jeudi 3 octobre 2013

Où mène l'indépendance des universités ?

Articles d'Indépendance des Chercheurs :


http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2013/10/01/ou-mene-la-tant-vantee-autonomie-des-universites-iv-49281.html

Où mène la tant vantée "autonomie" des universités ? (IV)
Le 1er octobre 2013, le débat sur les Roms continue à accaparer une bonne partie de l'actualité, au détriment des véritables sujets de la politique française sur lesquels nous avions écrit « Chômage, budget antisocial... les Roms n'y sont pour rien ». A propos de l'erreur sur les chiffres du chômage liée à un mauvais acheminement des messages de relance à l'adresse des chômeurs, Le Parisien expose « Un "bug" chez SFR a amplifié la baisse du nombre de chômeurs en août » et Le Monde rapporte de son côté « Bug du chômage : une "responsabilité partagée", selon Pôle emploi ». Les Echos diffuse à son tour l'information « Budget : 60 milliards de nouvelles économies d’ici à 2017 » à propos du rapport mis en ligne par la Direction Générale du Trésor. Qui en parle, au milieu du débat politicien sur les Roms ? Au même moment, Euronews souligne « "Shutdown" aux USA : des milliers de fonctionnaires au chômage technique » et Libération emploie le titre « L'Etat fédéral américain au chômage technique ». On apprend aussi par Le Figaro la mise en place de « Travaux d'intérêt général pour les chômeurs anglais », et par La Tribune que « 40,1% des jeunes actifs italiens pointent au chômage ». Ou encore, par l'Humanité, que « Chapitre se débarrasse de ses 57 librairies ». Ce même 1er octobre, melty Campus interroge « Université Montpellier 3 en faillite : L'UNI sabote le mouvement ? ». Il y a deux semaines, EducPros avait annoncé « Anne Fraïsse (Montpellier 3) : "Je n'ai plus d'alternative, l'université va faire faillite" ». Précisément, où mène la tant vantée « autonomie » des universités, que la loi Fioraso a encore aggravée ? La semaine dernière, le Conseil d'Etat a annulé une décision du Conseil d'Administration (CA) de l'Université de Strasbourg qui entendait ne proposer aucun candidat au ministre de tutelle dans le cadre d'un concours pour un poste de professeur des universités en littérature française du XVIème siècle. Le CA entendait justifier une telle décision par la charge budgétaire liée à ce poste et qu'il jugeait excessive « au regard des objectifs de maîtrise de la masse salariale ». La Littérature serait-elle un sujet « peu rentable » pour les universités françaises rendues de plus en plus « autonomes » par « droites » et « gauches » ? Les Roms ont bon dos dans la machine à détourner l'attention des problèmes du moment.
Chômage, budget antisocial... les Roms n'y sont pour rien
Le 28 septembre 2013, Le blog de Brigitte dans Mediapart écrit « Les Roms, un sujet rideau de fumée...!!! » au même moment où nous complétons la rédaction du présent article. Sans doute, et quoi qu'en disent les sondages, les Français sont nombreux à s'interroger dans ce sens au vu des conséquences de plus en plus graves de la stratégie gouvernementale dans les domaines économique et social. Sur son site, l'UMP déclare « Propos de Manuel Valls sur les Roms : pour Michèle Tabarot, c'est encore un écran de fumée du gouvernement pour détourner l'attention de ses difficultés ». Mais la question des droits de l'homme et des populations dans l'affaire des Roms n'est point secondaire, comme le reconnaît le Défenseur des droits et l'a toujours souligné le Groupe d'Information et de Soutien des Immigré-e-s (GISTI). Dans Le Monde, avec le titre « Polémiques sur les Roms : halte au feu ! », Catherine Trautmann rappelle quelques chiffres : pour vingt-mille Roms installés en France, six millions vivent dans d'autres pays de l'Union Européenne et un million et demi dans trois pays de l'actuel espace Schengen nettement plus petits et moins peuplés que la France (Hongrie, Slovaquie, République tchèque). Pourquoi, alors, cette politique du gouvernement français à l'égard des Roms sur laquelle Le Monde constate notamment « Manuel Valls impose sa ligne avec la bénédiction de l'Elysée » ? L'Humanité dénonce « Roms : la France sous-utilise les fonds européens d'insertion ». Dans un article intitulé « Roms : Bruxelles hausse le ton contre Paris », Le Figaro estime que le véritable enjeu avec l'Union Européenne résiderait dans « l'ouverture du marché du travail français aux ressortissants roumains et bulgares » le 1er janvier prochain. Mais la réalité est que le gouvernement de « gauche » de François Hollande et Jean-Marc Ayrault a déjà pris toute une série de mesures pour que cette nouvelle arrivée de travailleurs d'autres pays se traduise par une accélération du développement des emplois précaires et mal payés dans tous les domaines, et par un effondrement de fait encore plus grave du droit du travail français. Un objectif doré du patronat, des multinationales et de la grande finance. Les Roms n'y sont pour rien, pas plus que les travailleurs des pays concernés. Ils ne sont pour rien, non plus, dans l'actuelle politique de François Hollande et Jean-Marc Ayrault analysée notamment dans nos articles récents « Hollande, Montebourg, privatisation de l'économie » (I) et (II) et « Ventes de terrains : le retour de la loi Cahuzac ? (I) ». Ce n'est ni un rom, ni un roumain, ni un bulgare, mais le « socialiste » français Jacques Delors, alors président de la Commission Européenne, qui a été à l'origine de l'Acte Unique Européen adopté en 1986. Pareil en ce qui concerne les négociations en vue de la création de Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Ou celles engagées après la mise en place effective de cette organisation, où un autre « socialiste » français, Pascal Lamy, a souvent représenté l'Union Européenne. Lamy est par la suite devenu directeur de l'OMC. Quant aux milieux dirigeants de Bruxelles, les « représentants français » n'y ont jamais manqué. Pareil en ce qui concerne le Fonds Monétaire International (FMI), dirigé par Christine Lagarde après Dominique Strauss-Kahn. Pour ne pas parler du record de privatisations sous la « gauche plurielle » de Lionel Jospin, ou des accords européens (éducation, retraites...) et lois antisociales adoptés sous ce même gouvernement Jospin. Que viennent faire dans ce contexte les éclats médiatiques récents du ministre de l'Intérieur Manuel Valls à propos des Roms ? Ce n'est pas les conséquences antisociales d'une politique, mais les prochaines échéances électorales, que semble craindre l'actuel gouvernement. Une pétition « Roms : la commune humanité bafouée » est en cours de signature.
 

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