Source : METATV
Chaque Samedi soir sur la chaîne
principale de la télévision publique française (France 2), Laurent
Ruquier dispose d'une émission de 4 heures. Une heure de cette émission
est consacrée à l'expression publique d'un invité politique, ce qui en
fait l'émission du paysage audiovisuel où les personnes disposent de la
plus grande tribune en durée pour s'exprimer.
En conséquence, cette émission est extrêmement commentée ; et on y assiste à de grands moments, on y témoigne de grandes révélations, clashs et petites phrases.
En conséquence, cette émission est extrêmement commentée ; et on y assiste à de grands moments, on y témoigne de grandes révélations, clashs et petites phrases.
Un résumé-commentaire vidéo est disponible en fin d'article
Hier
soir, l'invité politique était Bruno Le Maire, le député LR (ex-UMP) de
l'Eure, ex-ministre de l'agriculture et candidat pour la primaire LR à
l'élection présidentielle. Il abordera les sujets du redressement de la France, de la suppression de la fonction publique territoriale, de l'accès aux comptes bancaires des bénéficiaires des aides sociales, des relations diplomatiques de la France avec les pays du golfe, de la guerre en Syrie et en Irak et de l'intégration des musulmans en France.
Résumé de son intervention :
Je
suis député de l'Eure, ministre de l'Agriculture sous Nicolas Sarkozy,
j'ai réalisé un score de 29% lors des élections au Secrétariat Général
de l'U.M.P., je publie un livre intitulé "Ne Vous Résignez Pas".
D'après les derniers sondages, je susciterais une adhésion de 13% des votants à ma candidature aux primaires de l'UMP, devant François Fillon, mais derrière N. Sarkozy et A. Juppé. Tant qu'on n'a pas gagné, on est déçu. Nathalie Kosciusko-Morizet est en quatrième position, je souhaite qu'elle soit candidate et qu'elle parvienne à réunir les signatures d'élus nécessaires parce qu'elle apporte des idées particulières. En règle générale, je souhaite qu'il y ait le plus de candidats possible, et surtout de candidates. J'ai beaucoup de respect pour Ségolène Royal parce que c'est la première femme à avoir été au second tour des élections présidentielles. Les français attendent un renouveau politique, et je pense que cette primaire va y participer. Je me suis déjà présenté à la présidence de l'UMP en 2012, mais je n'avais pas le nombre de parrainages nécessaire, en 2017 je suis candidat aux primaires. Il n'y a pas d'échec définitif ni de succès facile en politique.
D'après les derniers sondages, je susciterais une adhésion de 13% des votants à ma candidature aux primaires de l'UMP, devant François Fillon, mais derrière N. Sarkozy et A. Juppé. Tant qu'on n'a pas gagné, on est déçu. Nathalie Kosciusko-Morizet est en quatrième position, je souhaite qu'elle soit candidate et qu'elle parvienne à réunir les signatures d'élus nécessaires parce qu'elle apporte des idées particulières. En règle générale, je souhaite qu'il y ait le plus de candidats possible, et surtout de candidates. J'ai beaucoup de respect pour Ségolène Royal parce que c'est la première femme à avoir été au second tour des élections présidentielles. Les français attendent un renouveau politique, et je pense que cette primaire va y participer. Je me suis déjà présenté à la présidence de l'UMP en 2012, mais je n'avais pas le nombre de parrainages nécessaire, en 2017 je suis candidat aux primaires. Il n'y a pas d'échec définitif ni de succès facile en politique.
Dans mon livre, je
fais une description apocalyptique mais exacte de la situation de la
France. Je souhaite donner la parole aux français. Le pays compte 8
millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté et qui ne
voient pas le bout du tunnel. Je pense que c'est le bon moment pour
réinventer la France. Il y a peu, François Hollande a été écarté des
négociations de l'Union Européenne avec la Turquie par Angela Merkel.
J'ai honte de ce que nous sommes devenus, il faut que la France retrouve
sa puissance et sa place au sein des négociations internationales.
