Source : Bastamag
Alors même que 896 000 personnes sont privées de logement personnel [1], la France compte plus de trois millions de logements vacants selon l’Insee.
Soit un million de logements vides de plus par rapport à 2008 ! C’est
dans ce contexte que l’association Droit au logement a décidé, le
dimanche 6 janvier, de réquisitionner un immeuble de près de 10 000 m2,
vacant depuis plus d’un an, situé au 122-126 rue Château des Rentiers
(sic) dans le 13e arrondissement de Paris.
Cet immeuble est la propriété du groupe Amundi, un fonds d’investissement gestionnaire de 1500 milliards d’euros d’actifs, filiale du Crédit agricole. Le bâtiment abritait jusque fin 2017 les services de la brigade financière avant qu’ils ne déménagent dans leur nouveau siège. Lors de cette action, le DAL a rappelé son exigence auprès du gouvernement d’« appliquer la loi de réquisition sur les biens appartenant à des grands propriétaires privés, pour loger en urgence les personnes sans logis, vivant des situations de grande précarité dans la rue, dans des hôtels ou chez des tiers ».
Répression policière des sans logis
Vers 14h, environ 200 personnes, majoritairement sans logis, ont investi le bâtiment. La police est rapidement arrivée sur les lieux, bloquant les entrées et sorties, avant d’évacuer les occupants le soir-même. « L’intervention policière a été très brutale envers un public très vulnérable. Cela fait au moins 25 ans que l’on avait pas été traités comme ça, confie Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole du Dal, à Basta !.
« Il y avait avec nous surtout des femmes, des enfants, des personnes âgées et handicapées. Cela n’a pas empêché les coups de matraques, les coups de pieds, les bousculades envers des gens handicapés », précise t-il. Des personnes blessées font valoir des arrêts de travail de trois à sept jours. Le Dal compte se rendre à l’Inspection générale des services (IGS) afin qu’une enquête soit diligentée sur les conditions d’interventions de la police.
Un fonds d’investissement, propriétaire du bâtiment vacant, porte plainte
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Suite à cette action, Jean-Baptiste Eyraud a été auditionné par la police ce mercredi 9 janvier suite au dépôt de deux plaintes. Une première plainte pour dégradation a été déposée par le groupe Amundi, propriétaire de l’immeuble vacant. « Une deuxième plainte pour des prétendues violences a été déposée par le vigile présent dans l’immeuble le matin », souligne Jean-Baptiste Eyraud qui se défend de toute dégradation et violence. L’avis du parquet est désormais attendu avant de savoir si des poursuites judiciaires seront ou non engagées.
Cette audition intervient alors que le gouvernement mène, selon le DAL, « une politique du logement libérale, de soutien au logement cher et à la spéculation, et de baisse drastique des aides au logement et à la production de HLM » (lire nos articles sur la loi Elan). « On n’a aucun signal du gouvernement en matière de réquisition, déplore Jean-Baptiste Eyraud. Ils défendent plutôt les propriétaires que les sans abri. » Alors qu’Emmanuel Macron s’était engagé en juillet 2017 à ne « plus (...) avoir des femmes et des hommes dans les rues », la France compte actuellement plus de 150 000 sans abri.
Cet immeuble est la propriété du groupe Amundi, un fonds d’investissement gestionnaire de 1500 milliards d’euros d’actifs, filiale du Crédit agricole. Le bâtiment abritait jusque fin 2017 les services de la brigade financière avant qu’ils ne déménagent dans leur nouveau siège. Lors de cette action, le DAL a rappelé son exigence auprès du gouvernement d’« appliquer la loi de réquisition sur les biens appartenant à des grands propriétaires privés, pour loger en urgence les personnes sans logis, vivant des situations de grande précarité dans la rue, dans des hôtels ou chez des tiers ».
Répression policière des sans logis
Vers 14h, environ 200 personnes, majoritairement sans logis, ont investi le bâtiment. La police est rapidement arrivée sur les lieux, bloquant les entrées et sorties, avant d’évacuer les occupants le soir-même. « L’intervention policière a été très brutale envers un public très vulnérable. Cela fait au moins 25 ans que l’on avait pas été traités comme ça, confie Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole du Dal, à Basta !.
« Il y avait avec nous surtout des femmes, des enfants, des personnes âgées et handicapées. Cela n’a pas empêché les coups de matraques, les coups de pieds, les bousculades envers des gens handicapés », précise t-il. Des personnes blessées font valoir des arrêts de travail de trois à sept jours. Le Dal compte se rendre à l’Inspection générale des services (IGS) afin qu’une enquête soit diligentée sur les conditions d’interventions de la police.
Un fonds d’investissement, propriétaire du bâtiment vacant, porte plainte
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Suite à cette action, Jean-Baptiste Eyraud a été auditionné par la police ce mercredi 9 janvier suite au dépôt de deux plaintes. Une première plainte pour dégradation a été déposée par le groupe Amundi, propriétaire de l’immeuble vacant. « Une deuxième plainte pour des prétendues violences a été déposée par le vigile présent dans l’immeuble le matin », souligne Jean-Baptiste Eyraud qui se défend de toute dégradation et violence. L’avis du parquet est désormais attendu avant de savoir si des poursuites judiciaires seront ou non engagées.
Cette audition intervient alors que le gouvernement mène, selon le DAL, « une politique du logement libérale, de soutien au logement cher et à la spéculation, et de baisse drastique des aides au logement et à la production de HLM » (lire nos articles sur la loi Elan). « On n’a aucun signal du gouvernement en matière de réquisition, déplore Jean-Baptiste Eyraud. Ils défendent plutôt les propriétaires que les sans abri. » Alors qu’Emmanuel Macron s’était engagé en juillet 2017 à ne « plus (...) avoir des femmes et des hommes dans les rues », la France compte actuellement plus de 150 000 sans abri.
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