Mathieu Gallet, le président-directeur général de Radio France (photo : Bestimage)
LÀ-BAS Hebdo n°10, seconde partie, accessible à tous grâce aux Abonnés Modestes et Géniaux.
Neuvième jour de grève à Radio
France. Pas une grève comme une autre : une grève de civilisation.
Depuis la fin des années 1970, les grands intérêts privés ont mis en
route un énorme rouleau compresseur pour privatiser, délocaliser, et
s’attaquer aux grands secteurs publics, lentement ou brutalement. Dans
le domaine audiovisuel, il reste une forteresse : Radio France. Un
service public admirable, qui connaît un succès quotidien : 12 à 14
millions écoutent chaque jour au moins une des radios du service public.
Radio France a une longue histoire, issue
du Conseil National de la Résistance, et c’est chaque jour le symbole
sonore de l’attachement des Français au bien public. Le succès de Radio
France est dû aussi à la publiphobie. Les Français sont majoritairement
publiphobes. Une partie d’entre eux supportent la publicité, les autres
écoutent Radio France !
Radio France est aussi un succès
dans son financement original que constitue la redevance. 26 € par an
pour sept chaînes de radio, deux orchestres, des chœurs. C’est donc
cette réussite, ce symbole, cette forteresse que les partisans de la
privatisation cherchent à abattre. Et que les salariés, les syndicats et
les auditeurs entendent défendre : l’émancipation contre la
consommation.
Un reportage de Gaylord VAN WYMEERSCH.
Écouter l'émission
Et rendez-vous demain, la veille
du second tour des élections départementales, pour un nouveau reportage
d’Anaëlle Verzaux à Pinon dans l’Aisne : « Y’a tellement personne ». La France s’en va en friche, et les Français s’en fichent : depuis quand l’Aisne rime avec FN ?
Les différentes séquences de l’émission
Partie 1ère : Non, Monsieur le président, Radio France n’est pas une marque
Dans le studio 105 refait à neuf, ils
étaient 600 salariés gonflés à bloc, tous métiers confondus, en grève
illimitée. Motif ? Cinquante millions de budget en moins dont ils vont
faire les frais. Un plan de licenciement de 300 emplois est déjà dans
les tuyaux selon les syndicats. Il aurait été demandé à divers petits
chefs de fournir discrètement des listes d’employés superflus et tout ça
alors même que le chantier de reconstruction de la maison lancé depuis
plus de dix ans pour 176 millions d’euros dépasse les 584 millions
aujourd’hui. Un gâchis pharaonique dont nul ne peut dire le terme. Le
projet de Mathieu Gallet, président-directeur général ? « Garantir la marque Radio France. »
Partie 2 : Grâce à la grève, j’ai découvert que je n’écoutais que Radio France
Partie 2 : Grâce à la grève, j’ai découvert que je n’écoutais que Radio France
Mercredi 25 mars, assemblée générale des
salariés de Radio France. Radio France, première entreprise culturelle
d’Europe, 4 300 collaborateurs permanents, 12 à 14 millions auditeurs
quotidiens. Voilà déjà une semaine que les salariés de Radio France sont
en grève, pour lutter contre le projet de démantèlement du service
public audiovisuel, qui commencerait par le départ "volontaire" de 300
premiers emplois. Suppressions de postes inacceptables pour les salariés
en lutte, alors même que le Canard enchaîné révèle les dépenses dispendieuses du président Mathieu Gallet en rénovation de boiseries et en réfection de son image.
Assemblée générale des salariés de Radio France (photo : Éric Chaverou)
Partie 3 : Ce n’est pas aux emplois de payer les murs
« À tant d’idées, de mots, d’images,
de sons, lancés sur des ondes merveilleuses, à toutes ces rafales de
suggestions déclenchées vers la foule secrète des esprits, bref à la
radio, fallait-il une maison ? Oui ! Car, pour étendues que soient ses
limites, dispersées ses sources et variées ses émissions, la radio est
une œuvre humaine, autrement dit collective. » Voilà comment De
Gaulle inaugurait la Maison de la Radio il y a plus de cinquante ans, le
14 décembre 1963. Cette Maison ronde, ce sont des bureaux, des studios,
des techniciens, des journalistes, mais comme une petite ville, c’est
aussi un tas d’autres métiers, d’artisans, d’hommes et de femmes de
ménage, de serruriers, de cuisiniers, de petites mains et de fines
oreilles qui participent à ces sept chaînes de radio.
La tour de la Maison de la Radio pendant les travaux (photo : Christophe Abramowitz)
Partie 4 : Des défilés Hermès dans les studios
Télécharger le MP3 (*ou cliquez sur ce lien http://la-bas.org
Ce mercredi 25 mars, c’est Mathieu Gallet qui est convoqué par la Ministre de la Culture, laquelle lui demande un véritable « projet stratégique et financier stable »,
avant que soient reçus les représentants de l’intersyndicale de Radio
France. Les salariés en lutte sont venus sous les fenêtres du Ministère
de la Culture manifester leur inquiétude devant la casse de la radio
publique française. Une lutte, une grève de civilisation, celle qui
défend l’émancipation des auditeurs et des travailleurs de la radio
contre celle de la consommation, qui vous invite à un défilé Hermès dans
un studio, au fond à droite après la galerie marchand
(photo : Gaylord Van Wymeersch)
Merci à toutes et à tous les salarié-es de Radio France en lutte !
Et rendez-vous demain, la veille
du second tour des élections départementales, pour un nouveau reportage
d’Anaëlle Verzaux à Pinon dans l’Aisne : « Y’a tellement personne ». La France s’en va en friche, et les Français s’en fichent : depuis quand l’Aisne rime avec FN ?
Programmation musicale :
France Inter, par Michèle et Christian
Femmes qui parlez dans les radios, par Julos Beaucarne
Comme à la radio, par Brigitte Fontaine
France Inter, par Michèle et Christian
Femmes qui parlez dans les radios, par Julos Beaucarne
Comme à la radio, par Brigitte Fontaine
À suivre :
LeMeilleurDesOndes, le collectif de salariés de Radio France qui lutte contre les attaques nocives menées par la direction, à suivre sur Facebook, Twitter et Soundcloud
À voir :
La pétition de soutien à la lutte des salariés de Radio France, à signer sur www.convergencedesluttes.fr
La pétition de soutien à la lutte des salariés de Radio France, à signer sur www.convergencedesluttes.fr
Et n’oubliez pas que le répondeur attend toujours vos messages au 01 85 08 37 37.
Reportage : Gaylord VAN WYMEERSCH
Présentation : Daniel MERMET
Montage : Grégory SALOMONOVITCH
Réalisation : Franck HADERER et Guillaume GIRAULT
Préparation : Jonathan DUONG
Présentation : Daniel MERMET
Montage : Grégory SALOMONOVITCH
Réalisation : Franck HADERER et Guillaume GIRAULT
Préparation : Jonathan DUONG
Source : http://la-bas.org
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