Source : Actu coté Toulouse
Un bâtiment des allées Jean Jaurès à Toulouse est occupé depuis quelques semaines par plusieurs dizaines de personnes sans logement.
Visite guidée.
Squat pour les uns, réquisition pour les autres, l’occupation de locaux par des personnes sans-abris ou des collectifs qui leur viennent en aide noircit régulièrement les colonnes des journaux.
Trois étages dans le centre-ville de Toulouse
Mais cette fois, c’est une réquisition d’ampleur qui vient d’être officialisée à Toulouse. Au milieu des allées Jean Jaurès, 1000 m2 de bureaux sont ainsi actuellement occupés par plusieurs dizaines de personnes mal-logées. Accompagnées par des militants prônant l’autogestion, les familles se sont installées sur les deux étages de ce bâtiment à louer et organisent la vie en commun au rez-de-chaussée.
Au comptoir de la cuisine, Camille* la vingtaine, s’occupe de la visite et explique la démarche :
Même si cette réquisition n’est pas estampillée Campagne de Réquisition d’Entraide et d’Autogestion, elle en est une suite logique. Ce réseau de squat, très médiatisé il y a quelques années, avait continué sa vie en souterrain via des liens de solidarité entre les différents lieux occupés. Les besoins en hébergement sont toujours aussi importants d’où la nécessité d’ouvrir de nouveaux lieux.
Au rez-de-chaussée, des espaces de vie en commun ont vu le jour : laverie, espace informatique, cuisine, friperie se côtoient dans ce grand espace tapissé d’une moquette bleue un peu désuète. La visite est interrompue par l’arrivée d’un couple accompagné de ses deux enfants, visiblement soulagés de trouver un point de chute.
Déjà en 2012…
Il n’en reste pas moins que cette réquisition est illégale. Elle s’est d’ailleurs faite dans la plus grande discrétion cet automne. Preuve pour ces militants que les leçons du passé ont été tirées.
En effet, il y a trois ans à Toulouse, le Campagne de Réquisition d’Entraide et d’Autogestion avait fait régulièrement la une des journaux locaux en “ouvrant” des dizaines de bâtiments de l’agglomération dont les anciens locaux de l’AFPA, au pont des Demoiselles. Transformant ce lieu en centre social auto-géré, le bâtiment était devenu le QG de la campagne avant d’être expulsé fin août 2012.
À l’époque, ce centre hébergeait une quarantaine de personnes. Saturé, le 115 faisait régulièrement appel à la CREA pour proposer des hébergements d’urgence. Ce service d’urgence sociale estimait, cette année-là, que près de 40% des demandes étaient orientées vers ce collectif de militants, les autres centres plus officiels étant tous saturés.
Ces différences d’approche entre “professionnalisme” et “autogestion” étaient au cœur du débat sur le bien-fondé de ce type d’action et avaient conduit les services de l’État a faire expulser la majeure partie des bâtiments occupés. L’activité de ce collectif s’était alors considérablement affaiblie, du moins médiatiquement.
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