Source : Reporterre
Le deuxième tour des élections départementales a consacré le profond malaise d’EELV dans son alliance avec un PS
malade. Pendant que les élus du parti écologiste jouent le
gouvernement, une large part du mouvement réfléchit à l’union à gauche.
Jean-Luc Mélenchon a lancé un appel à une « nouvelle alliance populaire »
Les mouvements écologistes
n’avaient plus grand chose à espérer du second tour des élections
départementales, dimanche 29 mars. Ils étaient encore moins nombreux qu’après le premier tour à s’être déplacés au siège d’EELV (Europe Ecologie Les Verts) ou du Front de Gauche.
Pourtant, on pouvait y observer nettement le théâtre de la recomposition qui s’opère actuellement, du côté des écologistes. D’un côté, Jean-Vincent Placé enchaîne les plateaux de radio et de télévision, se montre ami-ami avec le socialiste Julien Dray et dénonce le « repli identitaire » de Jean-Luc Mélenchon. De l’autre, la direction du parti écologiste pointe les responsabilités du Gouvernement, la secrétaire nationale Emmanuelle Cosse évoquant « une déroute pour la gauche » et le porte-parole Julien Bayou s’inquiétant du « dangereux déni » de Manuel Valls.
Le reste du parti tend plutôt à marquer définitivement la rupture avec la politique que mène le gouvernement socialiste. Au siège d’EELV, seul le discours du premier ministre Manuel Valls réveille la quinzaine de militants qui paraît plutôt résignée. On rigole au reproche du « dispersement de la gauche », on moque ce premier ministre qui dit s’être « beaucoup impliqué », et on s’exclame de stupeur lorsque ce dernier fait allusion à des impôts trop élevés… Vincent, un jeune militant, croit voir la « résurgence de Raymond Barre, avec un discours digne des années 70 ! ».
Mais pour beaucoup d’écologistes, la rupture avec la politique du Parti socialiste est consommée. Si le nombre de conseillers reste finalement à l’identique – 39 conseillers départementaux élus contre une quarantaine de conseillers généraux sortants – EELV le doit certes en grande partie à ses alliances avec le PS sur le terrain. C’est pourtant auprès du Front de Gauche, avec qui les alliances ont mené à de belles victoires à Grenoble dans deux cantons de la ville, mais aussi dans le Gard, dans l’Eure ou même à Gardanne où un projet de centrale thermique fait polémique, que les regards se tournent pour l’avenir.
Une référence aux politiques d’austérité menées par l’UE et auxquelles le gouvernement adhère pleinement selon le leader du Front de gauche : « En France, le quinquennat de François Hollande et la primature de Manuel Valls sont ceux de la soumission sans condition à ses diktats. C’est la principale cause du résultat de ce soir ».
Face aux résultats du soir, le coordonnateur du Parti de gauche, Eric Coquerel, dénonce un tripartisme de fiction. Il constate un "déni de démocratie" en rappelant que 50% des votants ne se sont pas déplacés. Avant d’insister sur la nécessaire alliance des forces de gauche : c’est bien là tout l’enjeu pour le parti. Afin de peser sur les prochaines élections régionales en décembre, il a besoin d’établir une coalition large : « J’en appelle à tous ceux qui se sont rassemblés au premier tour : EELV, Front de gauche, Nouvelle Donne au rassemblement. Il faut construire une alternative, quelque chose de lisible nationalement pour une reconquête ».
Jean-Luc Mélenchon devrait cette semaine proposer une rencontre aux partis concernés pour définir une stratégie commune. Et envisager plus concrètement ce qu’il a appelé dimanche soir « la nouvelle alliance populaire » : « crédible, indépendante de ce gouvernement avec lequel rien n’est possible, sans alliance à géométrie variable, une alliance visible c’est-à-dire ayant le même sigle dans tout le pays pour que chacun puisse l’identifier, une alliance clairement ancrée dans l’intérêt général humain, avec Les partis et personnalités de l’opposition de gauche, avec des assemblées citoyenne ouverte à tous ».
