Source : La Confédération Paysanne
La Confédération paysanne réaffirme qu'il y a
urgence à sortir des pesticides qui, années après années font mourir les
paysannes et paysans et continuent de creuser le fossé entre notre
profession et le reste de la société.
Le Président Macron a déclaré hier, dans un exercice de communication
d'autopromotion, que ce ne sera pas possible, finalement, de sortir à
100% du glyphosate en trois ans, à cause… des importations. Nous, nous
lui disons que c'est possible ! Il suffit que le Président se saisisse
des propositions de la Confédération paysanne pour permettre la sortie
des pesticides et abandonne les outils de communication tel le « contrat
de solutions » co-signé par les principales firmes phytopharmaceutiques
qui vivent de la vente de ces pesticides.
Depuis
des années, des pratiques de l'agriculture paysanne, de l'agroécologie,
des techniques de désherbage mécaniques, les rotations de cultures, l'usage des préparations naturelles peu préoccupantes (PNPP*)…
bref l'agronomie, sont utilisées, expérimentées, transmises entre
paysan-ne-s lors de formations et d'échanges, au quotidien, portés par
la Confédération paysanne pour réduire l'utilisation des pesticides de synthèse.
La généralisation de l'usage des pesticides est le symptôme d'un modèle agricole fondé sur le libre-échange, entraînant une compétition acharnée sur les coûts et les prix et donc une grande difficulté pour les paysan-ne-s
à obtenir un revenu juste et stable. Sortir des pesticides présuppose
donc une transformation de la condition économique faite aux
paysan-ne-s, qui fait des pesticides une béquille au revenu.
C'est pourquoi, en parallèle de ces pratiques agronomiques, la Confédération paysanne revendique
la fin des accords de libre-échange, la mise en place de clauses de
sauvegarde et l'application de prix minimum d'entrée pour les fruits et
légumes importés. C'est cet ensemble de propositions qui permettront, via la transition agricole permise par la PAC* et des politiques publiques volontaristes inscrites dans la durée, une réelle sortie des pesticides.
Les paysan-ne-s n'ont pas besoin de coup de com' ou de pseudo contrat de mauvaises solutions mais
de véritables engagements politiques, économiques et agronomiques qui
les accompagnent financièrement pour envisager et s'engager dans la
sortie des pesticides. L'urgence de la réconciliation du monde paysan et
des citoyen-ne-s, la reconquête de prix rémunérateurs, la meilleure
qualité de vie des paysan-n-es méritent mieux que des écrans de fumée,
destinés à masquer l'incapacité des pouvoirs publics et les manœuvres
des tenants du système de dépendance des paysan-ne-s à l'agro-industrie. Il est temps d'ouvrir de nouveaux horizons pour notre métier !
En téléchargement :
Pesticides : nos positions
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