Françoise Verchère vient d’écrire un livre sur Notre-Dame des Landes qui fera date. Un livre de combat, en trois courts chapitres, qui a le mérite de replacer le conflit en perspective.
Ce blog le publie intégralement.
Le dernier verdict du tribunal de Nantes met
le gouvernement au pied du mur : soit expulser manu militari les zadistes
du site de Notre-Dame des Landes, soit renoncer au projet d’aéroport du grand
ouest. Avec la présidentielle à l’horizon, sa décision est à la fois très
attendue et à très haut risque. Le conflit n’a que trop duré : il s’est
enlisé et plus personne ne voit comment en sortir. La fenêtre de tir politique
se restreint de jour en jour. À l’évidence, nous sommes à la veille d’un
tournant décisif.
Beaucoup de citoyens (certains n’étaient pas
nés lorsqu’il a commencé) ont une vision embrouillée du conflit. Des arguments
techniques complexes de part et d’autre, des enjeux économique, écologique et
sociétal qui s’opposent, une image de plus en plus négative des zadistes face à
l’état de droit, des violences policières qui ont grièvement blessé de jeunes
manifestants, des politiques qui s’invectivent ou qui s’observent… Il n’y a pas
eu de mort comme à Sivens (et espérons qu’il n’y en ait pas !), toutefois le
clivage laissera des traces douloureuses.
Si nous n’en sommes pas encore aux travaux
d’historiens, Notre-Dame des Landes est déjà un cas d’école qui commence à
susciter des témoignages. Celui de Françoise Verchère fera date. Parce que
c’est la vision d’une opposante historique et déterminée, d’une figure
emblématique, parce qu’elle connaît le dossier à la virgule près, mais pas
seulement. Son livre, publié sur ce blog, est évidemment partisan. Mais il est
brillant, comme à chaque fois qu’elle prend la plume. Surtout, au-delà des
arguments qu’elle déroule inexorablement, des « mensonges » qu’elle
dénonce un par un, il nous donne une vision complète et intelligible du
conflit. Pour la première fois, un document nous permet d’y voir plus clair,
qu’on soit d’accord ou pas avec son auteur.
J’imagine que ce texte appellera une réponse
tout aussi circonstanciée et brillante des partisans du projet. Il va de soi
que je me ferais un devoir de la publier à son tour s’ils le souhaitent.
En attendant, bonne lecture… E.C.
***
Vous trouverez à la fin du texte un index des principaux sigles cités.
« Je vois, j'entends, j'observe, je parle et de cette façon je témoigne, un vilain mot mais qui a encore un sens quand il murmure « c'est faux » à l'oreille de ceux qui se laissent bercer par la ritournelle du pouvoir. » Roberto Saviano (Gomorra)
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