Publié dans Libération
—Parce qu'ils constatent l'injustice sociale avec des fins de mois difficiles et parce qu'ils peuvent apporter des solutions à l'urgence climatique, les paysans bio appellent à s'unir au mouvement social.
Tribune. Nous sommes paysans bio et nous
rejoignons les gilets jaunes. Nous appelons les paysans et le reste de
la société à généraliser cette convergence et demandons à nos
organisations de prendre leurs responsabilités. Injustice sociale,
injustice fiscale et urgence climatique même combat, mêmes victimes et
mêmes responsables. Pour les paysans bio, il est également temps de
s’organiser, de se mobiliser ensemble, de repenser dans sa totalité ce
système économique et politique conçu par et pour les riches et les
puissants.
Par nos pratiques vertueuses et notre respect de l’environnement et de la biodiversité, nous apportons des solutions à l’urgence climatique. Par les valeurs que l’agriculture paysanne bio véhicule, nous apportons également des solutions face à l’injustice sociale, et à la réduction en «esclavage» de nos vies. Ne vivons plus comme des esclaves.
Solution écologique et émancipatrice, l’agriculture paysanne bio que nous portons peut amener à plus d’autonomie alimentaire, à la relocalisation des productions et des ventes, à la création du lien partout à l’échelle locale et à la généralisation de l’économie circulaire. Cette démarche est plébiscitée, nous le constatons chaque jour.
Pourtant les paysans bio subissent quotidiennement l’ensemble des maux que mettent en avant les gilets jaunes.
Nous connaissons «injustice fiscale» et retard de paiement. Les aides en faveur de l’agriculture biologique (dont nous sommes sûrement moins dépendants qu’en conventionnel) ont entre deux et trois ans de retard. Situation intenable pour nombre d’entre nous sans que jamais le vent de la révolte soit suffisant pour balayer l’absurdité de ces retards et du système permettant ces aides. Il est temps de tout mettre à plat, dans tous les domaines et aussi en agriculture biologique. Repenser les choses pour être résilients à l’échelle locale, soutenus et autonomes. Les produits de qualité que nous proposons devraient pouvoir être accessibles à toutes et tous et devraient nous permettre, nous paysans bio de vivre dignement. Ce n’est pas le cas, ni pour nous, ni pour l’accessibilité des produits.
Nous connaissons l'«injustice sociale». Nourrir, même bien, vaut moins que spéculer. De la production à la «consommation», des moyens de productions au parasitage des grosses sociétés, de l’aliénation par le travail à l’implication locale, nous devons tout remettre à plat.
Nous sommes en prise avec l'«urgence climatique». Nous sommes certainement la dernière génération à pouvoir faire quelque chose, il nous reste peu de temps et en tant que paysans bio, nous sommes des acteurs du changement. Pourtant nous subissons en premier lieu les conséquences du dérèglement climatique. Nous constatons qu’une transition douce n’est pas suffisante : c’est maintenant que tout se joue radicalement tant pour ce qui nous entoure que pour celles et ceux qui nous entourent. Nous retrouvons les mêmes victimes à savoir les plus faibles, les plus démunies, les plus précaires. Ceux qui, noyés dans le quotidien des obligations et des urgences ne prennent plus le temps ou le droit de prendre la parole. Nous retrouvons également les mêmes responsables : grandes entreprises, milliardaires, puissants, système basé sur la croissance et le profit. Ceux-là mêmes qui imposent des taxes et des normes aux plus défavorisés sans se les imposer à eux-mêmes et sans mettre en place des alternatives viables et souhaitables. Ils ont fait un choix, celui de maintenir leur microcosme et leur pouvoir au détriment de la planète et de ses habitants. Faisons-le nôtre : renversons la table et repensons tout, partout où il nous semblera bon de le faire.
