Des mouvements sociaux comme
La Via Campesina, OilWatch
International, Global Forest
Coalition, Migrants Rights
International, Indigenous
Environmental Network,
Grassroots Global Justice
Alliance, Attac France et plus
de 330 organisations (1),
représentant plus de 200
millions de personnes dans le
monde, notamment des paysans et
des petits agriculteurs, des
populations indigènes, des
migrant-e-s, des
travailleur-se-s, des
femmes, des personnes de
couleur, des militants pour
la justice climatique et
environnementale, dénoncent
l'emprise du secteur privé
et des multinationales sur
le Sommet sur le climat
organisé par M. Ban Ki-Moon.
Dans une déclaration commune
publiée le 16 septembre, ils
plaident pour des
changements systémiques, et
contre les initiatives
basées sur des partenariats
public-privé et des
mécanismes de marché qui
structurent actuellement
l'ordre du jour du Sommet,
comme les projets REDD + et
d'agriculture urbaine
intelligente face au climat
(« climate smart
agriculture ») ou encore les
projets liés à l'initiative
Energie renouvelable pour
tous (« Sustainable Energy
for All - SE4All »)
La
déclaration exige de prendre
dix actions concrètes pour
éviter le chaos climatique, y
compris d'immédiats
engagements contraignants pour
rester en deçà de 1,5 °C de
réchauffement global. Les
mouvements sociaux
maintiennent leur mise en
garde contre ce qu'ils
appellent les « fausses
solutions » et les actions
nocives que les grandes
entreprises, invitées par le
Secrétaire général de l'ONU
Ban Ki-Moon à jouer un rôle
majeur, promeuvent.
Pour
Geneviève Azam, porte-parole
d'Attac France, « les
négociations sur le changement
climatique sont dominées par
des Etats irresponsables, des
pollueurs et des entreprises
qui ne se soucient que de
leurs propres intérêts, que ce
soit à travers de nouvelles
exploitations d'énergies
fossiles, de nouveaux marchés
carbone ou d'autres fausses
solutions telles que les
agro-énergies industrielles
qui détruisent les forêts, les
sols, les zones humides, les
rivières, les mangroves et les
océans »
Selon
Carlos Marentes, membre de la
Via Campesina, « le sommet sur
le climat de New York est
organisé en grande pompe mais
ne propose aucune alternative
systémique véritable. Au
contraire il encourage
plusieurs fausses solutions
d'une économie verte qui n'en
a que le nom, telles que de
dangereuses solutions
techno-scientifiques ou des
mécanismes de marché qui
feront plus de mal que de
bien. Il refuse de reconnaître
que le changement climatique
est le résultat d'un système
économique injuste qui
poursuit une croissance sans
fin, concentre les richesses
dans les mains de quelques-uns
et surexploitent la nature
jusqu'à l'effondrement ».
Les
mouvements sociaux soulignent
que vouloir stopper les
dérèglements climatiques
impliquerait de mettre fin au
régime de libre-échange qui
permet de poursuivre une
croissance sans fin et
d'assurer des profits sans
limite aux multinationales.
Ils appellent à mettre fin aux
négociations, le plus souvent
secrètes, visant à étendre le
régime de libre-échange et
d'investissements de l'OMC,
ainsi que celles de l'Accord
de partenariat transpacfique
(TPP), de l'Accord de
libre-échange nord-américain
(TAFTA) et d'autres accords
bilatéraux, régionaux ou
multilatéraux qui cherchent à
marchandiser toutes les
dimensions de la nature. Pour
Nnimmo Bassey, de
l'organisation Health of
Mother Earth Foundation
(HOMEF), « ces accords minent
les populations qui
travaillent, détruisent la
nature, et réduisent
considérablement la capacité
des populations à définir
leurs propres priorités
économiques, sociales et
environnementales ».
Le
Sommet de New York est
présenté comme une étape
importante sur la route de la
21ème
conférence des parties (COP)
de la Convention de l'ONU sur
les changements climatiques
qui se tiendra à Paris en
2015. Mais les mouvements
sociaux soulignent que cela
exigerait des engagements
légalement contraignants et
une réelle volonté de
changement, et non la
poursuite du statu-quo tel
qu'actuellement proposé.
« Bien-entendu qu'il faut des
actions concrètes ! Mais pas
n'importe lesquelles. Nous ne
voulons plus d'engagements
volontaires et de promesses
vides. Il sera impossible
d'éviter le chaos climatique,
si nous ne faisons rien pour
nous attaquer à l'inaction des
gouvernements subordonnés aux
intérêts d'entreprises
polluantes. Il est essentiel
de renforcer nos luttes
concrètes sur le terrain et de
concentrer nos énergies sur la
transformation du système
capitaliste », conclut Cindy
Wiesner de Grassroots Global
Justice.
(1) La déclaration et la liste complète des signataires est disponible ici :
ttp://climatespace2013.wordpress.com/2014/09/16/se-mobiliser-et-sorganiser-pour-eviter-et-stopper-la-fievre-de-la-planete/
http://climatespace2013.wordpress.com/2014/09/16/se-mobiliser-et-sorganiser-pour-eviter-et-stopper-la-fievre-de-la-planete/
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire