Source : Le Parisien
Les hôpitaux vont devoir se serrer la ceinture. Dans le cadre du plan de redressement des finances publiques, le gouvernement a demandé aux établissements hospitaliers de réaliser 3 milliards d'euros d'économies entre 2015 et 2017. Selon Le Figaro, cette mesure va conduire à la suppression de près de 16 000 lits en chirurgie et en médecine générale, soit une réduction de 10% des capacités installées par rapport à aujourd'hui. Une perspective démentie ce mercredi matin. Le ministère de la Santé affirme en effet qu'«il n'existe pas de plan de fermeture de lits, pas plus qu'il n'existe de plan de fermeture des sites d'urgence.» Selon le ministère, les chiffres repris par le Figaro sont «issus de documents de travail de l'administration datés, et qui n'ont par ailleurs jamais été pris en compte dans le plan d'économies du gouvernement. »
Dans ce document de la Direction générale de l'offre de soins, l'Ile-de-France devait être la grande perdante, avec 3108 lits en moins, soit 12% de ses capacités d’accueil. L’Alsace perdait 14% de ses lits avec une suppression de 728 lits, alors que la Lorraine perdait 13% de ses capacités avec 896 lits de moins. Les départements et territoires d’Outre-mer étaient aussi mis à la diète. La Guyane aurait vu fondre sa capacité d’accueil de 18% avec 84 lits de moins, alors que la Martinique et la Guadeloupe auraient perdu 16% de lits avec respectivement 168 et 140 lits en moins.
Favoriser le développement de la chirurgie ambulatoire
Selon ce document, cette mesure devait permettre d'économiser 570 millions d'euros. L'objectif étant avant tout de redéployer les capacités et de changer les pratiques avec le développement de la chirurgie ambulatoire. L'objectif est d'avoir en 2020 deux patients sur trois qui rentrent le matin à l'hôpital et en sortent le soir après avoir été opérés. Actuellement, la proportion est de un sur quatre. En Norvège, au Royaume-Uni et au Danemark, entre 60 et 80% des opérations sont déjà réalisées en ambulatoire
Pour justifier ces restrictions, l'Etat peut s'appuyer sur un rapport de la Cour des Comptes de janvier 2015 qui avait épinglé «une sous-occupation importante». Chaque année, des dizaines d’hôpitaux sont pointés du doigt par les chambres régionales des comptes. Le centre hospitalier universitaire de Caen et ses «surcapacités évidentes», l’hôpital d’Agen avec ses lits de chirurgie occupés à seulement 62%, celui de Sélestat, en Alsace, dont l’activité en gynécologie a plongé sous les 45 %… Pour les seuls services de chirurgie, en 2013, la Cour des comptes avait déjà dénoncé une surcapacité de 18 000 lits, malgré la fermeture de plus de 32.000 lits en vingt ans.
Un modèle difficile à faire évoluer
Avec 6,3 lits pour 1 000 habitants, la France reste toujours largement en tête au-dessus de la moyenne des pays riches mais peine à faire évoluer son modèle par rapport aux autres pays développés même si les hôpitaux français ont accumulé 11 milliards de déficit.
A cela plusieurs raisons: le premier est purement politique. Les hôpitaux sont souvent les premiers employeurs d'une ville et la simple évocation d'une fermeture entraîne une levée de boucliers immédiate des élus locaux. La résistance se fait aussi au sein même de l'établissement. Les chefs de service sont souvent réfractaires car d'une certaine manière «leur poids» au sein de l'hôpital se mesure en nombre de lits de leur service.
Autre argument: la fermeture d'un lit dans un service n'apporte que des économies modestes car la charge en personnels ne peut pas diminuer en proportion. Mais surtout, avec le développement de la chirurgie ambulatoire, les syndicats dénoncent la perte de qualité de l'offre de soins, comme aujourd'hui avec la réforme des 35 heures et la réduction des effectifs, qui représentent aujourd'hui 65% des frais de fonctionnement des hôpitaux. «L'objectif n'est plus la guérison mais la sortie», avait dénoncé la CGT lors de la présentation de réforme hospitalière par Marisol Touraine, ministre de la Santé. Faux répond le ministère: «Depuis 2012, près de 30.000 soignants et non soignants en plus ont été recrutés à l'hôpital. En 2016, ce sont ainsi 1,3 milliard d'euros de plus que le gouvernement a accordé aux établissements de santé français», affirme le ministère.