Lorsque
vous vous présentez aux français, il faut être sincère. C'est pour cela
que je parle de ma vie privée et de ma relation avec mon père dans mon
livre. J'écris que "mon père ne m'a jamais aimé" alors que ma
famille dément en disant que je suis né dans le 16ème arrondissement de
Paris dans une famille où tout va bien. En réalité, je viens d'une
famille nombreuse où on vous met dans des cases. Je n'ai jamais eu de
discussion avec mon père, sauf lorsqu'il m'a déconseillé d'épouser ma
femme. Je dois expliquer aux français qui je suis, mes convictions.
Contrairement à quelques-uns de mes adversaires politiques qui veulent être président depuis qu'ils sont enfants, je ne souhaite accéder à la fonction suprême que depuis une date récente. En 2012, lors de la défaite de N. Sarkozy, la droite s'est effondrée, le vieux système politique s'est effondré, et ça m'a donné envie d'être candidat. Depuis 30 ans, le chômage ne descend pas en dessous des 10%, les jeunes n'arrivent pas à trouver un emploi. Je veux changer cela.
Lorsque j'étais ministre ou en cabinet ministériel, je pensais savoir ce qui était bon pour les français sans leur demandé. Aujourd'hui j'ai décidé d'aller voir les français pour écouter leurs doléances Par exemple, les PME croulent sous les charges et le RSI, les patients de la mucoviscidose sont mal soignés, il y a un rejet de tous les politiques de tous les bords.
Vous dites que la ligne politique de Juppé, c'est "la France apaisée", celle de Sarkozy "la France volontariste", celle de Fillon "La France libérale pour réduire le déficit"... Ma ligne, c'est la volonté de faire changer les hommes politiques. Je souhaite mettre fin au cumul des mandats, je souhaite la démission des hauts fonctionnaires qui se présentent à des élections... La France est devenue une monarchie technocratique. Je veux une France de justice sociale, je souhaite que les jeunes qui viennent des quartiers aient les mêmes chances que les autres. Je souhaite que les gens puissent vivre de leur travail au lieu de crouler sous les charges, qu'ils puissent se soigner. Je veux supprimer 1 million de fonctionnaires dans la fonction publique territoriale (par exemple les jardiniers-fonctionnaires), ce qui fera une économie qui permettra de payer les soins des personnes âgées.
Je veux une France de conquête, à la tête dans les secteurs des nouvelles technologies comme le numérique, la domotique et les objets connectés.
Je souhaite un grand référendum sur le renouveau démocratique : responsabiliser les ministres sur la dépense publique, limiter le nombre de mandats successifs à 3, réduire le nombre de députés à 400, celui des sénateurs à 210. Les politiques bloquent le changement, il faut changer les politiques.
Vous me demandez comment je peux être aussi progressiste en politique et avoir un style aussi rétrograde en littérature. La modernité, ça n'est pas vouloir la rupture sur tout, et surtout pas avec la tradition française. Au contraire, il faut être enraciné dans la tradition française pour porter les réformes que je propose. Nous sommes à un moment d'effondrement de la France sur la scène internationale, l'U.E. peut s'effondrer, le Moyen-Orient peut s'effondrer. Il faut porter les français vers l'avenir en les rassurant avec votre connaissance du passé. Ceux qui veulent aller vers l'avenir doivent avoir la mémoire longue.
Contrairement à quelques-uns de mes adversaires politiques qui veulent être président depuis qu'ils sont enfants, je ne souhaite accéder à la fonction suprême que depuis une date récente. En 2012, lors de la défaite de N. Sarkozy, la droite s'est effondrée, le vieux système politique s'est effondré, et ça m'a donné envie d'être candidat. Depuis 30 ans, le chômage ne descend pas en dessous des 10%, les jeunes n'arrivent pas à trouver un emploi. Je veux changer cela.
Lorsque j'étais ministre ou en cabinet ministériel, je pensais savoir ce qui était bon pour les français sans leur demandé. Aujourd'hui j'ai décidé d'aller voir les français pour écouter leurs doléances Par exemple, les PME croulent sous les charges et le RSI, les patients de la mucoviscidose sont mal soignés, il y a un rejet de tous les politiques de tous les bords.
