À Toulouse, environ 450 personnes ont défilé ce samedi 22 Février pour la défense des ZAD et contre les violences policières. La manifestation, cette fois-ci autorisée par la Préfecture, n’en était pas moins fortement encadrée par les forces de l’ordre.
Le nombre restreint de manifestants a mis en relief un groupe particulièrement électrisé de participants aux visages masqués et vêtus de noir. Contrastant avec le reste du cortège, ces derniers se sont lancés après la première échauffourée avec les forces de police dans un raid de cassage. Brisant plusieurs vitrines entre Esquirol et les Carmes, les individus à la stratégie Black Blocs se sont dispersés sans encombre au niveau du quai de Tounis.
Pendant ce temps, le cortège de manifestants a continué son trajet jusqu’à sa destination officielle place du Salin. Après un temps d’arrêt, le cortège de plus en plus réduit a repris sa marche dans les petites rues du quartier avant de se stopper devant le Palais de Justice. S’en est alors suivi une guerre molle entre les forces de l’ordre et le reste des manifestants.
Alternant attente, provocations, interpellations musclées, tempête de grêle et canon à eau, le petit jeu pas très amusant a duré prés d’une heure et demi avant que la police ne décide de se retirer du champ de bataille. Récit en image.
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14h15. Réunion au square
Charles de Gaulle. Les forces de l’ordre se font assez discrètes mais
de nombreux fourgons de CRS sont postés dans les rues alentours.
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14h10. Les clowns se préparent. Ils contrastent fortement avec de nombreux manifestants vêtus de noirs aux visages bien moins rieurs.
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15h00.
Départ du cortège vers le boulevard sous une pluie battante. La tête
est composée de manifestants aux visages masqués scandant avec force des
slogans tels que « Un flic, une balle, justice sociale » ou « Flic suicidé, à moitié pardonné ». Certains commerçants ferment leurs rideaux.
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15h10.
Le cortège entame les boulevards. Un couple de trentenaire tient à nous
signaler qu’il quitte le cortège à cause de la violence verbale de
certains groupes.
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15h20. Le cortège arrive au niveau du métro Jean-Jaurès. Contraste encore, avec des manifestants qui scandent « Des légumes, pas du bitume ».
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15h30. En queue de cortège, des manifestants plus discrets et quelques drapeaux. Au fond, une groupe du NPA.
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15h42.
Le cortège arrive au monument aux morts et entame la rue de Metz.
Soudain, une vive détonation se fait entendre, puis les grenades
lacrymogènes commencent à tomber. De notre position, impossible de
savoir qui a engagé les hostilités. Nous recevons des témoignages
contradictoires.
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15h45.
Le gaz a séparé le cortège en deux, laissant les éléments masqués côté
rue de Metz en direction d’Esquirol. Les feux de détresse sont sortis et
l’avant cortège semble continuer sa marche comme si de rien n’était.
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15h47.
Les détonations reprennent de plus belle, les grenades lacrymogènes
tombent au devant du cortège et l’agitation augmente. Une grenade éclate
près de nous. Un homme passe devant nous en trombe et flanque un coup
de marteau sur la vitrine d’une agence immobilière.
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15h50.
Un groupe compact de plusieurs dizaines de casseurs s’engage dans la
rue des arts et casse plusieurs vitrines. Ils postent également des
batteries de feux d’artifice. Une petite division de forces de police
est à leur poursuite.
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15h54. Le groupe est arrivé aux Carmes. Il hésite quant à la direction à prendre et s’engage finalement rue des Polinaires. « Pas par là, il n’y a rien ! »
crie une femme. Arrivé autour de l’église Notre-Dame de la Dalbade, le
groupe improvise des barricades avec des barrières de chantier.
Derrière-nous, les CRS continuent à allure mesurée leur progression. Ils
semblent plus vouloir repousser qu’interpeller.
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15h58.
Le groupe arrive sur le quai de Tounis. Une partie descend sur les
quais, se change et jette ses affaires dans le fleuve. Ces gens
devenus méconnaissables sans masques et habits noirs, avancent à
allure normale vers le Palais de Justice pour se fondre dans la foule
des autres manifestants.
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16h25.
Pendant ce temps, la manifestation continue sa route le long de
l’itinéraire officiel. L’encadrement policier se fait plus visible. Un
jeune homme masqué et vêtu de noir marche isolé quelques mètres devant
le cortège. Alors qu’il prend la tangente, il se retrouve pourchassé par
une dizaines de CRS.
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16h52. Après
un arrêt Place du Salin, les Allées Paul Feuga sont envahies par un
ensemble disparate de manifestants. Les CRS sont fortement présents au
niveau du Palais de Justice.
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17h00.
Les deux camps se font face. Quelques manifestants jettent des objets
sur les forces de police, d’autre les insultent copieusement. La BAC
charge alors pour mener des interpellations. Tandis qu’un interpellé est
maintenu à terre, des policiers couvrent la manœuvre en frappant toute
personne un peu trop proche. De nombreux journalistes, certains à terre,
seront ainsi frappés. Un homme interpellé est embarqué le visage en
sang.
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17h11. Cette routine se répète à plusieurs reprises. Les interpellations continuent.
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17h24. « Premières sommations avant usage de la violence ». Mais les manifestants ne semblent pas très réceptifs.
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17h35. Une
deuxième sommation, et le canon à eau arrose toute la zone. L’effet est
finalement assez limité et les manifestants reculent de quelques mètres
seulement. La BAC prend alors le groupe de flanc et le repousse au
niveau de la place Lafourcade.
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17h42.
Au milieu du cafouillage généralisé, une tempête de grêle se déclenche.
L’ambiance est surréaliste. Le peu de manifestants qui reste se met à
l’abri sous les préaux des commerces. On continue à se regarder en
chiens de faïence. Un manifestant qui jouait de la caisse claire depuis
des heures s’arrête de jouer. Certains manifestant sont à bouts, sur les
nerfs, d’autres justes lassés. Il semble qu’ils attendent juste que la
police parte pour rentrer. Ça sent la fin.
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18h00.
La BAC vient repousser les manifestants restants vers le pont
Saint-Michel. Un passant qui n’a pas pris part à la manifestation nous
signale l’attitude provocante d’un membre de la BAC à l’égard d’un
manifestant. Il reste alors autant de journalistes que de manifestants.
Sur le pont, les derniers manifestants sont éloignés à la bombe
lacrymogène. « C’est l’heure de l’apéro » lance un homme, goguenard.
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