Les hôpitaux vont devoir se serrer la ceinture. Dans le cadre du plan de redressement des finances publiques, le gouvernement a demandé aux établissements hospitaliers de réaliser 3 milliards d'euros d'économies entre 2015 et 2017. Selon Le Figaro, cette mesure va conduire à la suppression de près de 16 000 lits en chirurgie et en médecine générale, soit une réduction de 10% des capacités installées par rapport à aujourd'hui. Une perspective démentie ce mercredi matin. Le ministère de la Santé affirme en effet qu'«il n'existe pas de plan de fermeture de lits, pas plus qu'il n'existe de plan de fermeture des sites d'urgence.» Selon le ministère, les chiffres repris par le Figaro sont «issus de documents de travail de l'administration datés, et qui n'ont par ailleurs jamais été pris en compte dans le plan d'économies du gouvernement. »
Dans ce document de la Direction générale de l'offre de soins, l'Ile-de-France devait être la grande perdante, avec 3108 lits en moins, soit 12% de ses capacités d’accueil. L’Alsace perdait 14% de ses lits avec une suppression de 728 lits, alors que la Lorraine perdait 13% de ses capacités avec 896 lits de moins. Les départements et territoires d’Outre-mer étaient aussi mis à la diète. La Guyane aurait vu fondre sa capacité d’accueil de 18% avec 84 lits de moins, alors que la Martinique et la Guadeloupe auraient perdu 16% de lits avec respectivement 168 et 140 lits en moins.
Favoriser le développement de la chirurgie ambulatoire
Selon ce document, cette mesure devait permettre d'économiser 570 millions d'euros. L'objectif étant avant tout de redéployer les capacités et de changer les pratiques avec le développement de la chirurgie ambulatoire. L'objectif est d'avoir en 2020 deux patients sur trois qui rentrent le matin à l'hôpital et en sortent le soir après avoir été opérés. Actuellement, la proportion est de un sur quatre. En Norvège, au Royaume-Uni et au Danemark, entre 60 et 80% des opérations sont déjà réalisées en ambulatoire
Pour justifier ces restrictions, l'Etat peut s'appuyer sur un rapport de la Cour des Comptes de janvier 2015 qui avait épinglé «une sous-occupation importante». Chaque année, des dizaines d’hôpitaux sont pointés du doigt par les chambres régionales des comptes. Le centre hospitalier universitaire de Caen et ses «surcapacités évidentes», l’hôpital d’Agen avec ses lits de chirurgie occupés à seulement 62%, celui de Sélestat, en Alsace, dont l’activité en gynécologie a plongé sous les 45 %… Pour les seuls services de chirurgie, en 2013, la Cour des comptes avait déjà dénoncé une surcapacité de 18 000 lits, malgré la fermeture de plus de 32.000 lits en vingt ans.
Un modèle difficile à faire évoluer
Avec 6,3 lits pour 1 000 habitants, la France reste toujours largement en tête au-dessus de la moyenne des pays riches mais peine à faire évoluer son modèle par rapport aux autres pays développés même si les hôpitaux français ont accumulé 11 milliards de déficit.
A cela plusieurs raisons: le premier est purement politique. Les hôpitaux sont souvent les premiers employeurs d'une ville et la simple évocation d'une fermeture entraîne une levée de boucliers immédiate des élus locaux. La résistance se fait aussi au sein même de l'établissement. Les chefs de service sont souvent réfractaires car d'une certaine manière «leur poids» au sein de l'hôpital se mesure en nombre de lits de leur service.
Autre argument: la fermeture d'un lit dans un service n'apporte que des économies modestes car la charge en personnels ne peut pas diminuer en proportion. Mais surtout, avec le développement de la chirurgie ambulatoire, les syndicats dénoncent la perte de qualité de l'offre de soins, comme aujourd'hui avec la réforme des 35 heures et la réduction des effectifs, qui représentent aujourd'hui 65% des frais de fonctionnement des hôpitaux. «L'objectif n'est plus la guérison mais la sortie», avait dénoncé la CGT lors de la présentation de réforme hospitalière par Marisol Touraine, ministre de la Santé. Faux répond le ministère: «Depuis 2012, près de 30.000 soignants et non soignants en plus ont été recrutés à l'hôpital. En 2016, ce sont ainsi 1,3 milliard d'euros de plus que le gouvernement a accordé aux établissements de santé français», affirme le ministère.
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