Source : La Dépêche
Politique
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Le débat sur
la déchéance de la nationalité et le feuilleton de la loi travail de
Myriam El Khomri ont laissé des traces chez les militants de base du
Parti socialiste toulousain, où la colère gronde. Lors de leur assemblée
générale, mardi dernier, deux sections de quartiers populaires, la 11
et la 12, ont voté à l'unanimité le retrait pur et simple des deux
projets de loi contestés, qui n'ont plus rien à voir, disent-elles, avec
leur valeur. Pour l'occasion, les deux sections se sont réunies
ensemble et rappellent qu'elles «couvrent un territoire de 120 000
habitants, un quart de la population toulousaine». Soit un ensemble qui
comprend les quartiers de Bagatelle, les Oustalous, Croix-de-Pierre,
Papus, le Mirail, La Faourette, la Fourguette, Mirail, Reynerie,
Bellefontaine, les Pradettes, Mirail Université, Saint Simon, Les
Tibaous, Lardenne et Beauregard… La prise de position de ces militants
traduit, de leur propre aveu, «une exaspération grandissante de la base»
envers la politique du gouvernement et les positions du Parti
socialiste. Et la rupture semble consommée. «Il n'est pas question de
faire la campagne de François Hollande pour la présidentielle», assure
Pierre qui, comme les autres dissidents appelle à «l'unité du PS aux
côtés de tous les exclus, de la jeunesse et des salariés mobilisés, sur
le principe du respect des valeurs défendues depuis plus d'un siècle
dans le sillage de Jean Jaurès»… Mais le député Christophe Borgel,
secrétaire national aux élections et membre de la section 11, veut
relativiser la colère de ses camarades. «Modérons les choses, la motion
en question n'était pas prévue et a été proposée en fin de débat à une
quinzaine de personnes, croit-il savoir. Ce qui est sûr, c'est que la
déchéance de nationalité et la façon dont on est entré dans la loi
travail ont suscité de très fortes interrogations. Mais je dis à mes
amis qu'il y a encore moins de raison aujourd'hui de demander le retrait
du projet de loi El Khomri, qu'il y en avait au début. Le PS a joué son
rôle en permettant de faire évoluer le texte et d'arriver devant
l'Assemblée nationale avec une version équilibrée pour les salariés.
Demander le retrait est une erreur. D'autant que si j'en crois l'Insee,
la politique du gouvernement est en train de porter ses fruits». Le
député assure qu'il n'a pas senti «un vent de fronde», mais estime que
«le PS a besoin de dialogue et d'écoute». Reste à savoir si cette
prescription sera suffisante pour faire retomber la fièvre.
Gilles-R. Souillés
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