Vous dites que la ligne politique de Juppé, c'est "la France apaisée", celle de Sarkozy "la France volontariste", celle de Fillon "La France libérale pour réduire le déficit"... Ma ligne, c'est la volonté de faire changer les hommes politiques. Je souhaite mettre fin au cumul des mandats, je souhaite la démission des hauts fonctionnaires qui se présentent à des élections... La France est devenue une monarchie technocratique. Je veux une France de justice sociale, je souhaite que les jeunes qui viennent des quartiers aient les mêmes chances que les autres. Je souhaite que les gens puissent vivre de leur travail au lieu de crouler sous les charges, qu'ils puissent se soigner. Je veux supprimer 1 million de fonctionnaires dans la fonction publique territoriale (par exemple les jardiniers-fonctionnaires), ce qui fera une économie qui permettra de payer les soins des personnes âgées.
Je veux une France de conquête, à la tête dans les secteurs des nouvelles technologies comme le numérique, la domotique et les objets connectés.
Je souhaite un grand référendum sur le renouveau démocratique : responsabiliser les ministres sur la dépense publique, limiter le nombre de mandats successifs à 3, réduire le nombre de députés à 400, celui des sénateurs à 210. Les politiques bloquent le changement, il faut changer les politiques.
Vous me demandez comment je peux être aussi progressiste en politique et avoir un style aussi rétrograde en littérature. La modernité, ça n'est pas vouloir la rupture sur tout, et surtout pas avec la tradition française. Au contraire, il faut être enraciné dans la tradition française pour porter les réformes que je propose. Nous sommes à un moment d'effondrement de la France sur la scène internationale, l'U.E. peut s'effondrer, le Moyen-Orient peut s'effondrer. Il faut porter les français vers l'avenir en les rassurant avec votre connaissance du passé. Ceux qui veulent aller vers l'avenir doivent avoir la mémoire longue.
Nous
devons changer nos relations diplomatiques avec l'Iran, concernant la
place des sunnites en Syrie, nos relations diplomatiques avec le Qatar
et l'Arabie Saoudite. On ne peut pas combattre l'islamisme en France où
nous défendons l'égalité hommes-femmes et la liberté d'expression, et
être complice des royaumes qatari et saoudien. Nous ne sommes pas
obligés de leur vendre la France. Srako et Hollande l'ont fait parce
qu'ils pensent qu'il est impossible de discuter avec tout le monde. Nous
devons discuter avec tout le monde, notamment l'Iran, même si les
Etats-Unis ne sont pas d'accord et qu'Israël a droit à sa sécurité [Ndr :
la politique des USA a changé par rapport à l'Iran, je discute de ce
point dans la vidéo ci-dessous]. Nous devons redéfinir nos relations
diplomatiques avec l'Iran et le royaume saoudien comme je le réclame
depuis 2013. Avec la Russie, nous aurions pu faire un front européen
afin d'intervenir en Syrie. Hollande a choisi la ligne "ni Bachar, ni l'État Islamique".
Malgré
mes désaccords avec l'UMP, et malgré ma ligne gaulliste souhaitant une
"rencontre entre un peuple et un dirigeant", je ne souhaite pas quitter
le parti parce que je veux redéfinir la ligne du parti à travers un
débat d'idées entre les différents courants que nous n'avons pas eu
depuis longtemps. Ça sera l'occasion de montrer qu'il existe de vraies
différences idéologiques entre les différents candidats aux primaires.
A. Juppé par exemple est pour un quinquennat présidentiel unique. Je
suis contre. Je suis pour le Mariage pour tous, mais je suis contre la
loi Taubira parce qu'elle ouvre la porte à la GPA et à la PMA. C'est
pour cela que je me suis abstenu lors de son vote à l'assemblée. Je
tiens toujours bon sur mes convictions.