Les « chantiers d’espoir », prévus samedi 11 avril, devraient offrir une occasion intéressante de rencontre entre ces mouvements.
Pourtant, on pouvait y observer nettement le théâtre de la recomposition qui s’opère actuellement, du côté des écologistes. D’un côté, Jean-Vincent Placé enchaîne les plateaux de radio et de télévision, se montre ami-ami avec le socialiste Julien Dray et dénonce le « repli identitaire » de Jean-Luc Mélenchon. De l’autre, la direction du parti écologiste pointe les responsabilités du Gouvernement, la secrétaire nationale Emmanuelle Cosse évoquant « une déroute pour la gauche » et le porte-parole Julien Bayou s’inquiétant du « dangereux déni » de Manuel Valls.
- Emmanuelle Cosse
Le reste du parti tend plutôt à marquer définitivement la rupture avec la politique que mène le gouvernement socialiste. Au siège d’EELV, seul le discours du premier ministre Manuel Valls réveille la quinzaine de militants qui paraît plutôt résignée. On rigole au reproche du « dispersement de la gauche », on moque ce premier ministre qui dit s’être « beaucoup impliqué », et on s’exclame de stupeur lorsque ce dernier fait allusion à des impôts trop élevés… Vincent, un jeune militant, croit voir la « résurgence de Raymond Barre, avec un discours digne des années 70 ! ».
- Sur l’écran, Manuel Valls
Mais pour beaucoup d’écologistes, la rupture avec la politique du Parti socialiste est consommée. Si le nombre de conseillers reste finalement à l’identique – 39 conseillers départementaux élus contre une quarantaine de conseillers généraux sortants – EELV le doit certes en grande partie à ses alliances avec le PS sur le terrain. C’est pourtant auprès du Front de Gauche, avec qui les alliances ont mené à de belles victoires à Grenoble dans deux cantons de la ville, mais aussi dans le Gard, dans l’Eure ou même à Gardanne où un projet de centrale thermique fait polémique, que les regards se tournent pour l’avenir.
Le Parti de Gauche appelle à l’alliance
- Jean-Luc Mélenchon
Une référence aux politiques d’austérité menées par l’UE et auxquelles le gouvernement adhère pleinement selon le leader du Front de gauche : « En France, le quinquennat de François Hollande et la primature de Manuel Valls sont ceux de la soumission sans condition à ses diktats. C’est la principale cause du résultat de ce soir ».
Face aux résultats du soir, le coordonnateur du Parti de gauche, Eric Coquerel, dénonce un tripartisme de fiction. Il constate un "déni de démocratie" en rappelant que 50% des votants ne se sont pas déplacés. Avant d’insister sur la nécessaire alliance des forces de gauche : c’est bien là tout l’enjeu pour le parti. Afin de peser sur les prochaines élections régionales en décembre, il a besoin d’établir une coalition large : « J’en appelle à tous ceux qui se sont rassemblés au premier tour : EELV, Front de gauche, Nouvelle Donne au rassemblement. Il faut construire une alternative, quelque chose de lisible nationalement pour une reconquête ».
Jean-Luc Mélenchon devrait cette semaine proposer une rencontre aux partis concernés pour définir une stratégie commune. Et envisager plus concrètement ce qu’il a appelé dimanche soir « la nouvelle alliance populaire » : « crédible, indépendante de ce gouvernement avec lequel rien n’est possible, sans alliance à géométrie variable, une alliance visible c’est-à-dire ayant le même sigle dans tout le pays pour que chacun puisse l’identifier, une alliance clairement ancrée dans l’intérêt général humain, avec Les partis et personnalités de l’opposition de gauche, avec des assemblées citoyenne ouverte à tous ».
Les « chantiers d’espoir », prévus samedi 11 avril, devraient offrir une occasion intéressante de rencontre entre ces mouvements.
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