Communiqué de presse (9 octobre 2013)
Le Comité scientifique sur les risques
sanitaires et environnementaux (SCHER, un comité scientifique chargé de
conseiller la Commission européenne) vient de rendre public, ce 25
septembre, un rapport préliminaire sur les risques environnementaux et
les effets sanitaires indirects dus aux amalgames dentaires [1]. S’il
est loin de faire le tour des implications écologiques liées au mercure
dentaire, il dévoile néanmoins des résultats particulièrement sombres :
les experts estiment en effet que, dans certaines régions d’Europe, les rejets de mercure dentaire pourraient suffire à eux seuls à contaminer le poisson au-delà des valeurs limites tolérables.
Ce nouveau rapport est le dernier d’une
longue série de signaux d’alerte. Ainsi, en juillet 2012, un rapport
d’experts indépendants remis à la Commission européenne évaluait la
consommation de mercure dentaire dans l’Union à 75 tonnes par an en
moyenne [2]. 75 tonnes d’un des éléments les plus dangereux,
considéré comme si préoccupant que 140 Nations se sont accordées en
janvier dernier, au terme de négociations historiques, pour en réduire
drastiquement les usages et les rejets afin de protéger les populations
[3] : jamais une substance chimique n’avait fait l’objet d’une telle
réglementation internationale [4].
Ce même rapport estimait qu’environ la
moitié des rejets de mercure est « potentiellement biodisponible,
susceptible en particulier de contaminer les poissons » [5]. Dans le
poisson, le mercure se trouve sous forme de méthylmercure. Une étude
scientifique récente estime que l’ingestion de méthylmercure par les
femmes enceintes coûterait chaque année sur notre continent plus de 600
000 points de QI aux nouveaux-nés [6].
La consommation de poisson constitue la
deuxième source d’exposition au mercure pour les Européens, la première
venant des amalgames dentaires, ce qui a encore été confirmé par une
récente expertise de l’Autorité Européenne de sécurité des aliments
(EFSA), qui estime que les amalgames dentaires sont responsables d’une
imprégnation excessive des Européens en mercure [7]. Ainsi, à l’exposition mercurielle directe des amalgames, s’ajoute une exposition indirecte tout aussi préoccupante.
Il n’est pas tolérable de laisser perdurer
cette situation alors que la dangerosité du mercure dentaire devient
chaque jour plus évidente et que des alternatives sans danger sont
efficaces et disponibles [8].
Les autorités françaises ont récemment donné des signes encourageants en faveur d’une interdiction des amalgames dentaires : nous espérons maintenant qu’elles vont porter cette position devant les autres États membres. Une position claire de l’Europe sur cette question est attendue dans les mois à venir.
Les autorités françaises ont récemment donné des signes encourageants en faveur d’une interdiction des amalgames dentaires : nous espérons maintenant qu’elles vont porter cette position devant les autres États membres. Une position claire de l’Europe sur cette question est attendue dans les mois à venir.
[1]. http://ec.europa.eu/health/scientific_committees/environmental_risks/docs/scher_o_164.pdf
[2]. European Commission. Study on the potential for reducing mercury pollution from dental amalgam and batteries, prepared by Bio Intelligence Service, 2012.
[3]. http://www.non-au-mercure-dentaire.org/les-dossiers.php?article=187
[4]. La « Convention de Minamata » doit être ratifiée dans les jours à venir, lors d’une conférence qui se tiendra du 9 au 11 octobre à Minamata (Japon), ville sinistrée par une pollution au mercure d’origine industrielle.
[5]. European Commission. Study on the potential for reducing mercury pollution from dental amalgam and batteries, op. cit.
[6]. Bellanger M, Pichery C, Aerts D, Berglund M, Castano A, Cejchanová M, Crettaz P, Davidson F et al. Economic benefits of methylmercury exposure control in Europe: Monetary value of neurotoxicity prevention. Environmental Health 2013, 12:3. Cette vaste perte d’intelligence collective a aussi son versant socio-économique, dans la mesure où un QI plus faible se traduit par une productivité amoindrie : le manque à gagner s’élèverait annuellement à 8 ou 9 milliards d’euros.
[7]. http://www.efsa.europa.eu/en/efsajournal/doc/2985.pdf
[8]. NORDEN. Mercury – reductions are feasible. Dental treatment without mercury is becoming the norm, pp. 29-31. Copenhagen, 2010.
[2]. European Commission. Study on the potential for reducing mercury pollution from dental amalgam and batteries, prepared by Bio Intelligence Service, 2012.
[3]. http://www.non-au-mercure-dentaire.org/les-dossiers.php?article=187
[4]. La « Convention de Minamata » doit être ratifiée dans les jours à venir, lors d’une conférence qui se tiendra du 9 au 11 octobre à Minamata (Japon), ville sinistrée par une pollution au mercure d’origine industrielle.
[5]. European Commission. Study on the potential for reducing mercury pollution from dental amalgam and batteries, op. cit.
[6]. Bellanger M, Pichery C, Aerts D, Berglund M, Castano A, Cejchanová M, Crettaz P, Davidson F et al. Economic benefits of methylmercury exposure control in Europe: Monetary value of neurotoxicity prevention. Environmental Health 2013, 12:3. Cette vaste perte d’intelligence collective a aussi son versant socio-économique, dans la mesure où un QI plus faible se traduit par une productivité amoindrie : le manque à gagner s’élèverait annuellement à 8 ou 9 milliards d’euros.
[7]. http://www.efsa.europa.eu/en/efsajournal/doc/2985.pdf
[8]. NORDEN. Mercury – reductions are feasible. Dental treatment without mercury is becoming the norm, pp. 29-31. Copenhagen, 2010.
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