Voilà pourquoi, en tant que paysans bio, nous pensons qu’il ne faut pas passer à côté de l’occasion de contribuer au mouvement des gilets jaunes. Il représente peut-être la seule occasion que nous ayons de reprendre en main nos vies, nos fins de mois et la fin du monde.
Par nos pratiques vertueuses et notre respect de l’environnement et de la biodiversité, nous apportons des solutions à l’urgence climatique. Par les valeurs que l’agriculture paysanne bio véhicule, nous apportons également des solutions face à l’injustice sociale, et à la réduction en «esclavage» de nos vies. Ne vivons plus comme des esclaves.
Solution écologique et émancipatrice, l’agriculture paysanne bio que nous portons peut amener à plus d’autonomie alimentaire, à la relocalisation des productions et des ventes, à la création du lien partout à l’échelle locale et à la généralisation de l’économie circulaire. Cette démarche est plébiscitée, nous le constatons chaque jour.
Pourtant les paysans bio subissent quotidiennement l’ensemble des maux que mettent en avant les gilets jaunes.
Nous connaissons «injustice fiscale» et retard de paiement. Les aides en faveur de l’agriculture biologique (dont nous sommes sûrement moins dépendants qu’en conventionnel) ont entre deux et trois ans de retard. Situation intenable pour nombre d’entre nous sans que jamais le vent de la révolte soit suffisant pour balayer l’absurdité de ces retards et du système permettant ces aides. Il est temps de tout mettre à plat, dans tous les domaines et aussi en agriculture biologique. Repenser les choses pour être résilients à l’échelle locale, soutenus et autonomes. Les produits de qualité que nous proposons devraient pouvoir être accessibles à toutes et tous et devraient nous permettre, nous paysans bio de vivre dignement. Ce n’est pas le cas, ni pour nous, ni pour l’accessibilité des produits.
Nous connaissons l'«injustice sociale». Nourrir, même bien, vaut moins que spéculer. De la production à la «consommation», des moyens de productions au parasitage des grosses sociétés, de l’aliénation par le travail à l’implication locale, nous devons tout remettre à plat.
Nous sommes en prise avec l'«urgence climatique». Nous sommes certainement la dernière génération à pouvoir faire quelque chose, il nous reste peu de temps et en tant que paysans bio, nous sommes des acteurs du changement. Pourtant nous subissons en premier lieu les conséquences du dérèglement climatique. Nous constatons qu’une transition douce n’est pas suffisante : c’est maintenant que tout se joue radicalement tant pour ce qui nous entoure que pour celles et ceux qui nous entourent. Nous retrouvons les mêmes victimes à savoir les plus faibles, les plus démunies, les plus précaires. Ceux qui, noyés dans le quotidien des obligations et des urgences ne prennent plus le temps ou le droit de prendre la parole. Nous retrouvons également les mêmes responsables : grandes entreprises, milliardaires, puissants, système basé sur la croissance et le profit. Ceux-là mêmes qui imposent des taxes et des normes aux plus défavorisés sans se les imposer à eux-mêmes et sans mettre en place des alternatives viables et souhaitables. Ils ont fait un choix, celui de maintenir leur microcosme et leur pouvoir au détriment de la planète et de ses habitants. Faisons-le nôtre : renversons la table et repensons tout, partout où il nous semblera bon de le faire.
Voilà pourquoi, en tant que paysans bio, nous pensons qu’il ne faut pas passer à côté de l’occasion de contribuer au mouvement des gilets jaunes. Il représente peut-être la seule occasion que nous ayons de reprendre en main nos vies, nos fins de mois et la fin du monde.
APPEL AUX PAYSANS A REJOINDRE LES BLOCAGES DE SUPERMARCHES en périphérie des villes comme à Toulouse et ailleurs...pour proposer une alternative aux blocages !!! L'initiative serait heureuse...Avec joie allégresse et des bons produits, la fête est plus folle, non ? Contact sur ce blog et dans la presse plutôt indépendante...réseaux sociaux également. Faites tourner l'information svp.
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