurs en cause la pertinence du numerus clausus de plusieurs spécialités.
«Plus personne ne veut travailler à l'hôpital»
«Malheureusement, la situation n'est pas près de s'améliorer car plus personne ne veut travailler à l'hôpital». Entre 25 et 30 % des postes sont en effet vacants.Guillaume Céréa ne cache pas que l'idée de partir dans le privé «lui a déjà effleuré l'esprit».
«C'est vrai que c'est tentant de travailler beaucoup moins pour gagner nettement plus. Mais j'espère que les choses finiront par aller mieux à l'hôpital car je suis attaché au service public et à l'idée de soins accessibles à tous. Un CHU a également un rôle d'innovation, de travail de recherche».
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Mouvement peu suivi
Le mouvement de grève des praticiens hospitaliers, lancé hier à l'appel du syndicat d'anesthésistes SNPHAR-E, de l'Avenir Hospitalier et la Confédération des praticiens des hôpitaux (CPH) a été différemment suivi en France. Si sur Paris et Lyon, certains hôpitaux ont affiché un taux de participation de l'ordre de 25 %, le mouvement n'a été suivi que par 4,53 % des praticiens.Les représentants des syndicats de praticiens hospitaliers devraient être reçus le 4 octobre par Marisol Touraine, ministre de la Santé. «Nous travaillons à améliorer la situation de l'hôpital et de ses acteurs», fait savoir le ministère.
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