Dans
mon livre, j'écris que la condition pour que l'Islam trouve sa place en
France est que tous les musulmans français se considèrent comme
français d'abord et musulman ensuite. Vous me rétorquez que par
contraposée, mon raisonnement implique que s'il existe un musulman qui
ne se considère pas comme français, alors l'Islam n'a pas sa place. Ça
n'est pas ce que je voulais dire. L'islam n'est pas incompatible avec la
République, mais il y a un certain islam de provocation, un islam
dévoyé, qui doit être combattu. Le projet politique de l'Islam qui veut
voiler les femmes n'est pas compatible. En France, on peut tout
critiquer y compris faire des caricatures de Mohammed. Je suis
catholique, et les caricatures du Christ faites par Charlie Hebdo
m'insupportent, mais je dois les accepter.
Les français -et pas seulement les musulmans- doivent réaffirmer leur appartenance à une histoire et une langue commune autour de la citoyenneté. La nation rassemble là où les religions divisent. La France a subi une défaite culturelle. Nous devons réapprendre la culture française à tous les français.
Les français -et pas seulement les musulmans- doivent réaffirmer leur appartenance à une histoire et une langue commune autour de la citoyenneté. La nation rassemble là où les religions divisent. La France a subi une défaite culturelle. Nous devons réapprendre la culture française à tous les français.
En
Septembre 2015, j'étais favorable à une intervention française sur le
sol Syrien et je n'ai pas changé d'avis. Nous aurions dû intervenir dès
2014 et mettre fin à la menace de l'État Islamique. En 2003, j'étais
dans le cabinet du ministre des affaires étrangères Dominique de
Villepin, nous étions contre l'intervention en Irak qui s'est avérée
être un bourbier dont le résultat est Daesh. D'ailleurs, en 2003, nous
avons prévenus que cette intervention générerait du terrorisme.
Aujourd'hui, la situation n'est pas la même qu'en 2003 où Saddam Hussein
n'était pas une menace pour le territoire français. Daesh est une
menace pour le territoire français, nous l'avons vu pendant les
attentats.
Je pense que D. Trump est un homme dangereux, et qu'il n'est pas souhaitable qu'il parvienne à la tête de la première puissance mondiale. J'espère qu'Hillary Clinton gagnera les élections.
Je pense que D. Trump est un homme dangereux, et qu'il n'est pas souhaitable qu'il parvienne à la tête de la première puissance mondiale. J'espère qu'Hillary Clinton gagnera les élections.
Je
pense que la lutte contre la fraude aux aides sociales devrait être un
principe absolu. On devrait pouvoir accéder aux fichiers bancaires et à
ceux des allocations et les croiser pour voir s'il y a des fraudes. Le
département qui distribue le RSA et les aides sociales devrait avoir un
droit de regard sur les données bancaires parce que le RSA ne va souvent
pas à ceux qui en ont réellement besoin. Il faut être plus strict sur
la destination des aides sociales.
La
France a aujourd'hui le même problème qu'elle avait en 1940. En 1940,
une incapacité des chefs militaires a entraîné sa défaite face à
l'Allemagne, depuis les années 1980, une démission des politiques a
entrainé un effacement de la France de la scène internationale. Il
existe une incapacité des chefs à trouver des solutions pour le pays ;
ils ne sont ni à la hauteur de la mondialisation, ni à la hauteur des
français.
L'Islamisme radical est comparable au nazisme, les chefs politiques doivent être à la hauteur face à ces idéologies. Quand on accède aux fonctions suprêmes du pouvoir, on doit faire son maximum. Je pense que pour une fois, on devrait donner leur chance aux nouvelles générations. En Grande-Bretagne et en Italie, les chefs de gouvernement Cameron et Renzi sont des quadragénaires. En 2017, nous devons suivre l'exemple de ces pays et faire confiance à cette génération [dont [il] fait partie Ndr].
L'Islamisme radical est comparable au nazisme, les chefs politiques doivent être à la hauteur face à ces idéologies. Quand on accède aux fonctions suprêmes du pouvoir, on doit faire son maximum. Je pense que pour une fois, on devrait donner leur chance aux nouvelles générations. En Grande-Bretagne et en Italie, les chefs de gouvernement Cameron et Renzi sont des quadragénaires. En 2017, nous devons suivre l'exemple de ces pays et faire confiance à cette génération [dont [il] fait partie Ndr].
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