«Guerre au chômage ! Pas aux chômeurs.» Dans la Loire, à Andrézieux-Bouthéon, une soixantaine de chômeurs de Lyon et de Saint-Etienne ont déployé une banderole sur la façade du centre régional du contrôle de la recherche d’emploi, a-t-on appris jeudi auprès de la CGT. Depuis le début de matinée, ils occupent ces bureaux administratifs où des agents de Pôle emploi sont chargés de surveiller les démarches des demandeurs d’emploi et de jauger de leur niveau d’implication pour retrouver un emploi. Avec à la clé une sanction pour ceux qui sont identifiés comme ne jouant pas le jeu : la radiation temporaire. Des bureaux où, en temps normal, on ne trouve pas de demandeurs d’emploi, les procédures de contrôle se faisant principalement à distance, notamment par courrier et appel téléphonique.

«Radier à tour de bras»

«Nous exigeons le retrait du décret anti-chômeurs et la fin de cette chasse aux chômeurs», explique Tennessee Garcia, porte-parole de la CGT privés d’emploi et précaires. Le syndicat qui plaide «pour le droit au travail et à l’indemnisation» s’active depuis plusieurs jours pour faire annuler les nouvelles règles de sanction applicables aux chômeurs jugés insuffisamment zélés. Adoptées fin décembre, ces dernières sont globalement plus strictes. Changement notoire : jusqu’à présent, lorsqu’une radiation était prononcée, elle s’accompagnait d’une mise en parenthèse de l’indemnisation chômage. Désormais, avec le nouveau décret, l’indemnisation est tout simplement perdue dans la majorité des cas. De quoi accroître encore l’angoisse du contrôle chez les demandeurs d’emploi.

La CGT dénonce la «multiplication des radiations», permise notamment par l’accroissement du nombre de contrôleurs, dont l’effectif doit passer à mille à moyen terme. Autre grief : les procédures, dans lesquelles ces agents «ont toujours le dernier mot». Et la CGT d’en déduire : «L’objectif est donc bien de radier à tour de bras, pour donner l’impression que ces chômeurs radiés seraient autant de demandeurs d’emploi en moins.»

Amandine Cailhol