dimanche 30 novembre 2014

Toulouse. Le projet de centre commercial Val Tolosa peut-il devenir le prochain barrage de Sivens?

La voix du Midi

28 novembre 2014 -

Sur la commune de Plaisance-du-Touch, près de Toulouse, le projet controversé du centre commercial Val Tolosa pourrait devenir un nouveau Sivens

Val Tolosa plaisance du touch
 
Alors que le barrage de Sivens, dans le Tarn, est au cœur d’une polémique nationale, à une centaine de kilomètres de là, un autre projet pourrait faire émerger dans le futur une contestation similaire.
Ce projet s’appelle Val Tolosa (ex-Portes de Gascogne). Si vous ne le connaissez pas, il s’agit de la construction d’un grand centre-commercial  prévu sur la commune de Plaisance-du-Touch. Un projet qui est évoqué depuis plus de quinze ans dans la région toulousaine, dont le lancement des travaux a été annoncé à plusieurs reprises par les promoteurs successifs du projet et qui fait encore l’objet d’une procédure juridique devant la cour d’appel de Bordeaux qui pourrait se prononcer d’ici le début de l’année 2015.
Les similitudes ne manquent pas entre les dossiers Sivens et Val Tolosa. Dans les deux cas, le projet n’a jamais fait l’unanimité chez les riverains,  il s’est éternisé dans le temps et à fait l’objet de multiples recours. Les promoteurs du projets ont annoncé plusieurs milliers d’emplois à la clef, passé un partenariat avec Pôle Emploi et de l’autre côté les commerçants des communes environnantes ont crié à la destruction de leurs commerces et des emplois. Dans un contexte morose pour la dynamique des grands centres commerciaux dans notre agglomération.  Depuis plusieurs mois, le chantier n’a pas bougé et les Toulousains se posent de plus en plus de questions sur l’issue du projet.
Le site de Val Tolosa sur le plateau de la Ménude à Plaisance-du-Touch en juillet 2014 -DSS
Combattu par une association de riverains, « Non à Val Tolosa » qui a posé plusieurs recours devant les tribunaux, ce projet pourrait basculer dans une autre contestation. Si Val Tolosa ne ressemble en rien à Notre-Dame-des Landes ou à Sivens, comme de nombreux projets en France, s’il ne représente pas les même enjeux environnementaux puisque la zone en question est déjà largement située en milieu urbain, il est clairement dans la cible des militants écologistes et autres, qui le classent dans la catégorie des projets « inutiles et imposés ».
En région Midi-Pyrénées, c’est aussi le cas de la Ligne Grande Vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse ou du projet d’autoroute Castres-Toulouse…

Avant de poser leur campement à Sivens, les Zadistes avaient envisagé de mettre le cap sur Plaisance-du-Touch
Dans le futur, suivant les conclusions de la justice sur le dossier Val Tolosa, le plateau de la Ménude, site du projet, pourrait tout à fait devenir une  « Zone à défendre » (ZAD) comme  Notre-Dame-des-Landes ou à Sivens. Selon nos informations, avant de poser leur campement à Sivens, les Zadistes avaient déjà envisagé de mettre le cap sur Plaisance-du-Touch. Cela se serait certainement produit si le chantier avait démarré à la date annoncée par le promoteurs.
Ces Zadistes étaient notamment présent lors de la venue de José Bové en février 2013.
Depuis cette date, le site du projet Val Tolosa a été décapé et encerclé d’un épais grillage par Unibail. En milieu urbain, il constitue un endroit bien plus difficile à investir que Sivens. Reste que suivant le dénouement du projet de barrage de Sivens, l’hypothèse de voir les Zadistes venir sur Plaisance n’est pas à écarter…D’autant plus que des personnes proches de Sivens se sont déjà polarisées à Toulouse dans le cadre du conflit étudiant qui se déroule en ce moment à l’université Toulouse Jean-Jaurès (ex-Mirail).

Le collectif « Non à Val Tolosa » a alerté le conseil général


La voie des Zadistes, les opposants au projet toulousain ne veulent officiellement pas l’emprunter préférant se battre avec les arguments qu’ils portent depuis des années, soit un projet inadapté aux besoins en commerces de l’agglomération et un projet trop coûteux pour l’environnement.
Dans une lettre que le collectif a envoyé au début du mois de novembre à Pierre Izard , le président du conseil général, Jutta Dumas, sa présidente rappelle « que les responsables du collectif et moi-même n’avons jamais eu recours à des actions violentes et nous n’avons pas l’intention de nous engager dans cette voie ».
Elle poursuit : « Cependant, l’aveuglement, la surdité et l’obstination des autorités et du monde politique , tels qu’ils sont ressentis aujourd’hui par nos concitoyens, nous incitent à vous presser de ne plus tergiverser et de vous prononcer clairement. Mettez un terme définitif au dossier de la RD924 et à la cession des routes RD24 et RD82 (questions essentielles dans la réalisation du projet). Prenez une position claire vis-à-vis du projet de centre commercial Val Tolosa (…) Notre volonté reste entière de voir la raison et le dialogue gagner. Notre préoccupation est d’éviter qu’à nouveau la violence ressentie provoque des actes aux conséquences désastreuses ».
Le maire de Plaisance-du-Touch, Louis Escoula, n’a pas souhaité évoquer l’éventualité.
Quant à Unibail, il explique n’avoir « pas de crainte à ce sujet ». Sur le projet en lui même rien de neuf : « On attend les réponses techniques  sur différents éléments. Il n’y a pas d’avancées notables. On travaille avec les autorités. On avance dans le respect des procédures », se borne à dire le promoteur.


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