Ce mardi plus de 300
jeunes professeurs des écoles stagiaires manifestaient à
Livry-Gargan. Ils devraient être plus nombreux encore à se
rassembler mercredi devant la direction académique de Bobigny.
Ce qu’ils réclament ? Une révision de leur formation, mal
adaptée, mais aussi le versement des salaires de certains de
leurs collègues - une trentaine selon les syndicats - qui
n’ont toujours perçu aucun acompte depuis la rentrée scolaire.
Pour faire face à ce « problème technique », la direction
académique a proposé des bons alimentaires aux 231 enseignants
stagiaires et contractuels concernés jusqu’à la semaine
dernière.
Joëlle
: «Je n'avais jamais eu de problèmes financiers»
Avant
cela, Joëlle ne s’était jamais sentie humiliée. Pourtant, à 53
ans, cette mère de famille de trois grands enfants montre avec
amertume et déception le carnet de tickets alimentaires
qu’elle est allée chercher aux services sociaux de l’Education
nationale. « J’ai un certain âge, une carrière de militaire
derrière moi et je n’ai jamais eu de problème financier,
liste-t-elle. Je trouve cela scandaleux de proposer des bons
alimentaires à des gens qui sont diplômés. »
Comment en est-elle arrivée là ? Contractuelle depuis trois ans, Joëlle a finalement passé le diplôme et enfilé, à la rentrée, sa nouvelle casquette de professeur stagiaire dans une école d’Aulnay-sous-Bois. Heureuse ? Oui. Ravie même ! Jusqu’à ce qu’elle constate qu’elle n’était pas payée, comme 230 autres collègues du département. Officiellement à cause d’un « problème technique », certains enseignants stagiaires n’ont touché aucun salaire ni acompte jusqu’à la semaine dernière. Un scénario catastrophe pour la plupart d’entre eux. Le 20 octobre dernier, Joëlle faisait donc partie des manifestants venus réclamer leur dû devant la direction académique de Bobigny. « C’est là qu’on nous a parlé des bons alimentaires pour la première fois, se souvient-elle. Il y avait une maman avec son fils qui expliquait qu’elle avait dû frauder dans les transports pour venir. Et qu’elle ne savait pas comment le faire manger le soir. »
Alors Joëlle a demandé à avoir des bons alimentaires, davantage « par principe que par besoin ». « Ils nous ont dit qu’il fallait aller les chercher au rectorat de Créteil », poursuit-elle. Mais quelques jours après, les fameux tickets de 5, 10 et 20 € sont rapatriés à Bobigny. Avec trois autres enseignants non payés, Joëlle passe le cap et « réclame » des bons. « Il n’y avait que trois carnets disponibles à Bobigny, précise-t-elle. Nous étions quatre. On nous a dit qu’une personne ne pourrait pas en avoir.En réalité, ils étaient persuadés que personne n’oserait en demander.
Comment en est-elle arrivée là ? Contractuelle depuis trois ans, Joëlle a finalement passé le diplôme et enfilé, à la rentrée, sa nouvelle casquette de professeur stagiaire dans une école d’Aulnay-sous-Bois. Heureuse ? Oui. Ravie même ! Jusqu’à ce qu’elle constate qu’elle n’était pas payée, comme 230 autres collègues du département. Officiellement à cause d’un « problème technique », certains enseignants stagiaires n’ont touché aucun salaire ni acompte jusqu’à la semaine dernière. Un scénario catastrophe pour la plupart d’entre eux. Le 20 octobre dernier, Joëlle faisait donc partie des manifestants venus réclamer leur dû devant la direction académique de Bobigny. « C’est là qu’on nous a parlé des bons alimentaires pour la première fois, se souvient-elle. Il y avait une maman avec son fils qui expliquait qu’elle avait dû frauder dans les transports pour venir. Et qu’elle ne savait pas comment le faire manger le soir. »
Alors Joëlle a demandé à avoir des bons alimentaires, davantage « par principe que par besoin ». « Ils nous ont dit qu’il fallait aller les chercher au rectorat de Créteil », poursuit-elle. Mais quelques jours après, les fameux tickets de 5, 10 et 20 € sont rapatriés à Bobigny. Avec trois autres enseignants non payés, Joëlle passe le cap et « réclame » des bons. « Il n’y avait que trois carnets disponibles à Bobigny, précise-t-elle. Nous étions quatre. On nous a dit qu’une personne ne pourrait pas en avoir.En réalité, ils étaient persuadés que personne n’oserait en demander.
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