Communiqué de presse - 2
septembre 2014
EDF et le
CIDEN à la barre pour violation d'une mise en demeure
Même en démantèlement, l’ancien réacteur
Superphénix reste dangereux. Alors que les plus
grandes précautions devraient être de rigueur sur
le site de Creys-Malville, EDF et le Centre
d'Ingénierie Déconstruction et Environnement
(CIDEN) se sont rendus coupables de négligences
caractérisées. Mis en demeure en 2012 par
l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), l’exploitant
a ignoré les prescriptions qui le sommaient de
renforcer les moyens de gestion des situations
d’urgence. Suite à une plainte du Réseau "Sortir
du nucléaire", le Parquet a décidé d’engager des
poursuites à l’encontre d’EDF et du CIDEN.
L’audience aura lieu le 3 septembre 2014, à 13h30, au Tribunal correctionnel de Bourgoin-Jallieu.
L’audience aura lieu le 3 septembre 2014, à 13h30, au Tribunal correctionnel de Bourgoin-Jallieu.
Creys-Malville : un site à risques
Sur le site de Creys-Malville, dans
l’Isère, l’ancien surgénérateur Superphénix côtoie
l’Atelier pour l’entreposage du combustible (APEC), où
sont stockées des tonnes d’assemblages de combustible
au plutonium, neuf et usés. Sur le chantier de
démantèlement du réacteur, entamé depuis près de 15
ans, 400 personnes travaillent quotidiennement à
proximité de substances à risque (matériaux irradiés,
sodium). Depuis 2005, c’est le CIDEN, une branche
d’EDF, qui exerce la responsabilité d’exploitant, de
maître d’ouvrage de l’ensemble des installations du
site et de maître d’oeuvre pour l’étude et la
réalisation des travaux de déconstruction.
Une gestion chaotique de la sécurité du chantier de démantèlement
Suite à une inspection menée du 30
mai au 1er juin 2012 à la lumière de l’accident de
Fukushima sur les thèmes « séisme », « inondation »,
« alimentations électriques », « source froide »,
« refroidissement » et « plan d’urgence interne », l’ASN
a mis, le 5 juillet 2012, EDF en demeure de
renforcer les moyens de gestion des situations
d’urgence sur le site. En effet, l’organisation
du personnel d’intervention ne permettait pas de faire
face à un feu de sodium, ni d’accueillir
convenablement les secours tout en assurant la
surveillance du site. La gestion de la sécurité du
chantier de démantèlement est à l’image des douze
années de fonctionnement du réacteur : chaotique.
Une mise en demeure de l’ASN bafouée par EDF et le CIDEN
Dans la nuit du 25 au 26 avril 2013
et dans la journée du 30 avril 2013, une nouvelle
inspection a eu lieu sur le thème « Conduite
accidentelle et Plan d’Urgence Interne ». Cette
inspection visait notamment, par le biais d’un
exercice de gestion de crise, à vérifier que les
mesures prises par l’exploitant suite à la décision de
l’ASN étaient mises en œuvre et opérationnelles.
Or, comme le révèle la lettre de suites de
l’ASN du 9 août 2013, le bilan de cette
inspection était très négatif et les termes de la mise
en demeure du 5 juillet 2012 n’avaient pas été
respectés. Ainsi, le personnel n’était toujours pas
formé et entraîné aux situations d’urgence,
l’organisation interne ne permettait pas
l’intervention efficace des secours et les téléphones
prévus pour les communications d’urgence ne
fonctionnaient même pas correctement !
Ces graves défaillances
mettent clairement en danger les travailleurs du
site, la population et l’environnement. Le Réseau
"Sortir du nucléaire" a donc porté plainte le 14
novembre 2013. Le Parquet a décidé d’engager des
poursuites contre EDF et le CIDEN pour le délit de
non-respect d’une mise en demeure de l’ASN, une
première en France ! L’affaire sera examinée par le
Tribunal correctionnel de Bourgoin-Jallieu, le 3
septembre 2014, à 13h30. Le Réseau "Sortir du
nucléaire" appelle à se rendre au tribunal et à
assister à l’audience.
En savoir plus et lire la plainte : http://www.sortirdunucleaire.org/Superphenix-MEDContacts presse :
Marie Frachisse (juriste, sur place) - 07 62 58 01 23
Etienne Ambroselli (avocat) - 06 09 30 80 67
Marc Saint Aroman (administrateur) – 05 61 35 11 06
Philippe Brousse (coordinateur) - 06 69 21 87 23
Charlotte Mijeon - 06 64 66 01 23
Retrouvez ce communiqué sur notre site : http://www.sortirdunucleaire.org/violation-MED-Superphénix
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